Les frères Coen

[Truffaut Chocolat]

Je sais pas si c'est le cas pour vous, mais perso, j'ai l'impression que malgré les palmes d'or, les prix et la reconnaissance, ils sont un peu relégués au second plan, dans le sens on les prend pas au sérieux.
Peut-être parce qu'ils piochent dans la culture très populaire, peut-être aussi parce qu'à première vue leurs personnages ne sont pas des grands tragiques ou des canons d'humanité (et ça se discute).
Peut-être aussi parce qu'à première vue, tu vas pas voir un de leurs films en te disant que tu vas te prendre une claque visuelle (et ça se discute).

Mon film préféré des Coen bros, c'est The big Lebowski, et outre l'intrigue abracadabrantesque qui ne cesse de m'amuser, j'aime cette histoire qui se conclut sur une  """moralité""" qu'on pourrait résumer ainsi : passer du bon temps avec des potes sans de soucier du lendemain, c'est la meilleure façon d'être heureux.
Encore une fois de prime abord, tu peux pas prendre ça au sérieux parce que c'est trop simple voire simplet, mais c'est amené avec tant de légèreté, de finesse et d'intelligence (avec le personnage de Sam Elliott) que ça prend une tout autre dimension.

Chacun de leurs films est un peu comme ça, il y a un côté humble derrière leur démarche et c'est pour moi signe d'intelligence, la vraie.
Un Barton Fink ne repose sur pas grand-chose dans l'absolu, et pourtant, j'y découvre quelque chose de nouveau à chaque fois.
Quand à O'Brother, on le voit rarement dans les classements et rétrospectives générales (au-delà des Coen Bros) mais rarement un film m'a rendu aussi euphorique, parce qu'il donne du plaisir à tous les niveaux.
Et je pourrais dire la même chose du reste…
Longue vie à eux.

[Strum]

Je sais pas si c'est le cas pour vous, mais perso, j'ai l'impression que malgré les palmes d'or, les prix et la reconnaissance, ils sont un peu relégués au second plan, dans le sens on les prend pas au sérieux.

Je n'en suis pas sûr. Au vu de leurs derniers films, les plus grands réalisateurs américains actuels pour moi (avec P.T. Anderson, James Gray et Spielberg).

[Truffaut Chocolat]

Je sais pas si c'est le cas pour vous, mais perso, j'ai l'impression que malgré les palmes d'or, les prix et la reconnaissance, ils sont un peu relégués au second plan, dans le sens on les prend pas au sérieux.

Je n'en suis pas sûr. Au vu de leurs derniers films, les plus grands réalisateurs américains actuels pour moi (avec P.T. Anderson et Spielberg).

Je me suis mal exprimé mais magie des internets, en allant sur TSPTD, on tombe sur ça :

"The Coen brothers' films might lack the high artistic or philosophical intent of Lynch or Cronenberg, but they do have an auteurist sense of absurd incongruity, in addition to an ear for the peculiarities of colloquial speech."

Et c'est ça que je trouve séduisant chez eux, je parlais d'humilité mais c'est peut-être la modestie qui leur va mieux.

[Strum]

Je me suis mal exprimé mais magie des internets, en allant sur TSPTD, on tombe sur ça :

"The Coen brothers' films might lack the high artistic or philosophical intent of Lynch or Cronenberg, but they do have an auteurist sense of absurd incongruity, in addition to an ear for the peculiarities of colloquial speech."

On ne lit que des bétises sur Internet, c'est bien connu.

[Alexandre Angel]

Ce n'est pas parce qu'Ave Cesar! est mineur (le scénario est bon mais volatil) qu'il n'est pas une réussite. Une fois de plus, les frères Coen font montre de leur sensationnel esprit de synthèse, ingérant et régurgitant des codes narratifs et tout un contenu iconographique dont ils ne doutent pas un seul instant que le spectateur, toujours respecté, saura les reconnaître et les apprécier. Ce bon calcul insuffle quelque chose de neuf et d'original au sous-genre déjà bien arpenté (je pense là, comme ça, à Roger Rabbit autant qu'au plaisant Meurtres à Hollywood, de Blake Edwards) de l'enquête (policière ou pas) au sein ou aux abords d'Hollywood. Film toujours inventif et surprenant (cf l'apparition tordante et jubilatoire de Frances McDormand), Ave César divertit et délire délicieusement avec la rigueur méticuleuse coutumière des frangins qui ménagent amoureusement leurs effets, ne lésinant pas sur le lustre visuel, les trouvailles sonores. Surtout, une fois de plus, la direction d'acteur est impeccable, génératrice de bonne humeur. Mention spéciale pour George Clooney, qui maîtrise de plus en plus l'art d'avoir l'air con et Arlen Ehrenreich, en "Tom Mix" aussi improbable que désopilant.
Ceux qui, redoutant un essoufflement ou une redite, feraient l'impasse sur le film passeraient à côté d'un bon moment.

[The Eye Of Doom]

Pas vraiment convaincu par cet "Ave César", qui me conforte dans l idée que la comédie n'est pas le genre d'excellence des frères Coen. Non pas que le film ne contienne pas quelques scènes très réussies ( la validation du scenario par le collège religieux, l'explication du Kapital, la tirade au pied de la croix, Tom Mix chez Cukor), d'autres ressorts voulus comme comiques sont faibles. Par exemple:
Le personnage de Scarlett est plutôt raté car sans épaisseur ( apparitions brèves et caricaturales),
la scène avec Frances McDormand idem car cela a l'air forcé, pareil pour le duo des journalistes jumelles qui semble complètement artificiel.
Le groupe d'écrivains communistes est plus réussi mais sans être vraiment enlevé.
Le ressort comique semble etre l'incongruité (Clooney passant le film en tenue de centurion, les acrobaties au lasso). Il manque une dynamique comique et on enchaine les scènes plaisantes mais un peu vaines.
Un exemple: la scène en mer. C'est superbe, intriquant plastiquement et limite fantastique ( il y a un côté Fellinien), il aurait fallu se focaliser sur un ressort comique purement graphique (les posture de Channing Tatum) qui aurait été en phase avec la beauté et l'étrangère de la scène. Comme une envolée ou une respiration. L'épisode de la malette est de trop et casse l'effet.
Ayant revu dernièrement 1941 le contraste est frappant, tout n'est pas réussi non plus chez Spielberg, le film a de gros défauts mais la dynamique comique est bien plus présente car les personnages sont plus incarnés et le ressort est plus burlesque. C'est le sous marin qui a du me faire faire le rapprochement entre les deux films...
Quand on regarde la filmo des Coen, tout leurs films "sérieux" sont réussis : Miller'scrossing, Fargo, Barton Fink, No country, The Barber...) alors que seules quelques comédies sont franchement réussies : Arizona Junior, The Big Leboswki.
Je retiendrais surtout de ce film les scènes "hommage" et notamment la superbe séquence de comédie musical. Le meilleur du film est dans ce chant d'amour pour la machine à rêves.

[Alexandre Angel]

la scène avec Frances McDormand idem car cela a l'air forcé

La manière dont est amené

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l'accident de dérushage est quand même géniale

[Jeremy Fox]

Ave Cesar ! (Hail Caesar!) - 2016

Qu'y a-t-il de pire qu'une comédie qui n'arrive pas à vous faire rire, rarement même à vous faire sourire ? Et, comme c'était déjà le cas sur The Ladykillers, seuls les frères Coen sont fautifs car les comédiens sont tous très bons (dans le peu qu'ils ont à faire) et la reconstitution est très joliment faite. Sinon la mise en scène est totalement impersonnelle et le scénario carrément aux abonnés absents, suite de scènes sans vraiment de liant. Je m'attendais quand même à de virtuoses hommages, ce n'est même pas réussi de ce point de vue. Témoins les deux 'grandes' séquences musicales qui n'arrivent pas à la cheville de leurs modèles réalisés par Busby Berkeley et George Sidney à quelque niveau que ce soit : inventivité, rythme et énergie. Bien triste tout ça et c'est d'autant plus dommage que George Clooney, Alden Ehrenreich ou Josh Brolin auraient très bien pu nous faire mourir de rire (si seulement les situations et les personnages avaient bénéficiés d'un minimum d'écriture).

[G.T.O]

Ave Cesar ! (Hail Caesar!) - 2016

Qu'y a-t-il de pire qu'une comédie qui n'arrive pas à vous faire rire, rarement même à vous faire sourire ? Et, comme c'était déjà le cas sur The Ladykillers, seuls les frères Coen sont fautifs car les comédiens sont tous très bons (dans le peu qu'ils ont à faire) et la reconstitution est très joliment faite. Sinon la mise en scène est totalement impersonnelle et le scénario carrément aux abonnés absents, suite de scènes sans vraiment de liant. Je m'attendais quand même à de virtuoses hommages, ce n'est même pas réussi de ce point de vue. Témoins les deux 'grandes' séquences musicales qui n'arrivent pas à la cheville de leurs modèles réalisés par Busby Berkeley et George Sidney à quelque niveau que ce soit : inventivité, rythme et énergie. Bien triste tout ça et c'est d'autant plus dommage que George Clooney, Alden Ehrenreich ou Josh Brolin auraient très bien pu nous faire mourir de rire (si seulement les situations et les personnages avaient bénéficiés d'un minimum d'écriture).

Totalement d'accord avec toi. C'est un film assez lourdaud, pas très drôle, hétéroclite, qui donne, malheureusement et souvent, le sentiment d'être face à un film en pilotage automatique - oeuvre à sketch sans mordant. Reste le casting impressionnant mais là encore c'est au service d'une parodie nouveau riche paresseuse. Qu'il est loin le temps où les Coen parvenaient à réaliser une comédie nostalgique et classe comme O Brother !

[homerwell]

je trouve que O'Brother supporte mal d'être revu.

[Rick Blaine]

je trouve que O'Brother supporte mal d'être revu.

J'avais eu du mal à la première vision pour ma part, c'est un peu mon moment de rupture avec le cinéma des Coen. J'espère que Hail Cesar me plaira plus, il me fait envie ce film.

[G.T.O]

je trouve que O'Brother supporte mal d'être revu.

Je dis ça mais, à dire vrai, je ne l'ai pas revu depuis des plombes...

[Jeremy Fox]

je trouve que O'Brother supporte mal d'être revu.

Je dis ça mais, à dire vrai, je ne l'ai pas revu depuis des plombes...

Revu assez récemment, toujours avec le même plaisir... et les mêmes fous rires.

[Mama Grande!]

A serious man

J'ai adoré de A à Z. Peut-etre celui qui m'a le plus emballé depuis Fargo, c'est dire. Non pas qu'il atteigne forcément la meme profondeur, la meme élégance, mais cette comédie absurde autour du theme de Job m'a touché dans son évocation de l'esprit ashkenaze. Et je ne saurais quoi dire de plus. Un peu comme un livre de Kafka, il est difficile d'en parler avec des mots differents de ceux que l'auteur a utilisé. Le silence assourdissant devant les questions du héros prend parfois la forme d'une farce (l'histoire du dentier), parfois d'une sorte du mépris du monde a son égard (les réponses vides des rabbins), ou d'une évidence que tout le monde saisit sauf lui ("it's nobody's fault"). Cette comédie mélancolique tourne finalement autour des questions simples qui restent sans réponse, et prend des résonnances métaphysiques qui lui vaudraient d'etre considérée comme plus qu'un Coen mineur. En plus de cela, la description aussi affectueuse que singlante de cette communauté exilée ainsi que de cette époque rend l'ensemble à mon avis tres émouvant.

Ce qui m'amene au Top suivant:

1 Fargo
2 A serious man
3 Miller's crossing
4 The big Lebowski
5 Barton Fink
6 No Country for Old Men

Aucun souvenir: O'Brother, True Grit, The man who wasn't there, Intolérable cruauté.

[AtCloseRange]

Aucun souvenir: O'Brother, True Grit, The man who wasn't there, Intolérable cruauté.

Retente au moins celui-là (O Brother a des qualités mais je continue à penser que ça reste un Coen mineur).