harry callahan wrote:Les personnages, j'ai du mal à m'intéresser à eux si je sais ce qu'il va leur arriver ou ce qu'ils vont faire parce que je l'ai déjà vu dans un autre film. Alors, qu'on leur mette un nez rouge ou une perruque blonde, qu'un avocat devienne médecin ne change rien à ça.
Les situations sont à la fois déjà vues et distordues: ce n'est pas non plus le
Psycho de Van Sant avec "photocopie" [ce qui n'est même pas le terme approprié car couleur + autres acteurs brouillent la copie]. Comme chez Woody Allen, Fassbinder, James Bond, un slasher, un Sirk, le plaisir vient précisément du fait qu'on connaît la partition mais que le jazzman est tout à fait libre de varier dessus, ajouter des notes... BDP n'est pas donc un cas isolé: il prend les mots "douche", "voyeur" et les décline.
Prenons la douche de
Psychose: Harry, tu ne peux pas dire que les persos font ce qui a déjà été vu, parce qu'entre la douche-ventouse de
Phantom, le meurtre dans l'ascenceur dans
Pulsions/Les incorruptibles, la douche finale de
Body Double ou le crime sans douche à la fin de
Blow Out, c'est pas la même chose... mais avec un air familier. Comme écouter Thelonious Monk déconstruire un standard. Distorsion: je peux comprendre qu'on n'aime pas cela mais c'est tout un pan du cinoche, depuis les variations du western-spaghetti sur les conventions du genre au plaisir de grapiller des bouts d'
Alien dans
Blade II.
Pour certains de ces films, je vois la référence à Hitchcock, ça ne me gêne ni ne m'influence pas plus que ça. Pour les deux autres, il y a de jolies scènes, mais l'histoire ne m'intéresse plus au bout de 20 - 30 minutes.
Une histoire de goût... mais
Pulsions nage dans les mêmes eaux que
Body Double en terme de variation sur un air très connu. A moins que tu aimes
Frankie goes to Hollywood?