Commentaires à propos de votre film du mois

[AtCloseRange]

Je dois être aveuglé par la BO de Barry mais Out of Africa, c'est pourtant du pur Sydney Pollack. Ces personnages à la fois forts et fragiles, farouchement indépendants, cryptiques. Redford n'a peut-être jamais été davantage Pollackien qu'ici. On peut dire que les personnages sont aussi farouches que la nature qui les entoure.
Quant à dire que les personnages secondaires n'existent pas, alors là non. Qu'ils aient un petit rôle ou pas, ils ont tous une présence forte, que ce soit le mari volage magnifiquement joué par Brandauer ou le merveilleux Malick Bowens.
Et tu n'as parlé ni de la sublime photo de Peter Watkin ni de la BO de John Barry, ni de l'interprétation et de l'accent de Meryl Streep.
"I had a farm in Africa".
Et considérer Havana meilleur, pitié. Et encore, tu as évité de parler de La Firme (meilleur film que Havana mais rempli de défauts). Là, j'aurais pu m'énerver
Le seul point que je peux t'accorder (surtout vu d'aujourd'hui - bienvenue dans l'époque), c'est ce côté tourisme africain que certains pourraient qualifier de colonialiste même si le film me semble quand même particulièrement respectueux, surtout dans sa recréation d'un contexte d'une autre époque.

[Watkinssien]

La vache, ACR, je suis complètement d'accord avec toi!

[Roy Neary]

Mince, je suis à 100% d'accord avec ACR.

[Jeremy Fox]

La vache, ATC, je suis complètement d'accord avec toi!

J'allais faire la même réflexion. Sauf pour Havana que je considère également comme un quasi chef-d’œuvre

[Vic Vega]

Mois de mai plus consacré aux séries (Show me a hero en bon pilotage automatique, Legion bancal mais tentant d'apporter un peu de neuf sous le soleil superhéroïque). Mais j'ai quand même trouvé un candidat potable au titre de film du mois: Vivre vite de Carlos Saura.

[Demi-Lune]

Je dois être aveuglé par la BO de Barry mais Out of Africa, c'est pourtant du pur Sydney Pollack. Ces personnages à la fois forts et fragiles, farouchement indépendants, cryptiques. Redford n'a peut-être jamais été davantage Pollackien qu'ici. On peut dire que les personnages sont aussi farouches que la nature qui les entoure.
Quant à dire que les personnages secondaires n'existent pas, alors là non. Qu'ils aient un petit rôle ou pas, ils ont tous une présence forte, que ce soit le mari volage magnifiquement joué par Brandauer ou le merveilleux Malick Bowens.
Et tu n'as parlé ni de la sublime photo de Peter Watkin ni de la BO de John Barry, ni de l'interprétation et de l'accent de Meryl Streep.
"I had a farm in Africa".
Et considérer Havana meilleur, pitié. Et encore, tu as évité de parler de La Firme (meilleur film que Havana mais rempli de défauts). Là, j'aurais pu m'énerver
Le seul point que je peux t'accorder (surtout vu d'aujourd'hui - bienvenue dans l'époque), c'est ce côté tourisme africain que certains pourraient qualifier de colonialiste même si le film me semble quand même particulièrement respectueux, surtout dans sa recréation d'un contexte d'une autre époque.

Que le personnage d'aventurier indépendant qu'est Finch-Hatton soit pollackien, ça d'accord. Mais ça ne reste au fond qu'une déclinaison un peu plus romantisée du "modèle" que Pollack a façonné avec Redford. En ce sens, je reste fixé sur le personnage de Jeremiah Johnson pour définir leur pensée commune. Pour moi, c'est vraiment LE rôle de Redford pour la postérité.
Les personnages secondaires ont très peu d'espace pour exister car le récit ne parvient jamais à bien articuler et justifier leur présence. Les personnages de Malick Bowens ou de Michael Gough en sont symptomatiques: on les croise plus qu'autre chose sans qu'ils n'aient au final une fonction véritable, narrativement parlant. L'impression qu'il fallait broder pour étoffer, ce qui rend leur participation extrêmement artificielle. Brandauer est un acteur que j'aime beaucoup mais qui n'a pas beaucoup de scènes à défendre. Le film a l'air de tout survoler et de tout laisser en friche à la fois lorsqu'il lance des pistes historiques et lorsqu'il se resserre sur la plantation (les initiatives de Karen Blixen vis-à-vis de la tribu n'ont aucune importance).
Je n'ai pas parlé de la photo parce que je ne la trouve tout bonnement pas si remarquable. L'imagerie et la mise en scène tranchent pour moi avec le style Pollack classieux et moderne élaboré avec la complicité du chef op' Owen Roizman. Visuellement, je ne sens pas la patte de Pollack, tout simplement. Quant à la B.O. de John Barry, elle est romantique et lyrique comme il sait le faire... mais voilà, il sait le faire sur commande et si je ramène ça à son travail dans les années 80 sur de mêmes registres, eh bien c'est loin de m'apparaître comme un de ses scores les plus aboutis et marquants. Dans le genre fresque, Danse avec les loups est un score pour moi plus habité de sa part. Mais là encore, pour moi Pollack dans le style est indissociable du compositeur Dave Grusin, à mon avis plus proche de sa sensibilité.

[AtCloseRange]

Dans le genre fresque, Danse avec les loups est un score pour moi plus habité de sa part.

Enfin, sans la BO d'Out of Africa, il n'y a pas celle de Danse Avec les Loups tout simplement. Ce n'est pour moi qu'une déclinaison.
Tu as découvert l'une (et vécu avec elle) avant de connaître celle du Pollack, that's all.

[Demi-Lune]

Dans le genre fresque, Danse avec les loups est un score pour moi plus habité de sa part.

Enfin, sans la BO d'Out of Africa, il n'y a pas celle de Danse Avec les Loups tout simplement. Ce n'est pour moi qu'une déclinaison.

Sans doute. Mais la déclinaison est meilleure.
Et je connaissais le thème d'Out of Africa bien avant de connaître le film lui-même.

Allez, j'aime quand même le tout début, lorsque Karen Blixen âgée rêve de toutes ces images évanescentes qui ne montrent jamais franchement Redford. Le tout sur Mozart. Ces quelques enchaînements de sensations indistinctes, ça promettait.

Edit: enfin, si on veut faire de la chronologie créative pour Barry, son love theme d'Out of Africa ressemble dans le style (vous me direz, c'est le prix du succès lorsqu'on a un style si affirmé) aux love theme de Frances (1982) ou des Aventuriers du bout du monde (1983).

[Alexandre Angel]

Oh là, il y a du matos à lire sur Out of Africa ! Au boulot..

[Alexandre Angel]

son love theme d'Out of Africa ressemble dans le style (vous me direz, c'est le prix du succès lorsqu'on a un style si affirmé) aux love theme de Frances (1982)

Plus poignant que ce dernier thème, c'est juste impossible.
Sinon, sur le film, je vois ce que tu veux dire sans être vraiment d'accord. Dans les autres films de Pollack, le romanesque se greffe et raffine le matériau, quel qu'il soit (même l'assez froid 3 Jours du Condor, prend sa bouffée de romanesque sans que ce soit ridicule). Nos plus belles années et Havana (que j'aime bien aussi à tel point que je ne comprends pas le mépris dans lequel il est tenu) font dialoguer à égale distance romanesque et contexte historique. Out of Africa se distingue un peu dans l'œuvre par une connexion directe avec la matière romanesque, les contextes coloniaux et historiques me paraissant effectivement un peu périphériques. Ce sont surtout les paysages qui servent de palette aux sentiments.
Finalement, les deux films les plus atypiques de Pollack me semblent être l'étrange et très spectaculaire Un Château en enfer et le médiocre Chasseurs de scalps.

[Père Jules]

Assez stimulant de lire vos échanges sans avoir vu ni Out of Africa ni Havana. Je sais ce qu'il me reste à faire

[AtCloseRange]

Assez stimulant de lire vos échanges sans avoir vu ni Out of Africa ni Havana. Je sais ce qu'il me reste à faire

ne pas regarder Havana?

[Major Tom]

Out of Africa : film immense, grandiose, faussement académique, une Afrique magnifiquement photographiée, une interprétation merveilleuse, Pollack au plus fort de son talent comme John Barry... bref, Père Jules, tu sais quelle lacune combler en premier ce soir (je pensais que tu l'avais déjà vu). Personnellement je vais le revoir. Je n'ai jamais vu Havana mais il attendra.

[G.T.O]

Assez stimulant de lire vos échanges sans avoir vu ni Out of Africa ni Havana. Je sais ce qu'il me reste à faire

Idem.

[AtCloseRange]

Assez stimulant de lire vos échanges sans avoir vu ni Out of Africa ni Havana. Je sais ce qu'il me reste à faire

Idem.