Steven Seagal

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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hellrick
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Re: Steven Seagal

Message par hellrick »

MENACE TOXIQUE

Pour son dixième long-métrage, Steven Seagal revient sur les terres du polar d’action à tendances écologiques qu’il avait précédemment abordé avec son « grand œuvre », TERRAIN MINE. Dans cette déclinaison nettement plus intéressante, Saumon Agile campe Jack Taggart, un missionnaire en vadrouille plein de bonne volonté qui s’installe dans une petite ville perdue des Etats-Unis pour prêcher la bonne parole et réaliser quelques boulots pour les citoyens. En réalité, Taggart est un agent du gouvernement venu enquêter sur la mort suspecte d’un de ses collègues et amis. Il ne tarde pas à découvrir l’implication d’Orin Hanner Senior (Kris Kristofferson), patron de casino et homme d’affaires impitoyables décidé à dissimuler à tout prix un lucratif trafic de produits toxiques ensevelis dans la nature environnante.

Si le scénario n’innove guère (le méchant corrompu, les travailleurs pauvres et exploités voulant protéger leur gagne-pain illégal), l’arrière-plan écologique est traité avec une relative conviction et les personnages bénéficient d’un développement (un poil) plus conséquent que de coutume. Seagal reste, bien sûr, monolithique et déclame l’une ou l’autre réplique gratinées typiques de la série B. Mais sa romance avec une jeune femme accusée de parricide (Marg Helgenberger vue dans LA MUTANTE mais surtout des centaines d’épisodes des « Experts ») reste sympathique et Kristofferson en méchant irrécupérable en fait des tonnes pour la plus grande joie des petits et des grands, lançant des punchlines anthologiques (« je vous pisse dessus monsieur »). Harry Dean Stanton (ALIEN), lui, effectue une apparition dans un second rôle tandis que Saumon Agile démontre ses compétences martiales en envoyant au tapis des bouseux agressifs ou des flics fatigués.

En dépit de passages très bis (les déchets toxiques fluorescents sont du pire mauvais goût), les extérieurs joliment cadrés et la photographie plutôt soignée confèrent au long-métrage un cachet plaisant que les productions ultérieures avec Seagal, directement tournées pour la vidéo, ne possèderont plus. La bande originale country / blues convie l’un ou l’autre incontournables (« Mannish boy » de Mudddy Waters et « Little Wing » de Jimi Hendrix) aux côtés de compositions signées Seagal. Sans être particulièrement spectaculaire, MENACE TOXIQUE dispense une poignée de scènes d’action pétaradantes agréables à l’œil, le confortable budget de 60 millions de dollars ayant été raisonnablement bien utilisé.

L’échec du film (qui succède aux scores corrects mais décevant de PIEGE A GRANDE VITESSE, L’OMBRE BLANCHE et ULTIME DECISION) allait rapidement conduire un Seagal de plus en plus bedonnant sur la voie de garage du direct-to-dvd de série B (ou Z) de consommation courante. Raison de plus pour savourer cette modeste réussite qui parvient à faire illusion et assure l’essentiel : un divertissement d’action modérément distrayant alignant joyeusement cassage de bras, explosions, courses-poursuites, scènes romantiques gnangnan et fusillades diverses ponctuées de lignes de dialogues (involontairement ?) drôles. Un solide petit divertissement du samedi soir.


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Re: Steven Seagal

Message par hellrick »

PIEGE EN HAUTE MER

En 1992, la popularité de Saumon Agile est au plus haut, l’homme, encore svelte et énergique, ayant enchainé quatre excellents petits polars d’action (NICO, DESIGNE POUR MOURIR, ECHEC ET MORT et JUSTICE SAUVAGE). Décidé à passer à la vitesse supérieure, Seagal se retrouve en vedette d’une grosse machinerie au budget des plus confortables (35 millions, une somme rondelette à l’époque) qui, pour beaucoup, représente le point culminant, artistique et commercial (près de 160 millions de recettes), de sa carrière. La suite, en effet, sera moins rose et l’échec de son très personnel TERRAIN MINE sera la première étape d’une déchéance rapide qui condamnera Seagal à l’enfer des direct-to-vidéo miteux. Revoir PIEGE EN HAUTE MER aujourd’hui constitue donc un véritable bonheur pour l’amateur d’action rondement menée, le métrage restant, un quart de siècle après son tournage, une des meilleures imitations du presque homonyme PIEGE DE CRISTAL.

L’intrigue ne renouvelle guère la formule: le cuirassé USS Missouri, équipé de missiles nucléaires, va être démantelé cinquante ans après Pearl Harbour. Pour l’occasion et pour l’anniversaire du commandant, l’équipage organise une fête à laquelle est conviée le chanteur Stranix (Tommy Lee Jones) et son groupe, ainsi que Jordan Tate, la Playmate de juillet 89 (Erika Eleniak). Peu avant la soirée, le commandant en second Krill (Gary Busey) se frite avec le cuistot Casey Ryback (Seagal) et le met aux arrêts, l’enfermant dans sa chambre froide. Quelques heures plus tard, la fête bat son plein mais Stranix révèle sa vraie nature et prend le navire en otage avec la complicité de Krill. Alors que tout l’équipage est enfermé (ou mort), la seule chance des Etats-Unis réside dans Ryback, échappé de son frigo, et escorté de Jordan Tate.

Filmé sur un authentique cuirassé (le USS Alabama en lieu et place du Missouri), PIEGE EN HAUTE MER tire le meilleur parti possible de son budget pour rendre crédible son intrigue pourtant tirée par les cheveux. Le schéma, bien connu, implique en effet le vol d’une cargaison d’armes nucléaires à l’armée américaine pour les revendre à un groupe du Moyen-Orient après les avoir acheminées par l’entremise d’un sous-marin nord-coréen supposé coulé par la marine américaine. Mais qu’importe les invraisemblances et facilités, Andrew Davis (déjà réalisateur de NICO, qui lança la carrière de Seagal) mène adroitement sa barque et ménage un rythme soutenu. Après une brève introduction de la situation et des personnages, la prise d’otage survient (nous sommes alors à 20 minutes de projection) et la tension ne faiblit plus, la durée adéquate de 100 minutes permettant de maintenir l’attention du spectateur en lui offrant des passages d’action placés à intervalles stratégiquement réguliers et ponctués des inévitables et inestimables punchlines (« vous êtes un agent des forces spéciale ou un truc du genre », « non je suis juste le cuistot »).

Au niveau du casting c’est, à nouveau, le bonheur : Steven Seagal même sans sa célèbre queue de cheval campe sans difficulté un authentique héros américain, décoré de toutes les médailles possibles mais contraint à accepter un job subalterne de cuistot après avoir frappé un officier incompétente. Erika Eleniak, pour sa part, ne pas à grand-chose mais sa présence incongrue (souhaitée par ce coquin de Seagal) apporte un peu d’humour et de féminité à l’entreprise, notamment lorsqu’elle se trémousse en petite culotte en sortant d’un gâteau d’anniversaire pour dévoiler son impressionnante poitrine siliconée. A noter que son rôle offre un petit clin d’œil puisque la belle fut réellement Playmate en juillet 1989.

Du côté des méchants, PIEGE EN HAUTE MER joue ouvertement la carte de l’excès aux limites de la parodie et propose un hallucinant Tommy Lee Jones en terroriste rockeur échappé des golden sixties. Un grand numéro cabotin pour un comédien n’ayant pas peur d’en faire trop, notamment lorsqu’il adresse, derrière un micro, un discours révolutionnaire et incohérent aux militaires. Gary Busey, pour sa part, dépasse également les bornes en officier devenu terroriste qui passe la première moitié du film travesti de manière exubérante.

Soutenu par une musique volontiers axée « classique rock » (mais qui utilise également le tube « The Power » de Snap), PIEGE EN HAUTE MER constitue le parfait divertissement du samedi soir: un scénario basique mais effectif que l’on suit sans difficulté, des acteurs en roue libre, des répliques rigolotes, des fusillades, des combats, de la violence gratuite et des explosions. Une petite bande bien remplie et riche en action pour un idéal de bon cinoche popcorn des années ’90. Un classique à voir et à revoir, sans prise de tête et avec la même jubilation. Incontestablement un des meilleurs films de Seagal.


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hellrick
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Re: Steven Seagal

Message par hellrick »

L’OMBRE BLANCHE

Réalisé en 1996, L’OMBRE BLANCHE amorce déjà le déclin de Steven Seagal mais reste un divertissement sympathique qui se suit sans ennui. Si le film hésite un peu trop sur son orientation, entre thriller « sérieux », instants comiques et passages de baston obligatoires destinés à contenter les inconditionnels de la star au catogan, le tout se regarde avec plaisir, bien aidé par une durée adéquatement réduite à 91 minutes.

Dans ce métrage bâtard, Saumon Agile se montre brutal (quoique la violence aille à l’encontre de sa religion nous rappelle-t’il) dans son rôle de Jack Cole, sorte de hippie sur le retour toujours prêt à balancer des considérations philosophico-mystiques tirées du « traité du zen pour les Nuls ». Ancien agent du gouvernement surnommé « the glimmer man », Cole traque un tueur en série en compagnie de son nouveau partenaire, Jim Campbell et soupçonne l’implication de la mafia russe dans divers meurtres sadiques.

En dépit de quelques petites touches intéressantes du scénario, L’OMBRE BLANCHE se conforme à la (bonne) moyenne des films de Seagal durant la première partie de sa carrière, avant l’enfer du direct to vidéo. Peu de changement à une formule rodée, notamment dans l’interprétation, forcément limitée mais correcte, de Seagal qui se contente ici (comme souvent) d’être simplement…lui-même ou du moins une version fantasmée de lui-même. En reprenant encore et encore ce personnage interchangeable de flic dur à cuir mais brave type, adepte des philosophies orientales et des citations confucéennes (pour ne pas dire confuses), Seagal compense les faiblesses de son jeu et donne le change en dépit de sa légendaire inexpressivité.

A ses côtés, son partenaire, (Keenan Ivory Wayans), joue le Black débonnaire, rigolo mais sensible (il pleure toutes les larmes de son corps devant CASABLANCA). Ces deux héros, très caricaturaux, développent toutefois une bonne alchimie et leur numéro (assoupi pour l’un, cabotin et presque hystérique pour l’autre) reste plaisant pour les nostalgiques du « buddy movie ». Car le métrage suit clairement cette voie, celle, traditionnelle, des deux flics antagonistes qui se révèlent en réalité copains comme cochons et finissent par botter le cul des méchants durant un dernier acte musclé ne lésinant pas sur les idées stupidement distrayante comme cette carte de banque équipée d’une lame rétractable qu’aurait aimé posséder James Bond.

Si, au niveau action, L’OMBRE BLANCHE se montre plutôt chiche, une scène liminaire efficace (une prise d’otage dans un lycée) et une belle bagarre dans un restaurant, hargneuse à souhait, démontrent les qualités de combattant d’un Saumon Agile pas encore rattrapé par l’âge et l’embonpoint. Quelques poursuites et explosions se chargent, en outre, de réveiller le spectateur et donnent un minimum d’ampleur à ce projet au budget confortable de près de 45 millions de dollars. Dix ans plus tard, une telle somme permettra le tournage d’une dizaine de productions miteuses avec un Seagal ventripotent. Triste évolution!

Dans l’ensemble, L’OMBRE BLANCHE demeure un Seagal tout à fait sympathique pour ses admirateurs. Les autres s’abstiendront et se reporteront sur PIEGE EN HAUTE MER.


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Re: Steven Seagal

Message par Barry Egan »

Je suis impatient de lire ta critique de "Terrain Miné" :D
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Re: Steven Seagal

Message par nobody smith »

hellrick a écrit :A ses côtés, son partenaire, (Keenan Ivory Wayans), joue le Black débonnaire, rigolo mais sensible (il pleure toutes les larmes de son corps devant CASABLANCA). Ces deux héros, très caricaturaux, développent toutefois une bonne alchimie et leur numéro (assoupi pour l’un, cabotin et presque hystérique pour l’autre) reste plaisant pour les nostalgiques du « buddy movie ». Car le métrage suit clairement cette voie, celle, traditionnelle, des deux flics antagonistes qui se révèlent en réalité copains comme cochons et finissent par botter le cul des méchants durant un dernier acte musclé ne lésinant pas sur les idées stupidement distrayante comme cette carte de banque équipée d’une lame rétractable qu’aurait aimé posséder James Bond.
Dès que la discussion avec un de mes amis dérive vers Steven Seagal, je me sens toujours obligé de parler de cette fameuse scène où il égorge plusieurs mecs avec une carte de crédit. Généralement, je recolte toujours un "roooohhh mais arrête tes conneries ! Jamais il aurait osé la sortir réellement celle-là !" :lol:
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Commissaire Juve
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Re: Steven Seagal

Message par Commissaire Juve »

Certains de ses films passent en boucle sur la TNT. J'en ai vu quelques-uns. Il y a des répliques qui m'ont bien fait poiler :
J'en ai rien à foutre de leur réaction... je vais leur en mettre plein la gueule !
Pourquoi tu ne retournes pas faire un tour dans la cuvette des chiottes ? C'est ton élément, non ?
Après, c'est un massacre... Image

Sinon, toujours le même principe :

- les mecs l'insultent
- le menacent
- en prennent plein la gueu*** tout en lui promettant les pires souffrances
- crèvent dans un petit craquement.

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Bien sûr, le niveau de langage est extrêmement ordurier.

Truc qui m'épate toujours : il démonte la gu*** à des mecs qui devraient être morts dès le premier coup... mais qui sont étonnamment résistants ! Et dans les fusillades... il tire super mal... mais il a plein de cartouches ! :lol:
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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manuma
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Re: Steven Seagal

Message par manuma »

hellrick a écrit :L’OMBRE BLANCHE

Réalisé en 1996, L’OMBRE BLANCHE amorce déjà le déclin de Steven Seagal mais reste un divertissement sympathique qui se suit sans ennui. Si le film hésite un peu trop sur son orientation, entre thriller « sérieux », instants comiques et passages de baston obligatoires destinés à contenter les inconditionnels de la star au catogan, le tout se regarde avec plaisir, bien aidé par une durée adéquatement réduite à 91 minutes.

Dans ce métrage bâtard, Saumon Agile se montre brutal (quoique la violence aille à l’encontre de sa religion nous rappelle-t’il) dans son rôle de Jack Cole, sorte de hippie sur le retour toujours prêt à balancer des considérations philosophico-mystiques tirées du « traité du zen pour les Nuls ». Ancien agent du gouvernement surnommé « the glimmer man », Cole traque un tueur en série en compagnie de son nouveau partenaire, Jim Campbell et soupçonne l’implication de la mafia russe dans divers meurtres sadiques.

En dépit de quelques petites touches intéressantes du scénario, L’OMBRE BLANCHE se conforme à la (bonne) moyenne des films de Seagal durant la première partie de sa carrière, avant l’enfer du direct to vidéo. Peu de changement à une formule rodée, notamment dans l’interprétation, forcément limitée mais correcte, de Seagal qui se contente ici (comme souvent) d’être simplement…lui-même ou du moins une version fantasmée de lui-même. En reprenant encore et encore ce personnage interchangeable de flic dur à cuir mais brave type, adepte des philosophies orientales et des citations confucéennes (pour ne pas dire confuses), Seagal compense les faiblesses de son jeu et donne le change en dépit de sa légendaire inexpressivité.

A ses côtés, son partenaire, (Keenan Ivory Wayans), joue le Black débonnaire, rigolo mais sensible (il pleure toutes les larmes de son corps devant CASABLANCA). Ces deux héros, très caricaturaux, développent toutefois une bonne alchimie et leur numéro (assoupi pour l’un, cabotin et presque hystérique pour l’autre) reste plaisant pour les nostalgiques du « buddy movie ». Car le métrage suit clairement cette voie, celle, traditionnelle, des deux flics antagonistes qui se révèlent en réalité copains comme cochons et finissent par botter le cul des méchants durant un dernier acte musclé ne lésinant pas sur les idées stupidement distrayante comme cette carte de banque équipée d’une lame rétractable qu’aurait aimé posséder James Bond.

Si, au niveau action, L’OMBRE BLANCHE se montre plutôt chiche, une scène liminaire efficace (une prise d’otage dans un lycée) et une belle bagarre dans un restaurant, hargneuse à souhait, démontrent les qualités de combattant d’un Saumon Agile pas encore rattrapé par l’âge et l’embonpoint. Quelques poursuites et explosions se chargent, en outre, de réveiller le spectateur et donnent un minimum d’ampleur à ce projet au budget confortable de près de 45 millions de dollars. Dix ans plus tard, une telle somme permettra le tournage d’une dizaine de productions miteuses avec un Seagal ventripotent. Triste évolution!

Dans l’ensemble, L’OMBRE BLANCHE demeure un Seagal tout à fait sympathique pour ses admirateurs. Les autres s’abstiendront et se reporteront sur PIEGE EN HAUTE MER.


6,5/10
Drôle, efficace et bas de plafond : un Seagal à la revoyure duquel j'ai pris beaucoup de plaisir l'an passé. Prestation extrêmement, si involontairement, savoureuse de l'acteur en flic philosophe bouddhiste bardé de colliers à gri-gri, cabotinage éhonté de son partenaire, humour de buddy movie bien gras typique du genre (la blague récurrente sur la poudre de pénis de cerf, censée soigner l'allergie du personnage de Wayans à l'encens !).

Le film, dans lequel devait initialement apparaitre Tommy Lee Jones, aurait connu quelques coupes budgétaires ainsi qu'un remontage de dernière minute par la Warner Bros. Des déboires pouvant expliquer sa courte durée et la tonalité fluctuante du résultat, évoluant entre le thriller à la Se7en et la presque comédie policière.
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Re: Steven Seagal

Message par hellrick »

Commissaire Juve a écrit :Certains de ses films passent en boucle sur la TNT. J'en ai vu quelques-uns. Il y a des répliques qui m'ont bien fait poiler :
Attention ce qui passe sur la TNT ce sont surtout ces direct to vidéo miteux au budget minable où il a pris 50 kilos...C'est vraiment très Z et pas vraiment comparable à sa première partie de carrière du temps où il était vraiment une action star bankable.

Je trouve que ses 10 premiers films (de Nico à Menace Toxique) sont très valables si on aime les actioners basiques et parfois même à grand spectacle et gros budget. La suite c'est vraiment pas comparable et ça en est même triste :?
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Re: Steven Seagal

Message par El Dadal »

Désigné pour mourir et, surtout, Justice Sauvage sont même d'authentiques classiques (du genre...)!
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Re: Steven Seagal

Message par hellrick »

El Dadal a écrit :Désigné pour mourir et, surtout, Justice Sauvage sont même d'authentiques classiques (du genre...)!
Tout à fait, dans mon top3 de Seagal avec Piège en haute mer. D'excellents films qui se revoient avec plaisir!
Je dois revoir Nico, enregistré sur Action et je pousserais jusque Hors Limite pour la fin de la période ciné. Revu aussi le très bon Ultime Décision mais ce n'est pas vraiment un Seagal. Critique à venir néanmoins ici même :wink:
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Re: Steven Seagal

Message par manuma »

Mon top 3 ciné du bonhomme (en excluant les films où il ne tient pas la vedette) :

1 - Justice sauvage
2 - Désigné pour mourir
3 - Under siege

Après, je n'ai pas eu le courage de m'enfiler tous ses DTV, mais, de ce que je connais, tout n'est pas à jeter si l'on est client de son cinéma à la base. Je pense notamment à Mercenary fo justice et A dangerous man, qui remplissent correctement leur contrat d'actioner bourrin à petit budget. J'avoue également un penchant coupable pour son Black down, séquelle de The Foreigner, bande fauchée plutôt rigolote si on accepte de la prendre au cinquième degré.
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Re: Steven Seagal

Message par 7swans »

Curieux de (re)voir Under Siege 2 avec Eric Bogosian sur un scénario de Matt Reeves.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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Re: Steven Seagal

Message par Gounou »

7swans a écrit :Curieux de (re)voir Under Siege 2 avec Eric Bogosian sur un scénario de Matt Reeves.
C'était bien mauvais, ça... et y avait aussi Everett "Big Ed" McGill en tueur blond platine... :|

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Re: Steven Seagal

Message par El Dadal »

Alors celui-là, je l'ai vu à l'époque sur Canal+, et j'avais trouvé ça très mou. Pas vu depuis, faudrait peut-être que j'y retourne.

Nico, c'est très sympa, ça a ce côté street raw 80's assez chouette, et les combats sont à la fois très théoriques et cinématographiques (un vrai précis pour amateurs d'aïkido en herbe). La séquence flashback avec Steven qui cause en japonais donnait un air de vérité à l'ensemble, et Henry Silva campait un méchant délicieusement camp.

Échec et mort, c'est un peu le maillon faible du début de carrière. Le film est très long à démarrer, et assez avare en séquences burnées. On note toutefois une volonté de donner à Seagal plus de chances d'exprimer ses talents de comédien.

Désigné pour mourir, c'est juste dingue, man. Ultra violent, avec une photo scope super léchée, et plein de jamaïcains fous et drogués (avec Predator 2 la même année, ils étaient habillés pour l'hiver les mecs).

Justice Sauvage, c'est l'apex de sa carrière. Un personnage plus intéressant que d'habitude, des personnages secondaires dont on ne se contrefout pas, un méchant d'anthologie (William Forsythe bon sang!), et une succession de séquences d'anthologie et de punchlines géniales:
- One thought he was invincible, the other one thought he could fly.
- So?
- They were both wrong.


Piège en haute mer, c'est carré, divertissant, marrant, parfois un peu longuet sur la fin (+ de budget = + d'explosions et - d'implication émotionnelle).

Il est à noter que ces 5 films sont tous dispos en blu, elle est pas bien faite la vie parfois? :mrgreen:
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Re: Steven Seagal

Message par hellrick »

DESIGNE POUR MOURIR
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Arrivé sur le marché des « stars du film d’action » à la fin des années ’80, Steven Seagal s’imposa rapidement auprès des amateurs de baston avec une poignée de films très efficaces et divertissants : NICO, ECHEC ET MORT, PIEGE EN HAUTE MER, JUSTICE SAUVAGE et ce DESIGNE POUR MOURIR extrêmement réjouissant. Malheureusement, la suite de sa carrière fut décevante : après un PIEGE A GRANDE VITESSE sympathique, un ULTIME DECISION dans lequel il joue les utilités sacrifiées et un TERRAIN MINE sur lequel les avis sont (hum !) partagés, Seagal sombra, comme nombre de ses confrères bagarreurs, dans les tréfonds de la série B puis du Z direct to vidéo.

Revoir DESIGNE POUR MOURIR constitue donc une belle manière de retrouver un Seagal au meilleur de sa forme. L’Homme y campe John Hatcher, un super flic qui décide de raccrocher après la mort de son partenaire au cours d’une mission à Mexico ayant mal tourné (refrain connu). Hatcher s’installe dans sa ville natale où il espère couler des jours heureux avec sa famille. Mais d’infâmes dealers jamaïcains adeptes de la magie noire se sont eux-aussi installés dans le quartier. Après avoir interféré avec leurs trafics, Hatcher se retrouve au centre d’une guerre des gangs et condamné à mort par Screwface, leader charismatique des trafiquants soupçonné de posséder des pouvoirs démoniaques.

Archétype du film d’action de son époque, DESIGNE POUR MOURIR multiplie les combats musclés, les cascades énergiques et les bons mots imparables (« l’un se croyait invincible, l’autre pensait pouvoir voler…ils avaient torts tous les deux ») sur un rythme échevelé. Très sous-estimé, le film de Dwight H. Little (précédemment réalisateur de l’efficace HALLOWEEN 4) rassemble pourtant, en moins de 90 minutes, tout le charme de la série B d’action et se permet, en outre, de proposer un méchant emblématique en la personne de Screwface, dealer jamaïcain adepte de la sorcellerie et apparemment invincible et immortel. Bien sûr sa supposée immortalité cessera après une rencontre brutale avec Mr Casseur de bras.

L’assaut de Seagal et ses amis sur le quartier général du méchant, en pleine Jamaïque et sur fond de reggae, conduit d’ailleurs à une fusillade énergique suivie d’un combat martial fort bien ficelé et chorégraphié dans une discothèque. Seagal, sabre à la main, viendra à bout de sa Némésis au terme d’une petite demi-heure d’action énergisante quasi non-stop. Un troisième acte imparable qui constitue le meilleur de la carrière d’un Saumon Agile dans une forme éblouissante. Malgré les limites de son jeu, l’Homme s’y révèle crédible et efficace, très à l’aise dans l’action et doté d’un indéniable charisme hélas perdu suite à sa dramatique prise de poids.

Dans des rôles secondaires notons la présence de Danny MACHETTE Trejo et de Danielle Harris (vue dans HALLOWEEN 4 et 5 notamment) ainsi que Joanna Pacula (THE KISS) et même le reggaeman Jimmy Cliff et son groupe.

Ramassé, nerveux, explosif, servi par une photographie classieuse et une mise en scène captant à la perfection l’action, DESIGNE POUR MOURIR constitue à n’en pas douter le film à voir et à revoir pour les admirateurs de Seagal comme pour ses détracteurs qui découvriront une série B déjantée dans laquelle il est impossible de s’ennuyer une seconde. Dans la pléthorique filmographie de Seagal, s’il ne devait en rester qu’un, ce serait celui-là. Du bonheur !
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