Alors là je dis MONSIEUR Père Jules !Père Jules a écrit :• La firme (Sydney Pollack, 1993)
Assez enthousiasmé par ce film rigoureux, parfaitement exécuté dont chaque séquence me parait être un petit modèle de mise en scène. Il n'y a pas un élément relatif à la réalisation, au scénario, à l'interprétation qui soit un ton en-dessous et ça, sur un métrage de deux heures et demie c'est tout de même assez remarquable. On pourra ça et là reprocher quelques concessions "grand public" pas franchement nécessaires (je pense à la fin principalement) mais ça reste du très bon boulot à la mécanique extrêmement bien huilée. Je n'ai pas vu passer le temps. Si ça c'est pas un critère...
Je ne trouve pas que la fin soit une concession (si tu lisais le bouquin de Grisham, tu te rendrais compte que l'originale est beaucoup plus foireuse) car l'objet du film est de mettre à l'épreuve l'amour entre Mitch et Abby. Sous le vernis du thriller, j'y vois un film sur le couple et ses difficultés et c'est là que la personnalité de Pollack permet d'élever La firme du tout-venant, outre l'emballage ultra carré. Il fallait que le film s'achève sur une résolution intimiste, conjugale.
D'ailleurs, c'est étonnant cette coïncidence (fortuite, car c'était Harvey Keitel au départ) qui veuille que Pollack ait été choisi par Kubrick pour jouer dans Eyes Wide Shut, film là aussi où Cruise est mis à l'épreuve dans son amour pour sa femme.
J'ai l'impression de le dire en permanence mais cette scène finale de face-à-face entre Cruise et Trippelhorn fait partie de mon petit panthéon des plus belles conclusions. Le regard brisé de Cruise, les mots qu'elle lui tient... beau.