Maradona (Emir Kusturica - 2008)

[Watkinssien]

Il y a deux films en un dans ce documentaire brillant, un film qui aime son sujet, profondément, sous le signe d'une admiration et d'une amitié que Kusturica veut sincère. Puis il y a les archives du sujet, ce que Maradona représente aux yeux des autres, qui se confrontent avec le regard totalement subjectif du cinéaste. Malgré les défauts, Kusturica, à défaut de percer le secret de Maradona, se sert de ses pérégrinations passées (sportives, politiques, juridiques), pour s'en abstraire par la suite pour se rapprocher simplement d'un des plus grands joueurs de foot de tous les temps.

[Alphonse Tram]

Bel hommage de la part du cinéaste. Un amour sincère pour l'un des génies du foot. Il y a des regards qui ne trompent pas. Et je vous défie de ne pas être un peu ému lorsque Diego se met à chanter une chanson à sa propre gloire, dans un pub, avec les membres de sa famille.

Les séquences purement sportives sont un peu comme un fil rouge. il garde encore une sacrée patte. Il m'a fait pensé à Sammo Hung : un petit gros qui conserve une grâce, une fuidité dans les gestes. Il faut le voir taper le ballon sur le stade de Belgrade, où il nous livre une annecdote, la seule du film, rassurez vous, mais les supporters seront comblés.

Même sans aimer le foot, on peut voir ce doc comme une petite tranche de vie d'un homme parmis les plus médiatisés de la planète, et qui le reste en Argentine, et à Naple (voir l'émeute à son retour en 2005). Ainsi par exemple en Argentine, il existe une église Maradonienne. On y entre en reproduisant "la main de Dieu", et ils célèbrent des mariages en déformant certaines paroles liturgiques :
- Que tes buts soient reconnus sur terre comme ils le seront au ciel, que tu nous pardonne comme nous pardonnons à la mafia napolitaine.


Belle musique qui mélange style manouche et tango, sex pistols et Carlos Gardel. Emir parle souvent en voix off, il explique ses craintes sur cette rencontre, le fait de devenir lui même un paparazzo. Il n'est pas trop présent, ce dont j'avais peur, mais il y a des extraits de ses films. Les séquences de 2007 paraissent très courtes. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour le sortir ?

[Boubakar]

Pour ma part, j'ai été très déçu, étant un de ceux qui adorent le joueur.
On ne sait que très peu de choses de Maradona en tant que joueur, comme si Kusturica se sert de lui pour étaler ses opinions politiques anti-américaines (et où le joueur crie son amour pour Cuba et Fidel Castro). Et puis, quel intérêt de voir plusieurs fois des extraits de films de Kusturica ? On aimerait voir un peu plus l'ancien footballeur, qui sait être touchant, quand il évoque sa période de cocaïnomane, où il a failli mourir.
Et puis, c'est bizarrement monté ; on voit plusieurs fois le but de Maradona contre l'Angleterre dans la CDM 86, ou la fameuse "Main de Dieu", ainsi que plusieurs passages sur l'église qui lui a été dédiée (où ça finit par un mariage pas banal).
Si au niveau relations humaines, ça reste correct (on sent une admiration de Kusturica pour Maradona, à la fois en tant que joueur et homme), on peut être déçu de voir si peu de foot en fin de compte.

[Karras]

Remontée du topic

[Ikebukuro]

Celui-là est très bien, en plus il a été sélectionné à Cannes en 2019.

[Rick Blaine]

Celui là m'interesse, mais n°1 des ventes et... en rupture sur Amazon ! (dispo en fnac par contre)

[Mosin-Nagant]

Celui là m'interesse, mais n°1 des ventes et... en rupture sur Amazon ! (dispo en fnac par contre)

Dispo sur Canal+ (si tu l'as). J'en ai vu un bout, c'est pas mal jusque-là, mais j'ai l'impression que le documentaire définitif sur cette icône reste encore à faire...

[Rick Blaine]

Nope, j'ai pas canal+

J'ai jeté un œil, et pas encore fini, à celui remonté hier par arte (un gamin en or), et c'est plutôt pas mal. On ne découvre rien que l'on ne sache pas, mais il y a de chouettes images d'archive (c'est uniquement des images d'archive d'ailleurs). C'est sur le replay arte et sur leur YouTube.
C'est sur, le définitif reste à faire. Ca viendra sûrement, mais il va falloir prévoir un truc long, tu ne peux pas en faire le tour en 1h30 ou 2h.

[Mosin-Nagant]

Ah, je pense aux fameuses images d'archives où son frère le décrit comme un extraterrestre... Sa maitrise du ballon est déjà prodigieuse.