Nos visionnages : vite fait (index P.1)

Rubrique consacrée aux Blu-ray de films tournés à partir de 1980.

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tenia
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Re: Nos visionnages : vite fait

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The Tarnished Angels (La ronde de l'aube) - Douglas Sirk
Masters Of Cinema, 2013 (UK)
BD-50, Zone B
2.35, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 34864 kbps
English / LPCM Audio / 1.0 / 48 kHz / 1152 kbps / 24-bit
Piste Musique + Effets / LPCM Audio / 1.0 / 48 kHz / 1152 kbps / 24-bit
STA, amovibles

L'image de The Tarnished Angels est assez typique d'un film de catalogue Universal pas trop mal traité. Visiblement, les éléments originaux étaient en bonne condition, ce qui permet d'obtenir une copie plus que décente.

Une bonne partie du film, en particulier les séquences de nuit ou dans la pénombre, possède un très joli rendu, avec une excellente maîtrise du contraste, permettant de parfaitement rendre la qualité de la photographie, tout en convoyant une belle profondeur de champ. De plus, une quantité non négligeable de plans possèdent un bond en précision clairement visible, que ce soit sur les décors en arrière plans, les textures des vêtements ou les visages des acteurs lors de gros plans.

Cependant, la copie souffre de nombreux défauts qui semblent pointer une restauration a minima. En effet, de nombreux points blancs ou noirs sont visibles régulièrement lors du visionnage, ainsi que quelques griffures ci et là. Aussi, si le cadre est très stable, la luminosité vacille plus d'une fois au sein de l'image, générant des pulsations assez visibles. Enfin, une poignée de séquences, en particulier le saut en parachute de Dorothy Malone, sont entachées de tâches (moisissures ?) plus que flagrantes.

Enfin, si un grain fin est retenu, le look global du film semble légèrement dégrainé. On est loin des hérésies du genre, mais plutôt dans les malheureuses habitudes propres à Universal, et il est dommage que leurs équipes n'aient toujours pas compris qu'il vaut mieux respecter le matériel plutôt que d'essayer de le conformer à un look contemporain qui n'est pas celui du film qu'elles restaurent.

Ainsi, si l'apport HD est clairement là, la copie reste imparfaite.

Côté son, en plus d'une piste Musique + Effets proposée en bonus, le film est proposé avec une piste mono d'origine. Ostensiblement restaurée, celle ci possède une très grande propreté : aucun souffle, craquement ou distorsion n'est à déplorer. Elle possède aussi ses bons moments, notamment côté musique. Cependant, elle tend à saturer lorsque la bande son se charge, alors qu'à l'opposé du spectre, elle est mixée un peu bas, ce qui force à monter le volume pour mieux entendre les dialogues (plutôt bien rendus au demeurant).

Image : 8/10
Son : 7/10
Film : 8.5/10
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tenia
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Re: Nos visionnages : vite fait

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Contagion - Steven Soderbergh
Warner, 2012 (FR)
BD-50, Zone Free
1.78, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 16845 kbps
English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3633 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
French / Dolby Digital Audio / 5.1 / 48 kHz / 640 kbps / DN -4dB
STF, STA, amovibles

La copie est dans l'ensemble très belle, et respectueuse des intentions de l'équipe de tournage. Tourné en numérique sur Red One, on peut supposer que cela n'a pas posé beaucoup de problèmes à encoder, malgré un débit vidéo inutilement bas (17 Mbps, soit la moitié du maximum possible), tout ça pour économiser en utilisant un Blu Ray simple couche au lieu d'un double couche... Merci Warner.
Heureusement, cela n'entache en rien le résultat final, où la compression reste invisible. Pour le reste, malgré un rendu évidemment sans grain du fait du matériel de tournage, la précision et la définition globale sont excellentes, avec notamment une régulière belle profondeur de champ. Si la photographie est plutôt terne, les scènes dans le casino de Macao permettent de profiter d'une belle palette saturée de couleurs.

Côté son, la VO 5.1 est très agréable dans sa gestion des sons d'ambiance, et ce dès les premiers instants où l'on suit Gwyneth Palthrow à l'aéroport. Les bruitages d'ambiance (bruits de pas, de passagers, annonces sur les haut parleurs) nous arrivent de toute part, remplissant complètement le champ sonore. La musique de Cliff Martinez complète alors du côté des basses, plutôt soutenues dans la BO, ce qui compense le manque d'expressivité du film. Cependant, le sound design reste efficace malgré sa discrétion, et la piste 5.1 se charge d'utiliser au mieux la spatialisation pour rendre tout ça.

Image : 9/10
Son (VO 5.1) : 8.5/10
Film : 8/10


Bon, bah comme d'hab avec des films pareils, j'ai bien aimé malgré le surdécoupage gênant, faute de 15 000 story-lines en même temps.

Malgré ça, ça reste efficace avec un schéma mécanique (qui semble en plus bien documenté, en se basant sur le Nipah Virus), n'hésitant pas à expliciter un brin de virologie en passant, ce qui ne fait pas de mal. Et puis, il y a un côté parfois transgressif, avec tous ces grandes pontes qui font n'imp (le scientifique qui ne détruit pas ses échantillons, le grand chef qui file son vaccin perso, la nana qui expérimente sur elle même, l'autre qui vire Stockholm style) qui fait parfois mouche (et parfois moins, forcément).

Au final, ça dépote sec pendant une bonne moitié de film, avant de patiner quand Soderbergh et cie ont 5-6 arcs en même temps à cumuler. Résultat : impossible de comprendre comment certains ont pu louer en particulier telle ou telle prestation tant les alternances de montage privent les acteurs de véritable largeur d'expression.

Pour autant, le rythme reste malgré tout là, bien plus que dans 90% des films récents que j'ai pu voir, malgré (c'est dire) une Marion Cotillard qui a réussi à s'infiltrer là dedans (formidable, du coup, elle n'aura que 5-10 min à l'écran).

Mais le souci de fond, ça reste la froideur scientifique qui règne de A à Z. Alors oui, ça permet au film d'enchaîner pas mal de trucs bien brutaux, mais d'un autre côté, combinée au trop grand nombre d'arcs narratifs, ça reste éminemment froid. Un des persos principaux meurent ? Tout le monde s'en fout complètement. Il a fait 5 minutes à l'écran, il est passé par ici vivant, il repassera par là mort. Osef.

Donc, au final, j'ai trouvé ça franchement pas mal du tout. Mais j'ai un gros doute sur la durée de cette impression.

8/10
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tenia
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Re: Nos visionnages : vite fait

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The Fall Of The House Of Usher (La chute de la maison Usher) - Roger Corman
Arrow, 2013 (UK)
BD-50, Zone B
2.35, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 34999 kbps
English / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
STA, amovibles

Utilisant le matériel de la MGM, Arrow propose ici le film dans une très jolie copie, régulièrement impressionnante. Evidemment, on repérera les habituelles chutes de précision (ici accompagnées d'une montée de grain) lors des fondus enchaînés, mais rien d'inhabituel sur des films comme celui ci. Aussi, il est à noter que House of Usher contient son lot de plans flous, la faute à une mise au point défaillante lors du tournage. Enfin, certains plans à trucages optiques, notamment les plans extérieurs de la maison, ont un aspect logiquement inférieur au reste du film.
Ces 3 points à part, la copie est immaculée, et possède une grande stabilité tant du cadre que des couleurs. Le contraste est aussi bien rendu, permettant à la fois une belle saturation des couleurs et des noirs profonds sans pour autant générer de perte de détails dans les zones sombres.
La définition n'est pas en reste, avec un niveau de détails régulièrement plus que confortable, que ce soit sur les visages que les décors ou les costumes.

Côté son, la piste mono (présentée ici en 2.0) est un chouia en dessous. C'est en effet trop souvent plat pour être vraiment impressionnant, malgré une sonorité globale agréable. La piste est notamment très propre. Les dialogues sont ien rendus (ah, la voix sirupeuse de Vincent Price), mais l'ensemble de la piste est mixé un peu bas, et il ne faudra pas hésiter à monter un peu le son. Enfin, lors du final, la piste sonne surchargée, et peine à proposer un son suffisamment ample pour retranscrire l'ampleur de l'action à l'écran.

Image : 8/10
Son : 7/10
Film : 7.5/10
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Vilaine (2008)... un BLU M6 Vidéo distribué par Warner.

Vite fait : visionné cet aprèm... 1080p/24... image 1.85... HD tout à fait "palpable". Aucun des défauts qui me font hurler d'ordinaire ; emballé, c'est pesé. Dans la rubrique suppléments, j'ai vu des scènes coupées au format 4.3e, propablement en 576p (je n'ai pas regardé le reste). Enfin, il y a des sous-titres pour malentendants (mais il faut passer par le Menu pour les activer).

EDIT : dimanche après-midi, je me suis fait un DVD en upscalé sur le HD-XE1... image vraiment très belle (c'était "Mensonges et trahisons et plus si affinités"... un DVD Europa). Et puis, après, j'ai voulu me refaire un petit passage de "Vilaine"... et là, euh... l'image du BLU m'a semblée moins bien ! :o Moins claquante que l'image upscalée du DVD (c'est la meilleure, celle-là !)... Je ne retire pas ce que j'ai écrit ci-dessus sur le rendu HD, mais, bon, voilà quoi ! :mrgreen:

Artistiquement parlant : c'est la 2e fois que je le vois... Ben... en fait... j'ai trouvé ça marrant !

Image
Dernière modification par Commissaire Juve le 14 oct. 20, 18:11, modifié 2 fois.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Nos visionnages : vite fait

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Simon Killer - Antonio Campos
Masters Of Cinema, 2013 (UK)
BD-50, Zone B
2.40, Couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 35000 kbps
English + French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 1764 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
STA, amovibles

Tourné sur Arri Alexa, Simon Killer ressemble... à un film indé récent tourné sur Alexa. La patine numérique est impeccablement reproduite, avec un beau rendu des couleurs (notamment quand les scènes virent au rouge pétant) et du contraste. Ca peut laisser à désirer en terme de piqué, mais la précision est bien là, avec notamment de jolis détails sur les visages lors des gros plans. Toute sensation d'image lisse proviendra certainement du tournage numérique en lui-même. Tout juste pourra-t'on remarquer très exceptionnellement de petits soucis de compression, malgré un débit vidéo maximisé.

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Côté son, la seule piste proposée est une piste 5.1, composée majoritairement d'anglais et complétée par du français (le film se déroulant à Paris). 2 pistes de sous-titres anglais sont proposés : une piste sous-titrant tout le film, et une sous-titrant uniquement les passages en Français.
Etonnamment, le sound design est extrêmement discret, et le rendu très frontal. L'ensemble est assez sourd, avec des dialogues souvent exprimés assez bas. Peu d'utilisation des enceintes arrière. Par contre, le caisson de basses est régulièrement mis à contribution par la musique à tendance electro.

Image : 9/10
Son : 8.5/10
Film : 5.5/10


Pas forcément désagréable, mais loin d'être palpitant, Simon Killer possède au moins une qualité indéniable, c'est celle de ses acteurs, tous irréprochables à tous les niveaux, de Brady Corbet jusqu'à ceux qui ne font que passer. Le souci, c'est que ça ne suffit pas pour tenir le film à un niveau d'intérêt suffisamment captivant.

Avec son histoire absolument quelconque, et sa psychologie vue mille fois (le protagoniste mystérieux, qui cache un lourd passé et est psychologiquement borderline, rencontre une nana qui le prend pour le héros qui va la sortir de son quotidien glauque), le film traîne narrativement la patte pendant 1h45, alternant de longs tunnels de dialogues pas franchement utiles, des plans cul régulièrement gratos, au poins où le film pourrait durer 2 fois plus ou 2 fois moins que ça ne changerait pas grand chose.

C'est dommage, parce que visuellement, le film est plutôt bien foutu, même s'il se perd parfois dans des plans séquences inutiles (notamment l'interminable ping pong verbal entre Victoria et Simon) qui alourdissent encore un peu plus le rythme.

Reste donc des acteurs au top, et une mise en scène pas dégueu, mais au service d'un script loin de tenir la longueur.

5.5/10
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The Devil's Backbone (El Spinazo del diablo / L'échine du diable) - Guillermo del Toro
Criterion, 2013 (US)
BD-50, Zone A
1.85, Couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 28560 kbps
Spanish / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3414 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
STA, amovibles

Une image impeccable. C'est beau, détaillé, avec une profondeur de champ de tous les instants, une compression invisible, bref, la totale, le tout supervisé et validé par del Toro et Navarro.
Les couleurs sont riches et saturées, et les scènes en basse luminosité ne souffrent d'aucun défaut et possèdent un joli contraste mettant en valeur la photo du film sans souffrir de noirs bouchés ou de bruit vidéo.

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Même son de cloche pour la piste 5.1, qui possède une ouverture ample permettant une pleine immersion du spectateur dans le champ sonore. La musique est très bien rendue, mais ce sont surtout les nombreux effets d'ambiance qui ont la part belle, utilisant à bon escient les enceintes arrières pour envelopper le spectateur. Le caisson de basses n'est pas en reste, avec de nombreuses séquences utilisant des graves, parfaitement restituées ici.

Image : 9.5/10
Son : 9/10
Film : 9/10


Guillermo del Toro le dit souvent, mais honnêtement, on n'a pas besoin de lui pour s'en douter : Le labyrinthe de Pan et L'échine du diable sont pensés comme des compagnons. Mêmes mélanges des mêmes thématiques, mêmes structures, quasiment les mêmes jeux de personnages.

Ici, on retrouve donc la même volonté de dépeindre les souffrances d'enfants malmenés par des adultes les privant de leur innocence.
Ce qui surprend, c'est la profonde dualité qui existe entre ces enfants malléables et s'adaptant rapidement à ce qui se passe autour d'eux, aux gens qui les entourent, et les adultes, figés dans des désirs vains d'un autre temps. Alors que Jaime et Carlos s'apprivoisent très rapidement, Jacinto reste bloqué dans son avidité amorale, tandis que le Dr Casares et Carmen restent coincés dans les mêmes comportements qu'ils ont depuis 20 ans.

Mais tout ceci est logique : Jacinto a fait lui même partie de l'orphelinat, apprend-t'on. Carmen, elle, dit à Jacinto après qu'ils aient fait l'amour "c'est la dernière fois", ce qui le fait doucement rire, indiquant que c'est probablement une énième "dernière fois". Quant à Casares, il fait la cour à Carmen depuis des années.

Qu'est-ce qu'un fantôme, demande le film ? Un instant de douleur. Quelque chose de mort qui semble vivant. Une émotion suspendue dans le temps. Comme une photographie floue.

Le film donne ainsi toutes les clés de sa narration dès les premières secondes, et L'échine est donc plus un film fataliste qu'un film optimiste (probablement sa plus grande différence de ton avec Le labyrinthe de Pan). "Beaucoup d'entre vous mourront" nous dit Santi le fantôme. Mais est-ce lui le fantôme ? Ou Jacinto, dont on nous montre une photo de lui bébé où il est flou ? Jacinto, cet enfant qui n'aurait pas du naître, ce prince sans royaume, métaphore à peine déguisée du fascisme.

Au final, qui est "celui qui soupire" ? Ce sont ces rêves perdus, ces vies gâchées par une guerre qui sacrifie les corps et les âmes, les adultes et les enfants, sans réel but ni raison, si ce n'est l'avidité et la colère.

Guillermo del Toro livre cette métaphore avec une maestria visuelle épatante, malgré une 1ere moitié un peu longue à se mettre en place. Soutenu par une troupe d'acteurs au diapason, y compris une troupe d'enfants impeccable, tout concourt à faire de L'échine du diable une pièce majeure du cinéma espagnol, et un sommet dans la carrière de son réalisateur.

9/10
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tenia
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Re: Nos visionnages : vite fait

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Being John Malkovich (Dans la peau de John Malkovich) - Spike Jonze
Criterion, 2012 (US)
BD-50, Zone A
1.85, Couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 25970 kbps
English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 4189 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
STA, amovibles

Partant d'un scan 4K, l'image reste parfois un peu douce, et avec des noirs pas toujours aussi profonds qu'on le souhaiterait. Cependant, l'édition Criterion présente, malgré un recadrage assez flagrant, une nette amélioration par rapport au Blu Ray Universal disponible jusqu'à présent. Fini le bruit vidéo et l'aspect imprécis du disque Universal. Qui plus est, cette nouvelle édition est supervisée et validée par Jonze et son directeur de la photo, et d'après Jonze "représente enfin la palette de couleurs qu'on avait pensé et qui n'a jamais été reproduite correctement en vidéo jusqu'à présent".
L'image est au final propre (malgré quelques petits défauts ci et là), et possède à 95% du temps une belle profondeur de champ, avec certains plans assez impressionnants en terme de précision, le tout avec un rendu très naturel.

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Mais c'est la piste 5.1 qui impressionne, avec un design sonore extrêmement bien conçu, utilisant à merveille les 5 enceintes et le caisson de basses. Les meilleurs moments restent évidemment les passages à travers les yeux de Malkovich, permettant une spatialisation ultra précise doublée d'un gros travail sur le rendu sonore (grondements, rendu "marmonné" des dialogues, environnement sonore proche et lointain).

En bref, évidemment loin d'une démo sonore comme peut l'être un Oblivion ou un Star Trek Into Darkness, Being John Malkovich propose une piste 5.1 au design sonore simplement excellemment fin et intelligent.

Image : 8.5/10
Son : 9.5/10
Film : 10/10


"- Malkovich ?
- Malkovich, Malkovich.
- Malkovich !"


Qu'est-ce que Malkovich ? Et qu'est-ce que Being John Malkovich ?
Où se situe la frontière entre ce qu'on est et ce qu'on parait être, entre sa propre volonté et celle dictée par les autres ? Peut-on être unique et plusieurs en même temps, le tout dans la même personne ?
Et surtout, pourquoi le bord de l'autoroute est forcément la sortie ?

Admettons-le, Being John Malkovich est probablement un des films les plus originaux de ces 15 dernières années, tout en étant à la fois ce qui se rapproche le plus du surréalisme à la Buñuel et certainement quelque chose qui en laissera plus d'un perplexe.

Pourtant, tout fait sens dans John Malkovich, mais c'est juste profondément n'importe quoi. Depuis l'intégralité des personnages, entre losers patentés et bitch ultra agressive, jusqu'aux situations dans lesquelles ils se retrouvent, il y a de quoi finir le film avec un bon mal de crâne à force d'avoir les yeux écarquillés devant tant de trouvailles complètement cinglées.

Et pourtant, la puissance de Charlie Kaufman, aux commandes du script, c'est précisément d'utiliser cela comme si c'était tout à fait normal. Dès les 1eres minutes, tout est complètement halluciné, mais c'est normal. Le patron a 105 ans ? C'est normal. Cameron Diaz ressemble à une mégère SDF qui a plus d'animaux dans son appart que le plus grand zoo du monde ? C'est normal. John Cusack est un marionnettiste au chômage qui ne trouve rien de mieux que de jouer une pièce très explicite en pleine rue devant une fillette de 8 ans ? C'est normal aussi.

Et puis, arrive Malkovich. Pourquoi pas Being Tom Cruise ? Parce que Malkovich, mais si, vous savez, celui qui a joué le voleur de bijoux, là. C'est normal.

Rebondissant d'idées en idées, complètement jetées, sans jamais perdre le rythme, c'est une gigantesque toile de fond qui se tisse, au fur et à mesure que les gens prennent conscience de ce qu'ils peuvent faire de la possibilité d'être John Malkovich. Et si on y allait à plusieurs ? Et si on essayait de rester plus que les 15 minutes habituelles ? Et si on faisait l'amour à travers John Malkovich, dans une relation lesbienne hétérosexuelle (c'est normal) ?

"Oh, look away. Look away. Look away..."

A force, on saisit pleinement ce que pointe le film. Qui sommes-nous vraiment ? Sommes-nous nous ou sommes-nous simplement des marionnettes ?
Et puis, il y a aussi cette atmosphère mélancolique et tragique qui pullule dans le film, que John Cusack traverse comme un loser depuis la 1ere jusqu'à la dernière minute. L'épilogue du film pointe notamment une chose simple : à quoi bon frauder, à quoi bon vouloir fausser notre identité, chercher compliqué quand on peut faire simple, et surtout, fuir qui nous sommes ? Au final, rien n'est éternel, tout a une fin. Et à la fin du mensonge, rares sont les menteurs qui trouveront le bonheur.

La plupart des personnages qui gravitent autour de l'histoire principale sont d'ailleurs des gens essayant de se donner de l'importance, et tous sont principalement tragiques dans leur représentation : souvent inexacts, impolis, simplement ignorants, ils contrastent fortement avec les bonnes manières polies et réservées d'un Malkovich complètement malmené par un film qui ne lui laissera aucun répit.

Reste au final un film complètement halluciné et jamais à court d'idées pour se renouveler, preuve qu'il existe encore un chouia d'originalité quelque part au cinéma. Mindfuck complet, Being John Malkovich est une expérience folle qu'on ne peut que recommander.

Et accessoirement, Charlie Kaufman est un dieu vivant.
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Message par DukeOfPrunes »

(allez, les copier-coller sur BR.com ça doit suivre au moins les nouvelles chroniques :mrgreen: :arrow: )

J'aime bien ce film, mais c'est un peu trop du free-style pour moi. Faudrait que je le revoie pour me faire une idée.
J'ai pas le BR Criterion mais le français, c'est grave docteur ? (un membre du forum m'a dit que les deux se valaient, t'as la pression)
Vivement en HD (STA/STF)
Joseph L. Mankiewicz - Sleuth / Jan Švankmajer - The Complete Short Films / Ladislas Starewitch - The Tale of the Fox & Other Fantastic Tales /Abel Gance - Napoléon / Koji Wakamatsu - Endless Waltz / Jiří Barta - Krysař / Raymond Bernard - Le miracle des loups / Luis García Berlanga - Plácido / Oldřich Lipský - Happy End / Masaki Kobayashi - Samurai Rebellion / Akira Kurosawa - Dersou Ouzala... etc.!
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par tenia »

DukeOfPrunes a écrit :(allez, les copier-coller sur BR.com ça doit suivre au moins les nouvelles chroniques :mrgreen: :arrow: )
J'y ai pensé mais je préfèrerais éviter et faire par blocs, en commençant par les plus anciennes, sinon, à un moment, je ne saurais plus ce qui y est et ce qui n'y est pas. Mais je vais refaire un bloc ce week end.
DukeOfPrunes a écrit :J'aime bien ce film, mais c'est un peu trop du free-style pour moi. Faudrait que je le revoie pour me faire une idée.
C'est justement ça que j'aime. Mais c'est du free style contrôlé de bout en bout. Ca va crescendo dans l'absurde, mais reste et finit dans un ton cohérent vis-à-vis de ce dont parle le film, le rapport à soi, à l'image qu'on émet, l'acceptation de soi.

Et puis, la fin est d'une mélancolie sans fond qui m'a directement renvoyé à Eternal Sunshine, quelque chose de très beau, très poétique, qui tranche sans trancher avec le reste du film, qui possède toujours cette espèce d'aspect tragique, à travers les personnages et les marionnettes, mais avec un ton souvent plus fendard, plus moqueur aussi, avec ce côté horrifique de "imagine si tu étais toi aussi un réceptacle".

L'épilogue, non. C'est une conclusion logique, mais qui ne garde que l'aspect triste de la chose, de ces personnes forcément coincées dans leurs rêves impossibles, et qui finissent par vivre par procuration, jusqu'au moment où elles ne peuvent plus le supporter, mais il est trop tard pour changer cela.

C'est aussi dans cela qu'elles sont coincées : pas seulement dans un 1/2 étage, pas seulement dans un corps, mais aussi dans un comportement, une aspiration devenue incrontrôlable.
DukeOfPrunes a écrit :J'ai pas le BR Criterion mais le français, c'est grave docteur ? (un membre du forum m'a dit que les deux se valaient, t'as la pression)
Le BR Universal est pointé comme largement inférieur au Criterion, mais avec un cadrage plus large. Entre le comparo sur caps-a-holic, la note de Jonze sur la colorimétrie enfin respectée, et la grosse différence de bonus, pour moi, le BR Universal est largement dépassé.
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par DukeOfPrunes »

Tant pis, à 7€ ça me suffit amplement :mrgreen: Thx!
Vivement en HD (STA/STF)
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par El Dadal »

Oui, le Criterion est plus robuste, en même temps en face c'est Universal hein... Mais honnêtement, sur un écran de 50", le BR Uni passe très bien, et franchement j'ai des doutes quant à l'intérêt des suppléments sur l'édition américaine. Comme dit Duke, pour 7€ c'est très bien.
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par tenia »

Y a des trucs sympas comme bonus, mais ça aurait pu être bien mieux. Mais l'ITW de Malkovich et le commentaire audio de Gondry (si on comprend quelque chose à son accent :mrgreen: ) sont au moins très intéressants.
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par El Dadal »

tenia a écrit : et le commentaire audio de Gondry.
Si c'est du niveau de ses commentaires sur Le Magnifique, je m'en passerai volontiers (en fait, je crois que Gondry est en passe de devenir un nouveau Jeunet dans mon esprit, et j'ai peur de ne bientôt plus le supporter). J'attendais une autre classe de suppléments sur ce titre et avais été déçu de ce qu'ils proposaient.
Par contre, t'es obligé d'avouer que niveau artwork, le disque Criterion laisse un peu à désirer hein? :mrgreen:
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par DukeOfPrunes »

El Dadal a écrit :Par contre, t'es obligé d'avouer que niveau artwork, le disque Criterion laisse un peu à désirer hein? :mrgreen:
3, 2, 1, FIGHT ! :uhuh:
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tenia
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Re: Nos visionnages : vite fait

Message par tenia »

El Dadal a écrit :Si c'est du niveau de ses commentaires sur Le Magnifique, je m'en passerai volontiers
Pas du tout, c'est quelque chose de beaucoup plus spontané, assez franc d'ailleurs.
El Dadal a écrit :J'attendais une autre classe de suppléments sur ce titre et avais été déçu de ce qu'ils proposaient.
Ah ça, par contre...
El Dadal a écrit :Par contre, t'es obligé d'avouer que niveau artwork, le disque Criterion laisse un peu à désirer hein? :mrgreen:
Le packaging sur le film, c'est clair que c'est une grosse blague tant c'est mauvais à tous les niveaux. 'Fin bon, ce sera pas le 1er Criterion à l'artwork discutable...
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