Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Sergius Karamzin
Invité
Messages : 5977
Inscription : 14 avr. 03, 11:54

Message par Sergius Karamzin »

Pour moi Maria Conchita Alonso est hyper moche dans ce film.
Et je trouve que c'est un chef d'oeuvre, certes mineur, mais un petit monument qui se déguste de bout en bout et qui laisse un goût amer dans la bouche alors qu'on s'attendait à s'en payer une bonne tranche. Une vraie réussite pour un premier film qui ne dispose d'aucuns moyens.
Vous voulez maroufler ? Je suis votre homme...
mannhunter
Laspalès
Messages : 17364
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Message par mannhunter »

Sergius Karamzin a écrit :un petit monument qui se déguste de bout en bout et qui laisse un goût amer dans la bouche alors qu'on s'attendait à s'en payer une bonne tranche.
SPOILER

ahhh cette scène où Cage "clochardisé" croit parler à sa psy devant la foule de passants indifférents... :(
sans parler de la dernière scène,évoquant le final de "Martin".
johell
1/10 à chaque oeil
Messages : 5404
Inscription : 3 janv. 07, 10:20
Localisation : Suisse

Re: vampire's kiss (Robert Bierman,1989)

Message par johell »

Image

EMBRASSE-MOI VAMPIRE (Vampire's Kiss) de Robert Bierman (1988)

Agent littéraire, Peter Loew est perturbé par la présence d'une chauve-souris dans son appartement. Un soir, il est mordu par une jeune femme qu'il soupçonne d'être un vampire. Dès lors, il se demande s'il n'est pas lui en train de se transformer en vampire...

Oeuvre remarquable sur la déchéance humaine d'un yuppie des années 80 qui pète les plombs comme jamais. Ici, le thème du vampirisme n'est pas utilisé pour en faire un film d'horreur mais plutôt une comédie à se tordre de rire. Il faut bien préciser que sans la performance assez hallucinante de Nicolas Cage, ce long-métrage serait sans aucun doute beaucoup moins intéressant. L'acteur y est complètement déjanté, fournissant une interprétation mémorable pour ce personnage "borderline" pas très sympathique qui plonge progressivement dans la folie.

Tout d'abord sous le charme d'une créature de rêve (Jennifer Beals, comment ne pas craquer?), cette dernière se révélant être un vampire, Peter Loew devient rapidement une victime consentante pour cette jeune femme qui vient se nourrir de son sang. Du coup, suite à cette morsure, Peter Loew se met à avoir un comportement étrange vis-à-vis de son entourage. La première à en faire les frais sera sa petite amie (la traitant par ailleurs de "Sale négresse!") qu'il abandonne lâchement soit en partant précipitamment d'une galerie d'art qu'ils étaient en train de visiter ou encore en ne venant pas à un rendez-vous galant qu'il avait lui-même fixé à sa chérie! Ensuite c'est l'une de ses secrétaires qui subira sa folie, la harcelant comme un malade pour une bête histoire de dossier mystérieusement disparu sur lequel la pauvre jeune femme n'arrive pas à mettre la main dessus. Les conséquences seront forcément désastreuses.

Image

L'énergie et la démence qu'insuffle l'acteur à son personnage sont tout bonnement incroyables. Nicolas Cage se permet des délires démentiels, crie, gesticule... C'est du grand cabotinage en action, absolument fabuleux! Ses séquences avec la secrétaire interprété par Maria Conchita Alonso sont prodigieuses de perversion. A la fois intolérant, manipulateur et persécuteur, il se permet un grand numéro d'acteur. Tout comme ces séances chez sa psychologue où le réalisateur se moque bien des thérapeutes et de leurs solutions pour guérir du stress.

Image

Finalement bien conscient qu'il est en train de devenir une créature de la nuit, Peter Loew essaie d'afficher sa transformation... en achetant une paire de dents de vampires en plastique! Jouant à Dracula, il plonge définitivement de l'autre côté, commettant même un crime! Virant de plus en plus à l'hystérie, le personnage qu'incarne Nicolas Cage devient littéralement pathétique. Il se met même à parler à un mur qu'il prend pour son psychiatre! C'est une descente aux enfers assez particulière, parfois même quasiment surréaliste et porté à bout de bras par son interprète qui livre une performance inoubliable! Pour l'occasion, Cage pousse même le vice jusqu'à dévorer vivant un vrai cafard! On aura rarement vu un comédien faire une chose pareille devant une caméra.

Image

EMBRASSE-MOI VAMPIRE est une sorte de petit ovni cinématographique aux partis pris souvent assez déconcertants dont le côté très ancré dans les années 80 lui confère une aura encore plus particulière à mesure que le film prend de l'âge. Une comédie qui traite du vampirisme d'une façon assez étrange et qui a le mérite d'apporter une bonne dose d'originalité à un genre ultra-codifié. Et, pour le plaisir des yeux, c'est aussi un petit bonheur de voir Jennifer Beals en vampirette sexy! Un film que je ne me lasse pas de regarder! :D
mannhunter
Laspalès
Messages : 17364
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Re:

Message par mannhunter »

Sergius Karamzin a écrit :Dommage que le réal n'ait plus rien fait.
J'aimerais bien revoir "Apology" dont j'ai un lointain souvenir...y a un dvd/blu ray qui traine quelque part?
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman,1989)

Message par Demi-Lune »

Un Cage que je crève d'envie de voir.

Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25399
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par AtCloseRange »

Ce film, c'est surtout la prestation la plus hallucinante et hallucinée de la carrière de Cage et pourtant, il y a de la concurrence.
Je ne sais pas s'il y a un best of youtube qui concerne uniquement ce film mais on doit bien pouvoir faire 5 à 10 minutes hilarantes.
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par Demi-Lune »

AtCloseRange a écrit :Je ne sais pas s'il y a un best of youtube qui concerne uniquement ce film mais on doit bien pouvoir faire 5 à 10 minutes hilarantes.
Ah oui oui, c'est pas ça qui manque. C'est bien pour ça que je veux le voir en entier. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
manuma
Décorateur
Messages : 3627
Inscription : 31 déc. 07, 21:01

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par manuma »

AtCloseRange a écrit :Ce film, c'est surtout la prestation la plus hallucinante et hallucinée de la carrière de Cage et pourtant, il y a de la concurrence.
Hum, ça se discute ... parce que le Nic Cage du Deadfall de Roman Coppola, c'est quand même du costaud !
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25399
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par AtCloseRange »

manuma a écrit :
AtCloseRange a écrit :Ce film, c'est surtout la prestation la plus hallucinante et hallucinée de la carrière de Cage et pourtant, il y a de la concurrence.
Hum, ça se discute ... parce que le Nic Cage du Deadfall de Roman Coppola, c'est quand même du costaud !
Je ne l'ai pas vu celui-là mais j'ai un peu peur que ce soit davantage une prestation un peu nanardesque plus que vraiment hallucinée mais peut-être que je me trompe.
Alors que dans Embrasse-moi Vampire, je le trouve tout simplement génial (et bien meilleur que le film).
Dernière modification par AtCloseRange le 10 oct. 21, 18:34, modifié 1 fois.
Zeldoune
Machino
Messages : 1138
Inscription : 29 déc. 10, 12:24

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par Zeldoune »

Est-ce dans ce film qu'il récite l'alphabet ?

La meilleure performance de Nicolas Cage dans le genre halluciné reste pour moi dans le Bad Lieutenant de Werner Herzog, avec son rire invraisemblable entre autres.
mannhunter
Laspalès
Messages : 17364
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par mannhunter »

Zeldoune a écrit :Est-ce dans ce film qu'il récite l'alphabet ?


:lol:
mannhunter
Laspalès
Messages : 17364
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par mannhunter »

Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54622
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par Flol »

mannhunter a écrit :
Zeldoune a écrit :Est-ce dans ce film qu'il récite l'alphabet ?


:lol:
Un génie.
Parce qu'on a tendance à beaucoup se focaliser sur ses derniers films pour dire que ce type est fou...mais ça fait 25 ans qu'il est comme ça, en fait.
Zeldoune
Machino
Messages : 1138
Inscription : 29 déc. 10, 12:24

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1989)

Message par Zeldoune »

Vu à l'instant, Nick Cage est immense et porte le film à lui seul.

De manière générale le film est beaucoup moins mauvais que ce que j'aurais cru, c'est même assez touchant par moment, et de manière un peu inhabituelle. Après il me semble que tout ça est assez mal rythmé, la mise en scène totalement plate et la musique bien kitch. Mais ça reste honorable quoi, au-dessus de Ghost Rider pour prendre un film du même "genre" (la "cageploitation" ?)
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Embrasse-moi vampire (Robert Bierman - 1988)

Message par Demi-Lune »

Enfin vu, après m'être gavé pendant longtemps des best-of sur Youtube. Étrange d'ailleurs de revoir tous ces passages en contexte... l'effet best-of les rend univoquement hilarants, alors que la connotation (ainsi que l'interprétation de Cage) est beaucoup plus ambivalente dans le déroulé du film.
Je n'avais pas capté que c'était le scénariste d'After hours qui était également à l’œuvre. Rétrospectivement, ça éclaire son ton très particulier. Je m'attendais à une vraie comédie noire sur un canevas classique alors que le programme est bien moins lisible que cela. Nulles impasses kafkaïennes ici mais un même sentiment de malaise qui progresse en même temps que le film, alors que Cage, dans une composition hallucinée dont lui seul a le secret (peut-être son chef-d’œuvre, d'ailleurs), redouble de grimaces dans un élan finalement plus désespéré et angoissant que strictement comique. Le mec est aussi fou que son personnage et cela contamine le film qui prend la forme d'un cauchemar qui ne fait pas rire du tout. Qu'on se retrouve face à quelque chose qui glisse imperceptiblement vers l'inconfort et le bizarre s'avère bien plus stimulant qu'une formule attendue, même si ce glissement ne préserve pas le film de la critique. Je ne trouve pas le film réellement réussi (ou disons, solide) quel que soit le bout par lequel on le prend, mais le fait que je ne sache justement pas très bien par quel bout le prendre a tendance à me faire dire que son venin est quand même bien là et qu'il a déjà commencé à infuser. Très difficile à évaluer, ce film, et c'est peu dire que je ne m'y attendais pas. Il laisse un goût très amer.
Et puis, il y a Jennifer Beals en fantasme ambulant et cette atmosphère incomparable, mordorée, bourgeoise et névrosée, du New York du crépuscule des années 80, style Wall Street, Bright lights big city, Une autre femme ou Quand Harry rencontre Sally.
Répondre