Dès les premières minutes on se retrouve en terrain connu, le film adoptant des allures Kitanesque (rythme lent, montage précis, cadre soigné) et dépeignant avec sobriété et réalisme un cadre social coréen (déjà) au bord de l'asphixye. De la première à la dernière scène Park fait tomber un à un ses personnages comme des dominos et nous invite à contempler ce jeu de massacre, son choix étant de ne jamais aller jusqu'à l'identification et de toujours tenir un point de vue omniscient sur les protagonistes afin de ne jamais vraiment condamner personne (peut être que les trafficants d'organes échappent à cette règle).
Suite à ça, la place du spectateur est difficile à situer mais l'interet en gros se portera sur une plongée alarmante à travers toutes les couches d'une société en pleine crise. Il est évident pour Park qu'ici l'individu n'a plus tellement le choix et est contraint de s'investir totalement dans une vengeance aveugle, non pas comme un moyen d'exorciser les démons qui pourraient le hanter mais assouvir un besoin sans avenir.
Cette métamorphose, Park ne la maitrise pas très bien et confond parfois la subjectivité du personnage à celle du spectateur. Il en ressort parfois une impression de complaisance, de noiceur poussive dans certains détails (pourquoi rentrer dans le cerceuil en train de brûler?, pourquoi montrer ces chevilles? alors que personne n'est censé les voir). La dernière partie du film contaminée par une violence insupportable devenant vite répétitive et prévisible (tout le film l'est un peu trop).
Le film laisse une impression bizarre car même s'il joue sur un réalisme^(physique) assez crue bien des indices nous laisse penser que certaines voies fictionnelle sont poussés jusqu'à l'absurde. Un père assistant à l'autopsie de sa fille comme pour s'enduire d'une violence qui le poussera à réagir froidement par la suite, un frêre promettant à sa soeur de l'enterrer près d'une rivière, certains éléments fantastiques qui ne semblent pas inquiéter la réalité font parties de ces éléments qui pousse à regarder tout ça de façon abstraite.
L'isolemnt de plus en plus grande de chaque personnage renforce aussi cette impression
Le film distille ainsi une musique qui partirait d'un climat sombre évoluant lentement vers une violence insoupconnée pour se terminer dans une sorte de prière. Une prière qui, là encore, n'a que peu de chance d'arriver à être entendu.
Les acteurs sont tous impeccables.
4/6
une photo de l'actrice Bae Doo-na
Alors Bill (ancien bisounours), heureux?
