René Clément (1913-1996)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas - Avril 2009

Message par Kevin95 »

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Le Passager de la pluie (René Clément) Image

Histoire de ne pas mourir imbécile, j'ai décidé de redonner une chance au film de Clément qui m'avait pas mal ennuyé à l'époque de sa découverte.
Si j'ai toujours un problème avec le rythme, en 1h50 environ il y a bien trois ou quatre passages à vide, je dois bien confesser que le couple Bronson / Jobert fait des merveilles. Et c'est bien là la seul (vrai) qualité du Passager de la pluie, c'est cette relation tendue, perverse, complexe et fascinante entre un Bronson félin (c'est le cas de le dire, le monsieur ne fait rien et bouffe l'écran comme personne) et la gamine Jobert encore plus candide qu'à l'accoutumé. L'intrigue elle, ressemble à 1000 autres (une femme tue, une enquête, soupçons bla bla bla) et les personnages secondaires sont soit survolés (Annie Cordy) soit caricaturaux (Corinne Marchand) soit tout simplement inutiles (Jill Ireland).
Mais comme je le disais, rien que pour son couple vedette, le score de Francis Lai et le talent (tout de même) qu'a René Clément à mettre en scène la tension / fascination / perversité entre deux personnages (cf. son chef d'œuvre Plein Soleil), le film mérite d'être vu... même si c'est légèrement mou du genou !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Nestor Almendros
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Nestor Almendros »

Enfin découvert LA BATAILLE DU RAIL, au Ciné Club de France 2.

C'est très bon.
Il ne faut pas oublier, comme on l'a souligné dans l'intro du Ciné Club, que le film a été fait à une époque où le pays sortait tout juste de la guerre, qu'il devait se reconstruire moralement. D'où une peinture totalement Résistante de la France sous l'occupation, sans subtilités, sans montrer des aspects plus ambigus de la réalité.

Mais il n'empêche que, dans l'état, ce film ne m'apparait pas outrancièrement exagéré. Tout ce qui est montré ici, malgré effectivement une tendance à l'héroisme systématique, n'en est pas moins tout à fait crédible. Le film résume assez bien, d'ailleurs, l'idée de la Résistance telle qu'elle devait être: une multitude d'actions individuelles coordonnées pour un maximum d'impact. Et quoi de mieux que le transport ferroviaire pour illustrer la marche de l'occupant constamment sabotée par l'occupé.
Le réseau ferrovière est une sorte de colonne vertébrale des déplacements et des communications dans un pays maintenu dans l'immobilisme. C'est par le train que les allemands transportent armes, chars, militaires, pétrole, etc. pour les fronts et leur stratégies. D'où une certaine cohérence avec l'effort de cette Résistance pour saboter coûte que coûte ces convois militaires importants (et on imagine qu'avec le nombre d'incidents éparpillés qu'ils ont dû subir, ça n'a pas dû être facile).
Le film adopte un style très inspiré du néo-réalisme et choisit ainsi la voix de la fiction à forte connotation documentaire plutôt que l'inverse. C'est à mon avis un choix judicieux puisqu'il permet d'établir un récit dramatiquement construit (et efficace) au milieu de reconstitutions relativement fidèles et surtout crédibles. Comme le souligne Lord Henry il a effectivement un aspect authentique avec des détails "simples" mais dont on n'a pas forcément retrouvé le même impact dans les films des années suivantes. Je pense en particulier aux sons des fusillades dans les bois qui sonnent vraiment juste. On parle également, souvent et à juste titre, du déraillement spectaculaire du convoi allemand, spécialement organisé pour le film, et qui donne encore plus d'impact.

Mais ce que je retiendrai surtout c'est donc le style, à la fois de témoignage (les faits réels ont eu lieu quelques mois auparavant) et très cinématographique (certains plans sont visuellement recherchés, il y a un vrai rythme, une bonne narration) qui permettent une immersion sensible pour une histoire à ne pas oublier. C'est un bel hommage aux cheminots à travers des petites histoires où l'héroisme et le sacrifice était leur quotidien.
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par magicberber05 »

J'ai bien aimé aussi La bataille du rail, la dramaturgie est bien construite et on attend impatiemment le déraillement du convoi blindé qui est sans cesse repoussé. La mise en scène est assez austère, néo-réaliste comme tu le dis et je trouve que ce qui manque (mais c'est un choix) c'est une mise en évidence d'un ou plusieurs personnages. Là tout est centré sur un groupe d'individus anonymes (les cheminots), ce qui atténue quand même vachement la portée émotionnelle. On ne nous présente que les faits sans vraiment de psychologie ou de sensibilité.
Bonne pioche quand même :)
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par Profondo Rosso »

Les Félins de René Clément (1964)

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Des tueurs, à la solde d’un mari américain trompé, sont à la poursuite de Marc (Alain Delon), l’amant. Celui-ci se réfugie sur la Côte d’Azur et est embauché comme chauffeur par Barbara, une riche Américaine. Il comprend bientôt qu’il n’a pas été choisi au hasard et se trouve plongé au cœur d’une sombre machination.

Dans la lignée des "Diaboliques" de Clouzot, et anticipant même par certains apsect "Les proies" de Don Siegel, un thriller psychologique es plus surprenant même si Clément semble y reprendre en moins aboutis des éléments de son "Plein Soleil". L'ouverture est assez sensationnelle avec un Alain Delon gigolo oisif qui se voit traquer de manière haletante par les hommes de mains d'un mari trompé. Une course poursuite filmée de manière trépidante par Clément dont on se demande comment il va maintenir un tel niveau. Le ton change ensuite quand Delon est embauché chez une riche américaine (Lola Albright) et sa jeune cousine jouée par Jane Fonda. le film oscille alors entre le quasi fantastique (avec cadrage surprenant, vue subjective et regard omniscient créant le malaise) et le thriller avec une ambiance sensuelle et oppressante à la fois où la jeune et innocente Jane Fonda se duspute les beaux yeux de Delon avec sa cousine. Vraiment dommage que le scénario (adapté d'un roman de Day Keene, "Joy House") soit si mal structuré. La menace des gangsters se relâche totalement lorsque le film change de direction et enlevant une bonne part de tension, la révélation à mi film est maladroitement amené en cassant l'amorce de fantastique et les ruptures de ton entre légereté et suspense ne fonctionne pas forcément. Cependant la réalisation inspirée de Clément maintient constamment l'intérêt et le casting assure. Delon est méprisable en souhait en type cherchant avant tout à sauver sa peau et Jane Fonda en jeune adulte déséquilibrée et manipulatrice joue idéalement de ses charmes pour tromper son monde. Malgré les défauts, la conclusion est des plus cinglante et magistrale avec son rebondissement renvoyant à la case départ avec d'autres protagonistes. 4,5/6
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nobody smith
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par nobody smith »

Vu la bataille du rail et je rejoindrais sur plusieurs points Nestor et magicberber. Que le film cède à l’héroïsation sans subtilité de la résistance n’est pas le problème. Le fait est que même si la production aurait voulu faire un portrait plus ambigu, elle n’aurait de toute façon pas eu le recul nécessaire pour. Ce qui est plus problématique, c’est que la narration n’est pas d’une grande inspiration et tout particulièrement dans une première partie multipliant les petites scènes sans foncièrement de grand lien avec deux-trois interventions d’une voix-off didactique. Le contenu n'est pas inintéressant mais cette écriture ne me convint guère cinématographiquement. Ça s’améliore par la suite lorsque le script se ressere sur un enjeu unique mais comme le note magicberber, le souci est qu’aucun personnage ne ressort et demeure dans leur cadre fonctionel. Reste quand même que la découverte fut agréable grâce à la réalisation de Clément. J’avais été déjà soufflé par l’ampleur de Paris brûle-t-il et je n’ai pas manqué d’être impressionné par le style à la fois efficace, immersif et impressionnant.
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Chip »

A propos des FELINS, je me suis toujours demandé si la sublime Lola Albright était doublée et en quelle langue le film a été tourné ?
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Grimmy »

Je ne sais pas. Par contre, je sais que le film a été tourné en couleurs ! C'est la production qui a exigé que le film sorte en noir et blanc. Pourquoi ? Ca, j'en sais rien.
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nobody smith
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par nobody smith »

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Après avoir découvert deux de ses films consacrés à la seconde guerre mondiale, j’étais curieux de voir ce que valait René Clément hors de ce contexte. L’occasion parfaite avec plein soleil puisque j’avais bien envi de faire le rapprochement avec le le talentueux M. Ripley qui ne m’avait guère convaincu. Sans grande surprise, j’ai été beaucoup plus fasciné par le travail de Clément que par celui d’Anthony Minghella. Passé le déstabilisant générique de Maurice Binder et la découverte d’un Alain Delon en jeune frustré, plein soleil a réussi à me captiver là où le talentueux M. Ripley m’a globalement ennuyé. Les deux films jouent pourtant sur la même tendance de rupture visuelle par rapport à l’histoire. L’académisme de la réalisation chez Minghella et l’esthétisme carte postale chez Clément rendent d’autant plus déstabilisant cette douloureuse dérive psychologique. Après, Clément suscite beaucoup plus d’intérêt par un périple terriblement intense (on sent une volonté de toujours resserrer l’action) et une maîtrise de la mise en scène pour souligner la folie du personnage (par exemple le bruit assourdissant du vent et du vague lors du meurtre au centre de l’intrigue). Vraiment époustouflant !
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par bogart »

La course du lièvre à travers les champs de René Clement (1972)


J'avais déjà eu l'occasion de voir ce film... mais mes souvenirs s'étaient estompés au fil des années. Curieux film qui mélange les genres (western policier), la toute première séquence est un hommage direct au film de Sergio Léone 'Il était une fois dans l'ouest".

Sinon dans l'ensemble le film est plaisant... même si quelques longueurs se font sentir sur la durée du film (135mn)
Et puis le casting international nous permet de retrouver deux gueules du cinéma américain, Robert Ryan et Aldo Ray qui surclasse le fade J. L Trintignant pas au mieux de sa forme.
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Nestor Almendros
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Nestor Almendros »

GERVAISE

Revu cette adaptation de Zola qui ne m'avait pas spécialement marqué la première fois. Si j'ai, cette fois-ci, beaucoup plus apprecié, je constate en même temps que le film est d'un abord un peu difficile niveau empathie. Car c'est une histoire très dure, Gervaise étant une Cosette en puissance, une bonne âme perdue au milieu d'une humanité égoïste et mesquine. Les méchancetés s'accumulant, le spectateur est mis dans l'inconfort. Mais, en même temps, ce personnage, si honorable soit-il, parvient à agacer par une gentillesse à toute épreuve et une incapacité chronique à se faire respecter. C'était un temps où la femme n'était pas encore émancipée et, bien qu'elle réussisse ici à ouvrir une boutique à son compte, elle est encore trop soumise au bon vouloir d'un mari qui dilapide les économies dans l'alcool. Et elle a également une certaine faiblesse de coeur, elle se perd beaucoup par un penchant certain au sentimentalisme. A plusieurs reprises, on peut donc se sentir lassé de tant d'injustice pour un personnage qui, finalement mériterait presque ces retours de bâtons involontaires. Il faut attendre la dernière scène pour relativiser ces avis quelque peu déplacés et comprendre (voire savourer) la véritable noirceur de cette histoire que l'on peut voir comme une peinture sans concession de l'âme humaine.
Belle mise en scène de René Clément (caméra très dynamique notamment) dans une reconstitution d'époque soignée. Bon casting également.
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Madame Musquin
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Madame Musquin »

Je viens tout juste de découvrir La Bataille du rail, un film qui est un peu un mélange des styles. L'aspect documentaire du début n'a pas manqué de me surprendre, mais peut passer pour un petit exercice de style dans la mesure où le film mettait et met en lumière un aspect de la Résistante pas forcément connu. Et le passage à la fiction alterne "l'émotion qui naît de la sobriété du style" (comme le disait Lord Henry) et l'aspect spectaculaire ; la scène du déraillement du train à la fin est exceptionnelle !
Mais ce que j'ai surtout aimé dans ce film est toute la reconstitution du milieu des cheminots et l'atmosphère de ce milieu avec ses us et coutumes, sa culture. Même si la présentation, due au contexte de réalisation du film, peut paraître un peu manichéenne (Résistance héroïque contre "méchant" occupant allemand), l'émotion naît également de la façon dont tout ce milieu, tout poste confondu s'est organisé.

Madame Musquin
Dernière modification par Madame Musquin le 8 févr. 10, 13:28, modifié 1 fois.
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nobody smith
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par nobody smith »

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Poursuite de la découverte et de mon admiration pour la filmo de René Clément avec ces félins. Si le titre laissait augurer un film autour de la thématique de la sauvagerie, ça n’est au bout du compte qu’une légère méprise. Car si le film contient une part d’animalité, celle-ci semble plus tourner autour de la notion de virilité. Lors de la formidable introduction, le personnage d’Alain Delon se fait traquer par des bandits juste parce qu’il a froissé la virilité d’un mafieux. Par la suite, il trouve refuge chez deux demoiselles qui s’attèlent gentiment à l’émasculer dans tous les sens du terme en jouant de leurs atouts. Un beau travail de recherche s’inscrivant au sein d’un enivrant emballage de film noir : mise en scène brillamment ciselée, photographie sublime, musique ultra-cool de Lalo Schifrin (passer d’Osterman week-end à ça est une expérience fascinante pour se rendre compte du déclin massif d’inspiration du compositeur…). Tout pour plaire en somme :D
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par nobody smith »

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Enchaîner la découverte des félins avec celle de ce monsieur Ripois n’a pas été une mauvaise idée. René Clément m’a en effet donné l’impression qu’il livrait ici le pendant comédie dramatique des félins. Les deux films semblent avoir pour objectif de mettre à mal la virilité de leur personnage principal joué paradoxalement par des acteurs habitués à apparaître comme des icônes de masculinité. André Ripois est donc un Don Juan d’opérette, un homme qui se prend pour un cador alors qu’il est quelconque (l’idée du tournage en pleine rue caméra cachée n’apparaît ainsi pas que comme une fantaisie pré-nouvelle vague), un manipulateur fort maladroit. La réussite de ses stratagèmes romantiques tient moins dans l’efficacité de leurs exécutions que dans le bon vouloir des demoiselles abordées guère dupes de ses manœuvres. Le personnage tente de masquer son côté pathétique dans la voix-off mais l’illusion ne prend pas. Pourtant, on s’attache à ce personnage qui flirte avec le détestable. Car derrière ses astuces puériles, il laisse toujours filtrer une véritable sincérité. L’interprétation de Gérard Philippe est tout à fait brillante à cet effet en trouvant un équilibre entre un jeu guignol et une émotion plus profonde. Cela dit, je ne reste que légèrement emballé par le film. Clément signe toujours une mise en scène simple, précise et ponctuée de pics de génie mais l’ensemble est un peu fade après l’étourdissante expérience des félins. ça méritait quand même bien que Brion sorte le film de son purgatoire.
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Ann Harding »

Les Maudits (1947) avec Florence Marly, Paul Bernard, Henri Vidal et Michel Auclair
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Oslo, avril 1945, un groupe de sympathisans Nazis embarquent dans un sous-marin à destination de l'Amérique du Sud. Mais, ils doivent faire escale à Royan pour trouver un médecin pour soigner Hilde (F. Marly). Le Dr Guilbert (H. Vidal) est embarqué de force...

René Clément dans ses années d'immédiates après-guerre s'intéresse à la France collaboratrice ou résistante. Ici, nous sommes dans un huis-clos entre collaborateurs, sympathisants du régime nazi et officiers de la Wehrmacht. Entre Paul Bernard, journaliste collabo, Michel Auclair, le petit voyou employé par les nazis, il n'y a pas un personnage pour racheter l'autre. Henri Vidal, qui est otage de ce beau monde, tente désespérement de s'échapper du sous-marin car il sait que ses jours sont comptés. La blonde diaphane Florence Marly, qui fut l'épouse de Pierre Chenal, est ici la maîtresse d'un officier au vues et aux sues de son époux encorné. Tout ce joli monde sent la fin venir et lorsque le 8 mai 1945, ils reçoivent la nouvelle de la rédition de l'Allemagne, seuls les nazis les plus endurcis veulent poursuivre le combat. Le film réalisé entièrement en studio réussit plutôt bien à suggérer la claustrophobie de la vie à bord d'un sous-marin. Marcel Dalio joue un double jeu en délaissant ses anciennes accointances nazies pour les anglais: il a sentit le vent tourner. Ce n'est pas un film majeur de Clément; mais, la distribution est bonne et le suspense fonctionne jusqu'à la fin.
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Commissaire Juve
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Re: René Clément (1913-1996)

Message par Commissaire Juve »

Je crois qu'il est annoncé en blu-ray ! :D
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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