L'Appât (Bertrand Tavernier - 1995)
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L'Appât (Bertrand Tavernier - 1995)
Il passe à l'instant même sur la 6...
Il y avait longtemps que je ne l'avais pas vu ! Oh lala, que ça a mal vieilli. Je parle des dialogues et de certaines situations, hein !
Petit a, petit b, petit c... : voilà comment la société du fric roi, du mirage américain et des films violents transforme des djeunz écervelés en bêtes sauvages !
Il y a même une image de Tapie... Oh lala... On dirait un mille-feuilles du cliché !
Il y avait longtemps que je ne l'avais pas vu ! Oh lala, que ça a mal vieilli. Je parle des dialogues et de certaines situations, hein !
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La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Je ne le trouve pas vielli non plus, il a juste une ambiance bien ancrée dans son époque. J'adore ces films français qui montre des images tv de la periodes où ils ont été filmés, on rentre encore plus dedans je trouve (je pense egalement à quelques chabrol).
Excellente decouverte pour ma part, au sujet vaste et jusqu'au boutiste.
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Je trouve que ce film n'a absolument pas vieilli d'un pouce et est encore plus d'actualité aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 10 ans. On est encore plus maintenant, notamment avec toute la notériété facile de la télé réalité, dans une société où c'est le "tout tout de suite" sans le moindre effort quitte à ce qu'il n'ait plus de valeur morale. Je suis toujours aussi secoué quand je vois ce film dans lequel il y a une véritable réflexion sur la violence. Peu de films peuvent en dire autant.
Et puis il y a ce plan final de Marie Gillain absolument grandiose et très très fort après qu'elle ait demandé de manière très sincère et incroyablement naïve à Torreton si elle serait sortie pour Noël.
Pour ce qui est de Tapie c'est une évidence : a l'époque on ne pouvait pas ouvrir une télé ou un journal sans tomber dessus. C'est aussi une façon pour Tavernier de dire le "bien" qu'il pense de cet homme en l'incluant indirectement dans cette histoire
Et puis il y a ce plan final de Marie Gillain absolument grandiose et très très fort après qu'elle ait demandé de manière très sincère et incroyablement naïve à Torreton si elle serait sortie pour Noël.
Pour ce qui est de Tapie c'est une évidence : a l'époque on ne pouvait pas ouvrir une télé ou un journal sans tomber dessus. C'est aussi une façon pour Tavernier de dire le "bien" qu'il pense de cet homme en l'incluant indirectement dans cette histoire
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Je dis que les dialogues sont très "explicatifs", surtout dans la première partie du film : petit a, petit b, petit c... tout est "signifiant" et ça finit par sonner complètement faux. Quand on sort avec ses potes, au café, chez un loueur de cassettes , on ne parle pas comme ça...
De nombreuses scènes peuvent passer une fois (effet de surprise), mais après...
le dernier tiers du film fonctionne mieux.
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Re: L'appât (Tavernier)
Je n'ai pas compris ce que le commisaire voulait dire avec petit a, petit b, petit c, mais c'est pas grave
Pour ma part, j'ai découvert le film hier. Je m'y suis intéressé en suivant l'affaire Halimi. Et si le fait divers qui a inspiré Tavernier diffère sur de nombreux points, ce qu'il montre est quand même pertinent pour lire cette dernière affaire. En effet, ce que Tavernier met en lumière, ce sont les dégâts du culte de l'argent facile sur une jeunesse élevée par TF1, M6, et les films policiers américains des années 80, dans des structures familiales éclatées (pour 2 protagonistes sur 3). Les faits sont rapportés froidement, sans approfondir dans la psychologie, comme si le but n'était pas de faire un drame mais de montrer un instantané de la société de cette époque, comme pour tirer la sonnette d'alarme. La morale ne revient qu'à la fin avec Philippe Torreton. Autrement, on voit Paris à moitié par les yeux de ses jeunes, qui en font leur décor de film policier. Ce qui est troublant aussi c'est que les victimes font partie de ce qui trouble ces jeunes. Ils ne sont pas richissimes comme le trio de criminels amateurs l'imagine, mais veulent le faire croire, sont autant dans le culte du paraître, du flambage, du luxe décadent.
La violence hors champ est aussi troublante. Marie Gillain qui se protège en écoutant son walkman au début, puis qui est plus intéressée par l'écran plasma que par le calvaire de la victime. L'indifférence avec laquelle ils arrivent à tuer paraîtrait presque trop énorme pour être crédible si le film n'était pas basé sur un fait divers.
En tout cas une réussite, dérangeante et nécessaire. Quand aux trois acteurs, ils sont grandioses.
Pour ma part, j'ai découvert le film hier. Je m'y suis intéressé en suivant l'affaire Halimi. Et si le fait divers qui a inspiré Tavernier diffère sur de nombreux points, ce qu'il montre est quand même pertinent pour lire cette dernière affaire. En effet, ce que Tavernier met en lumière, ce sont les dégâts du culte de l'argent facile sur une jeunesse élevée par TF1, M6, et les films policiers américains des années 80, dans des structures familiales éclatées (pour 2 protagonistes sur 3). Les faits sont rapportés froidement, sans approfondir dans la psychologie, comme si le but n'était pas de faire un drame mais de montrer un instantané de la société de cette époque, comme pour tirer la sonnette d'alarme. La morale ne revient qu'à la fin avec Philippe Torreton. Autrement, on voit Paris à moitié par les yeux de ses jeunes, qui en font leur décor de film policier. Ce qui est troublant aussi c'est que les victimes font partie de ce qui trouble ces jeunes. Ils ne sont pas richissimes comme le trio de criminels amateurs l'imagine, mais veulent le faire croire, sont autant dans le culte du paraître, du flambage, du luxe décadent.
La violence hors champ est aussi troublante. Marie Gillain qui se protège en écoutant son walkman au début, puis qui est plus intéressée par l'écran plasma que par le calvaire de la victime. L'indifférence avec laquelle ils arrivent à tuer paraîtrait presque trop énorme pour être crédible si le film n'était pas basé sur un fait divers.
En tout cas une réussite, dérangeante et nécessaire. Quand aux trois acteurs, ils sont grandioses.
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Re: L'appât (Bertrand Tavernier, 1995)
Je suis plutôt d'accord avec Mama Grande, le film est très réussi, et finalement encore très "actuel" dans la représentation du paraitre, du "qu'en dira-t-on", et de ce rapport fantasmé de la violence (les garçons adorent voir et revoir Scarface, mais dès qu'ils doivent tuer le premier mec, ils sont tétanisés).
Complété par un trio d'acteurs prodigieux (feront-ils mieux un jour dans leurs carrières ?), il y a une sècheresse, une dureté et une âpreté dans le ton proprement admirable. Et je souligne le rôle de Marie Gillain, qui porte le film pour en faire quelque chose de très touchant et naïf à la fois (elle se détourne sans arrêt des scènes de violence en montant le son de ce qu'elle écoute, elle ne veut pas s'impliquer dans les actes sexuels de ses victimes, et sa candeur face aux flics a quelque chose d'inévitable dans la spirale dans laquelle elle s'est enfermée).
Vraiment une très belle découverte, et la preuve que Bertrand Tavernier n'est jamais là où on l'attend (et la preuve par deux fois qu'il semble mépriser Bernard Tapie), pour le meilleur.
Complété par un trio d'acteurs prodigieux (feront-ils mieux un jour dans leurs carrières ?), il y a une sècheresse, une dureté et une âpreté dans le ton proprement admirable. Et je souligne le rôle de Marie Gillain, qui porte le film pour en faire quelque chose de très touchant et naïf à la fois (elle se détourne sans arrêt des scènes de violence en montant le son de ce qu'elle écoute, elle ne veut pas s'impliquer dans les actes sexuels de ses victimes, et sa candeur face aux flics a quelque chose d'inévitable dans la spirale dans laquelle elle s'est enfermée).
Vraiment une très belle découverte, et la preuve que Bertrand Tavernier n'est jamais là où on l'attend (et la preuve par deux fois qu'il semble mépriser Bernard Tapie), pour le meilleur.
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Re: L'appât (Bertrand Tavernier, 1995)
Je viens de voir le "Faites entrer l'accusé" concernant cette affaire. J'ai été étonné de constater la fidélité de Tavernier aux faits, fidélité qu'on retrouvait donc dans le roman de M. Sportes qui porte le même nom. Tout y est ou presque (faut dire qu'en plus d'une adaptation de roman, Colo Tavernier la scénariste avait assisté au procès à l'époque sans forcément penser qu'elle allait écrire un scénario, donc elle avait été en première ligne pour voir comment tout celà s'était déroulé).
Dernière modification par odelay le 11 mai 10, 22:23, modifié 1 fois.
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Re: L'appât (Bertrand Tavernier, 1995)
Je viens de voir l'émission aussi, et n'ayant pas encore vu le Tavernier, je l'enregistre direct ! Il me tarde de le découvrir.
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Re: L'appât (Bertrand Tavernier, 1995)
C'était sur quelle chaine? On peut voir l'émission sur leur site?
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Re: L'appât (Bertrand Tavernier, 1995)
Tu l'enregistres sur quelle chaine le Tavernier Rata ? C'était hier ?
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Re: L'appât (Bertrand Tavernier, 1995)
C'était sur France 2 vers 23h00.DannyBiker a écrit :Tu l'enregistres sur quelle chaine le Tavernier Rata ? C'était hier ?
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Re:
Je pensais poster pour râler, mais je vois que je l'avais déjà fait... Donc : film revu en partie hier soir et je ne retire rien de ce que j'ai écrit. C'est un ("le" ?) des films de Tatav que j'aime le moins.Commissaire Juve a écrit :Je dis que les dialogues sont très "explicatifs", surtout dans la première partie du film : petit a, petit b, petit c... tout est "signifiant" et ça finit par sonner complètement faux. Quand on sort avec ses potes, au café, chez un loueur de cassettes , on ne parle pas comme ça...
De nombreuses scènes peuvent passer une fois (effet de surprise), mais après...
le dernier tiers du film fonctionne mieux.
Tu n'as jamais été au lycée ? "Grand 1... Petit a, petit b..." Le réal nous fait un cours... il enfile les séquences qui doivent amener les spectateurs à penser "Ah ouiiii !" ou CQFD !Mama Grande! a écrit :Je n'ai pas compris ce que le commisaire voulait dire avec petit a, petit b, petit c, mais c'est pas grave
Perso, je n'aime pas du tout. Le côté "scolaire" du procédé est trop voyant et ça casse l'ambiance.
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