George A. Romero (1940-2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

phylute a écrit :
Max Schreck a écrit : Martin est une vraie réussite, avec des moments de mise en scène vraiment brillants notamment grâce à la maîtrise du montage, très cut. L'esthétique glauque-crade (il me semble que c'est du 16mm) rend le truc encore plus dérangeant, ancré dans un réel qui n'a plus rien de fantastique ou de poétique. Un vrai choc.
C'est bizarre, je ne trouve pas ce film à proprement parlé dérangeant. C'est même plutôt le qualificatif "touchant" qui me vient. Même l'esthétique ne me paraît pas glauque., les intérieurs sont filmés par exemple avec un certain amour pour le "mauvais goût", la simplicité des habitants de la banlieue de Pittsburgh. alors bien sûr le film est troublant, mais je le trouve vraiment triste et mélancolique.
Impression renforcée par la belle musique de Donald Rubinstein.
J'apprend sur Imdb que dans la version italienne c'est le groupe Goblin qui s'occupe de la BO
phylute
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Message par phylute »

Jack Griffin a écrit : Impression renforcée par la belle musique de Donald Rubinstein.
J'apprend sur Imdb que dans la version italienne c'est le groupe Goblin qui s'occupe de la BO
Exact. Encore un coup d'Argento :lol:
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Message par Max Schreck »

phylute a écrit :C'est bizarre, je ne trouve pas ce film à proprement parlé dérangeant. C'est même plutôt le qualificatif "touchant" qui me vient. Même l'esthétique ne me paraît pas glauque., les intérieurs sont filmés par exemple avec un certain amour pour le "mauvais goût", la simplicité des habitants de la banlieue de Pittsburgh. alors bien sûr le film est troublant, mais je le trouve vraient triste et mélancolique.
Disons plus précisément qu'il sait se montrer dérangeant. La scène d'ouverture dans le train m'a personnellement mis vachement mal à l'aise (on nous laisse dans le flou quant à ses intentions). Je crois également me souvenir de passages ou Martin en est réduit à saigner des clodos. De même que la fin a un goût incroyablement amer. Il y a un vrai parcours de douleur chez le protagoniste.
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Message par mannhunter »

le nouveau Romero en tournage...

http://www.fangoria.com/news_article.php?id=3058
Lylah Clare
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Message par Lylah Clare »

Marrant... Peu de commentaires sur Incidents de parcours (Monkey shines) qui est à voir absolument, et qui égale à mon sens sa trilogie des morts-vivants.
Le thème de départ n'a l'air de rien (un jeune et beau sportif se retrouve paraplégique à la suite d'un accident. Un de ses potes, qui est chercheur en laboratoire où il fait de drôles d'expériences sur des singes, a l'idée de faire dresser une guenon pour l'aider à retrouver une relative autonomie...)

Mais ce film est assez surprenant. On suit des intrigues parallèles qui s'entrecroisent : les démêlés du copain avec son boss, la rééducation du héros, l'installation de l'infirmière qui est une plaie, les relations particulières du héros avec sa mère, et, bien sûr, les relations du héros avec la guenon...

En fait, ce film est le remake fantastique de Liaisons dangereuses :lol:

Si vous pouvez le voir, faites le, c'est vraiment pas mal du tout !

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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

Lylah Clare a écrit : Si vous pouvez le voir, faites le, c'est vraiment pas mal du tout !
Tout à fait.
Akira
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Message par Akira »

Jack Griffin a écrit :
Lylah Clare a écrit : Si vous pouvez le voir, faites le, c'est vraiment pas mal du tout !
Tout à fait.
Je suis d'accord aussi, film tres sympa !
Pour ceux que ça interesse, il est dispo à petit prix en Z1 chez MGM avec st fr :wink:
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Message par kayman »

mannhunter a écrit :le nouveau Romero en tournage...

http://www.fangoria.com/news_article.php?id=3058
hmmmmmm ca sent bon
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Tarkus1975
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Message par Tarkus1975 »

Lylah Clare a écrit :Marrant... Peu de commentaires sur Incidents de parcours (Monkey shines) qui est à voir absolument, et qui égale à mon sens sa trilogie des morts-vivants.
Le thème de départ n'a l'air de rien (un jeune et beau sportif se retrouve paraplégique à la suite d'un accident. Un de ses potes, qui est chercheur en laboratoire où il fait de drôles d'expériences sur des singes, a l'idée de faire dresser une guenon pour l'aider à retrouver une relative autonomie...)

Mais ce film est assez surprenant. On suit des intrigues parallèles qui s'entrecroisent : les démêlés du copain avec son boss, la rééducation du héros, l'installation de l'infirmière qui est une plaie, les relations particulières du héros avec sa mère, et, bien sûr, les relations du héros avec la guenon...

En fait, ce film est le remake fantastique de Liaisons dangereuses :lol:

Si vous pouvez le voir, faites le, c'est vraiment pas mal du tout !
Très bonne parodie de ce film dans un épisode de Malcolm In The Middle. :lol:
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Avis copié-collé du topic "Les films du mois de novembre"... :wink:

Vu aujourd'hui :

-Le jour des morts-vivants (Day of the dead) - 1985 (9,5/10) : Un chef-d'oeuvre, assurément !! Sincèrement, j'ai rarement passé un moment aussi intense et aussi énorme devant un film Fantastique d'horreur, rien ne m'a paru sans intérêt.

Thématiquement, c'est peut-être le plus riche de la saga (devant Dawn of the dead), mêlant critique sociale, politique, anti-militarisme... De plus, ce pamphlet littéralement fascinant se double d'un vrai aspect de fable à la Voltaire où il y a les bons, les naïfs et... surtout l'être humain dans tout ce qu'il a de plus abject et de plus individualiste. Le trio de tête assure avec sincérité face aux militaires bornés et violents et face aux scientifiques timbrés... L'être humain qui garde son humanité et celui qui fait fi de sa conscience morale... Les deux faces d'une même pièce, le résultat en image d'un combat habituellement intérieur, à la fois intellectuel et moral : une illustration de la conscience avec des acteurs (mise en abîme) en lieu et place des doutes et de la réflection. Tels des neurones perdus, parfois en libre service et surtout véritablement tourmentés, les personnages s'ébatent en électrons libres à l'intérieur du bunker du film, véritable cerveau et lieu du combat le plus difficile de l'être humain : le combat contre l'ignorance, la violence, l'abus de pouvoir, mais également contre la conscience et pour la liberté d'agir. Mais le rêve est permis, au fond d'une grotte sous-terraine où l'on reproduite les vestiges d'un monde détruit pour fabriquer un réel disparu, pour travailler à la sociabilisation, pour s'humaniser... A force de rester enfermés au fond de ce "ventre des enfers", les survivants en ont oublié leurs vertus et leur croyance en un monde humain.

Racisme, violence, méchanceté et folie insidieuse s'insèrent à la perfection dans un récit maîtrisé de bout en bout. Que ce soit le fiancé de l'héroïne atteint de claustrophobie, de peur panique et de paranoïa (qui en perd donc ses moyens)... Que ce soit le pilote d'hélicoptère malmené, technicien d'une fuite possible vers un ailleurs meilleur, rabaissé au rang d'esclave par les militaires, mais seul détenteur d'une maîtrise de soi prodigieuse et d'une vision otpimiste des choses qui peuvent ré-éxister... Que ce soit Sarah, l'héroïne à la fois forte, résistante, terriblement humaine, unique femme de l'installation, mais contre toute attente vraiment à bout... Que ce soit le docteur complètement omnubilé par ses expériences qui en ont fait un savant fou malgré lui, atteint de la pire des maladies : l'incapacité à comprendre le mal en lui-même et celui qu'il procure par ses interventions sans logique immédiate (si la situation a besoin d'évoluer, lui pense déjà à un but inaccessible de par la monstruosité de ses actes et l'impossibilité d'arranger les choses de par la beauté inutile de l'évolution de Boubou, certes adorable, mais voué à rester un cadavre ambulant...)... Que ce soit le capitaine Rhode, à la fois militaire intransigeant et paranoïaque fou dangereux capable des pires saloperies, à jamais tenu éloigné de ce que l'on appelle l'être humain... Que ce soit le groupe de soldats à côté de la plaque, réduits à de la main d'oeuvre belliqueuse... Tout est abordé avec soin, avec finesse, avec une force de création dépassant le simple stade de l'artisanat pour atteindre un statut auteurisant.

George A. Romero livre un film magnifiquement mis en image, filmé avec fluidité et sureté de la caméra, souligné par une photographie qui, en certaines occasions, parvient à faire des miracles. Les prises de vues sont souvent ingénieuses, parfois proprement géniales, jamais loupées. La musique nous fait faire un joli pas de deux émotionnel, illustrant merveilleusement les images, avec insistance, allant de l'efficacité la plus jouissive à la beauté la plus simple et la plus fine, parfois même s'accordant au millimètre près avec les plans pour qu'en résulte une scène parfaite. Les décors sont superbement utilisés, et la notion d'espace est respectée à chaque seconde (on dirait du Howard Hawks !! Du Rio Bravo, entre le bureau du shérif et l'hôtel... ici entre les quartiers de vies et la grotte s'étendant à perte de vue). Si l'humour pointe rarement mais sûrement le bout de son nez, le drame, lui, se fait véritable et magnifique. Allant plus loin qu'un simple film de morts-vivants, ce troisième opus du maître Romero se veut un drame humain, un drame fort, un drame jusqu'au-boutiste... Le casting est tout simplement parfait. Pour être honnête, je n'ai jamais revu le moindre des acteurs présents dans un autre film... Mais ici ils sont tout bonnement sincères, spectaculaires, terriblement humains (avec tous les défauts que cela sous-entend) et très efficaces dans leurs rôles respectifs. Casting royal, royalement dirigé, royalement exploité... Le trio de tête, particulièrement attendrissant et intéressant à suivre, à ma préférence. Le capitaine Rhode est phénoménal dans son genre (l'acteur est proprement halluciné dans son jeu).

Le gore est très présent, et autant vous le dire tout de suite, terriblement réaliste... Enucléations, arrachage de peau, festins d'organes, litres d'hémoglobine, massacres en rêgle... Mais si Romero apparait comme un contemplateur du désastre (les 95 minutes du film en sont un exemple flagrant) , il n'est pas un contemplateur du massacre, ainsi les scènes gores paraissent peu complaisantes, surtout par rapport à d'autres maîtres de l'horreur qui auraient certainement chargé là-dessus. Le gore s'intègre dans le récit, joue un rôle inclu dans le film à la perfection...

Le personnage de Boubou, le zombie domestiqué, est un joli personnage, livrant certains des plus beaux moments du film : quand il redécouvre des objets (brosse à dents, rasoir), le téléphone, la littérature, ou encore la musique (L'hymne à la joie)... C'est très touchant et bien tourné, tant Romero sait donner du corps à ses scènes qui auraient facilement pu tomber dans le comique involontaire. Après la mort du docteur Logan "Frankenstein", il sera son instrument vengeur en tirant sur Rhode avec un pistolet (dont il sait se servir, car son passé de militaire lui permet certains automatismes)...

Les séquences d'extérieur sont peu nombreuses : il n'y en a que deux. La plus impressionnante est de ce fait la première, la séquence d'ouverture... Des plans de ville déserte, des rues jonchées de détritus et autres épaves de véhicules... Un hélicoptère contenant les héros survole le paysage à la recherche éventuelle de survivants... Les rues sont proprements désertes, les papiers volent (des billets de banque s'envolent avec fracas dans un vent engoufré dans la rue principale), un journal usagé titre "The dead walk"... Puis une silhouette blafarde de mort-vivant fait son apparition, pui d'autres, et encore d'autres... Une foule de plusieurs centaines de zombies se déplacent dans les rues... Les héros comprennent qu'il n'y a plus que la mort partout... En une séquence de 9 minutes (du rêve d'ouverture de Sarah au retour au bunker), Romero transcende son faible budget pour nous offrir l'une des plus grandes ouvertures de l'histoire du cinéma Fantastique, à la fois puissante et impressionnante. La séquence de fin, avec notamment notre trio de tête sur la plage, place les protagonistes à une distance respectable les uns des autres... Méfiance simple et douce solitude. Même si pour cela, il aura fallu une violente remontée des enfers pour enrayer la menace humaine que représentent les hommes pour les hommes... Le pilote d'hélicoptère l'a parfaitement dit : "Ce n'est pas dehors qui m'inquiète, mais plutôt ce qui se passe ici".

Romero a réussit un film majeur, puissant, dévastateur, brillamment dialogué, magnifiquement mis en scène, solidement monté, beau, touchant, solide sur tous ses aspects, rythmé, violent, gore, brutal, parfois tendre, humain, bref, le tout mêlé à un éblouissant huis-clos qui met un point d'honneur à servir la thématique de Sartre avec brio : "L'enfer, c'est les autres". Day of the dead est sans conteste l'un des derniers grands films d'horreur en date, un film épatant, le dernier très grand film de zombie à mon sens, mais en même temps tellement plus que cela...

Un chef-d'oeuvre !! :wink:
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kayman
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Message par kayman »

Day of the Dead est l'un de mes films de chevet, tout simplement et ton enthousiasme fait bigrement plaisir à voir !!
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

Julien Léonard a écrit : Le jour des morts-vivants (Day of the dead) - 1985 (9,5/10) : Un chef-d'oeuvre
8)
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Je suis sûr que personne n'a fait effort de lire jusqu'au bout... :mrgreen:
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Frank Bannister
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Message par Frank Bannister »

Julien Léonard a écrit :Je suis sûr que personne n'a fait effort de lire jusqu'au bout... :mrgreen:
moi si! :mrgreen:

et je suis beaucoup moins enthousiaste que toi. Faut dire aussi que je n'ai jamais vu ce film dans de bonnes conditions (recadrage notamment)...
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Frank Bannister a écrit :
Julien Léonard a écrit :Je suis sûr que personne n'a fait effort de lire jusqu'au bout... :mrgreen:
moi si! :mrgreen:

et je suis beaucoup moins enthousiaste que toi. Faut dire aussi que je n'ai jamais vu ce film dans de bonnes conditions (recadrage notamment)...
Je t'invites à te le procurer dans sa magnifique copie en DVD... La thématique est passionnante, vraiment !! :D
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