Peter Yates (1929-2011)

[Profondo Rosso]

Les grands fonds de Peter Yates (1977)



Le récent "Bleu D'enfer" avec Paul Walker et Jessica Alba semble être un quasi remake de ce film avec en lieu et place Nick Nolte et Jacqueline Bisset en couple chasseur de trésor amateurs qui va dégotter une cargaison de drogue dans une épave, située près d'un trésor du 18e siècle. Pour le coup je préfèrerai presque la relcture récente tant le film accumule les défauts. Rythme gériatrique, strict minimum syndicalde dépaysements exotique alors que le film se déroule aux bermudes, quelques moments bis embarrassants (la murène en caoutchouc, le vaudou haïtien) et certaines scènes sous marine qui semblent avoir été filmées dans la même piscine municipale que "Rien que Pour vos yeux". Reste un casting plutôt impliqué, surtout Robert shaw impeccable en vieux baroudeur érudit et une Jacqueline Bisset dont on peut admirer la plastique parfaite sous absolument toutes les coutures. Même John Barry ne s'est pas foulé pour son le score (gros calque de son "Thunderball" par moment) c'est dire. 2,5/6

[Boubakar]

Ma femme est dingue (Peter Yates, 1974)



Je trouve le film assez similaire à Quoi de neuf, docteur ? dans le registre de la screwball comedy moderne, car c'est un vrai festival Barbra Streisand qu'on a droit.
Encore plus que chez Bogdanovich, elle est vraiment le pivot du film, et est très drôle dans une situation qu'elle a elle-même provoqué pour faire plaisir à son mari qui n'en demandait pas tant ! Mais bien qu'il soit, je trouve que ça se délite un peu sur la longueur, d'autant que l'omniprésence de Streisand nuit un peu au film, ne laissant aucune chance à son partenaire Michael Sarrazin, qui lui est assez fade.
Et, Peter Yates oblige, on retrouve un clin d'oeil à Bullitt, quand le mari manque de se faire écraser par les hommes chargés de le tuer.
C'est assez mineur, mais distrayant, pourvu qu'on soit sensible au cabotinage de Streisand (et à sa coupe de cheveux qui ne lui va pas).

[Profondo Rosso]

John and Mary de Peter Yates (1969)



Au petit matin, Dustin Hoffman et Mia Farrow se réveillent dans le même lit après une nuit passé ensemble. C'est le point de départ de cette comédie romantique qui inverse le propos en amenant tout le registre séduction après l'acte dans une unité de temps et de lieu épatante. Un peu emprunté et méfiant l'un de l'autre les deux vont apprendre à se connaître durant la journée qui suit ce qui devait être une coucherie sans lendemain. Yates multiplie les astuces narratives géniales et ludiques : arrêt sur image, flashback dévoilant la rencontre finalement assez quelconque de la veille ou encore le passé des héros, faux flash forward où ils imaginent ce qu'ils feront du reste de leur journée après s'être débarrassé l'un de l'autre. Autre idée géniale les pensées des héros dévoilés en voix off à des moments clés, créant un décalage hilarant que ce soit dans les tactiques de séduction, les mots mal interprétés qui déclenchent la suspicion des deux côtés (le passage où Hoffman soupçonne Farrow de vouloir s'installer chez lui est génial ). Sans vraiment s'en rendre compte les deux sont tombé amoureux et sont incapable de se décoller, et l'intrigue ne quittant jamais l'appartement d'Hoffman n'est jamais ennuyeuse. L'alchimie entre Hoffman (qui a gardé tout le charme juvénile du "Lauréat") et une Mia Farrow absolument craquante (époque "Rosemary Baby" les cheveux court et tout ) fait le reste, le film adoptant les mécanisme des comédies romantique de l'âge d'or Hollywoodien avec les inventions formelles du Nouvel Hollywood (on sent l'influence énorme de la nouvelle vague notamment "A bout de souffle" rien que le look de Mia Farrow rappelant Anna Karina) la dimension sexuelle étant bien présente sans être appuyé outre mesure. Au final une petite merveille de candeur au ton naturaliste et sophistiqué à la fois, avec une fin assez géniale. 6/6 et film du mois intouchable

[Miss Nobody]

Tu donnes envie...
Je n'avais jamais entendu parler de ce film auparavant.

[Anorya]

Pareil.
Un dvd zone 2 de cette petite merveille existe-t-il ?

[Profondo Rosso]

Pas de zone 2 mais il existe un zone 1 avec sous titre anglais et vf trouvable pour pas très cher http://www.amazon.co.uk/John-Mary-DVD-R ... 412&sr=1-1

Content d'avoir su donner envie bon petit coup de coeur ce film !

[nobody smith]

J’avais déjà tenté une première tentative d’aborder la filmo de Peter Yates il y a quelques années avec bullitt. J’avais bien du tenir dix minutes devant. Nouvelle tentative aujourd’hui avec Krull que j’ai là pu voir de bout en bout. Enfin, comme beaucoup ça tient pas mal à la musique de James Horner. Le bonhomme était ultra inspiré et son score chevaleresque plein d’envolées est juste splendide. Ça n’est cela dit pas la seule qualité que je trouve au film. Outre quelques charmants effets spéciaux rétro (d'autres sont par contre très craignos comme le bad guy), j’ai apprécié la photographie de Peter Suschitzky qui masque régulièrement les faiblesses de la production design. Le reste n’est guère inoubliable même si pas forcément détestable. En fait, il est presque dommage que le script soit à ce point classique et n’exploite pas son improbable mélange de science-fiction et d’heroic fantasy. Peu original donc mais suffisamment rythmé pour se laissé suivre bien que les scènes d’action sont d’une exceptionnelle mollesse. Cela dit dans le genre il y a pire (rien que Conan le destructeur est à mon sens bien moins défendable que ce Krull).

[Alligator]

Krull (Peter Yates, 1983) :

http://alligatographe.blogspot.com/2010/07/krull.html


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Un film à part mélangeant beaucoup d'éléments cinématographiques divers et présentant néanmoins quelques particularités goûteuses notamment son casting (on y revient plus loin).

Je me souviens de l'avoir vu au cinéma à sa sortie (du temps jadis où la séance de ciné ne dépassait pas les deux euros) et j'en étais sorti, disons perplexe, sans doute déjà pour les raisons évoquées au tout début, cet amoncellement d'éléments déjà vus par ailleurs de manière plus réjouissante. Entre science-fiction, Seigneur des anneaux, fantaisie, quête du Graal, Star Wars, le mélange donne une bouillie pas loin d'être infâme finalement.

Malgré tout, je garde pour ce film un oeil indulgent, en sachant bien qu'il faut être salement pervers pour y parvenir et que la majorité délaissera sans une hésitation cet objet bizarre et plutôt laid. Sa naïveté quasi nanaresque est pour une grande part dans l'espèce de mansuétude que je lui accorde. Beaucoup dénigreront allègrement cette pauvre pelloche mais la démarche du film -sans doute anglais comme l'indique la distribution- s'inscrit visiblement dans un projet, à l'époque encore utopique vu le manque de moyens et peut-être de talents, de faire un film populaire et moderne, un film de SF-héroïco-fantaisiste, bref de copier la concurrence hollywoodienne (même si Columbia est derrière tout cela).

Surtout il faut voir Robbie Coltrane en guerrier à moustache, coupe en brosse, genre YMCA, maniant la hache avec la dextérité de Mr Bean ou bien le look tout aussi barbare qu'artificiel de Liam Neeson en bandit de grand chemin ayant une femme dans chaque taverne. On aura pour Freddie Jones le regard plein d'admiration et de respect même si son rôle de vieux sage à barbe de bouc va de toute évidence chercher des filiations aussi bien du côté de Obiwan Kenobi que de Gandalf.

A force de voir défiler tous les clichés du genre avec la légèreté d'une troupe d'éléphants apathiques, on peut se prendre à nourrir quelque affection pour cette piètre production. Entre le boomerang à lame rétractile, la soldatesque à bestioles alienoïdes, le méchant méchamment rigide et ridicule, les dialogues d'une rare débilité, l'humour plus qu'enfantin, l'ineffrayante araignée géante, le cyclope mutique, les marais de la mort qui tue et tutti quanti, on finit par se laisser gagner par le sourire et trouver matière à réjouissance, sans animosité, ni méchanceté, comme devant les babillages d'un nourrisson. C'en est presque émouvant...

Toute une époque apparait dans les costumes, les coupes de cheveux, d'un ringard consommé et devant l'enchainement des situations, aussi lent qu'attendu. Point de surprise, ni de suspense pour s'amuser à suivre les pérégrinations de ce groupe de personnages. A la limite, on pourrait presque trouver dérangeant que certains décors soient propres, voire élégants. L'intérieur de la forteresse des aliens est par exemple de toute beauté, organique, flippante et belle à la fois. Heureusement l'épure totalement froide du château donne au film une image plus kitsch : on se retrouve alors dans le Flash Gordon des années 30.

Un petit film incongru qui peut par sa maladresse constante et son soucis de péter plus haut que son cul vous faire décrocher deux, trois ou quatre sourires. Pas plus mais c'est déjà pas si mal.

[frédéric]

Je trouve au contraire que la scène de l'araignée de cristal est la plus belle scène du film pour ce dernier auquel j'ai pas mal d'affection.

[mannhunter]

Des avis sur:

[Père Jules]

Passé un bon moment en compagnie des Copains d'Eddie Coyle, polar surprenant par le faux-rythme qui le traverse du début à la fin. Evidemment une superbe prestation de Robert Mitchum qui traine flegme et mélancolie avec un génie qui n'appartient qu'à lui seul. Un travail solide qui n'a nettement plus convaincu que Bullitt, le seul autre film de Yates que j'ai pu voir jusqu'ici.

[Rick Blaine]

Les Copains d'Eddie Coyle est vraiment l'un des plus beaux rôles de Mitchum je trouve. Il y est partculièrement touchant. J'aime beaucoup ce film, qui me parrait effectivement très supérieur à Bullitt.
Du même Peter Yates, j'ai vu également The Hot Rock, un film de casse au ton comique et au scénario fort bien ficelé. C'est très plaisant à regarder si tu as l'occasion.

[Jeremy Fox]

Très déçu par The Hot Rock (Les 4 malfrats) : j'ai trouvé le scénario très vite barbant et totalement inintéressant par le fait que les protagonistes soient sans âme et peu attachants, plus des pantins que des personnages en chair et en os. Reste quelques rares séquences amusantes (les deux garagistes qui s'extasient devant un 33 tour sur lequel est enregistré un prix de formule 1) et le joli survol de la ville en hélicoptère. Pour le reste, ennui poli.

[Rick Blaine]

Du même Peter Yates, j'ai vu également The Hot Rock, un film de casse au ton comique et au scénario fort bien ficelé.

Très déçu par The Hot Rock (Les 4 malfrats) : j'ai trouvé le scénario très vite barbant et totalement inintéressant par le fait que les protagonistes soient sans âme et peu attachants, plus des pantins que des personnages en chair et en os. Reste quelques rares séquences amusantes (les deux garagistes qui s'extasient devant un 33 tour sur lequel est enregistré un prix de formule 1) et le joli survol de la ville en hélicoptère. Pour le reste, ennui poli.

L'un de nous deux n'a pas du regarder le bon film!!

[Jeremy Fox]

Plouf plouf.... Rick Blaine