Eric Rohmer (1920-2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jordan White
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Jordan White »

Tancrède a écrit : rhah, où la retrouver cette vidéo?? quand je lis Jordan, je revois l'héroine du rayon vert

Tancrède, tu as cliqué sur le lien vidéo donné plus haut par Nestor ?
J'ai moi aussi revu l'héroïne attristée du Rayon Vert. Par conséquent, il m'était difficile de voir autre chose qu'une femme ne jouant plus un rôle mais l'incarnant hors fiction. Je crois qu'elle va avoir beaucoup de mal à se remettre de sa disparition.
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Jordan White
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Jordan White »

Nestor Almendros a écrit :Néanmoins, je m'amuse encore du personnage de Trintignant au profil de catho à la vie déterminée, préprogrammée, dont la volonté va peu à peu se fissurer devant les avances plus ou moins directes d'une Françoise Fabian au charme classieux dévastateur (quelle femme magnifique :oops: ).
C'est avec Anna Galiena dans Le Mari de la coiffeuse et sans doute Natalie Wood dans West Side Story, un des rôles féminins qui m'ait le plus marqué, enivré et bouleversé au cinéma. Et ce sont des films que je revois régulièrement, au moins une fois par an.
J'ai terminé hier avec la meilleure surprise: L'AMOUR L'APRES-MIDI (1972) diffusé sur TV5. J'y ai trouvé tout Rohmer mais sans lourdeur, avec une grande simplicité apparente et une observation psychologique très fine, toujours dans un style très littéraire avec des dialogues pourtant très écrits mais sonnent vrais et justes. L'un des meilleurs passages du film, pour moi, se situe à la fin du prologue, pendant l'un de ces monologues captivants, quand le héros parle de ses rapports furtifs et platoniques avec les femmes croisées dans les rues de Paris. Un texte magnifique, une pensée originale, un très beau moment. Le film m'a aussi beaucoup intéressé dans ses descriptions de l'amour sous différentes formes et dans ces pensées exprimées sur les rapports personnels et quotidiens de l'homme par rapport à la femme. Au-delà d'une certaine remise en cause du mariage, les aventures du héros (formidable Bernard Verley, j'adore son phrasé) font se succéder diverses confrontations à caractère plus ou moins sexuel. De la séduction consentente et inavouée (avec ses secrétaires) aux pulsions qu'il faut contrôler et aux jeux de l'amour (platoniques) si agréable à expérimenter, le film se révèle passionnant dans ces suspenses amoureux. On remarque, de nouveau, des comédiens inhabituels et pourtant si marquants. Ici, je pense à Zouzou (qui joue Chloé) et cette attitude assez différente de ce que Rohmer pourra proposer plus tard. Car, au contraire de la douceur d'une Pascale Ogier/Marie Rivière, Zouzou fait preuve d'une certaine froideur, d'un déterminisme implacable et, également, d'un charme certain. Je repense au débat de Moati où il était question de l'érotisme permanent chez Rohmer. Je l'ai souvent retrouvé dans ce film: l'entourage féminin permanent du héros, les tensions sexuelles de plus en plus fortes et les rapprochement physiques dans le cadre, par exemple, ou les gestes de plus en plus tactiles. Très belle surprise.
C'est peut-être un des films les moins célébrés de Rohmer, j'insiste sur le peut-être (avec Le Beau mariage qui est moins réussi je trouve), et pourtant comme tu l'as si justement dit quelle finesse dans l'analyse des comportements, dans la psychologie des personnages. Je crois aussi, de mémoire que c'est la première fois que dans un film du maître, j'ai changé au fil de la narration d'avis par rapport à l'héroïne. Je suis tout de suite tombé sous le charme d'Amanda Langlet dans Conte D'été ou d'Aurora Cornu dans Le Genou de Claire. Mais je trouvais le personnage de Zazou un peu distant dans l'Amour l'après-midi, surtout par rapport au début du film, quand l'intrigue amoureuse est posée. On sent le vernis craquer et apparaître une fille à la voix cassée, un peu paumée, un peu vulgaire aussi d'une certaine façon, collante et revêche. Et puis la révélation, la découverte de son visage, différent, souligné par une léger maquillage lorsqu'elle dit qu'elle travaille désormais comme serveuse. Là il faut le génie de portraitiste de Rohmer pour nous rendre le personnage immédiatement plus sympathique, et nous donner envie de recoller les morceaux éparses d'une relation qui semblait partir à vau-l'eau. Il y a pour moi d'ailleurs deux actrices au jeu assez dur chez Rohmer, à l'antipode quasiment l'une de l'autre : Rivière et sa voix peu assurée, son côté perpétuellement indécis. Et Zazou, avec son regard perçant, sa voix un peu rauque, et ses rôles à fleur de peau, sur la brèche, proche du précipice sans y tomber. C'est quand cette dernière revient dans la narration de la deuxième partie de l'Amour l'après-midi qu'à mes yeux le film se métamorphose en conte moral d'une grande liberté.
Et puis il y a une scène très évocatrice sur la thématique de la tentation, du hasard et du marivaudage fantasmé puis abandonné : la première du film. Cette scène dont tu parles. Un homme dans le métro, le héros de l'histoire qui évoque le regard croisé de sa voisine de wagon, assise seule sur son siège, qu'il observe et pour qui il exprime une attraction irrésistible. Néanmoins, comme il est marié et attend un enfant, la convention sociale reprend ses droits. En peu de minutes, en quelques mots, Rohmer décrit à la fois l'envie et l'hésitation.

De sa filmographie, il me reste à découvrir La Marquise d'O, Perceval, Triple Agent, L'Anglaise et le Duc
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Tancrède »

Tancrède, tu as cliqué sur le lien vidéo donné plus haut par Nestor ?
oui mais c'est l'émission d'hier en ligne maintenant (interview intéressante de Frédéric Mitterrand cela dit)
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

j'ignore si cela a déjà été signalé sur ce topic (où sur un autre...) ; si oui, je m'excuse pour le doublon, mais bon... "Les Cahiers du cinéma" sortent un N° de février avec une photo du Genou de Claire en couv' et un dossier de quasiment 50 pages sur Rohmer. Pas encore tout lu, mais tout ça me parait assez complet et très intéressant.
Dernière modification par Amarcord le 16 févr. 10, 15:27, modifié 1 fois.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

Jordan White a écrit :La modernité chez Rohmer je la ressens déjà dans son court-métrage La boulangère de Monceau, un petit chef-d'oeuvre. Et on est en 1962.
Tout à fait d'accord ! J'irai même plus loin, personnellement, en faisant remonter la formidable modernité de Rohmer à son premier film, Le Signe du Lion (1959) : ce long vagabondage au milieu du film, sur fond de "violon contemporain"... Qui aurait osé ça ?? Qui, même, oserait aujourd'hui ??? Et ce n'est qu'un exemple qui me revient en mémoire (film plus revu depuis longtemps)... J'ai le souvenir d'un film résolument moderne, d'autant plus que Rohmer est, je crois, l'un des derniers fers de lance de la Nouvelle Vague que j'ai découvert (je précise qu'il est aujourd'hui mon cinéaste préféré, tous pays et toutes époques confondues), après, donc, Truffaut, Chabrol, Godard ou Rivette (l'autre grand choc, pour moi, mais dans une moindre mesure - en tout cas en ce qui concerne Paris nous appartient).
A tel point qu'il ne me paraît pas hérétique de voir dans Le Signe du Lion un film au moins aussi audacieux (sinon plus) que l'intouchable A bout de souffle (ne sortez pas les flingues : Godard est un autre de mes dieux ! :D )
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

Nestor Almendros a écrit :C'est, je crois, sa seule participation chez Rohmer
Pas exactement : elle "traverse" Perceval le Gallois (1978) et, surtout, elle a le premier rôle dans la pièce de théâtre que Rohmer a mise en scène à la fin des années 70, Catherine de Heilbronn.
Nestor Almendros a écrit :on peut penser que Rohmer a trouvé en Marie Rivière une sorte de remplaçante.
Il me paraît abusif de cantonner l'incroyable Marie Rivière au statut trop réducteur de "sorte de remplaçante". Historiquement (et chronologiquement), les deux comédiennes apparaissent chez Rohmer en même temps (et de manière égale) dans Perceval le Gallois. De plus, Marie Rivière avait déjà fait l'incontournable Femme de l'aviateur (1980) avant que Rohmer ne fasse appel à Pascale Ogier en 1984 pour Les Nuits de la pleine lune.
Je pense que Marie Rivière est un élément décisif du cinéma de Rohmer, porteur d'une certaine forme de mélancolie et de douleur qu'elle semble la seule à pouvoir dispenser de cette manière qui n'appartient qu'à elle (son apparition chez Moati en atteste superbement). En revanche, il me semble que Pascale Ogier est, quant à elle, davantage sur un registre léger, ludique, voire lunaire, que Jacques Rivette saura d'ailleurs fort bien exalter dans l'incontournable Pont du Nord (1980).
En résumé, je dirais que l'apport de Marie Rivière et de Pascale Ogier au cinéma de Rohmer ne se superpose pas, mais s'additionne.
Cela dit, on peut effectivement se prendre à rêver à ce qu'aurait donné un Rayon vert avec, pour héroïne, Pascale Ogier... :)
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Jordan White »

Amarcord a écrit :j'ignore si cela a déjà été signalé sur ce topic (où sur un autre...) ; si oui, je m'excuse pour le doublon, mais bon... "Les Cahiers du cinéma" sortent un N° de février avec une photo du Genou de Claire en couv' et un dossier de quasiment 50 pages sur Rohmer. Pas encore tout lu, mais tout ça me parait assez complet et très intéressant.

Dans le topic des revues ciné achetées, en section littérature, musique et arts, il y a en effet une citation de Boubakar qui a mis la couverture du numéro en question
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Mais tu fais bien de le rappeler ici même dans le topic ciné.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

Je signale que France Culture consacre, dans le cadre de son émission "Les Passagers de la nuit", toute une série d'entretiens inédits (6 épisodes) avec Eric Rohmer (enregistrés seulement queques semaines avant sa mort, apparemment). À écouter du 15 au 23 février, de 23h00 à 23h50. Podcast dispo sur le site France Culture.
"En 1955, Eric Rohmer publiait dans les Cahiers du cinéma une série d'articles intitulée "Le celluloïd et le marbre". Il y faisait un état des lieux assez polémique et désenchanté de l'art au XXème siècle, pour mieux rehausser par contraste la vraie modernité du cinéma… En 1965, Rohmer devenu cinéaste devait reprendre et inverser ce principe – dans une émission de télévision portant le même titre, et où cette fois il allait demander à un certain nombre d'artistes contemporains (Vasarely, Klossowski, Xenakis, Claude Simon) ce qu'ils pensaient du cinéma… En 2010, Les Passagers de la nuit proposent une version radiophonique du "Celluloïd et le marbre".
Ce "celluloïd et le marbre" version 2010 dessine un "musée imaginaire" d'Eric Rohmer, un vaste paysage artistique intellectuel – tout en renouvelant le débat qui lui est cher entre l'ancien et le nouveau, entre une certaine idée du classicisme et les avatars tardifs de la modernité… Un "musée imaginaire" qui apparaît aujourd'hui comme celui de toute une vie de créateur
." (source : France Culture)
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Joe Wilson »

L'Anglaise et le duc

Un peu moins intense que Triple agent à mon goût...je ne suis pas entièrement convaincu par le jeu très affecté de Lucy Russell, et le récit prend du temps avant de trouver son rythme, malgré la fascination du travail des décors.
Mais au fur et à mesure que le flot de l'histoire emporte les protagonistes, Rohmer parvient à saisir l'essentiel : les illusions, l'artifice et l'angoisse de la parole, à l'intérieur de séquences exprimant une tension sourde et fébrile. Et la composition poignante de Jean-Claude Dreyfus offre une belle ampleur à la relation entre Grace Elliott et le duc d'Orléans.
Rohmer évoque le plus souvent la violence d'une époque par la sensation d'enfermement d'une succession d'espaces clos. Avec une remarquable maîtrise.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Joe Wilson »

L'amour l'après-midi

Beau film, d'une grande finesse psychologique. La narration est fluide, sonne comme une évidence, exprimant avec une légèreté prenante les préoccupations de Bernard Verley. Jusqu'à un final très intense, offrant beaucoup de perspectives...seul regret, un rythme un peu linéaire, manquant de dynamisme.
J'ai eu la même réaction que Jordan par rapport à Zouzou, une impression en deux temps...d'abord un agacement, par le constat d'une mécanique un peu superficielle lorsque l'intrigue se noue. Puis le personnage prend de l'ampleur, concentre des enjeux, et révèle une détermination fragile assez vibrante.
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Message par Federico »

Jeremy Fox a écrit :
Bill Harford a écrit : Elle me gonflait en effet. Mais dans les films de Rohmer, je la trouve très brillante et même souvent drôle.
Attend de la voir confondre un ane et une vache dans L'arbre... et tu trouveras qu'elle a aussi un fort sens de l'humour pour se foutre de sa gueule comme elle le fait. A moins qu'elle confonde vraiment :lol:
IL y a certainement un peu des deux chez Mlle Sonnery. En tout cas ce fut l'impression qu'elle me laissa pour l'avoir côtoyée toute une journée alors qu'elle venait promouvoir Chassé-Croisé, son premier film en tant que réalisatrice (euh... oui, ça remonte à Mathusalem). Totalement évaporée et maligne à la fois, caricature de la Parisienne pour magazines. Déjà à l'époque, elle avait fait se déplacer une nuée de photographes qui ne bossaient pas vraiment pour les revues de cinéma (elle s'était pointée dans une tenue YSL ou je ne sais plus quel grand nom de la mode) et comme le portable n'existait pas, se levait de table toutes les dix minutes pour aller téléphoner. A part ça, elle parla évidemment beaucoup de Rohmer avec quelques cancanneries sur l'équipe. Je l'avais personnellement trouvée très agaçante mais comme son attitude et son ton semblaient directement sortir de ses personnages rohmeriens, je me suis demandé si elle était réellement une bonne actrice ou si il lui suffisait d'être elle-même.
Bon, je lui trouve tout de même quelques talents : elle parle couramment l'anglais et l'espagnol et chante très bien.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Federico »

Joe Wilson a écrit :
Memento a écrit : En fait, en regardant ce film, je ne pouvais m'empêcher de faire le rapprochement avec Emanuel Mouret, un réalisateur français atypique qu'on peut "classer" dans la veine Rohmer, mais qui me touche beaucoup plus, peut-être parce qu'il parsème constamment ses films de touches d'humour bienvenues (absentes chez Rohmer).
Les nuits de la pleine lune n'est pas un film parmi les plus accessibles de Rohmer. Il tient en permanence un faux-rythme, évoque un malaise, une frustration, des solitudes. Les scènes d'intérieur provoquent dans leur répétition une sensation d'étouffement. Et l'équilibre du récit tient par le personnage de Pascale Ogier...elle est à la fois agaçante et poignante.
Par contre, je pense que tu ne peux qu'être déçu si tu évoques en comparaison Emmanuel Mouret. Pour moi, il n'y a pas la moindre proximité entre son cinéma et celui de Rohmer. Et ce sont deux réalisateurs que j'estime.
Je ne pense pas que Les nuits de la pleine lune soit un Rohmer d'accès difficile mais c'est celui qui me semble le plus daté. Plus la faute à son époque qu'au film lui-même. Cette froideur clinique du début des années 80 imprègne à des degrés divers la plupart des classiques de cette décennie. Celui qui la rendra le mieux en en exagérant génialement les défauts, c'est Blier avec le bien nommé Buffet froid.
En même temps, je dois avouer que si j'ai beaucoup plus de mal à le revoir aujourd'hui que les autres films de Rohmer, j'avais beaucoup aimé Les nuits de la pleine lune à sa sortie. Il avait parfaitement su saisir cet air du temps, mélange de légèreté et de calcul, globalement assez égocentrée (et que je vois comme une répétition annonçant les années 2000). A l'époque, je croisais quotidiennement des personnes qui ressemblaient trait pour trait et jusqu'à l'attitude et au ton de voix près à la plupart des protagonistes...
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Amarcord »

Federico a écrit : Il avait parfaitement su saisir cet air du temps, mélange de légèreté et de calcul, globalement assez égocentrée (et que je vois comme une répétition annonçant les années 2000). A l'époque, je croisais quotidiennement des personnes qui ressemblaient trait pour trait et jusqu'à l'attitude et au ton de voix près à la plupart des protagonistes...
Je ne sais plus où j'ai vu ça, mais j'ai le souvenir d'avoir lu que Les Nuits de la pleine lune était LE film définitif sur la jeunesse des années 80, au même titre que La Maman et la putain était celui des années 70... On peut ne pas être d'accord, mais j'avais trouvé le rapprochement heureux, bien que très hasardeux ! J'aime les deux films, donc moi, ça ma va plutôt (même si, pour ce qui est des années 80 et des films sur la jeunesse, je trouve que Pialat a placé la barre très haut avec A nos amours, qui était quand même autre chose que La Boum ! :mrgreen: )
Tout ça pour dire que je trouve très intéressant ce "malaise" ( = "film daté") que tu dis éprouver aujourd'hui face aux Nuits de la pleine lune : il est peut-être le reflet de ce malaise qu'on a souvent, à l'évocation des années 80, justement, qu'on s'accorde généralement à trouver terriblement "datées" dans bien des domaines... Tout est donc raccord.
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Jack Carter »

Dossier consacré à Eric Rohmer dans le Positif de Janvier 2011
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Jeremy Fox
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Re: Eric Rohmer (1920-2010)

Message par Jeremy Fox »

Jack Carter a écrit :Dossier consacré à Eric Rohmer dans le Positif de Janvier 2011
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