Bartlebooth a écrit :
J'avais oublié ce détail. Il faut croire que c'est une idée fixe de Sternberg, puisqu'il lui a consacré un petit conte très drôle, les Esclaves (in Contes glacés, Labor, coll. Espaces Nord Junior no 14). Il y raconte qu'au commencement, dieu a créé les chats. Il était très content de lui, mais les chats étaient paresseux et ne voulaient rien faire. Alors dieu créa l'homme. "Au chat il avait donné l'indolence et la lucidité ; à l'homme il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. Et l'homme s'en donna à coeur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l'invention, la production et la consommation intensive. Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret : offrir au chat le confort, le gîte et le couvert.
C'est dire que l'home inventa des millions d'objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat de sciure, le pêcheur breton, le tapis, la moquette, le panier d'osier, et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment bien la musique.
Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. À leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l'être. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des chats."
J'adore cet apologue !
j'adore l'humour absurde de Sternberg, j'ai lu un livre de lui il y a très longtemps et tu m'a vraiment donné envie d'en relire, Bartlebooth
tu connais sa biographie sur Roland Topor (c'est un tout petit livre) ?
christian a écrit :tu connais sa biographie sur Roland Topor (c'est un tout petit livre) ?
Ah non, j'ignorais son existence. Et il est épuisé, semble-t-il.
tout à fait (paru chez Seghers Humour - 1978), comme beaucoup de livres du dessinateur et écrivain Roland Topor par ailleurs, on y trouvait une petite interview de Topor avec quelques illustrations mêlés au sein d'une petite bio très bien écrite... (avec des extraits des livres de Topor ainsi que des inédits)
sur Priceminister, on la trouve peut être encore car j'ai déniché récemment un livre encore plus rare de Topor (à un prix canon !!! mais je touche du bois, ma commande n'a pas encore été confirmée)
Personnellement et pour reprendre une comparaison exprimée judicieusement ici, j'entends et je vois plus de bizarreries dodécaphoniques dans le cinéma d'Alain Resnais que je n'entends de la bonne musique en ut majeur chère au divin Mozart.
O'Malley a écrit :Providence est le pls grand film français de tous les temps, tout simplement!!!
pas vu en entier mais enregistré sur VHS... mais il semble qu'il y a pas mal d'humour aussi dans ce film...
C'est exact, ce qui le rend d'une certaine manière plus abordable, mais les films de Resnais, contrairement à une idée reçue, sont régulièrement parsemés d'humour (pas tous bien entendu).
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
Jean Eustache, La Maman et la Putain
Plus on avance dans le temps et dans la filmo de Resnais et plus l'humour est présent d'ailleurs, notamment sa deuxième partie de "carrière", d'aspect plus léger.