Fight Club (David Fincher - 1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Tuck pendleton
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Fight Club (David Fincher - 1999)

Message par Tuck pendleton »

Puisque personne ne se décide à ouvrir ce topic et comme Dirty Tommy en meurt d'envie :lol: je m'y colle.

Petit Rappel des faits:
Bill Mechanic, patron de la fox entre 1994 et 2000, sort ce film en 1999 non sans risque puisque Fincher se gamellera séverement au Box Office (60 millions de $ de budget contre 30 millions $ à l'arrivée) malgré la tête d'affiche Brad Pitt et le nom de Fincher. Cela annonce un peu le début de la fin puisque l'année d'après, suite au méga bide de Titan AE, Mechanich se fera ejecté. Parrallèlement, le film divise un peu la presse et obtient son statut de film culte assez rapidement.
On a souvent fait le rapprochement entre ce film et Tokyo Fist de Tsukamoto mais Fincher ne l'aurait jamais vu (l'enquête est à faire auprès de Pahlaniuk :idea: )

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Le narrateur, sans identité précise, vit seul, travaille seul, dort seul, mange seul ses plateaux-repas pour une personne comme beaucoup d'autres personnes seules qui connaissent la misère humaine, morale et sexuelle. C'est pourquoi il va devenir membre du Fight club, un lieu clandestin ou il va pouvoir retrouver sa virilité, l'échange et la communication. Ce club est dirigé par Tyler Durden, une sorte d'anarchiste entre gourou et philosophe qui prêche l'amour de son prochain.
Brice Kantor
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Message par Brice Kantor »

Si le film culte était un genre, ce film aurait été fait selon ses critères... Le film était culte dés sa sortie salle, c'est assez rare pour être souligné.
joey
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Message par joey »

J'aime beaucoup ce film...
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Niron
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Message par Niron »

Je trouve le scénario quelque peu bancal sur certain point mais j'aime de plus en plus le film au gré des visions.

Par ailleur, Ce n'est ni du fascisme (une certaine personne est d'ailleur d'accord dessus je crois), ni de l'anarchisme mais du nihilisme.
Fincher rejette ainsi toutes les valeures (et notemment capitalistique) qui fondent nos sociétés modernes afin de vouloir en faire un monde meilleur.
Si la beauté est un pêché alors j'en serais bien le diable.
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NUTELLA

Message par NUTELLA »

on en a parlé souvent,trop souvent meme,alors je dis juste que c'est un modéle incomparable pour quiconque veut décortiquer l'art de la mise en scéne(à montrer dans toutes les écoles comme on dit).
chaque scénes pour moi,est un moment d'anthologie,une perfection de tout les instants.j'adore ce film de bout en bout.
Fincher est un génie de l'image,est quand en plus il a un scénario parfait comme celui-ci(amusez-vous à regarder le film plusieurs fois,on y décéle pas la moindre erreur) ca donne tout simplement un chef-d'oeuvre,et un des films les plus original et bluffant que j'ai vu ces dix derniéres années.

10/10
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Mon point de vue s'est quelque peu nuancé depuis ma découverte enthousiaste du film en son temps et avec les revisions. Fight Club film nihiliste? Je dirais plutôt film qui prend la pose nihiliste, film qui décrit une situation sans porter de vrai regard de cinéaste sur cette situation, sans donner de vrai point de vue sur cette situation. C'est en cela que le film est loin d'un Orange Mécanique auquel il a été comparé (et qui lui renvoyait dos à dos institutions répressives et être violents là où le "discours" de Fincher est flou). Les "coups de théâtre" sont périmés au revisionnage et la photo fait clinquant. Quant à l'argument du retournement de l'esthétique publicitaire contre elle-même, il revient à prêter à Fincher des vélléités anti-société de consommation qu'il nie en interview. Cependant, j'avoue toujours apprécier l'énergie visuelle du film, le jeu du tandem Pitt/Norton, l'humour de certaines situations, certains dialogues et la voix off. Et si je trouve le "discours" politique du film confus, je reconnais à Fincher le fait de ne jamais faire dans l'étalage racolleur et excessif de violence, bref de ne pas être roublard sur ce terrain-là. Du cinéma roublard mais pas assez pour nuire à mon plaisir de spectateur.
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Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Vic Vega a écrit :C'est en cela que le film est loin d'un Orange Mécanique auquel il a été comparé (et qui lui renvoyait dos à dos institutions répressives et être violents là où le "discours" de Fincher est flou).

c'est Mechanics qui a vendu le film en ses terme (Orange mécanique (bis) new age) même si ces deux films ne parlent pas trop des même choses
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Tuck pendleton a écrit :
Vic Vega a écrit :C'est en cela que le film est loin d'un Orange Mécanique auquel il a été comparé (et qui lui renvoyait dos à dos institutions répressives et être violents là où le "discours" de Fincher est flou).

c'est Mechanics qui a vendu le film en ses terme (Orange mécanique (bis) new age) même si ces deux films ne parlent pas trop des même choses
Et apparemment une partie des défenseurs du film a suivi... Bien sûr que les films ne parlent pas des mêmes choses mais ils ont en commun la volonté de s'emparer d'un sujet "brûlant" de leur temps (de toute manière j'aurais pu prendre un autre film aux thèmes polémiques pour argumenter).
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Simone Choule
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Message par Simone Choule »

Un film déjà vieillot et ringard.
Pissant...
Cinetudes
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Message par Cinetudes »

Alors pourquoi ce film déclenche t'il tant de polémiques ?

Pour moi c'est un mystére.

Il s'agit de l'histoire d'amour d'un schizophréne qui s'ignore et d'une nihiliste voila !!

Je ne pense vraiment pas que la rebellion contre le système et l'aspect sectaire de l'armée de Tyler Durden soit le centre du film.

D'ailleurs les actions que mènent sa guérilla du pauvre et la stupidité incroyable de ses membres peut difficilement pencher en faveur d'un film pro rebellion.

Le fait de se rédécouvrir par la douleur physique est loin d'être nouveau et d'autres réalisateurs l'ont développés avant et aprés lui.

Je trouve que Fincher est un bon témoin de son époque et de sa génération dont je fais partie et jsi je ne partage pas toutes ses vues, la majeure partie de ses assertions sur notre génération est trés pertinente.

J'aime beaucoup la fin du film et tout le film en fait et le piège est de le prendre au premier degré alors que dés le début du film on est clairement coincé dans la tête d'un shizo de première qui n'a d'autre choix pour ne pas s'épuiser d'ennui que d'accélerer un grand coup dans sa vie.

Cette accélération passe logiquement par une aggravation rapide de son dédoublement de personnalité et donc de sa folie.

Fincher joue à fond sur ce principe dans sa mise en scène globale et moi j'aime beaucoup ça.

En tout cas c'est un vrai film de barges qu'il fallait être courageux, doué et persévérant pour mettre sur pied.

A nouveau la hype et l'obligation d'avoir un avis tranché dés la sortie de l'oeuvre ont fait que ce film commence juste à pouvoir être apprécié pour ce qu'il est vraiment non pour ce qu'on voudrait qu'il soit ou ce que la mode et le culte en ont fait.

Stefan

Ps: je crois que cette idée du film culte me devient de plus en plus gerbante, symbole d'une connerie sans nom, surtout pour des oeuvres qui n'ont même pas une vingtaine d'années d'existence.
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Tuck pendleton
Mogul
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Message par Tuck pendleton »

Cinetudes a écrit :Alors pourquoi ce film déclenche t'il tant de polémiques ?
.
un coup d'oeil sur l'accueil presse de l'époque
Studio - Patrick Fabre

Fight Club est un condensé de cinéma, une vraie leçon de mise en scène, où Fincher mixe (...) une multitude de techniques narratives (...) avec une réelle inventivité (...).Dans Fight Club, il y a à voir, mais aussi à penser.

Première - Jean-Yves Katelan

Fight Club est un film ouvertement homo. Fight Club n'a rien d'un film homo. Fight Club est un film facho. Fight Club est un film libertaire. Fight Club se termine mal. Fight Club se termine bien. Et, surtout, il débouche sur une impasse.

Le Nouveau Cinéma - Olivier Bonnard

Le voile de l'ambiguïté est (...) levé : des deux côtés, c'est l'impasse. Et le cinéaste se tient là, au milieu, porte-voix d'une génération pratiquant l'auto-scarification. La caméra virtuose au poing. Et la rage au ventre à l'idée de ne savoir où aller.

L'Express - Gilles Médioni

David Fincher signe un film destroy, sadomasochiste et romantique, stylisé, sophistiqué mais bien trop clinquant, surtout dans sa seconde partie.

Positif - Laurent Vachaud

(...) David Fincher ne possède pas les moyens de son ambition. Son film est un objet étrange et assez antipathique, très proche de Tueurs Nés d'Oliver Stone, qui lui aussi ressemblait à ce qu'il voulait dénoncer.

Le Monde - Samuel Blumenfeld

Cette satire est parfois très drôle, plutôt bien interprétée, par moments brillamment mise en scène, sauf qu'elle retombe comme un soufflé.

Le Point - Sacha Reins

(...) au-delà des malaises qu'elle provoque (analogues à ceux causés jadis par « Orange mécanique »), c'est une oeuvre impressionnante et dont on sent qu'elle annonce peut-être une réalité qui, déjà, frappe à nos portes.

Le Nouvel Observateur - François Forestier

Fincher adore la décomposition, le sordide, le sombre. Dans Seven, dans The Game, il filmait les têtes coupées, les recoins obscurs, la crasse intime avec un talent évident. Dans Fight Club, ce talent même retourne le film.

Télérama - François Gorin

Fight Club se contente de délayer une mélasse sub-nietzschéenne épicée de violence gratuite.

Fluctuat.net - Christophe Régin

Film raté (...), mais peut-être aussi film dangereux, qui abandonne le spectateur à la violence assez malsaine de certaines scènes et aux délires fascistes de ses personnages.

Le Parisien - E.L./Ph.D.

(...) un film déroutant, étouffant, oppressant, révulsant, déstabilisant, parfois même écoeurant(...). On a toutes les chances de sortir intellectuellement diminué d'une telle épreuve. Mieux vaut être prévenu.

Chronic'Art - Nathalie Piernaz

(...) David Fincher ne fait que fantasmer sur Tyler, son reflet idéalisé. Il aimerait être un agitateur, un trouble-fête, sauf qu’il n’agite pas grand chose au final, excepté du vent et "quelques effets mode".

Libération - Bayon

L'assommant Fight Club ne sait tout bonnement pas se battre, ce qui tombe mal pour un marathon de 2h15 de bourre-pif supposé. Les perdants de cette mêlée d'idées creuses sont les vedettes.

Les Inrockuptibles - Olivier Père

Il y en aura encore certains pour trouver ce film inventif et drôle (à condition de supporter un spot publicitaire de 2h15 et le cabotinage de Brad Pitt), mais ils n'oseront pas dire que Fight Club est "objet gentil".

Figaroscope - Gwen Douguet

Fight Club n'est pas plus "nazi" que "fasciste", tout bonnement anarcho-nauséabond. Débectant, dangereux car porté par le talent.
Cinetudes
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Message par Cinetudes »

Comme je disais, le manque de recul ou de discernement des critiques à chaud est assez sidérant comme le prouve ton résumé des réaction sur le film.

Ce type d'oeuvres doit se voir à tête reposée et surtout, surtout sans tout le battage (positif ou négatif) fait autour.

Je ne vois pas grand chose dans ce film à même de provoquer ce type de réactions si on prend le temps de réfléchir et de bien regarder le film.

Stefan
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Tuck pendleton
Mogul
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Message par Tuck pendleton »

Le Parisien - E.L./Ph.D.

(...) un film déroutant, étouffant, oppressant, révulsant, déstabilisant, parfois même écoeurant(...). On a toutes les chances de sortir intellectuellement diminué d'une telle épreuve. Mieux vaut être prévenu.

c'est énorme quand même :lol:
Libération - Bayon

L'assommant Fight Club ne sait tout bonnement pas se battre, ce qui tombe mal pour un marathon de 2h15 de bourre-pif supposé. Les perdants de cette mêlée d'idées creuses sont les vedettes.
8)
Philip Marlowe
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Localisation : Bonne question...

Re: Fight Club - Fincher (1999)

Message par Philip Marlowe »

Tuck pendleton a écrit : Image
Si les reproches faits par Vic Vega sont à peu près les mêmes que je ferais à Seven, j'aime bien cette image là et d'un coup ça me motive :P
Tuck pendleton
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Re: Fight Club - Fincher (1999)

Message par Tuck pendleton »

Philip Marlowe a écrit :Si les reproches faits par Vic Vega sont à peu près les mêmes que je ferais à Seven, j'aime bien cette image là et d'un coup ça me motive :P
elle n'est pas dans le film..enfin pas exactement comme ça. ça doit être une photo de tournage
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