Le Cinéma muet

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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someone1600
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Re: Le cinéma muet

Message par someone1600 »

Un excellent film en effet. Tres réussi, et comme je n'ai pas encore vu celui de 1952, je ne peux pas comparer.

J'avais vu le film a TCM et la copie etait magnifique. Existe-t'il en dvd ? ou Warner Archive ?
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Oui, il est disponible en Warner Archive. En France, il est sorti aussi en supplément avec le film de 1952.
allen john
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Re: Le cinéma muet

Message par allen john »

Ann Harding a écrit :Oui, il est disponible en Warner Archive. En France, il est sorti aussi en supplément avec le film de 1952.
dans une très belle copie à tomber par terre!
someone1600
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Re: Le cinéma muet

Message par someone1600 »

Probablement la copie que j'ai vu a TCM... j'en revenais pas que le film ait un master aussi superbe et qu'il n'ait pas eu droit a un édition dvd...
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

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Mare Nostrum (1926, Rex Ingram) avec Alice Terry et Antonio Moreno

Le capitain Ulysses Esteban (A. Moreno), un officier de la marine marchande espagnole, rencontre dans les ruines de Pompéi la mystérieuse Freya Talberg (A. Terry) qui voyage en compagnie de l'inquiétante Dr Feldman (Mme Paquerette). Il tombe amoureux fou de Freya, qui est une espionne allemande et accepte de collaborer avec l'Allemagne...

Cette production extrêmement ambitieuse de Rex Ingram demanda un tournage de 15 mois et le premier montage du film durait 2h30. Il fut considérablement réduit par la suite. La copie qui est visible de nos jours est une reconstruction où il manque toujours certaines scènes importantes (comme la scène d'amour entre Alice Terry et Antonio Moreno près d'un aquarium qui a dû inspirer Orson Welles pour The Lady from Shanghai). Cette adaptation d'un roman de Vicente Blasco Ibáñez est pour moi une des plus grandes réussites de Rex Ingram. Il réussit à combiner avec bonheur le roman d'espionnage et d'aventures et les grandes mythologies européennes. L'héroine du film s'appelle Freya comme la déesse de la beauté de l'amour des légendes nordiques. Elle attrape dans ses filets un capitaine nommé Ulysses qui reconnait en elle Amphitrite, la divinité des mers grecque. Le film a été tourné en Italie (Naples, Pompéi, Paestum) en Espagne (Barcelone) et en France (Marseille).
On ne peut qu'être impressionné par cette volonté de tourner sur les lieux de l'action au lieu de faire une reconstitution en studio comme l'auraient fait la plupart des réalisateurs américains de l'époque. Mais, Ingram se trouve dans une position extrêmement confortable vis-à-vis de la Metro-Goldwyn-Mayer. Il a son propre studio près de Nice; il choisit ses collaborateurs et ses acteurs lui-même. Son film est ensuite distribué aux USA par la MGM. Parmi les jeunes techniciens employés sur le tournage, il y a un certain Michael Powell. Ce dernier a certainement appris énormément au contact de son aîné. Avec John F. Seitz derrière la caméra et Grant Whytock au montage, Ingram travaille avec son équipe habituelle. L'histoire commence à Barcelone où le petit Ulysses (joué par le petit Kada Abd-el-Kader, le fils adoptif d'Ingram) rêve de devenir marin comme son vieil oncle Triton (encore un personnage mythologique!) en contemplant le portrait d'Amphitrite, une divinité blonde. Plus tard, devenu adulte, il rencontre Freya qui se révèle être la figure vivante de la divinité. Elle est accompagnée d'une créature à la carrure imposante et particulièrement hommasse qui dirige un réseau d'espions à la solde de l'Allemagne. Ulysses accepte de les aider et provoque ainsi la mort de son fils. Rongé par la culpabilité, il rejoint la marine française pour venger cette mort. Freya, elle aussi, expie son forfait en se faisant fusiller comme Mata-Hari. C'est d'ailleurs une des plus belle scène du film où Alice Terry vêtue de ses plus beaux atours fait face au peloton d'exécution. Alice Terry, qui était la deuxième épouse d'Ingram, était souvent assez inexpressive quand elle jouait les ingénues. En Freya, elle apparaît sous un nouveau jour. En espionne sensuelle et mystérieuse, elle montre ses talents d'actrice. Ce fut d'ailleurs son film et son rôle préféré. Face à elle, Antonio Moreno est un héros solide. Tous les seconds rôles sont distribués avec minutie à des acteurs de nationalités diverses qui correspondent parfaitement aux personnages. Le film se termine sur une superbe scène où les amants se retrouvent au fond de la mer après leur mort. Le titre du film Mare Nostrum (notre mer) était le terme employé par les romains pour désigner la Mer Méditerranée. Le film peut être considéré comme un poème à cette mer et à ses divinités. Un très beau film.
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someone1600
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Re: Le cinéma muet

Message par someone1600 »

Belle critique qui donne envie de regarder le film... je crois d'ailleurs en avoir un enregistrement TCM. :D
allen john
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Message par allen john »

Ann Harding a écrit : Mare Nostrum (1926, Rex Ingram) avec Alice Terry et Antonio Moreno

Un très beau film.
Oh oui! dan,s lequel il faut ne pas avoir peur d'entrer à 100 %!
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Et encore un film d'Ingram. :wink:

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The Four Horsemen of the Apocalypse (Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, 1921) de Rex Ingram avec Rudolph Valentino, Alice Terry, Alan Hale, Wallace Beery et Nigel de Brulier

En Argentine, avant la première guerre mondiale, le vieux Madariaga (Pomeroy Cannon) règne sur d'immenses propriétés. Ses deux filles ont épousé, l'une, un français Marcelo Desnoyer (Josef Swickard) et l'autre, un allemand, von Hartrott (Alan Hale). Julio Desnoyers (R. Valentino) est le petit-fils préféré du vieux Madariaga qui lui permet tout. Suite à sa mort, la famille se divise. Les Desnoyers repartent pour Paris et les von Hartrott pour l'Allemagne...

Cette adaptation du roman de Vicente Blasco Ibáñez est certainement le film le plus célèbre de Rex Ingram. Alors sous contrat à la Metro Picture Corporation (plusieurs années avant la fusion avec la compagnie Goldwyn), il réalise là une superproduction qui ne peut être comparée qu'aux grands films de Griffith de par son ambition et la débauche de moyens employés. Le tournage commença en juin 1920 et dura 6 mois. Ingram choisit méticuleusement ses interprètes. Il remarque un jeune acteur d'origine italienne auquel il va donner sa chance dans un grand rôle: Rudolph Valentino. Sa future épouse Alice Terry est Marguerite Laurier. Ses deux jeunes acteurs vont, sous sa direction, donner le meilleur d'eux-mêmes et devenir des stars. Il faut souligner le jeu épuré plein de sensibilité des deux acteurs qui doit certainement beaucoup à Ingram. Le film montre la montée inéxorable de la guerre qui va détruire tout sur son passage. Si le sujet conserve un aspect anti-allemand, ce n'est guère étonnant, vu que le film a été réalisé à peine 3 ans après la fin du conflit. L'espagnol Ibáñez voulait écrire une oeuvre contre la guerre et les quatre cavaliers de l'Apocalypse sont le symbole choisi pour montrer les ravages de la guerre. Ingram savait réaliser comme personne ces séquences mythologiques. Ici, les quatres cavaliers, symbolisant la conquête, la guerre, la famine et la mort, surgissent dans les nuages annonçant la désolation qui va bientôt frapper la population. Le film réussit à combiner les grandes scènes de batailles avec l'intimisme. Nous suivons aussi la destiné de Julio Desnoyers (R. Valentino), le petit-fils chéri qui a toujours vécu dans une atmosphère de privilège et d'oisiveté. Sa rencontre avec Marguerite Laurier (A. Terry) va changer sa vie. Elle est mal mariée et malheureuse. Pour la première fois, il rencontre une 'dame' au lieu d'une 'fille.' Puis, il va ensuite prendre conscience des événements qui l'entourent et rejoindre l'armée. Il est entouré par une famille dominée par un père obsédé par la possession matérielle et qui entasse des objets de collection. Il se cherche, dépourvu de repères, jusqu'à sa rencontre avec le mystique Tchernoff (Nigel de Brulier) qui lui ouvre les yeux sur le monde. Parallèlement, son vieux père va voir que tous les biens de la terre ne sont qu'un mirage face à la guerre. Son vieux chateau rempli de trésors est envahi par une horde de soldats et d'officiers allemands qui pillent, violent et ripaillent. On reconnaît parmi eux, un Wallace Beery particulièrement odieux. La scène qui tourne à l'orgie, avec des soldats déguisés en femme, fait penser à l'univers de von Stroheim (qui était d'ailleurs un ami et un grand admirateur d'Ingram). La scène finale dans le cimetière réussit à être émouvante et sans grandiloquence. Bien que tourné entièrement en studios en Californie, les décors ont une véracité qui n'est égalée que dans les films de von Stroheim. Le film est un énorme succès critique et auprès du grand public. Ingram se retrouve alors dans la liste des plus grands réalisateurs de l'époque avec D.W. Griffith et Cecil B. DeMille. Il le méritait sans aucun doute. Pour profiter au mieux de ce film magnifique, il faut le voir avec la superbe partition de Carl Davis qui sait donner toute l'ampleur et tout l'intimisme nécessaire à chaque scène.

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allen john
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Message par allen john »

Ann Harding a écrit :Et encore un film d'Ingram. :wink:

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The Four Horsemen of the Apocalypse (Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, 1921) de Rex Ingram avec Rudolph Valentino, Alice Terry, Alan Hale, Wallace Beery et Nigel de Brulier

En Argentine, avant la première guerre mondiale, le vieux Madariaga (Pomeroy Cannon) règne sur d'immenses propriétés. Ses deux filles ont épousé, l'une, un français Marcelo Desnoyer (Josef Swickard) et l'autre, un allemand, von Hartrott (Alan Hale). Julio Desnoyers (R. Valentino) est le petit-fils préféré du vieux Madariaga qui lui permet tout. Suite à sa mort, la famille se divise. Les Desnoyers repartent pour Paris et les von Hartrott pour l'Allemagne...

Cette adaptation du roman de Vicente Blasco Ibáñez est certainement le film le plus célèbre de Rex Ingram. Alors sous contrat à la Metro Picture Corporation (plusieurs années avant la fusion avec la compagnie Goldwyn), il réalise là une superproduction qui ne peut être comparée qu'aux grands films de Griffith de par son ambition et la débauche de moyens employés. Le tournage commença en juin 1920 et dura 6 mois. Ingram choisit méticuleusement ses interprètes. Il remarque un jeune acteur d'origine italienne auquel il va donner sa chance dans un grand rôle: Rudolph Valentino. Sa future épouse Alice Terry est Marguerite Laurier. Ses deux jeunes acteurs vont, sous sa direction, donner le meilleur d'eux-mêmes et devenir des stars. Il faut souligner le jeu épuré plein de sensibilité des deux acteurs qui doit certainement beaucoup à Ingram. Le film montre la montée inéxorable de la guerre qui va détruire tout sur son passage. Si le sujet conserve un aspect anti-allemand, ce n'est guère étonnant, vu que le film a été réalisé à peine 3 ans après la fin du conflit. L'espagnol Ibáñez voulait écrire une oeuvre contre la guerre et les quatre cavaliers de l'Apocalypse sont le symbole choisi pour montrer les ravages de la guerre. Ingram savait réaliser comme personne ces séquences mythologiques. Ici, les quatres cavaliers, symbolisant la conquête, la guerre, la famine et la mort, surgissent dans les nuages annonçant la désolation qui va bientôt frapper la population. Le film réussit à combiner les grandes scènes de batailles avec l'intimisme. Nous suivons aussi la destiné de Julio Desnoyers (R. Valentino), le petit-fils chéri qui a toujours vécu dans une atmosphère de privilège et d'oisiveté. Sa rencontre avec Marguerite Laurier (A. Terry) va changer sa vie. Elle est mal mariée et malheureuse. Pour la première fois, il rencontre une 'dame' au lieu d'une 'fille.' Puis, il va ensuite prendre conscience des événements qui l'entourent et rejoindre l'armée. Il est entouré par une famille dominée par un père obsédé par la possession matérielle et qui entasse des objets de collection. Il se cherche, dépourvu de repères, jusqu'à sa rencontre avec le mystique Tchernoff (Nigel de Brulier) qui lui ouvre les yeux sur le monde. Parallèlement, son vieux père va voir que tous les biens de la terre ne sont qu'un mirage face à la guerre. Son vieux chateau rempli de trésors est envahi par une horde de soldats et d'officiers allemands qui pillent, violent et ripaillent. On reconnaît parmi eux, un Wallace Beery particulièrement odieux. La scène qui tourne à l'orgie, avec des soldats déguisés en femme, fait penser à l'univers de von Stroheim (qui était d'ailleurs un ami et un grand admirateur d'Ingram). La scène finale dans le cimetière réussit à être émouvante et sans grandiloquence. Bien que tourné entièrement en studios en Californie, les décors ont une véracité qui n'est égalée que dans les films de von Stroheim. Le film est un énorme succès critique et auprès du grand public. Ingram se retrouve alors dans la liste des plus grands réalisateurs de l'époque avec D.W. Griffith et Cecil B. DeMille. Il le méritait sans aucun doute. Pour profiter au mieux de ce film magnifique, il faut le voir avec la superbe partition de Carl Davis qui sait donner toute l'ampleur et tout l'intimisme nécessaire à chaque scène.

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C'est la copie de Photoplay Productions qui est teintée comme ça? A propos, il faudrait que je la voie, j'ai découvert le film dans une version complète, mais d'origine douteuse, sur un DVD consacré à Rudolf Valentino. continue comme ça, et je me fais un cycle!!
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Oui, la copie Photoplay est entièrement teintée selon les indications du script original. Malheureusement, elle n'a été disponible qu'en Laser Disc. La copie 35 mm est une petite merveille.
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allen john
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Re: Le cinéma muet

Message par allen john »

Wege zu Kraft und Schönheit (Whilhelm Prager, 1925)

"Les chemins de la force et de la beauté", un titre hallucinant pour un film muet Allemand, à l'époque de Faust et de Metropolis? Disons que le propos de Wilhelm Prager, associé à Nicholas Kaufmann, n'est bien sur pas le même que ceux de Murnau et Lang... Son film est un documentaire, comparable à Häxan (Christensen, 1922)dans la mesure ou il utilise ici des recréations fantasmées de scènes racontées, et aussi parce qu'il s'agit de faire passer une idée. La Körper Kultur, ou culture du corps, est en plein essor, et elle n'est pas encore entachée par la compromission avec le Nazisme. L'idée du film est de montrer quelle devrait être la place du corps dans les sociétés modernes (de 1925, bien entendu), ou l'homme et la femme ne se préoccuppent pas suffismment de leur santé et de leur... beauté. Le film cite abondament les Grecs, se repait à satiété de visions d'athlètes nus, généralement blancs, et cite à la fin l'exemple d'une Romaine qui se baigne dans la tradition antique, pour prendre soin de son corps dans les moindres détails, avec une dizaine d'esclaves aussi nues qu'elle pour la servir. un ange passe. le succès de ce film a-t-il été vraiment motivé par le message de santé corporelle, ou la présence récurrente d'athlètes, danseurs, modèles et figurant(e)s nus a-t-il contribué? Le film fait finalement beaucoup l'apologie du naturisme, plus que de la santé sportive. Néanmoins, une curiosité qui montre l'étendue du pouvoir philosophique du cinéma: ce film, après tout, est un essai...

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 56841.html
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

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The Prisoner of Zenda (Le Prisonnier de Zenda, 1922) de Rex Ingram avec Lewis Stone, Alice Terry, Ramon Novarro et Barbara La Marr

L'anglais Rudolph Rassendyll (L. Stone) visite la Ruritanie lors du couronnement de Rudolph V (L. Stone). Suite à un complot ourdi par le demi-frère du roi, Rassendyll -qui est son sosie parfait- doit prendre la place de celui-ci...

Le roman d'Anthony Hope est un immense classique de la littérature d'aventure anglo-saxonne. Le royaume inventé par l'auteur est même entré dans le langage commun comme le symbole des pays imaginaires des romans d'aventure. Dès les années 10, le roman est adapté au cinéma par les anglais et les américains. Quand Ingram s'attaque au roman en 1922, il réalise une production fastueuse, dépensant pour les costumes seuls la somme de 160 000 dollars. Il a repéré un jeune acteur nommé Ramon Samaniegos qu'il engage pour jouer le rôle du méchant flamboyant, Rupert of Hentzau. Devenu Ramon Novarro, il apparaitra dans beaucoup d'autres films d'Ingram. Pour le double rôle du roi et de son sosie, il utilise la retenue et l'humour de Lewis Stone. Alice Terry est la douce Flavia et Barbara La Marr, la spécialiste des vamps de l'époque, Antoinette de Mauban. Le style visuel du film est une pure merveille, comme tous les films d'Ingram. John Seitz utilise sa technique d'éclairage habituelle avec des lumières directionnelles et limitées qui apportent une vraie profondeur aux visages et aux décors. Cette utilisation parcimonieuse de la lumière fut une grande inspiration pour nombres de directeurs de la photo. Les décors sont massifs et créent une vraie atmosphère. Il est évident que le style visuel du film a été la source d'inspiration de la décoration du remake de 1937 produit par David O. Selznick. On y retrouve le même type d'uniformes, vaguement austro-hongrois, le relais de chasse de Zenda ainsi que le chateau. On peut trouver cependant que la structure dramatique du film est un peu lâche. La première partie avance à coups de cartons d'intertitres. Et ensuite, le suspense ne monte pas autant qu'il le faudrait. Ces défauts sont compensés lors du duel final qui oppose Lewis Stone à tous les méchants présents dans le chateau de Zenda. Il offre un morceau de bravoure de très belle qualité. On peut préférer la version de 1937, mais cette version muette est d'une grande beauté et très bien jouée. Le film est maintenant disponible en Warner Archive.
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Ann Harding a écrit :Image
The Prisoner of Zenda (Le Prisonnier de Zenda, 1922) de Rex Ingram avec Lewis Stone, Alice Terry, Ramon Novarro et Barbara La Marr
Des trois Zenda (Quatre, mais celui de Porter est on ne peut plus inaccessible...), définitivement mon préféré. Il faut dire que je ne suis pas un fan de la version de 1937.
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Re: Le cinéma muet

Message par someone1600 »

Je n'ai regardé aucune des versions encore... mais je crois que celle-ci je ne l'ai pas en enregistrement... :(
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Re: Le cinéma muet

Message par allen john »

Le cinquième volume des coffrets de la collection Treasures from American film archives: The west.
3 DVD, 40 films, plein de westerns.

Septembre!
http://www.filmpreservation.org/dvds-an ... 5-the-west
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