Eric Rohmer (1920-2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Amarcord
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

yaplusdsaisons a écrit :On peut l'expliquer par la personnalité de l'héroïne du Rayon Vert: moins cultivée et parlant moins facilement que les autres,
Difficulté de communication, oui.
Moins cultivée, je ne trouve pas forcément. Elle est surtout incomprise, en tout cas "différente" des gens qu'elle rencontre, côtoie ou croise : sa famille (sa soeur, son beau-frère et sa nièce), son amie (Rosette) et les copines de cette dernière (Béatrice Romand en tête, impitoyable et particulièrement marquante dans la courte scène qu'elle a, je trouve), les autres amis de Rosette (qui ne "comprennent" pas que Delphine puisse être végétarienne), la Suédoise (Espagnole ? Allemande ? va savoir !...) rencontrée à Biarritz... et finalement Jacques (Vincent Gauthier) que la Providence (?) place sur la route de Delphine et avec qui elle partagera ce moment "magique" (cf. les propriétés qui lui sont attribuées par l'érudit) du rayon vert (qui, s'il est bien un phénomène physique tout ce qu'il y a de plus naturel, n'en demeure pas moins, dans le film, un tournant décisif, qui donne à la fin du film une ouverture où l'on sent que tous les possibles peuvent avoir lieu, ce qui contraste pas mal avec la mélancolie extrême (voire la tristesse... en tout cas un certain mal-être qui peut mettre mal à l'aise) qui se dégage du personnage de Delphine (et donc, d'une certaine manière, du film). En soi, et tel que Rohmer le montre, ce rayon vert est donc bien doté d'un pouvoir magique. On est alors dans une forme de surnaturel, de fantastique dont je trouve l'effet qu'il produit sur le spectateur très puissant.
yaplusdsaisons a écrit :la musique est un élément de dramatisation,
Oui, mais néanmoins artificiel, ajouté artificiellement à ce que Rohmer donne à voir, là où, dans les autres exemples que tu donnes, le fantastique provient effectivement directement des personnages, de ce qu'ils disent, font ou pensent. C'est suffisamment rare, la musique chez Rohmer, pour ne pas la cantonner au simple rang d' "élément de dramatisation" (ce qu'elle est la plupart du temps ailleurs), pour moi.
yaplusdsaisons a écrit :L'Amour l'après-midi
Oui mais cette musique est indéchiffrable et signifie délibérément tout et rien. Elle a peut-être un sens dans un monde invisible ou pour une âme superstitieuse, mais en l'état c'est juste un chapelet de notes arbitrairement choisies, presqu'à la faveur d'un coup de tête.
Oui, mais ça n'en demeure pas moins, là aussi, un élément purement artificiel, extérieur au film, à ce que Rohmer donne à voir : on est, à nouveau, dans cette forme de fantastique que je cherchais à pointer et, surtout, à distinguer du merveilleux, du fantastique qui peut animer tel ou tel personnage, telle ou telle scène, dans les autres exemples que tu donnes.
yaplusdsaisons a écrit :Excuse-moi d'y revenir mais pour moi, le fantastique est précisément le monde le plus déchiffrable
Voilà : là, on atteint vraiment le point d'achoppement entre ton point de vue et le mien. Je fais une différence entre le fantastique qui nous est donné comme tel dans ce que l'on voit (et qui échappe donc à toute interprétation, puisqu'il s'impose à nous - et au personnage - sans qu'on puisse agir dessus... il nous dépasse, si l'on veut) et ce que tu appelles "la part d'étrange que l'on dérobe au destin, au hasard ou encore à Dieu, et cela afin d'en jouer et de l'apprivoiser; tandis que le surnaturel a des lois qui par définition nous échappent. On peut penser que c'est le même écart qui oppose l'énigme et le mystère: l'une appelle une réponse et l'autre non."
En fait, tu es sans doute plus précis que moi. Je trouve que la confusion (toute paradoxale, a priori) qui anime la plupart des personnages de Rohmer les amène justement à amalgamer fantastique et étrange, énigme et mystère, jusqu'à attribuer aux uns les propriétés des autres. Ainsi, l'heure bleue et le rayon vert, qui sont des phénomènes naturels bien réels, se voient investis, chez Rohmer (qui va quand même jusqu'à les utiliser en guise de titres, pour les films respectivement concernés... c'est dire le pouvoir qu'il leur attribue), d'une mission qui va bien au-delà de leurs "propriétés physiques" et dans laquelle intervient l'influence (avérée ou non, après c'est un autre débat) sur le métabolisme, le moral, l'état d'âme...
yaplusdsaisons a écrit :Il en va de même pour ce qui regarde la passion pour la logique chez certains personnages: ils exercent leur lucidité par jeu, agissent sur une décision arbitraire ou délibérément folle pour tenter de conjurer l'imprévisible avec les mêmes armes,
Cette passion, ils l'exercent effectivement jusqu'à l'absurde... Et justement, dès lors qu'on touche à l'absurde, on quitte peu à peu les rives de la raison. C'est cette dichotomie-là qui s'illustre merveilleusement dans tout Rohmer, de manière générale. Et en pointant les (rares, j'insiste !) exemples de "fantastique" direct et frontal que me semblent proposer L'Heure bleue, Le Rayon vert ou L'Amour l'après-midi, c'est justement ce distinguo que je voulais faire : d'un côté les agissements et propos des personnages (qui provoquent éventuellement des situations susceptibles de créer une forme de fantastique), et, de l'autre, ce fantastique (météorologique ou musical, mettons) qui leur est extérieur (et qui les empêche donc d'agir dessus) et prend alors une dimension autre.
yaplusdsaisons a écrit :Rivette j'ai la trouille d'en parler. Mais là pour le coup, si je repense aux films que je connais bien de lui comme Céline et Julie ou l'Amour par terre, on est en plein dans un certain fantastique.
C'est certain.
Dernière modification par Amarcord le 26 nov. 11, 13:03, modifié 1 fois.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Nomorereasons »

homerwell a écrit : Et je me demande si Rainette n'est pas une sorte d'Alice au pays des merveilles mais je n'ai jamais lu l'œuvre de Lewis Carroll. Et d'ailleurs elle ne me tente pas beaucoup.
C'est bien vu! Vrai que c'est une fille qui bascule dans un autre monde, absurde, qui est celui de la grande ville: "ah écoutez, le cimetière est bien carré? -pas tout-à-fait!..." :lol:
Bon je vais revoir sans plus attendre ce film pour coller plus étroitement au débat.

Et sinon c'est marrant, moi c'est justement Mirabelle et son pouls de méduse qui m'agace

edit: Amarcord, je me retrousse les manches et j'arrive!
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

yaplusdsaisons a écrit :
homerwell a écrit : Et je me demande si Rainette n'est pas une sorte d'Alice au pays des merveilles mais je n'ai jamais lu l'œuvre de Lewis Carroll. Et d'ailleurs elle ne me tente pas beaucoup.
C'est bien vu! Vrai que c'est une fille qui bascule dans un autre monde, absurde, qui est celui de la grande ville: "ah écoutez, le cimetière est bien carré? -pas tout-à-fait!..." :lol: !
En même temps, il faut bien admettre qu'Alice au pays des merveilles, au fil du temps, est devenu, bien au-delà du "simple" conte, une grille de lecture, un outil, une formule (un peu facile ?) qu'on peut appliquer à loisir à pas mal de films (je pense soudain irrésistiblement à l'ouverture de Céline et Julie vont en bateau, justement !). Mais je reconnais aussi volontiers qu'appliqué à Quatre aventures de Reinette et Mirabelle, ça tient plutôt très bien la route (les personnages interprétés par Luchini, Laudenbach, Bannier ou Brisseau font montre, effectivement d'un absurde éminemment carrollien).
yaplusdsaisons a écrit :edit: Amarcord, je me retrousse les manches et j'arrive!
Pas trop fort (et pas sur la tête) : je suis globalement très réceptif à ce que tu dis (et qui m'ouvre de nouvelles perspectives, en plus, alors je prends) ! :mrgreen: :wink:
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Tancrède »

Et en pointant les (rares, j'insiste !) exemples de "fantastique" direct et frontal que me semblent proposer L'Heure bleue, Le Rayon vert ou L'Amour l'après-midi, c'est justement ce distinguo que je voulais faire : d'un côté les agissements et propos des personnages (qui provoquent éventuellement des situations susceptibles de créer une forme de fantastique), et, de l'autre, ce fantastique (météorologique ou musical, mettons) qui leur est extérieur (et qui les empêche donc d'agir dessus) et prend alors une dimension autre.
je ne comprends pas vraiment la pertinence d'une distinction aussi tranchée dans la mesure où c'est généralement la foi du héros rohmérien, foi manifestée par des "agissements et propos" contraires au bon sens le plus élémentaire (voir les discussions sans issue des héroïnes de Conte d'hiver ou du Rayon vert avec leurs amies "raisonnables" ou encore plus explicite la déchéance de Jess Hahn dans Le signe du Lion) qui les récompense d'un miracle. C'est quelque chose qui n'est pas nécessairement fantastique mais contraire à tout logique sociale ou psychologique. C'est pour moi le côté janséniste de Rohmer.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Nomorereasons »

Amarcord a écrit : En soi, et tel que Rohmer le montre, ce rayon vert est donc bien doté d'un pouvoir magique. On est alors dans une forme de surnaturel, de fantastique dont je trouve l'effet qu'il produit sur le spectateur très puissant.
On est assez d'accord, au fond c'est une querelle de mots entre le fantastique et le surnaturel. (Tu connais mon option: pour moi, s'il y a démonstration d'un autre monde on est dans le fantastique, mais s'il y a invitation à cet autre monde, sans preuve tangible, on est dans le surnaturel.)
yaplusdsaisons a écrit :la musique est un élément de dramatisation,
Oui, mais néanmoins artificiel, ajouté artificiellement à ce que Rohmer donne à voir, là où, dans les autres exemples que tu donnes, le fantastique provient effectivement directement des personnages, de ce qu'ils disent, font ou pensent. C'est suffisamment rare, la musique chez Rohmer, pour ne pas la cantonner au simple rang d' "élément de dramatisation" (ce qu'elle est la plupart du temps ailleurs), pour moi.
yaplusdsaisons a écrit :L'Amour l'après-midi
Oui mais cette musique est indéchiffrable et signifie délibérément tout et rien. Elle a peut-être un sens dans un monde invisible ou pour une âme superstitieuse, mais en l'état c'est juste un chapelet de notes arbitrairement choisies, presqu'à la faveur d'un coup de tête.
Oui, mais ça n'en demeure pas moins, là aussi, un élément purement artificiel, extérieur au film, à ce que Rohmer donne à voir : on est, à nouveau, dans cette forme de fantastique que je cherchais à pointer et, surtout, à distinguer du merveilleux, du fantastique qui peut animer tel ou tel personnage, telle ou telle scène, dans les autres exemples que tu donnes.
Il me semble que de la musique "hors situation", on en trouve aussi dans "Le signe du lion", en tout cas au générique (je ne sais plus si on la retrouve pendant le film). C'est une musique qui reflète l'état mental d'un personnage errant et superstitieux, ou qui l'accompagne. On pourrait presque penser que ces deux films sont jumeaux.
Le thème de l'errance est un thème très Nouvelle Vague, c'est d'ailleurs l'errance que la NV choisit souvent de dramatiser et de mettre en musique, au rebours des films où cet "entre-deux" n'est pas montré.
Je trouve que la confusion (toute paradoxale, a priori) qui anime la plupart des personnages de Rohmer les amène justement à amalgamer fantastique et étrange, énigme et mystère, jusqu'à attribuer aux uns les propriétés des autres. Ainsi, l'heure bleue et le rayon vert, qui sont des phénomènes naturels bien réels, se voient investis, chez Rohmer (qui va quand même jusqu'à les utiliser en guise de titres, pour les films respectivement concernés... c'est dire le pouvoir qu'il leur attribue), d'une mission qui va bien au-delà de leurs "propriétés physiques" et dans laquelle intervient l'influence (avérée ou non, après c'est un autre débat) sur le métabolisme, le moral, l'état d'âme...
Disons que ces personnages s'accommodent de l'absence de réponse tangible de la part du monde. La réponse, c'est eux qui la fournissent, et cela conduit leurs actions, leurs pensées et leur donne toute leur noblesse. A ce titre, je trouve que l'heure bleue, le rayon vert, la médaille de Bernard verley dans L'amour l'après-midi, sont des fétiches et participent d'une sorte de foi raisonnée. (edit: "foi raisonnée" ça s'emmelle les pinceaux, disons "Raison dont le coeur est une foi naïve et indiscutée")
Dernière modification par Nomorereasons le 26 nov. 11, 14:02, modifié 1 fois.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Nomorereasons »

My pleasure, Amarcord!
Tancrède a écrit :C'est quelque chose qui n'est pas nécessairement fantastique mais contraire à tout logique sociale ou psychologique. C'est pour moi le côté janséniste de Rohmer.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

Joe Wilson a écrit :Quatre aventures de Reinette et Mirabelle
Je regrette simplement le découpage un peu trop abrupt des aventures (et quelques faiblesses dans le premier épisode), ainsi qu'un agacement vis à vis du jeu outré de Joëlle Miquel. C'est forcément lié aux contraintes de son rôle, mais Jessica Forde me semble plus naturelle et convaincante.
En me focalisant sur ce que tu disais sur Joelle Miquel (et l'agacement qu'elle provoque chez moi aussi) et avec le débat instructif qui s'en est suivi, avec yaplusdsaisons, j'ai oublié de réagir sur ce que tu dis du découpage.
Je trouve au contraire que les quatre épisodes sont merveilleusement liés les uns aux autres : on part, en effet, de ces deux filles qui, à la campagne, cherchent à capter le moment "magique" où la nature se tait (dans L'Heure bleue), pour arriver (dans le dernier épisode, La Vente du tableau) au silence qu'impose Mirabelle au trop volubile marchand d'art (Luchini). Du silence au silence, mais, entre temps, les deux jeunes filles auront fait l'expérience du bruit (Paris, la ville, le café, le supermarché, la rue...), et c'est Reinette (qui, au début, veut "montrer" le silence de la nature à Mirabelle) qui se retrouve, in fine, dans la situation de celle qu'on (justement Mirabelle, en l'occurrence) invite à se taire. Les deux finissent presque par s'échanger leurs personnalités...
Le mot "silence" est d'ailleurs pour ainsi dire le dernier mot du film (si l'on met de côté la pirouette finale du galeriste qui, aux deux dames qui lui demandent combien coûte le tableau qu'une Reinette muette vient juste de lui vendre, répond un laconique "4000 francs !")... De là à dire que Rohmer, ici, annonce le Lynch de Mulholland Drive (avec ses deux héroïnes également "intervertibles" et son "Silencio !" final)... :mrgreen: :uhuh:
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par MJ »

Pour Lynch je ne sais pas, mais la filature du deuxième épisode me semblait assez hitchcockienne:

"Etrangement, il faut un peu de temps pour entrer dans ce Rohmer… peut-être simplement celui de se réaccoutumer à sa diction et à son goût du détour hasardeux qui cache un parfait déterminisme. Puis la magie opère, celle que Rohmer va chercher dans les phénomènes les plus scientifiques (ici l’heure bleue, ailleurs le rayon vert). Le trouble enfin nous gagne devant des dilemmes moraux simples en apparences mais qui comptent parmi les plus troublants que ce cinéaste rusé ai posé au spectateur (le vol de la voleuse est à ce titre une acmé dans son œuvre). Hitchcock s’invite dans un Prisunic. On n’a pas le temps de trouver cela prodigieux que la parole s’invite à une table – et nous dévaste par sa brillance. Comment faisait Rohmer pour être génial avec si peu ? Une marque des grands : leur vision est suffisamment forte pour faire toujours plus avec toujours moins. En lieu et place d’une conclusion qui dit son génie, une coupe abrupte, franche. Quand on a tout dit, ça suffit. Il faut pour arriver à cette forme de modestie une assurance folle en son art et en son propos. Le Grand Momo l’avait, avec raison, c’est le moins qu’on puisse dire."
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Joe Wilson »

Amarcord a écrit : Je trouve au contraire que les quatre épisodes sont merveilleusement liés les uns aux autres
En effet, le film suit une boucle qui ouvre et referme un motif. J'évoquais plutôt l'enchaînement des épisodes, mais c'est sans doute lié à mon ressenti face à la structure du film à sketches. Concernant L'Heure bleue, le final est remarquable et je suis davantage gêné par une mise en place laborieuse, dans l'introduction assez longue des personnages. Je trouve que Rohmer perd un sens de la durée contrairement aux autres épisodes.

J'ai enchaîné avec Les rendez-vous de Paris : des histoires d'un intérêt inégal et une interprétation plutôt moyenne, par contre Rohmer se régale de la topographie parisienne. Les lieux sont le symbole des enjeux affectifs et précipitent des révélations et des séparations. Miroirs des protagonistes, ils offrent au récit une tonalité changeante et douce-amère.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

Joe Wilson a écrit :J'ai enchaîné avec Les rendez-vous de Paris : des histoires d'un intérêt inégal et une interprétation plutôt moyenne,
On est bien d'accord... Il y a une vraie baisse de régime dans ce film (sauvé effectivement par le sens qu'a Rohmer de capter Paris... Il n'y a guère que chez Rivette que je retrouve ça, avec une dimension encore plus ludique, qui transforme la capitale en immense terrain de jeu).
Je veux bien qu'on dise que Rohmer n'est jamais médiocre (c'est mon cinéaste préféré, de très très loin, donc je ne cherche vraiment pas à le dénigrer), mais dire que tout se vaut dans son oeuvre, ça me paraît au moins autant excessif (en tout cas erroné).
Ainsi, je ne peux en aucun cas dire que Les Rendez-vous de Paris, c'est aussi bien que Le Rayon vert, Le Genou de Claire, le Conte d'hiver ou Ma nuit chez Maud... Non, ça je ne peux pas.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Tancrède »

Dans les Rohmer frelatés, y a aussi Conte de printemps.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Nomorereasons »

Coupons la poire en deux et disons que le pire Rohmer ne sera jamais aussi mauvais que le meilleur Malick, ça vous va les copaings ?
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Watkinssien »

yaplusdsaisons a écrit :Coupons la poire en deux et disons que le pire Rohmer ne sera jamais aussi mauvais que le meilleur Malick, ça vous va les copaings ?
Non, pas du tout ! :mrgreen:
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

yaplusdsaisons a écrit :Coupons la poire en deux et disons que le pire Rohmer ne sera jamais aussi mauvais que le meilleur Malick, ça vous va les copaings ?
Viens là que je te fasse la bise, toi !!! :D :mrgreen:
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par homerwell »

yaplusdsaisons a écrit :Coupons la poire en deux et disons que le pire Rohmer ne sera jamais aussi mauvais que le meilleur Malick, ça vous va les copaings ?
Ils ont en tout cas tous les deux fait de très bons films avec Nestor Almendros.
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