Shin Cyberlapinou a écrit : ↑19 nov. 22, 10:10
Cameron a réussi à imposer une image d'exigence quasiment digne de Kubrick, il écrit ses propres films, a des motifs et thématiques clairement identifiés, il n'en faut parfois pas plus pour créer un mythe... Perso j'aime bien la façon dont il mêle grand spectacle et intimisme même s'il y a effectivement un côté très adolescent dans ses love stories (de Terminator à bien sûr Titanic) que je trouve mignon, notamment dans Strange days, avec un final joliment porté par le lyrisme dont est capable Kathryn Bigelow (que je ne suis pas loin de trouver meilleure cinéaste que son ex). Quand je suis d'humeur taquine je me dis que James Cameron c'est au fond un Luc Besson réussi.
C'est assez juste, le côté yankee en sus.
T2 a clairement un goût de sauce barbecue et de fries au ketchup, mais c'est pas grave, Carpenter a aussi ce côté mangeur de burgers - mais pas les mêmes burgers que Cameron on va dire , Tarantino également, ça empêche pas la qualité.
Les différences entre les deux ont été brillamment explicitées ici, y'en a une aussi que je vois côté esthétique : T1 a des accents de roman graphique (d'où cette impression d'écriture digne d'un novel soulignée par shubby, pour son sérieux, pour sa grandeur aussi), T2 fait plus bédé (comme un New-York 1997 par exemple, parce que même si les enjeux sont là, les deux films ont un côté confortable que je ne saurais expliquer précisément).
Truffaut Chocolat a écrit : ↑22 nov. 22, 11:55
T1 a des accents de roman graphique (d'où cette impression d'écriture digne d'un novel (...), T2 fait plus bédé.
T1 est extrêmement bavard en vérité, mais, et je m'en suis rendu compte en cherchant le truc pour Spike, la tartine de Kyle est étalée sur plusieurs tranches. 1 pendant une poursuite en bagnole, 2 en rechargeant son pompe ds le parking souterrain, 3 interrogatoire au commissariat, 4 la suite de l'interrogatoire, mais projeté en vidéo à une Sarah Connor pétrifiée - idée de génie - 5 pause love story, idem cassée en deux, avec tjrs ce sentiment d'urgence et de désespoir. Ce break est d'ailleurs l'un des moments les plus forts de la filmo de JC (j'aime aussi bcp la pause clope en gros plan de Ripley ds Aliens). Puis climax ss blabla, tt est placé, hop. Y'a qu'à comparer avec T6 et sa stagnation de daube ds une baraque ds les bois. J'ajoute que le physique de Biehn aide à ressentir la dèche. Costaud, mais sec, on se dit qu'il mange ce qu'il parvient à trouver. Le bodybuildé qui le remplace, tt heureux de ses muscles, donc chargé, entre autres, en protéines, n'évoque rien de crédible. BD très distancée, voilà.
Oui, j'ai toujours trouvé le scénario de T1 très bien agencé, avec une mythologie interne qui ne va quand même pas de soi, accueillie comme il se doit avec scepticisme par les personnages du présent. Au risque de faire mon Rafik Djoumi Cameron avait là parfaitement fusionné les mécaniques du slasher, du film d'action, de la SF un poil pointue et de certaines figures mythologiques (Cassandre pour Reese, Nemesis pour le Terminator).
Par contre je ne vois pas ce que NY 1997 a de "confortable", c'est un film minimaliste, nocturne, baignant en plein dans une atmosphère de guerre froide et marasme post Watergate. T1 entretient d'ailleurs pas mal de passerelles esthétiques avec ce film, là où T2 est effectivement plus "bédé.
Truffaut Chocolat a écrit : ↑22 nov. 22, 11:55
T2 fait plus bédé (comme un New-York 1997 par exemple, parce que même si les enjeux sont là, les deux films ont un côté confortable que je ne saurais expliquer précisément).
Shin Cyberlapinou a écrit : ↑22 nov. 22, 16:01
Par contre je ne vois pas ce que NY 1997 a de "confortable", c'est un film minimaliste, nocturne, baignant en plein dans une atmosphère de guerre froide et marasme post Watergate. T1 entretient d'ailleurs pas mal de passerelles esthétiques avec ce film, là où T2 est effectivement plus "bédé.
Snake Plissken évoque quand même pas mal le borgne Nick Fury (la version classique, pas la réinterprétation Ultimate / Samuel L. Jackson). La galerie de personnages déjantés qu'il rencontre à New York (Romero, le Duc de New York, Cabbie, le catcheur, ...) possèdent également un petit côté "comics".
Shin Cyberlapinou a écrit : ↑22 nov. 22, 16:01
(...) certaines figures mythologiques (Cassandre pour Reese, Nemesis pour le Terminator).
Et aussi le phénix renaissant de ses cendres, avec le Terminator qui s'immole pour se débarrasser de son enveloppe charnelle et revenir sous forme d'endosquelette...
T2 a clairement un goût de sauce barbecue et de fries au ketchup, mais c'est pas grave, Carpenter a aussi ce côté mangeur de burgers - mais pas les mêmes burgers que Cameron on va dire , Tarantino également, ça empêche pas la qualité.
Les différences entre les deux ont été brillamment explicitées ici, y'en a une aussi que je vois côté esthétique : T1 a des accents de roman graphique (d'où cette impression d'écriture digne d'un novel soulignée par shubby, pour son sérieux, pour sa grandeur aussi), T2 fait plus bédé (comme un New-York 1997 par exemple, parce que même si les enjeux sont là, les deux films ont un côté confortable que je ne saurais expliquer précisément).
Je pensais aussi à Carpenter mais sur ce forum, c’est se mettre dans le champ de tir
Truffaut Chocolat a écrit : ↑22 nov. 22, 11:55
T2 a clairement un goût de sauce barbecue et de fries au ketchup, mais c'est pas grave, Carpenter a aussi ce côté mangeur de burgers - mais pas les mêmes burgers que Cameron on va dire , Tarantino également, ça empêche pas la qualité.
Les différences entre les deux ont été brillamment explicitées ici, y'en a une aussi que je vois côté esthétique : T1 a des accents de roman graphique (d'où cette impression d'écriture digne d'un novel soulignée par shubby, pour son sérieux, pour sa grandeur aussi), T2 fait plus bédé (comme un New-York 1997 par exemple, parce que même si les enjeux sont là, les deux films ont un côté confortable que je ne saurais expliquer précisément).
Je pensais aussi à Carpenter mais sur ce forum, c’est se mettre dans le champ de tir
Confortable pour T2 ok parce qu'il a un pdv de bourgeois là où T1 c'est du ciné de pauvre - en cela que le réal' a tout à prouver (et re-je pense à Evil Dead, décidemment).
Par contre, confortable pour NY 1997 je ne vois pas trop non plus. Si, à la rigueur pour ce côté doudou qu'ont gagné un paquet de films de cette époque pour toute une génération. Quand je vois sur Amazon que des mecs achètent ensemble l'intégrale de Harry Potter + celle des Freddy, je vois le truc. T1 n'est vraiment pas confort. Le héros est un sale migrant du futur. Mais tout de même, ado on voulait tous porter son trench coat et glisser en-dessous un pompe scié pour aller fumer le prof d'histoire-géo. Ah, c'était le bon temps.
^ je n'en ai pourtant pas vraiment dit du bien!
Ça se laisse regarder distraitement, mais ça n'a strictement rien d indispensable.
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Je pensais aussi à Carpenter mais sur ce forum, c’est se mettre dans le champ de tir
Confortable pour T2 ok parce qu'il a un pdv de bourgeois là où T1 c'est du ciné de pauvre - en cela que le réal' a tout à prouver (et re-je pense à Evil Dead, décidemment).
Par contre, confortable pour NY 1997 je ne vois pas trop non plus. Si, à la rigueur pour ce côté doudou qu'ont gagné un paquet de films de cette époque pour toute une génération. Quand je vois sur Amazon que des mecs achètent ensemble l'intégrale de Harry Potter + celle des Freddy, je vois le truc. T1 n'est vraiment pas confort. Le héros est un sale migrant du futur. Mais tout de même, ado on voulait tous porter son trench coat et glisser en-dessous un pompe scié pour aller fumer le prof d'histoire-géo. Ah, c'était le bon temps.
Carpenter a un point de vue de réalisateur prolo, mais il a aussi et surtout le regard d’un adolescent yankee qui vient de lire Marx avec tout son cœur. Et en mangeant un burger et en écoutant Guns and Roses.
Fumer le professeur d’une discipline aussi passionnante, je suis en désaccord.
tchi-tcha a écrit : ↑17 nov. 22, 01:55
Du blocko qui envoie du lourd : (et sans tuer personne)
Bon allez, je crève l'abcès. Moyenne, cette scène. Cool juste avant avec les grenades fumigènes dans les genoux, là c'est statique. Et ds le genre NRA approved - ça douille ! - je préfère les dingueries de L'épreuve de force de tonton Clint.
Watkinssien a écrit : ↑25 nov. 22, 21:30
Sans doute pas la meilleure séquence d'action du film, mais ce dernier regorge de morceaux de bravoure majoritairement mémorables.
Oui
Et j'adore le "monumental" travail effectué sur le son sur toutes ces séquences - même celle-ci en vérité.
Je précise que j'avais posté DEUX extraits, celui-ci de T2 et celui de l'assaut du poste de police du premier Terminator. L'idée était surtout de les comparer, entre une scène bien lisse qui ne tue personne et une fusillade à petit budget qui claque autrement (y'a même je crois un prof d'histoire géo qui se fait fumer à l'arrière plan si on regarde attentivement, ça apprendra à Coxwell à coller des 4/10 à Armageddon Time ).
En elle-même, cette séquence à zéro morts de T2 fait partie de ces moments qui ne m'impressionnent plus autant avec le temps, quand celle du premier garde toujours autant d'impact(s de balles).