The Aviator (Martin Scorsese - 2004)
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- Le Cary de l'hypoténuse
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Personnellement, je ne conteste pas la maestria formelle de l'oeuvre, et sa richesse dès lors qu'on la place en perspective aussi bien dans la carrière de Scorsese que dans l'histoire du cinéma, mais ce n'est pas ma première façon d'apprécier un film, et comme je le dis dans mon avis page précédente, ce qui m'a surtout manqué, c'est de l'empathie pour son personnage central : j'ai trouvé la manière d'insister sur son aspect maniaque trop appuyée, au détriment d'une dimension plus intime (et plus attachante). Pour résumer, j'ai trouvé le personnage impressionnant mais pas très intéressant...
Ce ne m'empêche pas d'apprécier d'autres aspects mais dès lors que je me sens extérieur à un film, mon appréciation est forcément atténuée. En fait, je me rends compte que je suis peut-être devenu trop exigent vis à vis de Scorsese (et encore, j'adore Gangs Of NY, pourtant pas dénué de défauts)...
Ce ne m'empêche pas d'apprécier d'autres aspects mais dès lors que je me sens extérieur à un film, mon appréciation est forcément atténuée. En fait, je me rends compte que je suis peut-être devenu trop exigent vis à vis de Scorsese (et encore, j'adore Gangs Of NY, pourtant pas dénué de défauts)...
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D'accord avec ça mais, à part cette thématique, le film est une belle carrosserie sans beaucoup d'aspérités. Où sont la fièvre, l'émotion, la "violence" (pas forcément physique) de ses meilleurs films?George Kaplan a écrit :Rapidement : Le personnage de Di Caprio est totalement scorsesien (névrose, culpabilité...).
J'ai 'limpression de voir un biopic comme on peut en voir beaucoup.
Quant au lien avec l'histoire du cinéma, je n'ai jamais remarqué que la cinéphilie manifeste de Scorsese s'étalait tant que ça dans ses films. Contrairement à d'autres cinéastes plus explicitement référentiels comme Carpenter ou De Palma, ça ne me vient jamais à l'idée de le comparer avec d'autres cinéastes que lui-même.
Même si je suis loin de tout aimer dans Gangs of New York, au moins c'était clairement un film scorsesien.
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voilà, je crois que j'ai le même problème...AtCloseRange a écrit :J'ai 'limpression de voir un biopic comme on peut en voir beaucoup.
y'a eu beaucoup de biographies filmées ces derniers temps, et Aviator ne se distingue pas assez pour moi d'autres réussites dans le genre, signées de cinéastes plus "modestes", et rejoint même les travers de certaines (clins d'oeil au spectateur, apparition de stars maladroites - à part Cate Blanchett fabuleuse, le pompon revenant à Jude Law/Errol Flynn).
Je n'ai pas envie de me dire qu'Aviator est meilleur que Capote, par exemple, sous prétexte que l'un est signé par un cinéaste que j'adule et l'autre d'un inconnu, alors que j'ai trouvé le second thématiquement et émotionnellement plus dense.
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en fait, je ne sais pas si ce débat a déjà eu lieu, ça vaudrait le coup de faire un topic à part, mais est-ce que le fait de connaître sur le bout des doigts (et d'apprécier) une filmographie est un avantage ou un inconvénient pour découvrir un nouvel opus ?Gounou a écrit :Ici, oui.ed a écrit :mais fait-ce forcément de beaux films demande la raie ?
j'ai l'impression que, pour toi, si c'est Scorsese, même s'il filme le bottin (je caricature délibérément) tu y trouveras forcément ton compte, en faisant des connections avec le reste de sa filmo, avec l'histoire du cinéma, en partant à la chasse à ses obsessions thématiques, à ses tics de mise en scène, à ses récurrences musicales etc etc...
alors que moi, si je connais un cinéaste, certes j'éprouve une certaine une satisfaction à chercher sa patte, mais j'attends aussi qu'il me surprenne, qu'il m'emmène encore plus loin et cette exigence provoque souvent des bonheurs extraordinaires mais aussi parfois des déceptions (je suis en train de penser qu'il n'y aucun cinéaste dont j'aime tout)
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La question de l'avantage ne se pose pas. Disons que ça ouvre d'autres pistes de lecture et de critique. Pour moi le film d'un auteur (on y revient toujours) s'inscrit dans une oeuvre. A chaque fois que je vais découvrir un film, j'essaie de me replonger dans la filmo de son réalisateur, voir de la compléter quand j'en ai l'occasion.ed a écrit :en fait, je ne sais pas si ce débat a déjà eu lieu, ça vaudrait le coup de faire un topic à part, mais est-ce que le fait de connaître sur le bout des doigts (et d'apprécier) une filmographie est un avantage ou un inconvénient pour découvrir un nouvel opus ?
Et comme tu le soulignes ça permet parfoir d'apprécier des oeuvres considérées comme mauvaises par la majorité (j'ai adoré La Jeune fille de l'Eau de Shyamalan). Enfin, ça n'interdit pas non plus d'être déçu. GONY m'a laissé assez froid par exemple...
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J'ai dit que je ne voyais pas qu'elle s'étalait tant que ça. Je suis désolé mais, pour le commun des mortels cinéphiles, ce n'est pas criant.
Quand je vois Taxi Driver, Les Affranchis, Raging Bull, After Hours, Casino et je pourrais en citer plein d'autres, ce ne sont vraiment pas les références cinéphiliques qui me sautent au visage.
Mais là, j'ai l'impression qu'on ergote et qu'on est pour le coup véritablement dans la politique des auteurs avec défense sur des points qui me semblent personnellement mineurs dans le film. Ce que je veux dire, c'est que j'imagine très bien un "faiseur" hollywoodien réaliser le même film (avec moins de brio je le concède) alors que les plus grands films de Scorsese sont définitivement de lui et sont difficiles à imaginer faits par quelqu'un d'autre ou alors très différemment.
En quoi ça diffère tellement d'un Bugsy de Barry Levinson, d'un Hoffa de De Vito, voire du téléfilm américain de prestige (Ava Gardner et Errol Flynn sont des fautes de goût énormes quand même) etc...?
C'est quand même un film dans le "moule" hollywoodien d'aujourd'hui.
Quand je vois Taxi Driver, Les Affranchis, Raging Bull, After Hours, Casino et je pourrais en citer plein d'autres, ce ne sont vraiment pas les références cinéphiliques qui me sautent au visage.
Mais là, j'ai l'impression qu'on ergote et qu'on est pour le coup véritablement dans la politique des auteurs avec défense sur des points qui me semblent personnellement mineurs dans le film. Ce que je veux dire, c'est que j'imagine très bien un "faiseur" hollywoodien réaliser le même film (avec moins de brio je le concède) alors que les plus grands films de Scorsese sont définitivement de lui et sont difficiles à imaginer faits par quelqu'un d'autre ou alors très différemment.
En quoi ça diffère tellement d'un Bugsy de Barry Levinson, d'un Hoffa de De Vito, voire du téléfilm américain de prestige (Ava Gardner et Errol Flynn sont des fautes de goût énormes quand même) etc...?
C'est quand même un film dans le "moule" hollywoodien d'aujourd'hui.