Frank Capra (1897-1991)

[someone1600]

Il me semble l'avoir vu celui-la a TCM, mais je crois avoir manquer le debut du film... mais j'avais bien appricié quand meme.

[Watkinssien]

Revu avec beaucoup de bonheur le magnifique, euphorisant, éblouissant Mr. Deeds Goes to Town (1936) !

Quel plaisir de savourer encore et toujours cette perle du "feel good movie", parfaitement écrite et interprétée, de se réjouir sur la construction scénaristique, la qualité des dialogues et de la grande habileté qu'a Capra pour mélanger des émotions diverses et mariées.

Et puis cette mise en scène merveilleuse de simplicité, de légèreté et de maîtrise technique.

Superbe !

Du coup, suite à ce bijou, je remets à jour mon top Capra :

Chef-d'oeuvre
La vie est belle

Oeuvres majeures
Mr. Deeds goes to Town
Vous ne l'emporterez pas avec vous
Mr Smith goes to Washington
Meet John Doe
Arsenic and old Lace

Réussites
The Strong Man
Long Pants
The Miracle Woman
La grande muraille
Lady for a Day
It happened one Night
Why we fight et tous les documentaires 39-45
L'enjeu
Jour de chance

[Kevin95]

Réussites

Why we fight et tous les documentaires 39-45

Pas sur que ce soit ce qu'a réussit de mieux ce cher Frank. Si historiquement et politiquement ces films ont une portée indéniables, cinématographiquement c'est réellement d'un autre âge. Le montage grossier et cette voix off stridente montrent à quel point quand des enjeux nationaux sont en jeu, le cinéma américain régresse lourdement surtout quand on connait la modernité dont a fait preuve ce cinéma durant toutes les années 30.

Mais évidemment idéologiquement, il serait inconscient de mettre en doute les films de cette série.

[popcyril]

Superbe topic!

Comme je suis en train de lire "Hollywood Story", je me suis un peu replongé dans les films de Capra que je connaissais déjà.
J'en ai aussi profité pour voir un film que j'ai depuis un bon moment en dvd et que je n'ai pas pris le temps de voir: "You Can't Take It With You". Grosse déception. Je digère et j'en parlerai peut-être plus tard, si cela intéresse quelqu'un, toutefois.

Petite question: quelqu'un a-t-il acheté "It's a Wonderful Life" en blu-ray (l'édition présente sur amazon.co.uk)? J'ai lu des informations contradictoires sur la présence de sous-titres français. Vu la qualité exécrable des versions dvd que je possède, j'ai très envie de sauter le pas!

[feb]

Le BR UK ne contient pas de STF à la différence du BR US qui en possède et qui est zone free.

BR UK


BR US

[Père Jules]

Tu ferais mieux de prendre l'édition US.

[popcyril]

Merci beaucoup de la réponse. Je vais de fait me mettre en chasse de l'édition US. Hâte de le voir enfin dans de bonnes conditions.

[allen john]

State of the union (Frank Capra, 1948)

State of the union, c'est cette adresse annuelle du président des Etats-Unis à la nation, visant à faire le point au début de l'année sur l'"état de l'union". C'est aussi, pour Capra, le moment de faire le point sur la politique Américaine au sortir de 16 ans de gouvernements menés par les Démocrates. Capra a toujours été un républicain frustré, en particulier depuis l'accession au pouvoir de Roosevelt, qui allait entraîner débacles sur débacles pour le G.O.P., le "grand old party", les Républicains. La frustration venait du fait que le populisme tel que le pratiquait Capra, ce mélange d'individualisme vigilant et de bon sens généreux, s'incarnait finalement plus dans le parti Démocrate que chez les Républicains qui commençaient alors une dérive de plus en plus droitière qui les a menés vers Nixon, puis Reagan. en tout cas, entre 1932 et 1948, aucun candidat décent n'a surnagé dans le parti.

State of the union est basé sur une pièce de théâtre très politique, sise dans les entrailles même du parti, auprès de Sybil Thorndyke (Angela Lansbury, excellente), l'héritière d'un empire de presse d'obédience Républicaine, qui a décidé de "faire" un candidat, avec la collaboration de Jim Conover (Adolphe Menjou), le maitre ès-coups fourrés du parti. Sybil a personnellement jeté son dévolu sur Grant Matthews (Spencer Tracy), un self made-man proche de l'esprit Républicain, et qui n'a jusqu'ici jamais fait de politique. Le premier problème, c'est que c'est aussi son amant, et qu'il va falloir faire revenir Mrs Matthews (Katharine Hepburn) sur le devant de la scène si on veut que la nation suive... le second problème, cela va être de transformer un honnête idéaliste à la Longfellow Deeds en un candidat que le parti puisse suivre, mais qui ne rebute pas les électeurs...

Grant Matthews poursuit l'évolution et le vieillissement des personnages de Capra, après Deeds, Smith, George Bailey, Matthews est déja marié, ne s'entend plus avec son épouse, et est assez désenchanté. Il est déja sous la coupe de l'intrigante Sybil au mment ou le film commence, mais celle-ci est aussi un étonnant mélange de raison et de sentiments, elle n'est pas tout d'une pièce. Capra s'amuse à mettre en scène les coulisses de la politique, affichant un certain désenchantement lui aussi à l'égard du manque d'idéaux des acteurs de la chose publique. A la fin du film, il s'esquisse même un spectaculaire retournement de vetse, qui tendrait à nous faire dire que les Démocrates et les Républicains sont tous les mêmes... Mais il ne s'agit pas pour l'auteur de Mr Smith Goes to Washington de se contenter de clamer son désoeuvrement ou un quelconque dégoût de la politique, il montre aussi de quelle manière c'est est une chose à laquelle on prend goût. Entré malgré lui dans l'arêne, Matthews est désormais persuadé d'être l'homme de la situation. Il est mordu...

C'est donc un petit Capra, le dernier film politique de l'auteur. On le sent à l'aise avec ses acteurs (Tous plus ou moins liés par contrat avec le distributeur du film, la MGM), et la mayonnaise prend forcément avec ses deux acteurs principaux, mais la pièce prend quand même beaucoup de place... Et le film sera un échec, le deuxième consécutif après le classique It's a wonderful life, qui scellera le destin désastreux de Liberty films, et précipitera Capra vers des films indignes de lui, puis vers une retraite, qui sera l'une des plus longues de Hollywood...

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 15492.html

[riqueuniee]

Superbe topic!

Comme je suis en train de lire "Hollywood Story", je me suis un peu replongé dans les films de Capra que je connaissais déjà.
J'en ai aussi profité pour voir un film que j'ai depuis un bon moment en dvd et que je n'ai pas pris le temps de voir: "You Can't Take It With You". Grosse déception. Je digère et j'en parlerai peut-être plus tard, si cela intéresse quelqu'un, toutefois.

Petite question: quelqu'un a-t-il acheté "It's a Wonderful Life" en blu-ray (l'édition présente sur amazon.co.uk)? J'ai lu des informations contradictoires sur la présence de sous-titres français. Vu la qualité exécrable des versions dvd que je possède, j'ai très envie de sauter le pas!

Ca m'intéresserait, parce que je n'ai pas té vrament emballée par le film comme je l'espérais. Surtout après tous les avis enthousiastes que j'avais lus.

[Flol]

Il est dit plus haut sur cette même page que le BR US possède bel et bien des STFR, ce qui n'est pas le cas du BR UK, qui ne possède donc pas de STFR.
(j'aurais aimé placer encore plus d'initiales que ça)

[allen john]

Il est dit plus haut sur cette même page que le BR US possède bel et bien des STFR, ce qui n'est pas le cas du BR UK, qui ne possède donc pas de STFR.
(j'aurais aimé placer encore plus d'initiales que ça)

Le BR US est OK avec ses STFR, mais le BR UK est HS. CAC?

[popcyril]

Superbe topic!

Comme je suis en train de lire "Hollywood Story", je me suis un peu replongé dans les films de Capra que je connaissais déjà.
J'en ai aussi profité pour voir un film que j'ai depuis un bon moment en dvd et que je n'ai pas pris le temps de voir: "You Can't Take It With You". Grosse déception. Je digère et j'en parlerai peut-être plus tard, si cela intéresse quelqu'un, toutefois.

Petite question: quelqu'un a-t-il acheté "It's a Wonderful Life" en blu-ray (l'édition présente sur amazon.co.uk)? J'ai lu des informations contradictoires sur la présence de sous-titres français. Vu la qualité exécrable des versions dvd que je possède, j'ai très envie de sauter le pas!

Ca m'intéresserait, parce que je n'ai pas té vrament emballée par le film comme je l'espérais. Surtout après tous les avis enthousiastes que j'avais lus.

Et moi donc! A voir ce film, j'ai compris ce que les détracteurs de Capra lui reprochent. Je n'ai pas du tout été touché par cette pseudo "famille idéale" d'originaux anticonformistes bien niais. Lionel Barrymore en pater familias débonnaire est franchement horripilant et le contraste avec la famille de Stewart beaucoup trop caricatural. Edward Arnold, qui joue le père de Jimmy Stewart est de loin le personnage le plus intéressant à mon avis.
Je ne suis pas un grand fan de Jean Arthur, sa voix me fait l'effet de la craie sur le tableau noir et pour tout dire, je la trouve assez mauvaise.
Concernant l'histoire en elle-même, contrairement à certains des chefs-d'oeuvre de Capra, notamment l'Homme de la Rue, ce qui p(r)êche à mon avis, c'est ce personnage principal fait d'un bloc, bon comme le bon pain, qui manque à la fois de mystère et de côté obscur. Il n'est habité par aucun doute.
L'argument est bien faible et se résume à une histoire d'amour très banale entre un fils à papa bien creux et une fille d'originaux sans le sou. Les uns sont enchantés de tout ce qui leur arrive, sont gentils avec tout le monde, leur maison étant une espèce de freak show où chacun est encouragé à s'adonner à sa passion, quand les autres ne pensent qu'à leur pognon et au qu'en dira-t-on.
Bref, je suis peut-être un peu sévère mais je ne comprends pas du tout ce qu'on a trouvé à ce film. Même le happy end est pénible et pas émouvant pour un rond.

[Jeremy Fox]

Je trouve au contraire ce film jubilatoire de bout en bout et sacrément émouvant. Quant à Jean Arthur, je ne m'en lasse pas ; de sa voix éraillée non plus. Un de mes Capra préférés.

[riqueuniee]

Ce qui m'a gênée dans ce film (rien à reprocher aux interprètes, excellents), c'est ce côté "l'argent n'a pas d'importance" pour cette famille . J'ai eu envie d'ajouter "évidemment, ils en ont déjà..." (parce que, s'ils sont présentés comme "sans le sou", ils vivent sur ce qu'ils ont acquis par le passé, dont cette maison).

[cinephage]

Ce qui m'a gênée dans ce film (rien à reprocher aux interprètes, excellents), c'est ce côté "l'argent n'a pas d'importance" pour cette famille . J'ai eu envie d'ajouter "évidemment, ils en ont déjà..."

Il y a une différence de taille entre l'argent n'est pas important et l'argent n'est pas le plus important.
C'est, je crois, une problématique qui est restée au coeur de l'oeuvre de Capra tout au long de sa carrière, de même qu'une certaine reflexion sur l'utopie (dans une approche toujours plus pragmatique qu'intellectuelle).

La famille du film vaut moins pour son excentricité que pour son affranchissement de certaines contraintes et pour l'exercice de sa liberté. D'ailleurs, quand Donald Meeks les rejoint, ce n'est pas pour y être excentrique, mais pour y faire ce qu'il veut faire, pour être libre.
Jusqu'où doit on sacrifier sa liberté pour vivre ? Selon quelles priorités examiner et diriger notre existence ??

Mais au delà de ces problématiques, je suis surtout emballé par la vivacité des différents personnages, qui m'ont beaucoup ému. Ce film est vraiment l'un de mes préférés d'une carrière qui compte pourtant beaucoup de grands films...