Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant ( 1989 )
Un tel titre m'avait toujours fait penser que le film était une comédie enlevé dans le genre de Lubitsch.
Autant dire que j'étais très mais alors très loin de la réalité...
Peter Greenaway ( dont c'est le 2ème film que le découvre après
meurtre dans un jardin anglais, une splendeur visuelle mais trop froide pour moi ) concocte en fait un conte surréaliste d'une rare violence psychologique.
C'est même franchement pervers et carrément malsain sur la fin. J'avais presque l'impression de me retrouvé devant un Cat III hong-kongais bien déviant pour les 20 dernières minutes qui m'ont cloué sur place.
Heureusement d'ailleurs que cette fin arrive car le film commençait sérieusement à tourner en rond scénaristiquement en répétant inlassablement les mêmes gimmick visuel. Ca avait beau être d'une beauté formelle indéfinissable, la lassitude se faisait sentir malgré les acteurs avec en premier lieu un Michael Gambon qui compose un personnage que j'ai rarement connu aussi détestable, haissable, méprisable, odieux... Un ordure pourtant fascinante.
C'est clairement son flot verbal qui rythme le film et impose un tempo en opposition à la longueur des très long travelling millimétré à l'extrême qui parcourent un immense décor en plusieurs pièces qui sont autant de couleur que d'odeur culinaire. La photographie parvient ainsi à donner un valeur sensorielle aux images tant par les textures que par l'éclairage.
C'est assez osée et ça marche souvent à quelques détails près ( j'ai un peu de mal avec le chant du gamin par exemple ). Dommage que la machine mette du temps à se relancer.