Les films de Diaz sont extrêmement lents et le point de rupture n'est jamais loin, c'est certain, mais je trouve que ses films sont in fine dotés d'une forme de suspense indicible, transcendantal, basé sur la rythmique interne du plan et sa dilatation, qui fait que l'on regarde quand même tout ça religieusement en oubliant que c'est chiant. On veut savoir où tout cela nous mène. Et puis, il y a une véritable histoire contée à chaque fois, avec une dramaturgie austère mais réelle.Jack Carter a écrit :Tu t'es bien tapé un Lav Diaz de meme durée, petit joueur
La femme qui est partie et La saison du diable ont beau durer pas loin de 4 heures, et l'un a beau en plus être une comédie musicale a capella aliénante, ce sont des films dont bizarrement rien ne semble pouvoir être sacrifié sur la table de montage. Et les séquences s'impriment remarquablement en mémoire, de manière cristalline, elles te hanteront à jamais du fait de leur caractère méritoire (on gravit les films de Diaz comme on gravit une montagne). Il y a quelque chose de l'ordre du miracle qui œuvre souterrainement dans ces films, quelque chose de l'ordre de la révélation mystique que je ne retrouve nulle part ailleurs dans le cinéma à l'heure actuelle.
A brighter summer day, c'est une chronique dont on se demande quels sont les enjeux, les motivations derrière le geste de cinéma-fleuve. Aussi curieux que cela puisse paraître, je trouve que cela offre moins de prises pour l'implication. Mais comme je l'ai dit, mon jugement est parcellaire et ne demande qu'à se raviser.