Top Brian De Palma

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Top Brian De Palma

Message par Flol »

Roy Neary a écrit :
Ratatouille a écrit :faut bien que je me rende à l'évidence : le gros Brian est en train tout bonnement de devenir mon réalisateur préféré.
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Truffaut Chocolat
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Re: Top Brian De Palma

Message par Truffaut Chocolat »

A chaque fois il y a un grand moment dans ses films, même s'ils sont ratés, ce qui fait qu'on finit par les aimer... un peu comme on peut aimer un album juste pour 1 ou 2 morceaux.
Et ça s'y prête complètement pour De Palma, qui a une approche très musicale du cinoche je trouve.
Je ne sais plus qui disait de lui qu'il a une capacité sans égal à faire succéder une scène grotesque à une scène tragique (ou vice versa).
ça me plait aussi ce concept.

Sinon, le Brian, je l'ai suradoré fut un temps.
J'ai un peu décoché car il y avait beaucoup de cynisme et je suis convaincu qu'à la longue, ça ne peut pas tenir sur l'ensemble d'une vie au sens large, et d'une carrière en particulier.

Il n'empêche que j'ai envie de me replonger dans sa filmo, car au bout du compte, il me manque un peu... sans doute parce que je ne vois personne aujourd'hui reprendre son flambeau.
Edouard
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Re: Top Brian De Palma

Message par Edouard »

Mon top De Palma.

Chefs d'œuvres
1/ 1993 : L'Impasse (la claque à son visionnage, les 2h20 de film défile à une vitesse et Pacino livre pour moi l'une de ses meilleurs prestations)
2/ 1987 : Les Incorruptibles (Costner + Connery + Garcia + De Niro + Martin Smith + De Palma + Morricone + Mamet + Ness vs Capone = réussite, forcément)
3/ 1981 : Blow Out (je trouve superbe la scène finale entre Travolta et Allen sur la musique de Donaggio avec la caméra circulaire de De Palma)

Très bons
4/ 1983 : Scarface (culte, tout simplement)
5/ 1996 : Mission impossible (très bon jusqu'à un certain twist final improbable si l'on apprécie la série mais qui m'énerve de moins en moins avec le temps)
6/ 1998 : Snake Eyes (le faux plan séquence du début m'emporte à chaque fois ; Cage et Sinise sont très très bons)
7/ 1976 : Carrie au bal du diable (vu il y a très longtemps mais m'a profondément marqué ; dommage que le BD soit mauvais mais à revoir)
8/ 1980 : Pulsions (le plus hitchockien des De Palma...)
9/ 1984 : Body Double (... à moins que cela ne soit celui-ci mais dans les deux cas on dépasse le simple exercice de style pour une réinterprétation magnifique)

Intéressants
10/ 2000 : Mission to Mars
11/ 2002 : Femme fatale

Moyen
13/ 1976 : Obsession (ah ! ces fichus halos laiteux-blanchâtres des 70's)

Ennuyeux
14/ 2012 : Passion (radotement inquiétant mais reste des fulgurances)
15/ 1973 : Sœurs de sang (balbutiement légèrement intéressant)


Pas vus
1968 : Murder à la mod
1968 : Greetings
1969 : The Wedding Party
1970 : Dionysus in '69
1970 : Hi, Mom!
1972 : Get to Know Your Rabbit
1974 : Phantom of the Paradise
1978 : Furie
1980 : Home Movies
1986 : Mafia Salad
1989 : Outrages
1990 : Le Bûcher des vanités
1992 : L'Esprit de Caïn
2006 : Le Dahlia noir
2007 : Redacted
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zemat
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Re: Top Brian De Palma

Message par zemat »

Edouard a écrit : Pas vus
1974 : Phantom of the Paradise
Wow ! :shock:
Johnny Doe
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Re: Top Brian De Palma

Message par Johnny Doe »

Truffaut Chocolat a écrit : Sinon, le Brian, je l'ai suradoré fut un temps.
J'ai un peu décoché car il y avait beaucoup de cynisme et je suis convaincu qu'à la longue, ça ne peut pas tenir sur l'ensemble d'une vie au sens large, et d'une carrière en particulier.
Exactement comme toi. C'est un cinéaste qui m'a offert quelques unes de mes plus grandes claques, enchaînant tous ses films durant une époque, les revoyants plusieurs fois (Blow Out, Carlito's Way, Dressed To Kill), mais en même temps, depuis quelques années, c'est aussi un cinéaste duquel je ne me sens plus très proche. Il y a ce cynisme, il y a cette distance grotesque, même s'il parvient parfois à me toucher dans certains partis pris très premier degrés (la fin de Carlito's Way par exemple, Casualties Of War justement, etc.), j'ai néanmoins toujours un peu l'impression que l'émotion est écrasé par les volontés stylistiques.

J'en parle aussi parce que hier j'ai découvert :

The Bonfire of The Vanities

Après ma découverte du roman de Tom Wolfe. Difficile de faire abstraction du livre à la vision du film, du coup, tout ce que je remarque c'est à quel point il s'agit d'un film pauvre, lisse, qui aplani la majorité des partis pris de Wolfe, qui sert à peu prêt tous les thèmes et idées sur un plateau au spectateur, faudrait quand même pas qu'il ai besoin de réfléchir, qui détruit pratiquement toutes les ambiguïtés du roman et dans lequel la plupart des ajouts sont des ratages (la volonté de rapprocher Fallow et McCoy lors d'une séquence, le relation père/fils bien plus importante qui tombe comme un cheveu sur la soupe, etc.).

Mais mon plus gros problème ce doit être que, là où Wolfe était clairement dans la satire, tout en parvenant à dépeindre un univers ultra-réaliste (malgré le second degrés très présent), De Palma tombe carrément dans le grotesque à la limite du cartoon (ce grand angle, mon dieu). Les personnages sont tous excessifs en diable, ils partent sans cesses dans des diatribes délirantes sans réels justifications et on passe du scène à l'autre sans qu'à aucun moment l'on s'intéresse réellement au poids que les événements ont sur les personnages. La culpabilité de McCoy et sa chute sont esquissés, le seul moyen qu'on trouve pour montrer qu'il est au fond du gouffre c'est de lui faire chasser ses invités à coup de fusil à pompe, le final semi-victorieux est totalement ridicule et, pour tenter de mettre tout le monde dos à dos (ce qui fonctionne parfaitement dans le livre), Freeman se lance dans un speech final hors de propos, qui pointe du doigt tous les méchants du film, en prêtant à McCoy une aura quasi-héroïque.

Si j'essaie, difficilement, de faire abstraction du roman, je me rends compte que ça reste un film plutôt fade, où l'avalanche de rebondissement empêche presque tout empathie, avec des acteurs en roue libre et tous les gimmicks du père de De Palma alignés sans véritable liant. Alors que je comprends très bien, par exemple, l'ouverture en plan séquence de Snake Eyes, ici, à part pour faire défiler le générique, je vois pas vraiment l'intérêt, d'autant que le rappel final n'apporte pas grand chose à cette introduction.

Bref clairement un des moins bon film de son auteur, bien avant Le Dahlia Noir voilà déjà une adaptation bien fadasse d'un très bon roman.
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
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Re: Top Brian De Palma

Message par Edouard »

zemat a écrit :
Edouard a écrit : Pas vus
1974 : Phantom of the Paradise
Wow ! :shock:
Je sais, je sais... mais j'ai le BD. C'est prévu pour bientôt avec ma nouvelle installation. J'espère l'ajouter dans le haut de la liste car les retours que j'ai lu sur le forum sont globalement positifs.
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jay
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Re: Top Brian De Palma

Message par jay »

Edouard a écrit :
zemat a écrit : Wow ! :shock:
Je sais, je sais... mais j'ai le BD. C'est prévu pour bientôt avec ma nouvelle installation. J'espère l'ajouter dans le haut de la liste car les retours que j'ai lu sur le forum sont globalement positifs.
J'aime beaucoup De Palma (je crois que mes 5 préférés sont : Pulsions, Blow out, Outrages, L'impasse, Carrie), mais alors Phantom of the Paradise, je ne l'ai jamais compris celui-là. Trop kitsh pour moi. En particulier tout ce qui concerne le personnage de Beef m'atterre complètement. Sans doute suis-je passé à côté...
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Shin Cyberlapinou
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Re: Top Brian De Palma

Message par Shin Cyberlapinou »

Le personnage de Beef est volontairement bouffon et m'avait plutôt fait marrer (et j'aime bien le second couteau Gerrit Graham), à l'image des divers groupes produits par Swann en fait joués à chaque fois par les mêmes comédiens. Je n'ai pas vu le film depuis un moment, on peut trouver ça effectivement kitsch (de Palma et le "mauvais" goût, c'est une longue histoire d'amour), mais j'en garde un très bon souvenir même si ce n'est pas forcément mon préféré dans sa filmo.

Pour ce qui est du cynisme je suis globalement d'accord avec ce qui a déjà été dit, à la posture du mec qui se sait plus futé que tout le monde, je préfère de loin la démarche du tragédien qui se dévoile dans son romantisme pessimiste (malgré leurs bonnes intentions combien de fois les protagonistes depalmiens ont-ils échoué?), c'est ainsi que je ne supporte pas Body double (très populaire chez les fans mais pour moi un pur exercice de style creux et narquois) mais suis épaté par le lyrisme désespéré d'Outrages. Comme l'a dit John McTiernan à propos de Paul Verhoeven "une carrière bâtie sur le cynisme est vouée à l'autodestruction", et c'est un peu ce qui s'est passé... Mais il restera les pics.
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Roy Neary
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Re: Top Brian De Palma

Message par Roy Neary »

Shin Cyberlapinou a écrit :je préfère de loin la démarche du tragédien qui se dévoile dans son romantisme pessimiste (malgré leurs bonnes intentions combien de fois les protagonistes depalmiens ont-ils échoué?)
Tu dis vrai mais là où je diffère avec toi c'est que j'observe que cette démarche est présente tout au long de sa carrière. Le cynisme très souvent relevé n'est là que pour masquer ce romantisme désespéré.
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Flol
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Re: Top Brian De Palma

Message par Flol »

Shin Cyberlapinou a écrit :Le personnage de Beef est volontairement bouffon et m'avait plutôt fait marrer (et j'aime bien le second couteau Gerrit Graham), à l'image des divers groupes produits par Swann en fait joués à chaque fois par les mêmes comédiens. Je n'ai pas vu le film depuis un moment, on peut trouver ça effectivement kitsch (de Palma et le "mauvais" goût, c'est une longue histoire d'amour), mais j'en garde un très bon souvenir même si ce n'est pas forcément mon préféré dans sa filmo.
Non mais Gerrit Graham est à mourir de rire, dans ce film. Je suis ultra fan de son jeu, de ses répliques, de sa "queer-ness" totalement barrée. Un peu outrée certes, mais Graham est tellement bon que ça passe nickel.
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Shin Cyberlapinou a écrit :la posture du mec qui se sait plus futé que tout le monde
Ok pour le cynisme (et encore), mais j'ai du mal à voir cette posture dont tu parles. Tu penses à quel(s) film(s) en particulier ?
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Shin Cyberlapinou
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Re: Top Brian De Palma

Message par Shin Cyberlapinou »

Disons que De Palma a de sacrées capacités en matière de mise en scène pure et qu'il n'en a jamais fait mystère (que ce soit à l'écran ou en interview), quitte à déséquilibrer ses projets (la question du plan séquence subjectif d'Outrages, abordée plus haut). Ce n'est même pas un reproche, ça fait partie du packaging, s'il se laissait moins aller à ce type de penchants, De Palma serait peut-être un "meilleur" cinéaste, mais ce n'est pas pour ça qu'il serait plus "intéressant". Les défauts d'une oeuvre en font aussi le sel, j'espère ne pas être trop nébuleux...
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Truffaut Chocolat
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Re: Top Brian De Palma

Message par Truffaut Chocolat »

Roy Neary a écrit :
Shin Cyberlapinou a écrit :je préfère de loin la démarche du tragédien qui se dévoile dans son romantisme pessimiste (malgré leurs bonnes intentions combien de fois les protagonistes depalmiens ont-ils échoué?)
Tu dis vrai mais là où je diffère avec toi c'est que j'observe que cette démarche est présente tout au long de sa carrière. Le cynisme très souvent relevé n'est là que pour masquer ce romantisme désespéré.
Quand il y a du romantisme, ça coïncide avec ses meilleurs films je trouve (Phantom, Carrie, L'Impasse). Et encore, pour Phantom, c'est pas aussi net que ça.
Pour le reste, ça tient le plus souvent de l'ordre du fantasme à mon sens.
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Re: Top Brian De Palma

Message par mannhunter »

Shin Cyberlapinou a écrit :Pour ce qui est du cynisme je suis globalement d'accord avec ce qui a déjà été dit, à la posture du mec qui se sait plus futé que tout le monde, c'est ainsi que je ne supporte pas Body double (très populaire chez les fans mais pour moi un pur exercice de style creux et narquois). Comme l'a dit John McTiernan à propos de Paul Verhoeven "une carrière bâtie sur le cynisme est vouée à l'autodestruction", et c'est un peu ce qui s'est passé...
Tu lis trop Christophe Gans, ça doit être ça en fait!
Spoiler (cliquez pour afficher)
"Ce n'est pas un hasard si la carrière de Verhoeven a suivi celle de De Palma. Leurs deux carrières sont bâties sur le cynisme et c'est ce qui est en train de les tuer. Voir RAISING CAIN ou BASIC INSTINCT,c'est quand même effrayant en comparaison avec leurs premières oeuvres respectives.
CARLITO' S WAY m'a abasourdi: c'est son pire film. C'est effrayant de bout en bout. Voir la pétasse de Martin Bregman, Penelope Ann Miller, filmée avec des filtres de merde comme un film des années 70 avec Barbra Streisand réalisé par Arthur Hiller, tu te demandes "Comment le cinéaste qui m'a fait aimé le cinéma en est arrivé à cette daube infâme? c'est monstrueux,c'est le zéro absolu du cinéma.
(...) Tant qu'il se complaisait dans son cynisme mais qu'il restait sur la frange,c'était parfait car il faisait des films en réaction contre le reste de la production américaine. CARLITO'S WAY est un film dans la m..... C'est insupportable. J'en ai autant pour le DRACULA de Coppola. Quand je vois ce genre de films,je me demande si j'aime encore le cinéma.
Et puis heureusement, quelques jours après, je vois un bon film et je me dis que ce n'est pas moi qui débloque!"
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Re: Top Brian De Palma

Message par Flol »

Shin Cyberlapinou a écrit :Disons que De Palma a de sacrées capacités en matière de mise en scène pure et qu'il n'en a jamais fait mystère (que ce soit à l'écran ou en interview), quitte à déséquilibrer ses projets (la question du plan séquence subjectif d'Outrages, abordée plus haut). Ce n'est même pas un reproche, ça fait partie du packaging, s'il se laissait moins aller à ce type de penchants, De Palma serait peut-être un "meilleur" cinéaste, mais ce n'est pas pour ça qu'il serait plus "intéressant". Les défauts d'une oeuvre en font aussi le sel, j'espère ne pas être trop nébuleux...
Tu ne l'es pas du tout (nébuleux), je comprends complètement ton point de vue. Comme tu le dis, c'est aussi parce sa maestria en terme de mise en scène m'ébahit, que j'aime ce réal.
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Re: Top Brian De Palma

Message par Shin Cyberlapinou »

mannhunter a écrit :Tu lis trop Christophe Gans, ça doit être ça en fait!
Spoiler (cliquez pour afficher)
"Ce n'est pas un hasard si la carrière de Verhoeven a suivi celle de De Palma. Leurs deux carrières sont bâties sur le cynisme et c'est ce qui est en train de les tuer. Voir RAISING CAIN ou BASIC INSTINCT,c'est quand même effrayant en comparaison avec leurs premières oeuvres respectives.
CARLITO' S WAY m'a abasourdi: c'est son pire film. C'est effrayant de bout en bout. Voir la pétasse de Martin Bregman, Penelope Ann Miller, filmée avec des filtres de merde comme un film des années 70 avec Barbra Streisand réalisé par Arthur Hiller, tu te demandes "Comment le cinéaste qui m'a fait aimé le cinéma en est arrivé à cette daube infâme? c'est monstrueux,c'est le zéro absolu du cinéma.
(...) Tant qu'il se complaisait dans son cynisme mais qu'il restait sur la frange,c'était parfait car il faisait des films en réaction contre le reste de la production américaine. CARLITO'S WAY est un film dans la m..... C'est insupportable. J'en ai autant pour le DRACULA de Coppola. Quand je vois ce genre de films,je me demande si j'aime encore le cinéma.
Et puis heureusement, quelques jours après, je vois un bon film et je me dis que ce n'est pas moi qui débloque!"
Je me suis toujours demandé ce que Gans (que j'apprécie plus comme critique et défricheur -reconnaissance éternelle pour HK Magazine et HK Vidéo- que comme cinéaste. Comme pas mal de monde vous me direz) avait bouffé à l'époque de cette fameuse citation... Que l'on trouve L'impasse raté je hausse le sourcil mais pourquoi pas, ensuite je ne vois pas où est le cynisme dans la démarche, même un machin aussi what the fuck que L'esprit de Caïn (que j'ai pour le coup envie de revoir) m'a l'air tout à fait sincère.

On parle donc beaucoup du cynisme de De Palma, mais je pense que son cinéma est beaucoup plus défini par sa virtuosité (quitte à devenir gratuite ou même ridicule) que par son cynisme, une différence notable avec Paul Verhoeven dont le brillant Starship Troopers est peut-être la satire la plus déprimante (et tristement prophétique) jamais pondue au sein du cinéma US mainstream ; pour prendre exprès des acteurs qui n'auraient jamais dû aller plus loin qu'une série d'Aaron Spelling, il ne faut vraiment pas avoir peur de se tirer dans le pied.

De Palma est mine de rien beaucoup plus sentimental, et ce qui est frappant c'est qu'il semble refouler cet aspect de son cinéma (Roy Neary l'avait déjà signalé). Le scénario de Pulsions est inepte (et j'aime beaucoup le film), mais la relation entre Nancy Allen et Keith Gordon est vraiment mignonne, alors qu'elle n'est au fond pas "nécessaire" à l'intrigue. J'ai vraiment du mal avec Body double mais son côté (auto)parodique est finalement sans malice.

Et si l'épilogue de Blow out est marquant, il n'est guère logique: pourquoi John Travolta, mec normal et bien intentionné, s'abaisse-t-il à utiliser le cri d'agonie de la femme qu'il a aimé pour une série Z? Ca fonctionne, ça clot le récit de façon puissante mais cette marque de cruauté était-elle nécessaire (EDIT: maintenant que j'y réfléchis l'utilisation du cri peut être vue comme une punition que Travolta s'inflige à lui-même, donc bon. Ca n'en reste pas moins vachard comme final) ? C'est comme si De Palma voulait nous (se?) convaincre qu'il est vraiment cet ours revenu de tout, au moins dans ses récits, car bien souvent sa mise en scène trahit les intentions que je lui prête. Tu es décidément un drôle de bonhomme Brian...
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