Enfin découvert ! Et quelle découverte.
J'y allais avec une certaine appréhension, ayant redécouvert récemment le comic qui m'a passablement boulversé. Premier film d'un réalisateur déjà bien actif dans le milieu (réalisateur seconde équipe sur la trilogie Matrix, sur Star Wars ép. II, sur Dark City, entres autres...), j'étais tout de même saisi d'un certain nombre de doutes quand à la réussite de l'adaptation d'une oeuvre autant puissante et ambitieuse que
V for Vendetta. Mais le scénario écrit des quatre mains des frères Wachowski a su, en partie, rendre honneur à l'oeuvre originale.
Il était clair que dès le début, un certain nombre d'éléments disparaîtraient, tandis que d'autres seraient condensés et je craignais que la force évocatrice du scénario de Moore en patisse peu. Et si on perd quelques moments, quelques scènes, quelques explications qui n'auraient pas été de trop, ce qui a été gardé s'avère passionant. On y retrouve la verve folle et admirable, la grandeur et la puissance de la bd. Si d'emblée on remarque que la réalisation du jeune McTeigue n'est pas autrement révolutionnaire ou originale, il sera difficile de ne pas trouver certaines séquences franchement dantesques:
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- la marche des masques, le combat final, l'explosion du parlement... entre autres.
Mais
V for Vendetta n'est pas un film d'action.
V for Vendetta est, au même titre que la bande dessinée dont il est tiré, un film courageux et qui ne trahit jamais les propos de Moore.
J'ai regretté l'absence de quelques petits éléments qui n'auraient pas demandés grands efforts à être rajoutés.
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- le "est-ce que je peux voir votre visage" du Dr. Surridge sur son lit mortuaire" qui donnait à la scène (dans la bd) une puissance et une émotion incroyable. Mais aussi l'histoire du 5ème détenu de Larkhill qui cultive des roses... élément passé sous silence dans le film et qui crée un vide un peu frustrant et peut-être problématique pour le néophyte.
Mais dans l'ensemble -et je le redis encore une fois- j'ai vraiment été impressioné par le respect dont ont su faire preuve les Wachowski. Les scènes importantes sont admirables à l'écran et les acteurs qui portent les personnages sont parfaitement à leur place. Hugo Weaving, bien que l'on ne voit jamais son visage, dégage une aura et une présence des plus impressionantes. Sa voix se marie à merveille avec ce personnage révolté, aimant, torturé et cultivé.
Et un petit mot sur la musique d'un illustre inconnu (pour moi), Dario Mariannelli qui, sans amener grand chose de neuf, utilise des recettes efficaces pour un résultat en totale harmonie avec les images.
Ce n'est certes pas un film parfait et l'on pourrait sans problèmes y trouver tout un tas de défauts, que ça soit dans l'exercice d'adaptation, dans la réalisation et dans d'autres domaines. Mais c'est un film qui a su récupéré l'esprit, la substantifique moëlle d'un comic pour la restituer à l'écran avec une sincérité qui force le respect.
Film du mois, sans hésiter.