Mon oncle d'Amérique (Alain Resnais - 1980)
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Mon oncle d'Amérique (Alain Resnais - 1980)
J'ai fait mention dans ce topic d'une théorie neuropsychiatrique de Paul D. MacLean qui expose le cerveau triunique comme moyen de concevoir, comprendre et justifier les réactions et comportement de l'être humain.
Cette thèse a été promu en France par Laborit qui est auss le co-scénariste du film, qui aurait la réputation d'être un outil médiatique destiné à soutenir la thèse de MacLean.
Est ce que les personnes qui ont pu voir Mon oncle d'Amérique de Alain Resnais pourrait ainsi argumenter sur ce point en particulier, en quoi cette médiatisation est pertinente au sein du film et percéptible pour le publique.
Et surtout en quoi la théorie du cerveau triunique est-elle présente ?
Merci.
Cette thèse a été promu en France par Laborit qui est auss le co-scénariste du film, qui aurait la réputation d'être un outil médiatique destiné à soutenir la thèse de MacLean.
Est ce que les personnes qui ont pu voir Mon oncle d'Amérique de Alain Resnais pourrait ainsi argumenter sur ce point en particulier, en quoi cette médiatisation est pertinente au sein du film et percéptible pour le publique.
Et surtout en quoi la théorie du cerveau triunique est-elle présente ?
Merci.
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Re: Mon oncle d'Amerique média pour le cerveau triunique ?
Elle est effectivement au coeur du film, Laborit parlant de ces expériences comportementales et Resnais mettant en scène des histoires appuyant les thèses du professeur.gehenne666 a écrit : Et surtout en quoi la théorie du cerveau triunique est-elle présente ?
Merci.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Re: Mon oncle d'Amerique média pour le cerveau triunique ?
Merci.phylute a écrit :Elle est effectivement au coeur du film, Laborit parlant de ces expériences comportementales et Resnais mettant en scène des histoires appuyant les thèses du professeur.
Est ce que tu pourrais me donner un (ou des) exemple(s) précis ? (tu peux me spoiler, ce n'est pas grâve.)
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Re: Mon oncle d'Amerique média pour le cerveau triunique ?
Là je n'ai pas le courage, mais demain promis je te fais ça !gehenne666 a écrit : Merci.
Est ce que tu pourrais me donner un (ou des) exemple(s) précis ? (tu peux me spoiler, ce n'est pas grâve.)
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Re: Mon oncle d'Amerique média pour le cerveau triunique ?
Merciiiiiiiiiii beaucoup !phylute a écrit :Là je n'ai pas le courage, mais demain promis je te fais ça !
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Ce que je retiens du film c'est :
Face à une agression, une situation de stress, il y a trois comportements :
- l'affrontement
- la fuite
- le contournement.
Le film montre les diverses situations.
J'ai trouvé un site qui présente les choses différemment :
Face à une agression, une situation de stress, il y a trois comportements :
- l'affrontement
- la fuite
- le contournement.
Le film montre les diverses situations.
J'ai trouvé un site qui présente les choses différemment :
Sur l'inhibition, j'aime bien cet exemple...Ainsi, une pulsion pousse les êtres vivants à maintenir leur équilibre biologique, leur structure vivante, à se maintenir en vie. Et cette pulsion va s'exprimer dans quatre comportements de base :
- Un comportement de consommation. C'est le plus simple, le plus banal. Il assouvit un besoin fondamental : boire, manger, copuler.
- Un comportement de fuite
- Un comportement de lutte
- Un comportement d'inhibition (on ne bouge plus, on attend en tension, et on débouche sur l'angoisse ; l'angoisse c'est l'impossibilité de dominer une situation)
Or, chez l'homme, les lois sociales interdisent généralement cette violence défensive. L'ouvrier qui voit tous les jours son chef de chantier dont la tête ne lui revient pas, il ne peut pas lui casser la figure parce qu'on lui enverrait les agents, il ne peut pas fuir parce qu'il serait au chômage. Et tous les jours de la semaine, toutes les semaines du mois, tous les mois de l'année, toutes les années -- quelquefois -- qui se succèdent, il est en inhibition de l'action.
Dernière modification par Commissaire Juve le 9 juin 15, 12:28, modifié 3 fois.
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Bon, ben le commissaire a fait le boulot !
L'inhibition est présente dans le film de Resnais, non ? C'est ce qui mène un des personnages du film à développer un ulcère.
L'inhibition est présente dans le film de Resnais, non ? C'est ce qui mène un des personnages du film à développer un ulcère.
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Les différents acteurs sont présentés comme les rats de laboratoire de Laborit. Le professeur explique ses expériences sur ses cobayes puis Resnais nous montre ses personnages évoluant dans le même type d'expérience, et réagissant de la même manière que les animaux. Ils en viennent même à voir leur visage remplacés par des figures de rats.gehenne666 a écrit :Merci beaucoup au Commissaire Juve.
Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si flagrant. Je vais être limite obligé de le voir à présent...
En tout cas, vois le film, c'est un chef d'oeuvre !
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Bon, maintenant, c'est certains. Il faut que je vois ce film !phylute a écrit :Les différents acteurs sont présentés comme les rats de laboratoire de Laborit. Le professeur explique ses expériences sur ses cobayes puis Resnais nous montre ses personnages évoluant dans le même type d'expérience, et réagissant de la même manière que les animaux. Ils en viennent même à voir leur visage remplacés par des figures de rats.
En tout cas, vois le film, c'est un chef d'oeuvre !
J'avais pas prévu cela !
Merci beaucoup m'sieur !
(je ne t'ai d'ailleurs pas oublié concernant la suite de ce que je t'ai envoyé. Je prends mon temps... )
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Je me permets un petit up (:oops:) pour la publication de mon texte à propos de ce film magnifique !
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GN en force !!gehenne a écrit :Je me permets un petit up (:oops:) pour la publication de mon texte à propos de ce film magnifique !
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le DVD est a prix cassé 14,99€ en FNAC, a ne pas rater
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Re: Mon oncle d'Amerique média pour le cerveau triunique ?
Sous ses allures peut-être plus "mainstream", Mon oncle d'Amérique n'en demeure pas moins très complexe. J'avoue avoir eu plus de mal à rentrer dans sa logique qu'avec les autres Resnais que j'ai vus.
La stratification de la narration (3 personnages aux destinées interconnectées, avec des perspectives fluctuantes sur le sens à en tirer suivant les commentaires du narrateur-enthomologiste) est assez déroutante et il faut s'armer de patience voire de ténacité pour affronter la langueur du rythme et déchiffrer le propos. Celui-ci a beau être régulièrement expliqué et développé par le professeur Laborit, les associations d'idée entre la voix-off et les séquences entre Jean/Jeanine/René me sont restées floues jusqu'à l'explicitation de l'expérience sur rats.
La théorie cognitive émise par le film est fascinante mais je ne peux pas m'empêcher de tiquer sur son déterminisme comportemental. Le film de Resnais se veut un laboratoire empirique de grandes lois de comportement humain face à des situations données. C'est intellectuellement intéressant mais très discutable, non ? Si j'ai bien compris, cette théorie ramène nos actes à des normes prévisibles et conditionnées (sur le plan émotionnel, social, etc), ce qui peut se voir philosophiquement comme une négation de ce qui fait aussi l'humain : le libre-arbitre, le dépassement, bref toutes ces variables qui échappent à une théorisation. J'avoue que je tique là-dessus. Mais il faudrait que je revoie le film pour mieux l'appréhender.
En l'état, c'est quand même le Resnais que j'apprécie le moins (faut dire que le jeu de Roger Pierre m'a pas spécialement enthousiasmé).
La stratification de la narration (3 personnages aux destinées interconnectées, avec des perspectives fluctuantes sur le sens à en tirer suivant les commentaires du narrateur-enthomologiste) est assez déroutante et il faut s'armer de patience voire de ténacité pour affronter la langueur du rythme et déchiffrer le propos. Celui-ci a beau être régulièrement expliqué et développé par le professeur Laborit, les associations d'idée entre la voix-off et les séquences entre Jean/Jeanine/René me sont restées floues jusqu'à l'explicitation de l'expérience sur rats.
La théorie cognitive émise par le film est fascinante mais je ne peux pas m'empêcher de tiquer sur son déterminisme comportemental. Le film de Resnais se veut un laboratoire empirique de grandes lois de comportement humain face à des situations données. C'est intellectuellement intéressant mais très discutable, non ? Si j'ai bien compris, cette théorie ramène nos actes à des normes prévisibles et conditionnées (sur le plan émotionnel, social, etc), ce qui peut se voir philosophiquement comme une négation de ce qui fait aussi l'humain : le libre-arbitre, le dépassement, bref toutes ces variables qui échappent à une théorisation. J'avoue que je tique là-dessus. Mais il faudrait que je revoie le film pour mieux l'appréhender.
En l'état, c'est quand même le Resnais que j'apprécie le moins (faut dire que le jeu de Roger Pierre m'a pas spécialement enthousiasmé).