Amarcord a écrit :j'ai remarqué cette "inégalité" de traitement entre les deux... Rien de bien méchant, mais j'avoue que ça m'a intrigué, et je me suis demandé s'il y avait une raison objective à cela...
Miss Nobody a écrit :
Un certains nombres de ses films étant antérieurs à 1980, Alain Resnais est considéré comme un réalisateur de classiques ici-bas. Ce qui n'empêche pas à ses films les plus récents de franchir la barrière...
Ah bon ? Pas sûr que cette explication tienne la route : en effet, Chabrol, qui a démarré grosso modo en même temps que Resnais (et à qui on peut donc appliquer exactement la même remarque que tu fais pour Resnais - à savoir, qu'un certain nombre de ses films sont également antérieurs à 1980, ce qui peut légitimement faire de lui un réalisateur de classiques - aujourd'hui plus que jamais d'ailleurs...) figure (indépendamment de son récent décès), quant à lui, dans les classiques d'aujourd'hui... Je prends l'exemple de Chabrol, parce que c'est justement en voulant voir ce qui se disait, suite à son décès, que j'ai remarqué cette "inégalité" de traitement entre les deux... Rien de bien méchant, mais j'avoue que ça m'a intrigué, et je me suis demandé s'il y avait une raison objective à cela...
C'est vrai que je me suis souvent demandé où placer la frontière entre classique et d'aujourd'hui. 1980 me semble si vieux dans le temps... Bon nombre de films des années 90 pourraient faire figure de classiques et d'autres sentent même puissamment la naphtaline (parfois même à leur sortie). Et en même temps, le cinéma est si jeune... Tu parles d'un dilemme spatio-temporel
Dernière modification par Federico le 14 sept. 10, 20:00, modifié 1 fois.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Federico a écrit :... Tu parles d'un dilemne spatio-temporel
Un dilemne on ne peut plus approprié dans un topic sur Alain Resnais. Une majorité de ses films peuvent être vus comme des voyages spatio-temporels explorant des dilemnes (historiques, politiques, artistiques, moraux, mémoriels ou spirituels) souvent en prises avec leur époque (en tout cas dans la première partie de sa carrière).
Jericho a écrit :Tu l'as vu une quinzaine de fois L'année dernière à Marienbad ?
T'as bien du courage...
Je caricaturais. (bon je vais éditer néanmoins mon post)
Je l'ai vu un peu moins mais je dois approcher de 6,7 visionnages en grandes partie à cause des cours.
Et je reste à me perdre dans ses méandres à chaque fois...
Jericho a écrit :J'en suis à 30 minutes de film depuis l'été dernier, je le regarde par petit bouts, la flemme de le mater d'une traite.
Et On connait bien la chanson je l'ai vu en entier, j'ai trouvé ça atrocement naze (mise en scène digne d'un vulgaire téléfilm).
Essaie avec Cœurs, peut-être. Les quelques Resnais que j'ai vus m'ont un peu laissé sur le carreau (en particulier Providence), mais celui-ci m'avait beaucoup plu.
Jericho a écrit :J'en suis à 30 minutes de film depuis l'été dernier, je le regarde par petit bouts, la flemme de le mater d'une traite.
Et On connait bien la chanson je l'ai vu en entier, j'ai trouvé ça atrocement naze (mise en scène digne d'un vulgaire téléfilm).
Essaie avec Cœurs, peut-être. Les quelques Resnais que j'ai vus m'ont un peu laissé sur le carreau (en particulier Providence), mais celui-ci m'avait beaucoup plu.
Justement, il sera diffusé jeudi prochain sur Arte.
Jericho a écrit :J'en suis à 30 minutes de film depuis l'été dernier, je le regarde par petit bouts, la flemme de le mater d'une traite.
Pourquoi insister ? Par masochisme ? C'est un peu ridicule (en tout cas particulièrement vain) de regarder "par petits bouts" un (très grand) film qui impose précisément un rythme particulier et qui, donc, nécessite évidemment d'être vu d'une traite... Quelle hérésie !
J'ai du mal à saisir ta démarche... Ou alors, ou alors... tu es déjà sous le charme du film, il t'ensorcèle déjà, sauf que, sauf que... tu ne t'en es pas encore rendu compte !
J'insiste, si on doit appeler ça "insister" parce j'aime bien finir un film qui me semble pas nase du tout.
Mais surtout je vois pas trop le problème de ne pas le voir d'une traite, c'est censé nuire à la compréhension du métrage ? Car j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'intrigue.
A la base je le regarde pour l'aspect formel.
Jericho a écrit :J'insiste, si on doit appeler ça "insister" parce j'aime bien finir un film qui me semble pas nase du tout.
Mais surtout je vois pas trop le problème de ne pas le voir d'une traite, c'est censé nuire à la compréhension du métrage ? Car j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'intrigue.
A la base je le regarde pour l'aspect formel.
Disons qu'une grande partie de la force du film vient de l'ambiance qu'il finit par établir, à force de paroles, de mouvement de caméra et de parallèles verbaux et visuels, et que je ne vois pas bien comment cette ambiance peut s'établir pour un film tronçonné. Il est plus difficile pour moi, du moins, de "rentrer dans l'humeur" en moins de 10 minutes...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Jericho a écrit :J'insiste, si on doit appeler ça "insister" parce j'aime bien finir un film qui me semble pas nase du tout.
Mais surtout je vois pas trop le problème de ne pas le voir d'une traite, c'est censé nuire à la compréhension du métrage ? Car j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'intrigue.
A la base je le regarde pour l'aspect formel.
Oui, cela nuit à la compréhension. C'est un film où il y a un secret à percer. Il est déjà difficile de le percer en le regardant d'une traite, mais en le faisant par petits bouts, c'est impossible.
Je sais bien que quand il s'agit de "plaisir" , il ne faudrait pas se forcer néanmoins je te conseille de te forcer à bloquer 1h29 pour le voir dans son continuum car par touches tu n'auras jamais accès à l'expérience Marienbad.
La comparaison vaut ce qu'elle vaut mais c'est un peu comme si , le trouvant trop longue, tu fragmentais en 5 ou 6 visionnages le trip final de 2001...: le film avec son ressassement vaut par sa durée, son entrelacement fascination/ennui, son vertige plastique qui ne saurait se limiter à des plans ou des scènes. Tout y est écho!
Ce sont des expériences utiles de lecteur, de spectateur ou d'auditeur que celles qui consistent à aborder une oeuvre a priori peu aimable pour telle ou telle raison: j'ai eu du mal pour des raisons très différentes avec les romans de Duras, les films de Rohmer ou Rivette, Salo de Pasolini,la musique de Varèse mais au bout du compte le jeu en valait la chandelle et au final j'ai appris à les apprivoiser et à repousser des limites (celles de ma patience , de ma tolérance) que je pensais infranchissables.
Avoue que pour le fun , tu as parfois trainé devant des bouses sachant que c'étaient des bouses et néanmoins tu les as vues jusqu'au bout ou presque! Cela m'arrive fréquemment malgré ma résolution -compte tenu des contraintes familiales et professionnelles- de ne voir que du bon. Rien que pour rire, voilà mon dernier exploit: j'ai vu Wanted du russe des nightwatch...merde innommable , deux heures ou presque perdues!
Eh bien, Marienbad quoi que tu en penses , ce ne sera pas du temps perdu: tu auras vécu une expérience un peu limite mais essentielle dans ton parcours de spectateur.
Je suis pourtant sûr de l'avoir vu quantité de fois écrit "dilemne". 
