Tree of life (Terrence Malick - 2011)
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Troisième vision hier...
J'ai plus ou moins suivi le topic mais par moment plutôt moins. Vous avez déjà parlé de ce plan avec cette chaise qui déplace toute seule. Quelqu'un aurait son interprétation ?
Et ce plan ou l'on voit un masque vénitien dans l'eau ?
Et encore dernière question... je n'ai pas retrouvé dans le lien donné ici avec toutes les musiques du film l'opéra que l'on entend durant le big bang. Quelqu'un saurait mettre un titre dessus ?
A chaque fois je suis estomaqué par cette séquence...
J'ai plus ou moins suivi le topic mais par moment plutôt moins. Vous avez déjà parlé de ce plan avec cette chaise qui déplace toute seule. Quelqu'un aurait son interprétation ?
Et ce plan ou l'on voit un masque vénitien dans l'eau ?
Et encore dernière question... je n'ai pas retrouvé dans le lien donné ici avec toutes les musiques du film l'opéra que l'on entend durant le big bang. Quelqu'un saurait mettre un titre dessus ?
A chaque fois je suis estomaqué par cette séquence...
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Dans une approche comparée, 달마가 동쪽으로 간 까닭은? fournit à mon avis aussi pas mal de clés, notamment son explication de la nature par le vide et son refus de la connoter.wontolla a écrit :J'y ai amené hier soir (c'était ma cinquième vision !) un confrère (qui a été mon professeur de liturgie et de sacramentaire) et une religieuse camerounaise. Je vous ferai un (triple) écho à l'occasion, sur le plan religieux.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
reuno a écrit :Troisième vision hier...
J'ai plus ou moins suivi le topic mais par moment plutôt moins. Vous avez déjà parlé de ce plan avec cette chaise qui déplace toute seule. Quelqu'un aurait son interprétation ?
Et ce plan ou l'on voit un masque vénitien dans l'eau ?
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
reuno a écrit :Troisième vision hier...
J'ai plus ou moins suivi le topic mais par moment plutôt moins. Vous avez déjà parlé de ce plan avec cette chaise qui déplace toute seule. Quelqu'un aurait son interprétation ?
Et ce plan ou l'on voit un masque vénitien dans l'eau ?
Et encore dernière question... je n'ai pas retrouvé dans le lien donné ici avec toutes les musiques du film l'opéra que l'on entend durant le big bang. Quelqu'un saurait mettre un titre dessus ?
A chaque fois je suis estomaqué par cette séquence...
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Pour le masque, il doit y avoir une explication bien plus forte dans les scènes coupées vu qu'il existe au moins une photo où l'on peut voir Sean Penn le porter dans sa main.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
NB: J'utilise les spoilers pour des éléments théologiques ou bibliques supplémentaires afin de ne pas surcharger le message.
Prologue
Lorsque je suis allé voir The tree of life en avant-première le 17 mai dernier, je n'avais aucune idée de ce à quoi j'allais être confronté.
De Terrence Malick, je ne connaissais rien si ce n'est que j'avais commandé sur Amazon The thin red line dans le cadre d'une promotion à l'achat de la version BR d'Apocalypse Now.
Je ne suis cinéphile que de passions et d’émotions; je connais certaines choses mais j’en ignore beaucoup plus.
Y compris donc la rare filmographie de Malick et son absence dans les médias.
Comme je l'ai écrit le 18 mai, c'est une bande annonce la semaine précédente qui avait attiré mon attention. Je suis incapable de me souvenir de cette BA. N'empêche, elle était suffisamment interpellante pour que je m'interroge sur la question de savoir s'il y avait une parenté entre ce Malick et celui du BR acheté. C'et assez dire l'abime de mon ignorance; S'agissant du même et me souvenant de l'engouement autour de La ligne rouge, je me suis rendu à l'avant-première.
J'ai raconté plus haut les premières minutes, celles d'avant le film. Je n'y reviens pas.
Une fausse piste
Dès la première seconde, une citation du livre de Job! Celle-ci ne pouvait manquer de titiller le 'bibliste' que je suis (à tel point que certains catholiques traditionalistes m'accusent d'être trop protestant). Où étais-tu ? J'étais immédiatement renvoyé à un ordre cosmique où les uns et les autres, les choses et les humains, les passions, les pulsions, le bien et le mal sont mis à l'aune d'un ordre qui transcende l’être humain. Où ils sont quasi incommensurables, à savoir qu'ils n'ont pas de commune mesure, si ce n'est qu'ils seraient de la main de "Dieu".
Il y avait déjà le titre "L'arbre de vie" qui (m')interrogeait. Je ne pouvais manquer de faire le lien avec les deux arbres du jardin d'Eden. Mes cours m'avaient appris que l'exégèse fine du texte peut monter qu'il n'y avait, à l'origine du récit qu'un seul arbre et que c'est au cours de l'évolution rédactionnelle que les arbres se sont doublés: arbre de la connaissance du bien et du mal et arbre de la vie (entendu ici: qui rend comme des "dieux" et fait que l'on ne mourra pas). Etait-ce de cet arbre dont voulait parler Malick ?
J’ai eu, au début des mots assez forts, critiques même par rapport au caractère « religieux » du film. Ce qui m’irritait était d’avoir compris la fin du film comme une affirmation en réponse à l’angoisse de nous savoir mortels: « ben, ne nous inquiétons pas, il y a une vie après la mort », symbolisée ici par les images sur la plage, au fil des vagues.
Cette lecture était due en grande partie au fait que je n’avait pas perçu toute la structure du film, la façon dont il était construit. Après tout, je suis né avant le « nouveau roman » et formé à une lecture narrative « traditionnelle ». De même, en musique, il me faut faire un effort supplémentaire pour entrer dans la musique du trio de Vienne (Berg, Webern, Schoenberg); plus en tout cas que pour Bach, Beethoven ou Mozart!
Pour le moment je fais « comme si » Jack, se remémorant la mort de son frère avait des « flashes » qui lui permettent d’explorer son passé, d’une part, et d’intégrer sa réflexion dans une dynamique divine et cosmique en lien avec la Nature et les questions du bien ou du mal. Un peu « comme si » dans les dernières images, avant celles du pont, Jack, sortant d’une tour émergeait d’un rêve semi-éveillé.
C’est donc à nouveaux frais que j’ai revu, reçu et perçu le film: comme un discours fondamentalement « religieux ».
Relire le livre de Job !
Il y a probablement plusieurs pistes dans le film, la question des échelles, par exemple. Evoque-t-elle comme on l’a écrit ici l’échelle de Jacob ? peut-être! Ici, je reçois le film en tant qu’il échappe (comme toute création - je découvre un double-sens en l’écrivant!) à son auteur. Peu importe - même si c’est important ! - donc ce que Malick a voulu faire, partager, y mettre. Je reçois le film et j’y lis une « topologie classique » : « tu vois, c’est là que Dieu habite ». Je prends donc l’exergue comme fondamental: Job 38, 4.7
Il s’agit là du premier « plan » du film, comme sa clé de voute. Or le chapitre 38 est le premier et seul débat de YHWH avec Job [Job dont le signifie probablement « où est père » (*ayya-abum)].
En 38, 1 − 40, 2 YHWH dit qu’il est compétent pour créer ce qui est bon et ce qui échappe à la compréhension et à la mainmise de l’homme
En 40, 6-41 YHWH dit qu’il est compétent pour défendre sa création contre le chaos qui la menace
En 40, 1-6, Job renonce à la « théologie » tout en étant « consolé » (il y a un jeu de mots en hébreu).
A la fin du récit, Job devient plus riche et plus fécond qu’il ne l’était auparavant.
Job reprend une question assez universelle. Pourquoi la souffrance, le mal, la mort ? Pourquoi les salauds vivent dans le bonheur et les justes dans le malheur ? La mort/ne pas mourir est bien une (LA ?) question qui taraude l'être humain.
« Pourquoi ? Qu'ai-je fais à Dieu ? » sont des questions posées dans le film où Malick répond à sa manière (c’est-à-dire avec sa foi, ses codes, ses tics, ses clichés, sa fragilité et aussi son génie). Que l’on soit croyant ou pas importe peu. Il fait appel à un des trésors de notre littérature: le livre de Job. Poser la question à « Dieu » (peu importe qu’il ou que « cela » existe; c’est un autre débat) est déjà signe de démesure: « mais pour qui l’être humain se prend-il pour croire que l’un quelconque de ses actes entraîne le courroux de celui qu’il pense et place comme "fondateur" ou créateur de l’univers ».
La réponse ne peut donc être que cosmique, comme dans le livre de Job. C’est aussi en ce sens que la liturgie pascale (la plus grande fête des chrétiens) débute - au moins dans la liturgie catholique - par le récit de la Création (le premier... mais le plus récent... qui est avant tout ‘cosmique’). Mais, dans la foulée, le récit, la narration doit aussi s’incarner et renvoyer au plus quotidien, à ce qui semble apparemment le plus futile.
Il m’arrive dans des prédications de funérailles de dire que lorsque l’on regarde sa vie on peu se demander « Qu’ai-je fait durant celle-ci? Que puis-je en retenir ? » Et la majorité du temps, ce sera « pas grand chose », la banalité des jours qui passent et qui se terminent sans que rien de transcendant ne soit à retenir.
C’est ce « quotidien », ces jours et ce temps qui passent que j’ai découvert dans The tree of life.
Le film aborde à plusieurs reprises la question de l’espoir et la dernière vision de Jack traduit probablement quelque chose de la foi et de l’espérance de Malick. C’était ce qui me dérangeait à première vision mais je suis aujourd’hui serein avec cela. Malick l’exprime si bien.
Un film qui ravive des souvenirs en moi
J’avais écrit ci-dessus « triple écho ».
Quelques mots donc de ce qu’en ont pensé un confrère et une religieuse camerounaise.
Il y a eu un petit problème. Nous nous étions donné rendez-vous pour être largement à temps à la séance mais des travaux dans le métro bruxellois le lundi de Pentecôte les ont retardé. J’étais dans la salle en réservant les places... mais ils sont arrivés alors que le film était commencé depuis 3 minutes trente. Autant dire que c’est perdre une des clés du film.
Cependant, mon confrère, comme théologien a été sensible à l’aspect « religieux » et biblique du film et découvrant une thématique propre au protestantisme (historique, pas le courant évangélique): la question du mal, de la culpabilité... tandis que la religieuse a plutôt été sensible à la beauté des images.
Quant à moi, outre l’aspect religieux que j’ai évoqué ci-avant, c’est à titre personnel que j’ai été touché, troublé. Me suis souvenu de certaines choses (mes parents ont été déchus de leurs droits et j’ai fait l’objet d’une mesure de placement comme mineur en danger): par exemple que je me promenais dans les rues en regardant l’intérieur des maisons et me disant que j’aurais souhaité avoir de telles familles se réunissant autour de la table. Une fugue lorsque j’avais cassé une pièce du tracteur de mes parents. Ce chat que j’avais enfermé dans une cruche (il en est mort) lorsque j’étais enfant; un autre chat que j’avais ébouillanté avec l’eau de cuisson des oeufs à la coque (et j’ai fait un virage à 80 degrés en étant aujourd’hui très sensible à la question du respect des animaux et de la nature; raison de plus d’être sensible aux films de Malick)... Mais aussi et surtout le jour où étant dans la cour de la ferme, près de la meule qui servait à aiguiser les faux, où j’avais demandé à mon frère (un an et demi de moins que moi qui en avait onze) de mettre son doigt entre les engrenages (complètement noyé dans de l’huile usagée noire pour le graissage). Je lui ai demandé « Je peux tourner? » Lui: « Je te fais confiance! ». Et j’ai tourné!
On a dû l’hospitaliser. Au moment de sa mort prématurée en 2001, il avait toujours la dernière phalange de l’index deux fois plus large !
Je rapporte cela parce qu’il y a un lien avec un des plans du film de Malick et que je me ronge encore aujorud'hui d’avoir fait cela à mon petit frère.
Et donc pour cela et pour pas mal d’autres choses, on comprendra peut-être qu’il y avait une sorte d’exorcisme et de catharsis voire d'identification à Jack, en allant voir cinq fois le film en vingt jours !
Prologue
Lorsque je suis allé voir The tree of life en avant-première le 17 mai dernier, je n'avais aucune idée de ce à quoi j'allais être confronté.
De Terrence Malick, je ne connaissais rien si ce n'est que j'avais commandé sur Amazon The thin red line dans le cadre d'une promotion à l'achat de la version BR d'Apocalypse Now.
Je ne suis cinéphile que de passions et d’émotions; je connais certaines choses mais j’en ignore beaucoup plus.
Y compris donc la rare filmographie de Malick et son absence dans les médias.
Comme je l'ai écrit le 18 mai, c'est une bande annonce la semaine précédente qui avait attiré mon attention. Je suis incapable de me souvenir de cette BA. N'empêche, elle était suffisamment interpellante pour que je m'interroge sur la question de savoir s'il y avait une parenté entre ce Malick et celui du BR acheté. C'et assez dire l'abime de mon ignorance; S'agissant du même et me souvenant de l'engouement autour de La ligne rouge, je me suis rendu à l'avant-première.
J'ai raconté plus haut les premières minutes, celles d'avant le film. Je n'y reviens pas.
Une fausse piste
Dès la première seconde, une citation du livre de Job! Celle-ci ne pouvait manquer de titiller le 'bibliste' que je suis (à tel point que certains catholiques traditionalistes m'accusent d'être trop protestant). Où étais-tu ? J'étais immédiatement renvoyé à un ordre cosmique où les uns et les autres, les choses et les humains, les passions, les pulsions, le bien et le mal sont mis à l'aune d'un ordre qui transcende l’être humain. Où ils sont quasi incommensurables, à savoir qu'ils n'ont pas de commune mesure, si ce n'est qu'ils seraient de la main de "Dieu".
Il y avait déjà le titre "L'arbre de vie" qui (m')interrogeait. Je ne pouvais manquer de faire le lien avec les deux arbres du jardin d'Eden. Mes cours m'avaient appris que l'exégèse fine du texte peut monter qu'il n'y avait, à l'origine du récit qu'un seul arbre et que c'est au cours de l'évolution rédactionnelle que les arbres se sont doublés: arbre de la connaissance du bien et du mal et arbre de la vie (entendu ici: qui rend comme des "dieux" et fait que l'on ne mourra pas). Etait-ce de cet arbre dont voulait parler Malick ?
J’ai eu, au début des mots assez forts, critiques même par rapport au caractère « religieux » du film. Ce qui m’irritait était d’avoir compris la fin du film comme une affirmation en réponse à l’angoisse de nous savoir mortels: « ben, ne nous inquiétons pas, il y a une vie après la mort », symbolisée ici par les images sur la plage, au fil des vagues.
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Cette lecture était due en grande partie au fait que je n’avait pas perçu toute la structure du film, la façon dont il était construit. Après tout, je suis né avant le « nouveau roman » et formé à une lecture narrative « traditionnelle ». De même, en musique, il me faut faire un effort supplémentaire pour entrer dans la musique du trio de Vienne (Berg, Webern, Schoenberg); plus en tout cas que pour Bach, Beethoven ou Mozart!
Pour le moment je fais « comme si » Jack, se remémorant la mort de son frère avait des « flashes » qui lui permettent d’explorer son passé, d’une part, et d’intégrer sa réflexion dans une dynamique divine et cosmique en lien avec la Nature et les questions du bien ou du mal. Un peu « comme si » dans les dernières images, avant celles du pont, Jack, sortant d’une tour émergeait d’un rêve semi-éveillé.
C’est donc à nouveaux frais que j’ai revu, reçu et perçu le film: comme un discours fondamentalement « religieux ».
Relire le livre de Job !
Il y a probablement plusieurs pistes dans le film, la question des échelles, par exemple. Evoque-t-elle comme on l’a écrit ici l’échelle de Jacob ? peut-être! Ici, je reçois le film en tant qu’il échappe (comme toute création - je découvre un double-sens en l’écrivant!) à son auteur. Peu importe - même si c’est important ! - donc ce que Malick a voulu faire, partager, y mettre. Je reçois le film et j’y lis une « topologie classique » : « tu vois, c’est là que Dieu habite ». Je prends donc l’exergue comme fondamental: Job 38, 4.7
Il s’agit là du premier « plan » du film, comme sa clé de voute. Or le chapitre 38 est le premier et seul débat de YHWH avec Job [Job dont le signifie probablement « où est père » (*ayya-abum)].
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En 38, 1 − 40, 2 YHWH dit qu’il est compétent pour créer ce qui est bon et ce qui échappe à la compréhension et à la mainmise de l’homme
En 40, 6-41 YHWH dit qu’il est compétent pour défendre sa création contre le chaos qui la menace
En 40, 1-6, Job renonce à la « théologie » tout en étant « consolé » (il y a un jeu de mots en hébreu).
A la fin du récit, Job devient plus riche et plus fécond qu’il ne l’était auparavant.
Job reprend une question assez universelle. Pourquoi la souffrance, le mal, la mort ? Pourquoi les salauds vivent dans le bonheur et les justes dans le malheur ? La mort/ne pas mourir est bien une (LA ?) question qui taraude l'être humain.
« Pourquoi ? Qu'ai-je fais à Dieu ? » sont des questions posées dans le film où Malick répond à sa manière (c’est-à-dire avec sa foi, ses codes, ses tics, ses clichés, sa fragilité et aussi son génie). Que l’on soit croyant ou pas importe peu. Il fait appel à un des trésors de notre littérature: le livre de Job. Poser la question à « Dieu » (peu importe qu’il ou que « cela » existe; c’est un autre débat) est déjà signe de démesure: « mais pour qui l’être humain se prend-il pour croire que l’un quelconque de ses actes entraîne le courroux de celui qu’il pense et place comme "fondateur" ou créateur de l’univers ».
La réponse ne peut donc être que cosmique, comme dans le livre de Job. C’est aussi en ce sens que la liturgie pascale (la plus grande fête des chrétiens) débute - au moins dans la liturgie catholique - par le récit de la Création (le premier... mais le plus récent... qui est avant tout ‘cosmique’). Mais, dans la foulée, le récit, la narration doit aussi s’incarner et renvoyer au plus quotidien, à ce qui semble apparemment le plus futile.
Il m’arrive dans des prédications de funérailles de dire que lorsque l’on regarde sa vie on peu se demander « Qu’ai-je fait durant celle-ci? Que puis-je en retenir ? » Et la majorité du temps, ce sera « pas grand chose », la banalité des jours qui passent et qui se terminent sans que rien de transcendant ne soit à retenir.
C’est ce « quotidien », ces jours et ce temps qui passent que j’ai découvert dans The tree of life.
Le film aborde à plusieurs reprises la question de l’espoir et la dernière vision de Jack traduit probablement quelque chose de la foi et de l’espérance de Malick. C’était ce qui me dérangeait à première vision mais je suis aujourd’hui serein avec cela. Malick l’exprime si bien.
Un film qui ravive des souvenirs en moi
J’avais écrit ci-dessus « triple écho ».
Quelques mots donc de ce qu’en ont pensé un confrère et une religieuse camerounaise.
Il y a eu un petit problème. Nous nous étions donné rendez-vous pour être largement à temps à la séance mais des travaux dans le métro bruxellois le lundi de Pentecôte les ont retardé. J’étais dans la salle en réservant les places... mais ils sont arrivés alors que le film était commencé depuis 3 minutes trente. Autant dire que c’est perdre une des clés du film.
Cependant, mon confrère, comme théologien a été sensible à l’aspect « religieux » et biblique du film et découvrant une thématique propre au protestantisme (historique, pas le courant évangélique): la question du mal, de la culpabilité... tandis que la religieuse a plutôt été sensible à la beauté des images.
Quant à moi, outre l’aspect religieux que j’ai évoqué ci-avant, c’est à titre personnel que j’ai été touché, troublé. Me suis souvenu de certaines choses (mes parents ont été déchus de leurs droits et j’ai fait l’objet d’une mesure de placement comme mineur en danger): par exemple que je me promenais dans les rues en regardant l’intérieur des maisons et me disant que j’aurais souhaité avoir de telles familles se réunissant autour de la table. Une fugue lorsque j’avais cassé une pièce du tracteur de mes parents. Ce chat que j’avais enfermé dans une cruche (il en est mort) lorsque j’étais enfant; un autre chat que j’avais ébouillanté avec l’eau de cuisson des oeufs à la coque (et j’ai fait un virage à 80 degrés en étant aujourd’hui très sensible à la question du respect des animaux et de la nature; raison de plus d’être sensible aux films de Malick)... Mais aussi et surtout le jour où étant dans la cour de la ferme, près de la meule qui servait à aiguiser les faux, où j’avais demandé à mon frère (un an et demi de moins que moi qui en avait onze) de mettre son doigt entre les engrenages (complètement noyé dans de l’huile usagée noire pour le graissage). Je lui ai demandé « Je peux tourner? » Lui: « Je te fais confiance! ». Et j’ai tourné!
On a dû l’hospitaliser. Au moment de sa mort prématurée en 2001, il avait toujours la dernière phalange de l’index deux fois plus large !
Je rapporte cela parce qu’il y a un lien avec un des plans du film de Malick et que je me ronge encore aujorud'hui d’avoir fait cela à mon petit frère.
Et donc pour cela et pour pas mal d’autres choses, on comprendra peut-être qu’il y avait une sorte d’exorcisme et de catharsis voire d'identification à Jack, en allant voir cinq fois le film en vingt jours !
Dernière modification par wontolla le 20 août 11, 12:52, modifié 1 fois.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Ça valait l'attente...
"Heureux l'homme qui a trouvé la sagesse, l'homme qui acquiert l'intelligence !
Car mieux vaut la gagner que gagner de l'argent, l'acquérir qu'acquérir de l'or.
Elle est précieuse plus que les perles, aucun des objets que tu désires ne l'égale.
Dans sa droite : longueur des jours ! dans sa gauche : richesse et honneur !
Ses chemins sont chemins de délice, tous ses sentiers mènent au bonheur.
C'est un arbre de vie pour qui la saisit, celui qui la tient devient heureux."
Les Proverbes, 3, 13-18
"Heureux l'homme qui a trouvé la sagesse, l'homme qui acquiert l'intelligence !
Car mieux vaut la gagner que gagner de l'argent, l'acquérir qu'acquérir de l'or.
Elle est précieuse plus que les perles, aucun des objets que tu désires ne l'égale.
Dans sa droite : longueur des jours ! dans sa gauche : richesse et honneur !
Ses chemins sont chemins de délice, tous ses sentiers mènent au bonheur.
C'est un arbre de vie pour qui la saisit, celui qui la tient devient heureux."
Les Proverbes, 3, 13-18
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Morceau exceptionnel.Nass' a écrit :reuno a écrit :Troisième vision hier...
J'ai plus ou moins suivi le topic mais par moment plutôt moins. Vous avez déjà parlé de ce plan avec cette chaise qui déplace toute seule. Quelqu'un aurait son interprétation ?
Et ce plan ou l'on voit un masque vénitien dans l'eau ?
Et encore dernière question... je n'ai pas retrouvé dans le lien donné ici avec toutes les musiques du film l'opéra que l'on entend durant le big bang. Quelqu'un saurait mettre un titre dessus ?
A chaque fois je suis estomaqué par cette séquence...
Je ne l'avais pas entendu depuis ma découverte du film en salle...j'en ai des frissons, c'est fabuleux.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
장 씹새끼Wagner a écrit :Dans une approche comparée, 달마가 동쪽으로 간 까닭은? fournit à mon avis aussi pas mal de clés, notamment son explication de la nature par le vide et son refus de la connoter.wontolla a écrit :J'y ai amené hier soir (c'était ma cinquième vision !) un confrère (qui a été mon professeur de liturgie et de sacramentaire) et une religieuse camerounaise. Je vous ferai un (triple) écho à l'occasion, sur le plan religieux.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
En effet.boulgakov a écrit :장 씹새끼Wagner a écrit : Dans une approche comparée, 달마가 동쪽으로 간 까닭은? fournit à mon avis aussi pas mal de clés, notamment son explication de la nature par le vide et son refus de la connoter.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Probablement Wagner (mais j'ai peur de mal saisir le commentaire de boulgakov !).Wagner a écrit :
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Hélas, je ne connais pas les enseignements de Bouddha (en tout cas pas plus qu'un citoyen lambda) et j'atteins ici le seuil de mon incompétence.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
petit mpwontolla a écrit :Hélas, je ne connais pas les enseignements de Bouddha (en tout cas pas plus qu'un citoyen lambda) et j'atteins ici le seuil de mon incompétence.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Ce qui est intéressant c'est que la critique habituelle contre la religion (en un mot de raconter n'importe quoi) est contrée par la religion elle-même sur la base d'un examen de la conscience et ce qu'elle permet de connaître. Et pour le coup ce double sens permanent est à la base du film de Malick.wontolla a écrit :
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Plus je lis ce forum et plus j'apprécie ce film. D'aucun disait que de théoriser des heures et de disserter sur un film était peine perdue. L'important était d'en capter l'essence même de façon inconsciente à la première vision et que si, par malheur ce n'était pas le cas, le réalisateur avait loupé son film. Je n'ai jamais autant apprécié "les fleurs du mal" qu'en année de 2de en étudiant des textes pour le bac de français. J'en ai découvert des secrets cachés. Et connaitre la vie de Baudelaire était également utile pour comprendre son oeuvre. J'ai l'impression que pour ce film c'est pareil et ce magnifique texte de Wontolla me conforte dans ce sens.
The tree of life est une oeuvre qui ne se laisse pas appréhender de façon aisée et on ressort grandi si l'on essai de faire l'effort de s'y plonger de façon sérieuse.
merci à vous tous et je continu à lire avec passion ce file de discussion.
The tree of life est une oeuvre qui ne se laisse pas appréhender de façon aisée et on ressort grandi si l'on essai de faire l'effort de s'y plonger de façon sérieuse.
merci à vous tous et je continu à lire avec passion ce file de discussion.
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Re: Tree of life (Terrence Malick - 2011) Avis Page 31
Terrence Malick, Je t’aime !
Intrigué par les commentaire dithyrambiques lus sur ce forum, je me suis finalement décidé à aller voir Tree of Life. Et bien je ne le regrette pas ! Victime depuis ma naissance d’une paralysie musculaire qui m’empêchait jusqu’alors de marcher, je vivais dans le noir... Mais pendant la projection du film, le miracle est arrivé ! Mû par une agitation soudaine, je me suis subitement levé de mon fauteuil roulant et j’ai marché !!! Oui, vous avez bien lu... J’ai marché tout droit vers la porte de sortie et c'est les yeux embués de larmes, que j’ai pu apercevoir - tel l'astre divin - la lumière du jour et goûter aux joies de la marche à pied, et même du bruit délectable de la circulation autoroutière. Pour tout cela, moi je dis Merci à Terrence Malick ! Merci au Cinéma ! Merci à DvdClassik ! Et même, Merci à Watkinssien ! (pour rien mais quand même)
« Un Transformé. »
Intrigué par les commentaire dithyrambiques lus sur ce forum, je me suis finalement décidé à aller voir Tree of Life. Et bien je ne le regrette pas ! Victime depuis ma naissance d’une paralysie musculaire qui m’empêchait jusqu’alors de marcher, je vivais dans le noir... Mais pendant la projection du film, le miracle est arrivé ! Mû par une agitation soudaine, je me suis subitement levé de mon fauteuil roulant et j’ai marché !!! Oui, vous avez bien lu... J’ai marché tout droit vers la porte de sortie et c'est les yeux embués de larmes, que j’ai pu apercevoir - tel l'astre divin - la lumière du jour et goûter aux joies de la marche à pied, et même du bruit délectable de la circulation autoroutière. Pour tout cela, moi je dis Merci à Terrence Malick ! Merci au Cinéma ! Merci à DvdClassik ! Et même, Merci à Watkinssien ! (pour rien mais quand même)
« Un Transformé. »
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.