Plus je le vois, plus la mélancolie du film me transporte. Ces deux vieux bandits sur le retour, à peine capable de monter à cheval et qui souffrent de plus en plus des meurtres qu'ils sont amenés à commettre à nouveau sont parmi les plus beaux héros de ces dernières années. Tels deux fantômes, ils entrainent le film vers les rives du fantastique, sonnant le glas d'un certain western.
Comme chez le Ford de Liberty Valance, la réalité est bien différente des légendes écrites par les biographes de l'époque (superbe personnage du journaliste / écrivain). Ici, les héros sont fatigués, saouls, incapables de viser à plus de 10 mètres et surtout d'une finesse psychologique rare : les méchants ne le sont pas forcément tant que ça (Gene Hackman, salaud humain) et les héros pas si blancs non plus...
David Webb Peoples sert un des plus beaux scénarios de ces dernières années, la photo est splendide, Clint plus fort que jamais. Et les premiers et derniers plans me marqueront à jamais.
Chef d'oeuvre crépusculaire... 10/10 (rare que je donne une telle note)
