Le Cinéma muet

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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allen john
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Re: Le cinéma muet

Message par allen john »

Ann Harding a écrit : Souls for Sale (1923) de Rupert Hughes
Eleanor Boardman souhaite échapper à son nouveau mari (Lew Cody) et arrive à Hollywood où elle devient figurante...
Ce film a une intrigue assez décousue mais il contient plusieurs scènes d'anthologie: on y voit Erich von Stroheim diriger Jean Hersholt dans une scène de Greed :shock: et aussi Charlie Chaplin qui tourne A Woman of Paris. :o :shock: On y voit aussi Fred Niblo.

Evidemment le plus beau film sur le cinéma à l'époque, c'est Show People (1928) de King Vidor avec une délicieuse Marion Davies qui parodie adroitement Gloria Swanson.
Oui, et c'est aussi mon avis. Chouette film, cependant.
http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 42410.html
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

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Glorious Betsy (1928, Alan Crosland) avec Dolores Costello, Conrad Nagel et Marc McDermott

1804, en Virginie, la belle Elizabeth Patterson (D. Costello) est courtisée par son professeur de français (C. Nagel). Elle ignore qu'il est en fait Jérôme Bonaparte, le frère du Premier Consul...

En 1928, Warner Brothers produit ce film historico-romantique avec quelques séquences parlantes. Comme la plupart des produits Warner de la fin des années 20, c'est typiquement un 'vehicle' pour mettre en valeur leur star, Dolores Costello qui est alors Mrs John Barrymore. Cette très belle créature est une actrice assez limitée, mais, on lui offre toujours des écrins de choix avec multiples toilettes et bijoux. Le scénario de ce film est malheureusement bien faible. La romance entre Elizabeth Patterson, dite 'Glorious Betsy' et le futur Roi de Wesphalie est ici traité comme un roman de gare avec en prime, un 'happy end' assez ridicule. Warner Bros semblait adorer ces 'happy ends' pour le moins étonnants, car la version de Manon Lescaut intitulé When a Man Loves (1927) du même Crosland avec la couple Barrymore-Costello offre aussi une fin heureuse assez hilarante. La qualité du film se résume essentiellement aux décolletés plongeants de Dolores. Conrad Nagel est assez pâlot et un acteur italien inconnu (Pasquele Amato) incarne un Napoléon pas très convaincant. A part la belle photo d'Hal Mohr, c'est vraiment un produit de série sans âme.
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Re: Le cinéma muet

Message par 1kult »

Bruce Randylan, spécialiste du muet sur 1kult, nous parle d'une de ses découvertes : Hell's Hinges, de William S. Hart. Le film a l'air très alléchant, et ça tombe bien : le film est visionnable gratuitement en lien en dessous de la critique !

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http://www.1kult.com/2011/02/25/hells-h ... am-s-hart/

:wink:
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Re: Le cinéma muet

Message par bruce randylan »

Oui, d'ailleurs je rejoins l'avis de la spécialiste de dvdclassik Ann Harding :D
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

bruce randylan a écrit :Oui, d'ailleurs je rejoins l'avis de la spécialiste de dvdclassik Ann Harding :D
Bien contente que William S. Hart ait un nouveau fan ! :) Je n'ai pas encore vu un mauvais film avec lui. C'est mon westerner préféré. 8)
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Re: Le cinéma muet

Message par allen john »

Le vaisseau du ciel - Himmelskibet (Forest Holger-Madsen, 1918)

Bien qu'il ait été un metteur en scène important en Scandinavie, et ce dès les années 10, Holger-Madsen est aujourd'hui oublié, éclipsé par d'autres Danois à peu près contemporains. Bien sur, Dreyer et Christensen sont, à des degrés divers, des gens importants, dont l'oeuvre internationale est aujourd'hui, surtout concernant Dreyer, reconnue et célébrée à sa juste valeur. raison de plus pour s'intéresser à cet étrange film qui remet les pendules à l'heure: non, si on oublie Le voyage dans la lune et ses plagiats, Aelita n'est pas le premier film à présenter un voyage spatial vers une autre planète, et ce film bat le film soviétique de Jakob Protazanov de 6 bonnes années.

Avanti Planetaros, scientifique et aventurier avide de missions hallucinantes, désire aller sur Mars. Il n'a que peu de soutiens, et se fait moquer de lui par la communauté scientifique, mais va au bout de son projet, et réussit à assembler une équipe. Parti sur Mars, il s'y fait accueillir par un peuple plus avancé que les hommes, qui a enfin fait son deuil de la violence et de l'inégalité, et les hommes sont bouleversés, à tel point qu'ils vont aller porter la leçon sur notre bonne vieille planète...

Forcément, comme avec tous les films de science-fiction, la représentation du vaisseau et de tout ce qui s'y rapporte, des costumes aux masques, prète à sourire par le kitsch inconscient, mais tant pis, on a l'habitude de devoir s'adapter. Non, ce film au message ultra-pacifiste (A une époque durant laquelle, ne l'oublions pas, le Danemark était engagé dans la guerre aux côtés de l'Allemagne, dans une coalition des plus douteuses) et volontiers utopiste se suit sans déplaisir, par son coté gonflé, et une exaltation tempérée par une mise en scène très rigoureuse. Il y a juste ce qu'il faut de péripéties et d'enjeux pour que le spectacteur qui acceptera de se laisser aller en profite pleinement. Du reste, le message est aussi assez caustique, surtout quand on voit les terriens sortir leur arme à la première occasion, et tuer un autochtone à coup de grenade, pour démontrer leurs petites habitudes... Non, c'est sur, le message est généreux, fort et suffisamment sincère pour mériter le respect.

La ou le bât blesse, c'est dans l'insupportable soupçon d'antisémitisme (Qui ne serait pas très difficile à confirmer, tant ce genre d'idées boueuses était dans l'air à cette époque) qui flotte dans le fim à chaque apparition de l'insupportable professeur Dubius, qui ressemble un peu trop à la caricature d'Israelite que les nazis se feront un plaisir de répandre quelques décennies plus tard, et comme par hasard, c'est lui qui doit prendre en charge les doutes, les railleries et l'opposition de la communauté scientifique à l'égard de la famille Planètaros, retranchée derrière son portrait si propre de Christophe Colomb. Trop, c'est trop...
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Re: Le cinéma muet

Message par daniel gregg »

Merci pour le lien de Bruce, je cherche en effet à combler pour partie mes lacunes monumentales en cinéma muet, et je me rends compte chaque jour un peu plus de la qualité narrative inouïe de certains de ces films... :D
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Un des tous meilleurs films muets de Clarence Brown ! :D

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The Goose Woman (Déchéance, 1925) de Clarence Brown avec Louise Dresser, Jack Pickford et Constance Bennett

Marie de Nardi (L. Dresser) vit dans un taudis en élevant des oies. Elle fût autrefois une cantatrice célèbre et reconnue. Un soir, un crime est commis près de chez elle. Elle décide d'aider la police. Mais, son témoignage fait de son fils Gerald (J. Pickford) le suspect numéro un...

Clarence Brown avait travaillé comme assistant de Maurice Tourneur avant de devenir réalisateur à par entière. Ce film réalisé pour la Universal montre l'influence de son mentor par la précision de la composition picturale des images et le sens du récit. Louise Dresser, dans la rôle principal, n'est plus qu'une épave humaine qui noie son désespoir dans le gin. Elle, qui était une artiste réputée, a sombré après avoir donné naissance à son fils. Sa voix a été détruite. Les rapports entre cette femme et son fils sont faits de rancoeurs et de ressentiments. Face à elle, Jack Pickford donne une vraie épaisseur humaine à ce garçon fragile et sentimental. Il essaie tant bien que mal de sortir sa mère de cette cabane sordide où elle croupit, en vain. Finalement, c'est le désir de notoriété qui va la pousser à sortir de son taudis. Lorsqu'un juge lui fait miroiter la possibilité de faire la une des journaux, elle décide de faire un témoignage. Elle est prête à mentir pour être à nouveau considérer comme un être humain et non plus un objet de dérision. La construction du film -qui annonce le film noir par certains aspects- est remarquable. Brown nous apprend toutes sortes de détails grâce aux images en évitant les cartons. Par exemple, Louise Dresser touche la surface de la carte de visite du juge et remarque que les caractères sont en relief - le signe, pour elle, de son importance - contrairement au policier qui n'a qu'un bristol ordinaire. Le récit se fait à coup de flash-backs qui vont nous révéler peu à peu les circonstances du crime. Un homme a été tué avec un révolver devant son portail. Mais, au début, nous ne savons rien de lui, ni du motif du crime. Mais, ce crime n'a finalement que peu d'importance car il n'est là qu'un catalyseur de la transformation de Marie de Nardi. Il va lui permettre de retrouver visage humain et de l'affection pour son fils. Brown a donné à son film une belle authenticité avec pour décor une vieille cabane qu'il avait réussi à trouver et fait déplacer en studios. Le film offre aussi une vision des coulisses d'un théâtre lorsque Jack Pickford va retrouver sa petite amie actrice (jouée par Constance Bennett). Nous assistons amusés aux performances du bruiteur alors que les acteurs s'agitent en scène. Puis, la scène de l'interrogatoire au poste de police est superbement rythmée par des inserts: robinet qui coule, pièces de monnaie qui s'entrechoquent et agent se limant les ongles. Le malaise de Jack Pickford va grandissant avec tous ces bruits parasites. Le film contient un humour bienvenu dans cette histoire très noire qui pourrait tourner au mélo. On voit, par exemple, le policier incommodé par la puanteur de la cabane, ouvrir la fenêtre pour avoir un peu d'air frais. Mais, c'est l'odeur du lisier des porcs qui vient lui frapper les narines. De plus, la cinématographie est superbe avec toutes les ombres et lumières requises. Le film vient de faire l'objet d'une restauration par la UCLA Film and TV Archive. Espérons qu'il sera édité en DVD rapidement.
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Re: Le cinéma muet

Message par Music Man »

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MON COEUR AVAIT RAISON (ORCHIDS AND ERMINE) de Alfred SANTELL - USA – 1927
Avec Colleen MOORE, Jack MULHALL, Mickey ROONEY

La standardiste d’un grand hôtel est courtisée par un millionnaire qu’elle prend pour un valet. En fait, celui-ci a interverti son identité avec son serviteur pour éviter d’être dragué par des filles intéressées…

Cette comédie est absolument charmante et met bien en valeur le charme juvénile et spirituel de Colleen Moore, une des plus attachantes actrices comiques du cinéma muet, ici dans un de ses meilleurs rôles. Le film regorge de gags : outre les cartons et intertitres, souvent drôles, le film comporte pas mal de scène amusantes, comme celle où son pote le camionneur signale à Colleen qu’elle n’est pas la seule jeune fille à revenir piteusement chez elle après avoir tenté de séduire un millionnaire et qu’il lui montre l’arrière de sa voiture…où dorment une trentaine de femmes ! Dans un autre passage, le millionnaire n’hésite pas à sauter d’un autobus à impériale à l’autre pour rejoindre sa dulcinée. Les mimiques de la délicieuse Colleen, avec sa coupe à la garçonne et son regard candide, apportent un charme supplémentaire.
Dans le rôle d’un nain, on retrouve le garçonnet Mickey Rooney, à ses débuts.
Dernière modification par Music Man le 18 mars 11, 23:32, modifié 3 fois.
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Ann Harding
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

Attention, chefs d'oeuvre ! Le cinéma suédois des années 10 savait déjà faire des comédies matrimoniales incroyablement complexes et amusantes. :D 8)

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Thomas Graals bästa film (Le Meilleur Film de Thomas Graal, 1917) de Mauritz Stiller avec Victor Sjöström et Karin Molander

Thomas Graal (S. Sjöström) est un scénariste en panne d'inspiration. Il est amoureux de sa secrétaire Bessie Douglas (K. Mollander). Il décide d'imaginer une histoire basée sur sa rencontre avec elle...

Dans les années 10, le cinéma suédois est l'un des premiers du monde. Avec les réalisateurs Mauritz Stiller et Victor Sjöström, Svenska Bio produit des films déjà incroyablement sophistiqués dans leur scénarios, l'utilisation des décors naturels et la fluidité narrative. Alors que Sjöström en tant que réalisateur se concentre sur le drame, Stiller lui développe la comédie. Pour ce film, il utilise Sjöström comme acteur comique. Son interprétation de Thomas Graal, cet adolescent attardé, est une petite merveille de timing, de subtilité et de charme. Ses jeux de physionomie sont toujours parfaitement en place, montrant un élan et un entrain communicatif. Il n'est pas à proprement parler dans le burlesque, mais plus dans la comédie sophistiquée telle qu'elle existera dans les années 30 aux USA, une sorte de Cary Grant avant l'heure. Le sujet du film est l'occasion d'une mise-en-abîme particulièrement riche et passionnante. Graal utilise des éléments de sa propre vie qu'il transforme à dessein pour écrire un mélo parfois proche du ridicule. A chaque étape, nous visualisons ses idées basées également, pour une part, sur les mensonges de Bessie. Elle lui a raconté être issue du peuple avec un père alcoolique, alors qu'elle est en fait issue de la meilleure société. Karin Molander est parfaite en jeune fille capricieuse qui veut sortir de son milieu. Elle était alors l'épouse de Gustaf Molander, le scénariste du film. On peut penser que leur propre vie conjugale a pu lui servir ! Une petite merveille.

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Thomas Graals bästa barn (Leur premier né, 1918) de Mauritz Stiller avec Victor Sjöström et Karin Molander

Thomas Graal (S. Sjöström) épouse enfin Bessie (K. Molander). Mais, immédiatement après la cérémonie, ils se disputent sur le sexe et le nom de leur futur enfant et font chambre à part...

Thomas Graals bästa film a été immédiatement suivi par ce Thomas Graals bästa barn qui montre l'évolution du couple Thomas-Bessie. Les jeunes époux se révèlent tous deux immatures face à leur nouvelle vie. Ils se disputent pour des fadaises. Puis, devenus jeunes parents, les conflits sont nombreux sur leur idée de l'éducation d'un bébé. Les personnages sont totalement modernes et pourraient figurer dans une comédie contemporaine. La mère insiste sur une hygiène maniaque et le père essaie vainement de s'approprier l'enfant, sans succès. Alors qu'il aime jouer avec lui comme le ferait un autre enfant, son épouse insiste pour lui jouer les sonates de Beethoven ce qui provoque les hurlements du bébé. Puis, insidieusement, le mari -toujours assez immature- se sent rejeté dans cette relation mère-enfant dont il se sent exclu. Les choses empirent lorsque Bessie décide de porter des vêtements dépourvus de la moindre élégance avec des chaussures style sandalettes. Elle semble pratiquer un style 'hippie' des années 10, inspiré (dit-elle) par Isadora Duncan.:mrgreen: La dernière étape montre leur réconciliation après qu'il lui ait fait comprendre, indirectement, qu'il regrettait la première Bessie, très élégante. Victor Sjöström est absolument formidable en Thomas Graal. Son enthousiasme, son charisme en font un des plus grands comédiens du cinéma muet. Un pur chef d'oeuvre de l'histoire du cinéma.
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Re: Le cinéma muet

Message par 1kult »

Bruce Randylan nous gratifie encore d'une critique d'un film muet pour 1Kult. Même si celui-ci est relativement plus connu que d'autres titres, il nous semblait pertinent d'en parler aujourd'hui dans notre carte blanche consacrée à Alejandro Jodorowsky (qui avait programmé le film à l'Etrange Festival de Paris 2010).

Une petite merveille dont il est question ici :

http://www.1kult.com/2011/03/18/les-lar ... -sjostrom/

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Re: Le cinéma muet

Message par someone1600 »

Tres intéressant. Un moment j'ai confondu ce film avec The man who laugh... :?
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Re: Le cinéma muet

Message par 1kult »

someone1600 a écrit :Tres intéressant. Un moment j'ai confondu ce film avec The man who laugh... :?

Merci beaucoup, je pense que l'intéressé viendra faire de même pour ce petit compliment... Pour information, nous avons ce que nous avons sur le site ce que nous appelons des "cinélistes", une rubrique de listes alternatives de critiques de films que nous voulons défendre.Il y a par exemple, "Cinéma de Tonton" consacré au cinéma français. Une rubrique de plusieurs oeuvres sur le cinéma muet est en train de se mettre en place... :wink:
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Re: Le cinéma muet

Message par Ann Harding »

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The Blot (1921, Lois Weber) avec Claire Windsor, Louis Calhern, Philip Hubbard, Margaret McWade

Le Professeur Griggs (P. Hubbard) enseigne dans une université pour un maigre salaire. Son épouse (M. McWade) a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Leur fille Amelia (C. Windsor) travaille comme bibliothécaire. Un des étudiants du professeur, Phil West (L. Calhern), issue d'une riche famille, s'intéresse à elle...

Lois Weber fut une pionnière importante du cinéma américain dans les années 10. Elle signait souvent le scénario de ses films et elle les produisait également. Elle s'intéressait souvent à des sujets difficiles tels que l'avortement dans Where Are My Children? (1916) ou l'hypocrisie des 'bons paroissiens' dans Hypocrites (1915). Avec The Blot, elle nous plonge dans l'univers d'une université américaine des années 20. Le film regarde la vie des gens ordinaires comme le fera Vidor avec The Crowd (1928). Renonçant à un tournage en studio, tout le film est tourné dans de véritables habitations de l'époque sans avoir recours à un 'art director.' Nous entrons donc de plein pied dans la vie de la famille Griggs, fière mais désargentée. Par petites touches, comme le fait William de Mille dans Miss Lulu Bett (1921), nous découvrons le calvaire de Mme Griggs qui n'arrive pas à faire vivre et à nourrir convenablement la famille. Avec quelques plans, tout est suggéré : le tapis part en lambeaux, les chaussures sont éculées et le mobilier est usé jusqu'à la corde. On nous montre le décalage entre la vie riche et bourgeoise de Phil West (un tout jeune et mince Louis Calhern) qui se régale de mets recherchés pendant que sa petite amie Amelia (C. Windsor) meurt littéralement de faim. Le message du film est sans ambiguïtés: le riche bottier, voisin des Griggs, vit dans l'opulence pendant qu'un professeur d'université reçoit un salaire de misère. L'optimisme du final ne m'a pas semblé très crédible (Phil West convainc son père d'augmenter les salaires des professeurs). Mais, le film est une vraie réussite dans sa construction narrative et par son aspect documentaire. Il faut aussi mentionner les excellents acteurs: Margaret McWade en mère de famille, Claire Windsor et Louis Calhern que l'on découvre à l'aube de sa carrière. Un film tout à fait intéressant sur la vie des années 20. Le film est disponible en DVD aux USA.
Image (Lois Weber)
Tancrède
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Re: Le cinéma muet

Message par Tancrède »

c'est très intéressant ça.
ça me fait penser au cinéma d'Ida Lupino. Retrouve t-on chez cette demoiselle (j'imagine qu'elle n'était pas mariée) le même genre de sensibilité que chez la réalisatrice d'Outrage?
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