Les noces funèbres (Tim Burton - Mike Johnson, 2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Ratatouille a écrit :Pas d'accord.
Ah bon ? :shock:
(moi non plus d'ailleurs)
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Bob Harris

Message par Bob Harris »

Ratatouille a écrit :Pas d'accord.
Perso, ce que je comprends pas, c'est "trop propre et lisse", "moralité douteuse", "poétisme niais", etc...

Mais bon, on a lu pire. Comme quoi la tagline du film "il y a un grave malentendu" est assez révélatrice.... :?
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Spoiler
Ben, oui désolé

Pour Danny Elfman, j'ai oublié de préciser qu'elle ne consernait QUE les chansons ( la BO symphonique même est géniale ). J'avais déjà eut le même sentiment ( non partagé par la majorité déjà ) sur Charlie.

propre et lisse, l'aspect retouché à l'ordinateur donne à l'image un aspect trop froid, trop parfait.

poétisme niais : la scène finale de la mariée funèbre où elle se transforme en papillon en laissant "tu m'as libéré" ( de quoi ? ) me semble trop chargée, trop forcée pour me m'émouvoir sincerement au delà de la beauté de la forme

moralité douteuse re-scène finale pour les mêmes raisons ( plus le méchant puni parce que c'est bien fait pour lui, plus le sacrifice de la morte qui laisse les vivants parmi les vivants, plus Victor qui passe d'une mariée à une autre sans se poser plus de question que ça, et qui ne semble pas déranger victoria non plus... )
ce genre de glissement vers une sorte de politiquement correcte ( conservateur ? le metissage n'a finalement pas lieu d'être ).

Mais je repète que ces défauts ne sont compris que dans le dernier quart et je pense m'acquérir ce nouvel opus de Mr Burton en dvd. Ce qui n'était pas arrivé depuis... depuis quand déjà ?


c'est quoi une tagline :idea: :oops:
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

bruce randylan a écrit :c'est quoi une tagline :idea: :oops:
C'est une phrase d'accroche située sur l'affiche du film.
Exemple : Dans l'espace, personne ne vous entend crier ou If adventure has a name, it must be Indiana Jones.
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MJ
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Message par MJ »

Roy Neary a écrit : ou If adventure has a name, it must be Indiana Jones.
Mais pourquoi est-ce que je m'y attendais? :mrgreen:
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
tuco dunn
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Message par tuco dunn »

bruce randylan a écrit :
moralité douteuse
petit apparté : on est venu à qualifier de moralité douteuse tout ce qui se termine bien, tout ce qui montre une famille heureuse etc...bref tout ce qui developpe des valeurs positives ou même sans parler de valeur tout ce qui se termine bien...
ce qui par extension va bientôt signifier que les films ou le heros/bon/ gentil se fait trucider sont les seuls films vecteurs d'une bonne morale :shock:
pour info je ne suis ni pro conservateurs, au contraire...ni catho ou assimillé :lol:


cela dit j'ai adoré le film :D
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

tuco dunn a écrit :petit apparté : on est venu à qualifier de moralité douteuse tout ce qui se termine bien, tout ce qui montre une famille heureuse etc...bref tout ce qui developpe des valeurs positives ou même sans parler de valeur tout ce qui se termine bien...
ce qui par extension va bientôt signifier que les films ou le heros/bon/ gentil se fait trucider sont les seuls films vecteurs d'une bonne morale :shock:
pour info je ne suis ni pro conservateurs, au contraire...ni catho ou assimillé :lol:
Tout à fait d'accord. C'est un état d'esprit qui se développe et que je persiste à combattre de plus en plus, ici comme ailleurs. Et ça ne fait pas de moi un conservateur ou un réac. :wink:
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Bob Harris

Message par Bob Harris »

Suis-je le seul à trouver la fin de Corpse Bride infiniment triste?
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

tuco dunn a écrit :
bruce randylan a écrit :
moralité douteuse
petit apparté : on est venu à qualifier de moralité douteuse tout ce qui se termine bien, tout ce qui montre une famille heureuse etc...bref tout ce qui developpe des valeurs positives ou même sans parler de valeur tout ce qui se termine bien...
ce qui par extension va bientôt signifier que les films ou le heros/bon/ gentil se fait trucider sont les seuls films vecteurs d'une bonne morale :shock:
pour info je ne suis ni pro conservateurs, au contraire...ni catho ou assimillé :lol:

cela dit j'ai adoré le film :D
Je n'ai rien contre les happy-end et les conclusions moralisatrices s'ils sont justifié, qu'ils soient dans la tonalité du film et qu'il ne vire pas dans le ridicule ( la référence à ce titre étant bon moi Dirty Dancing )
Et que Victor finisse dans le pays des morts avec la mariée défunte ne constituait à mes yeux tout sauf un bad-ending... La conclusion de Burton manque juste de prise de risque. Comme d'hab c'est une question de sensibilité et de point de vue.

Merci pour la définition de tagline, je dormirais moins bête ce soir. :D
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Bob Harris

Message par Bob Harris »

SPOILERS
bruce randylan a écrit :poétisme niais : la scène finale de la mariée funèbre où elle se transforme en papillon en laissant "tu m'as libéré" ( de quoi ? )
Je veux pas être méchant mais si tu comprends pas trop le sens de cette réplique, alors c'est qu'un truc a du t'échapper... La mariée est une victime qui n'assumait pas son statut de morte parce qu'elle rêvait d'un mariage qu'elle n'a jamais eu, mais elle s'aperçoit finalement qu'elle est en train de voler la vie d'un autre... D'où son renoncement, puisqu'elle évite à Victoria le sort qui lui avait déjà été reservé par Lord Barkis... Donc toute cette histoire née à partir d'un malentendu l'a liberée de son chagrin qui l'accablait et elle peut enfin évoluer, tel un papillon.

Corpse Bride est avant tout une fable morale, qu'on pourrait trouver dans un recueil de nouvelles (ce qui explique sa durée courte), ce n'est pas un film qui joue sur le développement, mais sur l'épure.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Bob Harris a écrit :SPOILERS
bruce randylan a écrit :poétisme niais : la scène finale de la mariée funèbre où elle se transforme en papillon en laissant "tu m'as libéré" ( de quoi ? )
Je veux pas être méchant mais si tu comprends pas trop le sens de cette réplique, alors c'est qu'un truc a du t'échapper... La mariée est une victime qui n'assumait pas son statut de morte parce qu'elle rêvait d'un mariage qu'elle n'a jamais eu, mais elle s'aperçoit finalement qu'elle est en train de voler la vie d'un autre... D'où son renoncement, puisqu'elle évite à Victoria le sort qui lui avait déjà été reservé par Lord Barkis... Donc toute cette histoire née à partir d'un malentendu l'a liberée de son chagrin qui l'accablait et elle peut enfin évoluer, tel un papillon.
Dit comme ça, ça passe en effet beaucoup mieux ( la VF n'aidait pas aussi :oops: ) mais ils me faudraient plus que du Biactol pour enlever tous les autres points noirs de la fin...
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Bob Harris

Message par Bob Harris »

bruce randylan a écrit :Dit comme ça, ça passe en effet beaucoup mieux ( la VF n'aidait pas aussi :oops: ) mais ils me faudraient plus que du Biactol pour enlever tous les autres points noirs de la fin...
Si tu revois le film d'un autre oeil (et en VO), tu apprécieras toute la subtilité de la fin. La mariée ne savait rien de Victor, elle se jette sur lui pour la seule raison qu'il lui avait passé la bague au doigt. L'institution du mariage est perçu avec beaucoup d'ironie, il ne faut pas oublier la fameuse scène de la répétition foirée... Tout ce petit monde semble obsédé par l'idée même de mariage, sans même se connaître l'un de l'autre, ce qui rend la chose absurde. Même les parents de Victoria prétendent carrément se détester alors qu'ils sont mariés. C'est pour cela que la timidité de Victor et de Victoria est aussi touchante... Il n'est pas vraiment question de sentiments amoureux ici, on s'en fout de savoir de quelle femme Victor est vraiment amoureux. Les personnages éprouvent entre eux de l'empathie, vers un besoin de compréhension... Pour finir par prendre conscience que la frontière entre les morts et les vivants ne peut pas être aussi mince qu'on le voudrait...
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Message par bruce randylan »

Bob Harris a écrit :
bruce randylan a écrit :Dit comme ça, ça passe en effet beaucoup mieux ( la VF n'aidait pas aussi :oops: ) mais ils me faudraient plus que du Biactol pour enlever tous les autres points noirs de la fin...
Si tu revois le film d'un autre oeil (et en VO), tu apprécieras toute la subtilité de la fin. La mariée ne savait rien de Victor, elle se jette sur lui pour la seule raison qu'il lui avait passé la bague au doigt. L'institution du mariage est perçu avec beaucoup d'ironie, il ne faut pas oublier la fameuse scène de la répétition foirée... Tout ce petit monde semble obsédé par l'idée même de mariage, sans même se connaître l'un de l'autre, ce qui rend la chose absurde. Même les parents de Victor prétendent carrément se détester alors qu'ils sont mariés. C'est pour cela que la timidité de Victor et de Victoria est aussi touchante... Il n'est pas vraiment question de sentiments amoureux ici, on s'en fout de savoir de quelle femme Victor est vraiment amoureux. Les personnages éprouvent entre eux de l'empathie, vers un besoin de compréhension... Pour finir par prendre conscience que la frontière entre les morts et les vivants ne peut pas être aussi mince qu'on le voudrait...
Merci, mais je tiens quand même à rapeller que j'aime beaucoup et que je comprends le film jusqu'à la sortie des morts dans le monde des vivants, c'est après que le film part en sucette et que la cohérence en prends un coup.
Mais bon, promis, dès que j'ai le dvd, je le regarde dans de bonnes conditions ( au pire des cas, y-a toujours le chapitrage :mrgreen: en espérant une version supprimant le personnage du méchant, ça serait encore mieux ).
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Roy Neary a écrit :
tuco dunn a écrit :petit apparté : on est venu à qualifier de moralité douteuse tout ce qui se termine bien, tout ce qui montre une famille heureuse etc...bref tout ce qui developpe des valeurs positives ou même sans parler de valeur tout ce qui se termine bien...
ce qui par extension va bientôt signifier que les films ou le heros/bon/ gentil se fait trucider sont les seuls films vecteurs d'une bonne morale :shock:
pour info je ne suis ni pro conservateurs, au contraire...ni catho ou assimillé :lol:
Tout à fait d'accord. C'est un état d'esprit qui se développe et que je persiste à combattre de plus en plus, ici comme ailleurs. Et ça ne fait pas de moi un conservateur ou un réac. :wink:
+ 1000

Et.... j'ai adoré le film ainsi que sa sublime musique (Danny Elfman a encore frappé très fort et même les chansons, contrairement à celles de Charlie, sont très réussies). Perfection de l'animation, esthétique somptueuse, humour, féérie, poésie, émotion et résurrection de la comédie musicale comme je l'aimais, celle des années 50 : je ne pouvais guère en demander plus pour être contenté. De plus, j'ai trouvé imédiatement tous les personnages (créatures) attachants.

Peut-être mon film préféré de Burton avant revision de certains autres.

J'apprécie de plus en plus le cinéma de Tim Burton à tel point que le première chose que j'ai fait hier soir en sortant de cette euphorique projection a été de commander le DVD de Edward aux mains d'argent en me disant que j'étais certainement passé à côté d'un grand film.
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

bruce randylan a écrit : ce genre de glissement vers une sorte de politiquement correcte ( conservateur ? le metissage n'a finalement pas lieu d'être ).
SPOILER en suivant ce raisonnement, la fin de "l'aventure de Mme Muir" serait politiquement incorrecte? END SPOILER Je ne pense pas que le clivage vie/mort intéresse Burton de la même façon qu'avant Big Fish. Auparavant, cette dualité était le moteur de son oeuvre par son côté attrayant, et il était attrayant parce qu'il était morbide. Aujourd'hui, suite au décès de son père, je pense que Burton aime moins le côté romantique de la morbidité. La dualité vie/mort par affrontement s'est transformée en réquisitoire de la vie contre la mort, même si cette vie est encore moins gaie à cause du deuil enduré. Je pense que Burton a encore envie de rêver dans son univers macabro-poétique qui l'a habité pendant longtemps, mais qu'il ne peut plus autant se délecter aussi légèrement de la mort comme antre romantique.

Depuis Big Fish, l'oeuvre de Burton est un travail de deuil sur ses actes manqués, et avec un discours plus amer que subversif, et une naïveté retrouvée qui est confondue par beaucoup avec de la niaiserie: "il faut s'efforcer de continuer à rêver, même si c'est moins facile qu'avant". Burton n'est pas devenu plus léger, au contraire, il a un poids supplémentaire à traîner, celui de l'absence, qu'il essaie de combler à travers ses films.
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« Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer. » André Gide
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