Frank Capra (1897-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jean Itard
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Jean Itard »

Nestor Almendros a écrit :L'ENJEU - STATE OF THE UNION (1947)

Beaucoup aimé Spencer Tracy, comme souvent, qui apporte ici sa silhouette et son esprit débonaires à un personnage dont la sagesse sera mise à rude épreuve. Le duo qu'il forme avec Katharine Hepburn est toujours efficace, même si le personnage de celle-ci sent plutôt l'accessoire narratif.
Loin des grandes réussites du réalisateur, L'ENJEU n'en est pas moins sympathique.

Ton avis est mitigé, mais ça a l'air intéressant tout de même...

Je le mets dans ma liste de souhaits. :wink:
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Ann Harding
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Re: Votre Top Capra

Message par Ann Harding »

The Younger Generation (Loin du Ghetto, 1929) de F. Capra avec Jean Hersholt, Lina Basquette, Ricardo Cortez.

Morris Goldfish (R. Cortez) a été élevé par ses parents immigrants juifs dans un quartier pauvre de New York. Il devient un riche antiquaire et n'hésite pas à renier ses origines pour appartenir au beau monde...

Voici le premier film (semi-)parlant de Capra où l'on trouve déjà sa vision sociale de l'Amérique avec cette adaptation de Fanny Hurst. Le couple d'immigré, incarné avec beaucoup de talent par Jean Hersholt (suèdois d'origine!) et Rosa Rosanova a bien du souci avec sa progéniture. D'un côté, le fils ambitieux, couvé par sa mère qui a ses yeux a toujours raison, de l'autre, la fille qui veut épouser une jeune musicien sans le sou, qui a fait de la prison. Ricardo Cortez (dans le rôle de Morris adulte) s'appelait en fait Jacob Krantz et était lui-même issue de l'immigration juive d'europe centrale. Il donne à son personnage toute la dimension qui convient: arriviste sans foi ni loi. Il n'hésite pas à renier ses parents devant de riches invités en les traitant de domestiques; une scène qui conserve tout son pouvoir émotionnelle. Certes, il y a un côté assez mélo dans certaines scènes, mais, la mort d'Hersholt reste émouvante comme la dernière scène où Cortez se retrouve seul dans son immense hôtel particulier et reprennant le geste de son père défunt, il s'enveloppe dans un châle face à la cheminée. Une des meilleures adaptations de Hurst avec Humoresque (1920) de Frank Borzage. Vaut le détour!
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2009

Message par someone1600 »

J'ai vraiment la flemme de faire une petite critique de chacun des films vu dernierement... donc, je passe tout de suite a mon film du mois actuellement.

Lady for a day (1933)

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Pour l'instant de Frank Capra, je n'ai vu que son film le plus populaire , It's a Wonderful Life. J'ai profité d'une journée TCM entierement dédié a lui pour enregistrer ce film qui est le premier que je visionne. J'ai beaucoup apprécié. Une vieille femme, surnommé Apple Annie, vendeuse donc de pommes et vivant modestement, écrit a sa fille, vivant en Espagne et sur le point de se marier a un fils de comte, en lui faisant croire qu'elle fait partie de la bourgesois et elle meme marier a un riche Lord. Lorsque sa fille lui écrit qu'elle va venir la voir avec son fiancé, la vieille dame sombre dans l'alcoolisme et veut mourrir de peur de la honte que sa vie pourrait engendrer chez sa fille... mais voila, il y a dans son entourage un homme a la morale douteuse mais ayant visiblement un grand coeur qui l'aidera a se faire vivre ne serait que le temps du passage de sa fille la vie qu'elle s'est inventé. Beau film en tout cas et mon film du mois pour l'instant.

Note : 8.5 / 10
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cinephage
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Re: Notez les films naphtas - Avril 2010

Message par cinephage »

Broadway Bill, de Frank Capra (1934)

Une comédie enlevée et souvent bien vue, sur le monde équestre, qui vaut surtout pour son approche de thèmes que Capra exploitera de façon géniale ultérieurement. Reste que cette comédie se suit avec plaisir, que Myrna Loy y est charmante, et que certains passages de comédies sont de purs morceaux d'anthologie ("Dough boy" :lol: ).
Un film fort sympathique, en somme, même si ce n'est pas un Capra incontournable.
7,5/10
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Watkinssien
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Watkinssien »

Petite critique de Vous ne l'emporterez pas avec vous ! :wink:

http://www.cineatwork.com/2010/06/13/vo ... ank-capra/
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Ann Harding
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Re: Top Frank Capra

Message par Ann Harding »

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Ladies of Leisure (1930, Frank Capra) avec Barbara Stanwyck, Ralph Graves, Lowell Sherman et Marie Prevost

Kay Arnold (B. Stanwyck) est une 'party-girl' qui vit avec son amie Dot (M. Prevost). Un soir, elle rencontre Jerry Strong (R. Graves), un fils à papa qui a décidé devenir artiste peintre. Il l'embauche comme modèle...

Ladies of Leisure est un film important car il marque la première collaboration entre Frank Capra et Barbara Stanwyck. Elle n'avait alors tourné que deux films (dont The Locked Door, voir ci-dessus). Mais, c'est dans ce film que sa personnalité éclate à l'écran. Capra utilise un scénario sur un sujet éculé au possible : la pauvre fille qui se prostitue et le fils à papa qui tombent amoureux provoquant l'ire de son père. On est devant une version modernisée de La Dame aux camélias issue d'une pièce produite par David Belasco à Broadway. Mais, Capra arrive à surmonter ce handicap grâce à une subtile direction d'acteurs. Barbara, dès sa première apparition, impose son personnage de fille entretenue, gouailleuse et naturelle. Son visage encore enfantin est en contraste avec son attitude de fille revenue de tout. Elle dérobe le portefeuille de Ralph Graves avant de lui restituer plus tard, car entre temps, elle est tombée amoureuse de lui et veut changer de vie. Comme le dit Capra dans ses mémoires (qui sont parfois sujet à caution) elle donnait tout dès la première prise. On sent une jeune actrice sensible qui s'implique à 100% dans son personnage. Elle apprendra plus tard à conserver une saine distance avec son rôle. Joseph Walker, le collaborateur habituel de Capra, fait des merveilles à la photo particulièrement sur les gros plans du visage radieux de Barbara. Dans les rôles secondaires, on remarque un excellent Lowell Sherman en fêtard éméché (qui fait des peintures sur le dos dénudé de jeunes femmes) et Marie Prevost, une actrice du muet qui jouait souvent les filles de mauvaise vie, qui est maintenant un peu replète et joue avec ironie de son physique face à la très mince Barbara. Le film est réellement un produit de la période Pre-Code en n'hésitant pas à nommer un chat un chat. La première scène est de ce point de vue parfaite avec les fêtards dans l'appartement de Ralph Graves qui jettent des bouteilles dans la rue depuis le toit du gratte-ciel et se livrent aux pires délires sous l'emprise de l'alcool. Si l'on considère que le film est de 1930, Capra réussit brillamment à donner du mouvement à sa caméra. Il n'y a aucun statisme dans ce film qui conteint de nombreux travellings et qui est monté très intelligemment. Espérons qu'il sera un jour disponible en DVD comme les autres grands films de Capra avec Stanwyck que sont The Miracle Woman et The Bitter Tea of General Yen.
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Re: Top Frank Capra

Message par Federico »

Bon, en ce qui me concerne et même si je suis loin de tout connaître de Capra, y'a pas photo ou plutôt, comme aux courses, je demande la photo pour départager les grands vainqueurs. Car je mets quasi ex-aequo tout en haut de l'Olympe du merveilleux cinéaste italo-américain :

- La blonde platine (Platinum Blonde) 1931 : parce qu'il m'a scié par son ton d'une folle liberté, que Loretta Young me fait totalement craquer et qu'il y a un météore absolu, un jeune acteur à la pêche d'enfer, au bagout irrésistible et au jeu d'un dynamisme et d'un naturel qui n'ont rien à envier à ceux des jeunes Gabin, Depardieu ou Dewaere. Il s'appelait Robert Williams et décéda d'une stupide appendicite juste à la sortie du film. Le cinéma connut une immense perte ce jour-là.

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- Vous ne l'emporterez pas avec vous (You can't take it with you) 1938 : parce que comme l'a si bien écrit Cary Grant's lover, ce film est complètement, génialement, absurdement fou, foutraque, azimuté, brindezingue, délirant ! Qu'il fait rêver d'appartenir à une telle famille foldingue (j'en ai connu quelques-unes qui n'en était pas loin et c'était pas ennuyeux :D ). Et que j'ai vraiment été enchanté de découvrir qu'un cinéaste d'aujourd'hui avait su retrouver la formule alchimique de cette atmosphère aussi irréelle qu'un dessin animé en live ou un monde réel enfermé dans une boule à neige (très) agitée. Je veux bien sûr parler de Wes Anderson.

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(Les manieurs de feux de joie réunis derrière le maître-artificier)


La vie est belle est un film littéralement angélique qui contient des scènes à faire fondre la banquise et briser le coeur artificiel d'un robot mais je crois qu'il faut le revoir à petite dose (pas comme les Américains chez qui il passe traditionnellement chaque fin d'année à la télévision). Pour éviter d'être déçu par certains aspects désuets, comme un trop-plein de bons et généreux sentiments, bref, l'angélisme justement (toute la p'tite famille idéale réunie sous le sapin de Noël etc.). J'ai presque honte d'écrire ça tellement je trouve James Stewart, Donna Reed et le tonitruant Barrymore fabuleux dans ce film,et parce que la première fois où je l'ai vu, j'avais du brouillard de flotte dans l'oeil et que j'avais eu envie d'applaudir lors de la séquence de la piscine amovible et de l'accroc de la robe dans le buisson :oops: . Et puis comment oublier que ce film correspond à la sortie de la guerre et au retour de Stewart, une des rares stars hollywoodiennes à avoir réellement donné de sa personne (avec notamment Gable) et mis sa carrière sur le mode pause durant cette sinistre période. Sûr qu'il avait du doublement goûter et le film et son titre.

Et j'ai très envie de revoir deux de ses films plus rares découverts (une fois de plus) grâce à Patrick Brion : State of the Union (avec l'indémodable couple Tracy-Hepburn) et The bitter tea of General Yen (j'adore ce titre très "pulp").

Pour finir, je plussoie les avis précédents concernant Arsenic & vieilles dentelles, qui a très mal vieilli et sent de plus en plus le théâtre du samedi après-midi pour un bienveillant public aux tempes argentées. Il m'avait pourtant beaucoup fait rire tout gamin ce qui prouve bien que le grand âge est souvent un retour à l'état d'enfant.
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Watkinssien
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Re: Top Frank Capra

Message par Watkinssien »

Chef-d'oeuvre
La vie est belle

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Réussites
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La grande muraille
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It happened one Night
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Why we fight et tous les documentaires 39-45
L'enjeu
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Cathy
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Re: Top Frank Capra

Message par Cathy »

La grande muraille, The bitter tea of General Yen (1933)

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En chine, une missionnaire est enlevée le jour de son mariage et séquestrée par le général rebelle. Une relation étrange s'installe entre ces deux êtres que tout oppose.

Frank Capra est loin de ses comédies sociales avec ce film et plus près de Lost Horizon. Il étudie une nouvelle fois l'Asie et ici la Chine qui est naturellement montrée sous des traits assez caricaturaux, mais ce qui est le plus important ici n'est pas cette Chine "outrée" mais cette histoire d'amour improbable qui va naître entre cette américaine pourtant horrifiée par le Général Yen et celui-ci fascinée par cette américaine qui représente pourtant ce qu'il combat. Rarement Barbara Stanwyck aura été aussi belle que dans ce film, simple sans ce soupçon d'arrogance qui émaille souvent ses rôles, elle est une victime consentante.
La scène du rêve est superbe et montre bien le tourment qui nait dans le subconscient de la jeune femme avec cette apparition du sauveur qui n'est autre que le général Yen lui-même. Il y a un superbe travail dans l'esthétique du film, décors, costumes, scènes de combat ou de rue, ou même plus légère comme cette réception du tout début du film qui n'annonce en aucun cas la noirceur du film.. Malgré son côté odieux, le général Yen finit par devenir une personnalité attachante, sans doute par cet amour qui le lie à cette jeune femme et ce geste d'honneur que spoile totalement le titre anglais. Nils Asther campe un magistral général chinois partagé entre sa cause et son amour pour cette jeune femme. Le film est finalement plus un huis clos entre la concubine de Yen, la jeune américaine, le conseiller de Yen, un américain véreux interprété avec plein de verve par Walter Connolly et un général amoureux de la concubine. L'ultime scène
Spoiler (cliquez pour afficher)
de la déclaration d'amour de la jeune femme et du suicide du général yen
est particulièrement bouleversante avec ces gros plans sur les mains se cherchant,
Spoiler (cliquez pour afficher)
ou cherchant la tasse que l'on sait empoisonnée

Ce film à part dans la filmographie de Capra n'en est pas moins fort intéressant, on sent encore toute l'atmosphère précode avec ce général aux moeurs qui peuvent paraître dissolues, les scènes de déshabillage de l'héroïne qui apparaît nue de dos ou seulement vétue d'un déshabillé très court, et surtout naturellement l'histoire d'amour inter-raciale, et qui semble interdite et mal vue que ce soit par les chinois ou l'américain . Mais ce qui frappe surtout c'est l'esthétique de ce film à mille lieux de ce que Capra réalisera ensuite et qui sera sans doute plus proche de la réalité américaine que ce film orientalisant !
Dernière modification par Cathy le 20 janv. 11, 10:58, modifié 1 fois.
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Re: Top Frank Capra

Message par Federico »

Ce Capra méconnu et bien différent de ce qui fera sa marque de fabrique m'avait bien tapé dans l'oeil lors de l'unique occasion que j'ai eu de le voir lors d'un très lointain Cinéma de Minuit (années 80). Un gros goût de rev'nez-y...

Belle exemple d'affiche pré-Code en tout cas. :wink:
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Re: Top Frank Capra

Message par allen john »

Federico a écrit :Ce Capra méconnu et bien différent de ce qui fera sa marque de fabrique m'avait bien tapé dans l'oeil lors de l'unique occasion que j'ai eu de le voir lors d'un très lointain Cinéma de Minuit (années 80). Un gros goût de rev'nez-y...

Belle exemple d'affiche pré-Code en tout cas. :wink:
Et pour ma part, je viens de le re-visiter avec bonheur:
http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 27107.html
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Re: Top Frank Capra

Message par Jack Carter »

le film est bientot diffusé sur Orange Cine Geants pour ceux qui ont le bouquet ciné d'Orange :wink:
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Top Frank Capra

Message par allen john »

The younger Generation (1929)
A mi-chemin entre le muet et le parlant, le grand Frank Capra fait ses adieux à l'un en essayant de faire du deuxième plus qu'un simple ajout de dialogues sur des scènes statiques. Film rare et troublant, qui fait mentir les rumeurs et ragots de soupçon d'un quelconque antisémitisme chez l'auteur.

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 05027.html
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Ann Harding
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Re: Top Frank Capra

Message par Ann Harding »

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Forbidden (Amour défendu, 1932) avec Barbara Stanwyck, Adolphe Menjou et Ralph Bellamy

Lulu (B. Stanwyck) bibliothéquaire célibataire quitte brusquement sa petite ville pour vivre des vacances inoubliables. Sur le paquebot de croisière qui l'emmène à La Havane, elle rencontre Bob (A. Menjou). Ils ignorent tout l'un de l'autre et tombent amoureux...

Je termine mon exploration de la collaboration Stanwyck/Capra avec ce film rare qui n'est même pas commenté dans le Tavernier/Coursodon. Je suis une inconditionnelle des 4 films de Stanwyck pour Capra dans les années 30: The Miracle Woman, The Bitter Tea of General Yen et Lady of Leisure offrent tous un rôle en or à Barbara. Elle est tour à tour prêcheuse, missionnaire en Chine et fille du peuple. Forbidden a réussi à me surprendre avec une intrigue incroyable. Essayer d'imaginer un croisement entre Now Voyager (1942), Back Street (1932)et The Life of Vergie Winters (1934). :shock: :o Mais, il ne faut pas perdre de vue que le film de Capra est antérieur à tous les fims précités. Avec Jo Swerling, Capra concocte un mélodrame qui commence comme une comédie romantique. Barbara apparaît d'abord en vieille fille avec un pince-nez. Ellle se transforme en cygne à bord du paquebot espérant rencontrer l'amour. Elle s'ennuie d'abord copieusement avant de tomber par hasard sur Adolphe Menjou, légèrement éméché, qui est entré dans sa cabine par accident. Ils ébauchent un marivaudage délicieux en s'appelant par leur numéro de cabine: elle, le 66 et lui, le 99. Ce marivaudage se poursuit à leur retour à New York où ils se retrouvent avec des masques de carnaval pour un dîner. Capra réussit brillamment une scène légère et qui paraît improvisée entre les deux acteurs. Mais, le ton devient plus noir immédiatement après quand Barbara découvre qu'Adolphe est marié. Il se refuse à divorcer car son épouse est une invalide. Barbara désespérée, prend seule son avenir en main et accouche d'un enfant sous un faux nom. Quelques années plus tard, elle retrouve Adolphe et lui tombe dans les bras. Il y a à nouveau une scène superbe où ils se parlent assis dans un escalier, le tout filmé derrière la rembarde comme en cachette. Barbara devient rapidement la maîtresse qu'on cache. Elle doit aussi renoncer à sa fille, adoptée par Menjou et sa femme suite à un quiproquo. Ce thème de la fille-mère sacrificielle qui fera les beaux jours du mélo hollywoodien est déjà là présent avec en prime des rebondissements qui tiennent en haleine jusqu'à la dernière bobine. Ralph Bellamy est un directeur de journal qui enquête sur Menjou, en passe de devenir gouverneur. Il est également amoureux de Barbara. Elle sacrifiera tout pour l'homme qu'elle aime. Je pourrais même lui décerner le premier prix en tant que maîtresse/mère sacrificielle que j'ai jamais vue dans un mélo. :mrgreen: C'est vraiment elle qui va le plus loin. L'intrigue semble par moment totalement délirante s'il n'y avait le jeu aigu et émouvant de Barbara qui réussit à nous faire croire à cet amour totalement désintéressé. Il n'est pas étonnant que Barbara soit devenue une star après avoir fait 4 films de Capra qui lui permettent de jouer quatre rôles différents dans des univers également différents. Forbidden est un mélo d'anthologie. :)
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Re: Top Frank Capra

Message par allen john »

Yahou! j'ai vu un Capra de 1930 absolument recommandable...

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 58257.html
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