Le Bal (Ettore Scola - 1983)

[El Dadal]

La copie du dévédé TF1 Video vaut-elle qu'on y mette un certain prix? Je me mords les doigts de ne pas l'avoir acheté à l'époque...

Par ailleurs, et puisque je n'ai pas trouvé de topic général sur Scola, est-ce qu'une bonne âme pourrait me dire s'il existe une bonne édition en VOSTF (dans le pire des cas VOSTA) de La Terrasse? J'ai débalé une vieille édition Aventi pour me rendre compte qu'elle ne comprenait que la VF! #enrage#

[Profondo Rosso]

Alors pour Le Bal la copie est tout à fait correcte oui et il y a un doc rétrospectif plutôt sympa dessus. Pour La Terrasse aucune autre édition que celle infâme existante avec la seule vf. J'ai eu la même mauvaise surprise que toi je l'avais revendu aussi sec.

[tenia]

Je seconde l'avis pour Le bal. Ce n'est pas ultime, mais j'ai été positivement surpris par une qualité technique constante et assez élevée.
Pour les docs, je ne saurai dire mais il y a tout de même 35 min d'entretiens + 20 min de doc' analytique.

[El Dadal]

Merci à vous pour les avis. C'est commandé!
Ça rehausse donc un peu le niveau. Parce que hormis La Nuit de Varennes et les 3 autres titres parus chez Gaumont, ainsi que Nos héros réussiront-ils...? chez SNC, c'est un peu la dèche quand on veut se faire une belle rétro Scola.

[Profondo Rosso]

Tu as aussi Nous nous sommes tant aimés chez Studio Canal et Affreux sales et méchants chez Carlotta et Opening (copie Carlotta meilleure mais un bonus intéréssant de Jean Gili sur le Opening). J'avais même réussi en farfouillant à Boulinier à choper une édition épuisée de Parlons femmes son premier.

[Rick Blaine]

Il existe également Commissaire Pepe chez FSF avec VO, le DVD est plutôt bon malgré un petit blocage de sous-titres à un moment mais il doit falloir fouiller pour le trouver maintenant. Sinon, il y a chez LCJ Passion d'amour (VF uniquement) et La Famille (VOSTF), dans les 2 cas 4/3, j'imagine que ce n'est pas le format original, je ne les ai pas encore regardés.
Il y a aussi Concorrenza sleale (Concurrence déloyale) dont le DVD italien est VOSTF, un bon DVD et surtout un bon film.
Et puis évidement, il ne faut pas oublier l'édition récente en VO d'Une Journée Particulière chez René Chateau. L'offre Scola commence à devenir correcte.

[riqueuniee]

Je ne connais pas (ou je ne me rappelle pas bien ) les autres films. Je ne peux que recommander Concurrence déloyale : un Scola relativement récent (2001) et plutôt méconnu.

[Rick Blaine]

Je ne peux que recommander Concurrence déloyale : un Scola relativement récent (2001) et plutôt méconnu.

Une belle reconstitution d'époque qui traite avec une grande délicatesse un sujet grave.

[riqueuniee]

Tout à fait. Le film, qui commence comme une comédie sur deux commerçants rivaux (d'où le titre), prend petit à petit un tour de plus en plus grave. On a rarement aussi bien décrit (dans une fiction) la façon dont l'étau s'est resserré peu à peu sur les Juifs, avec des mesures de plus en plus contraignantes. Belle interprétation, avec en premier Sergio Castellitto.

[El Dadal]

Tu as aussi Nous nous sommes tant aimés chez Studio Canal et Affreux sales et méchants chez Carlotta et Opening (copie Carlotta meilleure mais un bonus intéréssant de Jean Gili sur le Opening).

C'est vrai. Je possède pourtant les éditions de ces deux films, mais je ne les ai pas encore revisionnés, donc je m'abstiens de juger.

Sinon, il y a chez LCJ La Famille (VOSTF),[en] 4/3, j'imagine que ce n'est pas le format original...

Non non, il est bien encodé 16/9, mais la copie n'est pas folichonne... loin de là. Surtout pour un film à la plastique si belle.

J'ai peur de commander Une Journée particulière sur mamazon' et de me manger l'ancienne édition. Faudra que j'aille voir si elle est dispo en magasin. Quant à Concurrence déloyale, il est dans ma wishlist depuis plusieurs années. Peut-être que je sauterai le pas. En tout cas, c'est vrai qu'en fait il y a de quoi faire. Merci!

[Rick Blaine]

Sinon, il y a chez LCJ La Famille (VOSTF),[en] 4/3, j'imagine que ce n'est pas le format original...

Non non, il est bien encodé 16/9, mais la copie n'est pas folichonne... loin de là. Surtout pour un film à la plastique si belle.

Dommage... Mais au moins c'est le bon format, il faudra que je le regarde un de ces jours.

[Profondo Rosso]

Et pour Parlons femmes un peu chère mais l'édition se trouve encore en fait

http://www.amazon.fr/gp/product/B0006TL ... d_i=405320

[Alexandre Angel]

Je ne suis pas tout à fait certain que l'on se souvienne à quel point Le Bal, d'Ettore Scola (1983) est le chef d'œuvre insensé qu'il se trouve être. Et probablement la plus belle collaboration cinématographique entre l'Italie et la France, en un parfait métissage visible dans la très équilibrée représentation des deux nationalités que déroule le générique de fin.
Non seulement chaque nouvelle vision renouvelle l'exquise jubilation ressentie à la découverte du film à sa sortie, mais le plaisir s'en trouve rehaussé à chaque fois un peu plus. Et Dieu sait que je l'ai vu et revu.

Ruggero Maccari, Furio Scarpelli et Ettore Scola empoignent le spectacle franco-français du Théâtre du Campagnol dirigé par Jean-Claude Penchenat pour en tirer matière à un éblouissement de mise en scène, d'une intelligence dramaturgique de tous les instants, qui met en valeur les comédiens (et danseurs) pour la plupart français, autour du décor fantasmagorique d'une salle de bal française (bravo à Luciano Ricceri) éclairé de façon maniériste et très talentueuse par Ricardo Aronovich, ici suprêmement inspiré.

A la France, le film emprunte et sublime les clichés liés à chaque époque traversée tandis qu'à l'esprit italien, Scola tire tout le potentiel d'un sens atavique de la caricature.

Chaque segment narratif décline un enchainement d'attitude et de gestes qui s'imbriquent toujours avec invention, pertinence et une fluidité symbolique qui force l'admiration, comme dans toute la partie "Front populaire" où l'archétypale iconographie de notre bon vieux "réalisme poétique" à la Pépé le Moko se déploie selon une logique évocatrice qui tient plus de l'investissement d'un certain espace mental (comme chez Alain Resnais, à la technique duquel certains mouvements d'appareils, d'autant plus stimulants qu'ils sont discrets, m'ont fait songer) que d'un quelconque catalogue de lieux communs.
En d'autres termes, Scola filme admirablement bien les clichés.

Œuvre musicale, sonore et muette, Le Bal n'est pas pour autant une comédie musicale et une chorégraphie artisanale, volontairement empotée, ne nous fait jamais oublier que le matériau originel est avant tout théâtral.

Car il s'agit bien là d'artisanat, au sens le plus noble du terme : celui d'un cinéma populaire de très haute volée, infiniment respectueux du spectateur et témoignage émouvant des derniers feux de l'âge d'or du cinéma italien.

Bref, mon mois de juillet s'ouvre avec un film du mois.