René Clément (1913-1996)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- A mes délires
- Messages : 9466
- Inscription : 3 janv. 04, 01:49
- Localisation : 17 Paseo Verde
René Clément (1913-1996)
La Bataille du Rail (1946)
Un film important, indispensable et admirable. Tourné dans l'urgence et l'actualité, le film rend hommage au combat des cheminots engagés dans la résistance et décrit leurs efforts pour contrarier le fonctionnement de la mécanique d'occupation.
Pour sa première réalisation, René Clément adopte un style documentaire qui ne refuse ni le spectaculaire (le déraillement final), ni un certain lyrisme.
La maîtrise technique caractéristique de l'oeuvre du cinéaste force déjà ici l'admiration. L'émotion naît de la sobriété du style et d'une indéfectible dignité. Ainsi, pour filmer l'exécution d'un groupe d'otages, Clément choisi de se concentrer sur un seul visage (qui attend la mort) et sur la bande-son (progression des coups de feu): une leçon de cinéma.
Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément.
Un film important, indispensable et admirable. Tourné dans l'urgence et l'actualité, le film rend hommage au combat des cheminots engagés dans la résistance et décrit leurs efforts pour contrarier le fonctionnement de la mécanique d'occupation.
Pour sa première réalisation, René Clément adopte un style documentaire qui ne refuse ni le spectaculaire (le déraillement final), ni un certain lyrisme.
La maîtrise technique caractéristique de l'oeuvre du cinéaste force déjà ici l'admiration. L'émotion naît de la sobriété du style et d'une indéfectible dignité. Ainsi, pour filmer l'exécution d'un groupe d'otages, Clément choisi de se concentrer sur un seul visage (qui attend la mort) et sur la bande-son (progression des coups de feu): une leçon de cinéma.
Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément.
-
- Au poil soyeux
- Messages : 31866
- Inscription : 12 avr. 03, 15:00
- Localisation : The Swanage
Tout à fait d'accord, il mériterait vraiment d'être redécouvert.Lord Henry a écrit :Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément.
"One Day There'll Be a Place for Us"
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99608
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Tout pareilLord Henry a écrit :La Bataille du Rail (1946)
Un film important, indispensable et admirable. Tourné dans l'urgence et l'actualité, le film rend hommage au combat des cheminots engagés dans la résistance et décrit leurs efforts pour contrarier le fonctionnement de la mécanique d'occupation.
Pour sa première réalisation, René Clément adopte un style documentaire qui ne refuse ni le spectaculaire (le déraillement final), ni un certain lyrisme.
La maîtrise technique caractéristique de l'oeuvre du cinéaste force déjà ici l'admiration. L'émotion naît de la sobriété du style et d'une indéfectible dignité. Ainsi, pour filmer l'exécution d'un groupe d'otages, Clément choisi de se concentrer sur un seul visage (qui attend la mort) et sur la bande-son (progression des coups de feu): une leçon de cinéma.
Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99608
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
D'ailleurs, je n'ai toujours pas acheté le DVD de mon film préféré du réalisateur : Jeux interdits. Bonne qualité ?Swan a écrit :Tout à fait d'accord, il mériterait vraiment d'être redécouvert.Lord Henry a écrit :Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément.
-
- A mes délires
- Messages : 9466
- Inscription : 3 janv. 04, 01:49
- Localisation : 17 Paseo Verde
René Clément (1913-1996)
Il semble que René Clément qui connut en son temps les honneurs, le prestige, et l'estime du public soit tombé dans les oubliettes du cinéphiliquement correct, poussé entre autres par les pourfendeurs de la qualité française et leurs thuriféraires.
Je ne puis que me désoler des lacunes que trahit ma fréquentation occasionnelle de la filmographie du cinéaste. Toutefois, souffrez que je vous livre quelques réflexions et rassemble mes souvenirs épars afin de faire partager mon admiration pour un réalisateur mésestimé, technicien hors pair, et dont les films jalonnèrent une oeuvre plus personnelle et singulière que l'on s'est plu à le croire.
Quelques repères biographiques:
René Clément (né à Bordeaux en 1913, décédé à Paris en 1996) fit ses premières armes en réalisant des court-métrages à partir des années trente, collaborant notamment avec Jacques Tati (Soigne Ton Gauche - 1936).
A la libération, diverses associations de résistants le choisirent pour mettre en scène La Bataille du Rail, film hommage au combat des cheminots français durant l'occupation. A sa sortie en 1946, il en retira une reconnaissance internationale et les honneurs (récompenses à Cannes).
A partir de ce coup d'éclat, Clément va s'attacher à des projets ambitieux, souvent inspirés de la littérature (Mr Ripois, Gervaise, Barrage sur le Pacifique) et devenir au fil de ses films une figure emblématique et célébré du cinéma français des années cinquante.
Les deux décennies suivantes furent moins généreuses. Comme nombre de ses confrères de la même génération, Clément encourut les foudres des jeunes turcs de la Nouvelle Vague, et après l'échec de la superproduction Paris, brûle-t-il?, son prestige s'étiola dans l'indifférence qui accueillit ses dernières réalisations.
Voir un film de René Clément, c'est pour moi être toujours saisi au premier abord par le sentiment de maîtrise absolue qui se dégage de la mise en scène.
Précision extrême du cadrage, mouvements de caméra étudiés, décors, tous éléments qui concourent à un style que le réalisateur raffine jusqu'à la sophistication dans ses derniers thrillers, sans pour autant céder au maniérisme.
On a pu reprocher au cinéaste de dilapider ce sens visuel exceptionnel sur des sujets qui ne justifiaient pas toujours un tel effort (La Baby Sitter, La Maison sous les arbres); il m'apparaît au contraire que ce brio technique ne tient en rien de la vaine démonstration.
Cette perfection glacée traduit le regard distancié que le réalisateur pose sur les intrigues et leurs protagonistes, à la façon de quelque entomologiste démiurge.
Par-delà un éclectisme trompeur, Clément tisse de ses plus beaux travellings la trame du destin, fil rouge arachnéen qu'il déroule de film en film; le destin, ses oeuvres et son ironie, ses détours et ses retours.
Le cinéaste passe au scalpel de sa caméra le combat de l'homme contre la fatalité, ses triomphes illusoires et fugaces, ou ses victoires plus fragiles et réelles contre l'adversité (La bataille du rail, Paris brûle-t-il?, Le passager de la pluie, La Maison sous les arbres).
Enchâssé dans la mécanique d'histoires minutieusement agencées, le héros chez René Clément se trouve au coeur d'une réalité déconcertante, dont seuls quelques éléments lui sont perceptibles sans qu'il en saisisse toujours le sens.
Le voilà en fuite - le passé sur ses talons - (Au-delà des grilles, Le jour et l'heure, La course du lièvre..); secouant la pesanteur de sa condition dans l'espoir de s'en évader (Monsieur Ripois, Gervaise, Plein soleil); jouet d'une subtile machination (Les félins, le passager de la pluie, La maison sous les arbres).
Parfois le sort lui paraît favorable, mais une opportunité qui s'offre peut se révéler le plus sûr chemin vers sa perte.
Et c'est quand il se croit maître des évènements que le destin se rappelle à son bon souvenir (Plein Soleil, Les félins).
Il me reste à passer en revue les bribes de mes souvenirs de cinéphile les plus lointains ou mes sentiments de téléspectateur les plus récents, que je vous invite à compléter, critiquer ou contredire.
Vous constaterez que certaines oeuvres essentielles (Jeux interdits, Gervaise) ont jusqu'à présent réussi à prendre en défaut mon indolente vigilance.
La Bataille du Rail (1946): Un film important, indispensable et admirable. Tourné dans l'urgence et l'actualité, le film rend hommage au combat des cheminots engagés dans la résistance et décrit leurs efforts pour contrarier le fonctionnement de la mécanique d'occupation.
Pour sa première réalisation, René Clément adopte un style documentaire qui ne refuse ni le spectaculaire (le déraillement final), ni un certain lyrisme.
La maîtrise technique caractéristique de l'oeuvre du cinéaste force déjà ici l'admiration. L'émotion naît de la sobriété du style et d'une indéfectible dignité. Ainsi, pour filmer l'exécution d'un groupe d'otages, Clément choisi de se concentrer sur un seul visage (qui attend la mort) et sur la bande-son (progression des coups de feu): une leçon de cinéma.
Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément. Le réalisateur affirme d'emblée une maîtrise dont jamais il ne se départira. Film qu'il serait intéressant de comparer avec Le train de John Frankenheimer.
Au-delà des Grilles (1948): réalisation mineure, néanmoins récompensée par l'oscar du meilleur film étranger en 1950.
Monsieur Ripois (1954): séducteur cynique, Ripois utilise les femmes pour favoriser son ascension sociale. Dialogues de Queneau et mise en scène brillante - Clément filme les extérieurs londoniens en caméra cachée - offrant à Gérard Philippe son meilleur rôle.
Plein Soleil (1960): une adaptation de Patricia Highsmith qui ne le cède en rien à Hitchcock ou Wenders. Avec une extrême attention aux détails, le réalisateur cisèle un film parfait. Et sous le soleil de la Méditerranée, Delon dessine ce personnage dont Visconti fera son profit.
Les Félins (1964): la virtuosité s'abandonne ici à la griserie. Deux mantes religieuses (Jane Fonda, Lola Albright) se disputent un Delon animal à souhait.; jeux de rôles entre prédateurs et proies réglé au millimètre. Un décors labyrinthique magnifiquement photographié par Henri Decae et une envoûtante partition de Lalo Schifrin complètent le puzzle: vénéneux et éblouissant!
Paris Brûle-t-il? (1966): superproduction injustement décriée. Qui d'autre que Clément eût pu mener à bon port une telle entreprise, déployer un tel savoir-faire? Le film vaut largement ses équivalents hollywoodiens de la même époque.
Le Passager de la Pluie (1968)/La Maison sous les Arbres (1969) vus il y a trop longtemps; deux beaux portraits de femmes, vacillantes et obstinées. Au sommet de son art, le metteur en scène distille l'incertitude et l'angoisse, mais Sébastien Japrisot (Le passager) l'a mieux servi que Daniel Boulanger (La maison).
La Course du Lièvre à travers les Champs (1972): adaptation de David Goodis, placée sous les auspices de Lewis Carroll. Les adultes y poursuivent les jeux de leur enfance, l'arme au poing. Cette enfance qui ne cesse de les habiter, jusqu'à la mort. Polar irréel et magnifique, oeuvre d'une grande singularité, affranchie des conventions, La Course du lièvre.... est peut-être tout simplement le plus beau film de son auteur.
filmographie complète
Je ne puis que me désoler des lacunes que trahit ma fréquentation occasionnelle de la filmographie du cinéaste. Toutefois, souffrez que je vous livre quelques réflexions et rassemble mes souvenirs épars afin de faire partager mon admiration pour un réalisateur mésestimé, technicien hors pair, et dont les films jalonnèrent une oeuvre plus personnelle et singulière que l'on s'est plu à le croire.
Quelques repères biographiques:
René Clément (né à Bordeaux en 1913, décédé à Paris en 1996) fit ses premières armes en réalisant des court-métrages à partir des années trente, collaborant notamment avec Jacques Tati (Soigne Ton Gauche - 1936).
A la libération, diverses associations de résistants le choisirent pour mettre en scène La Bataille du Rail, film hommage au combat des cheminots français durant l'occupation. A sa sortie en 1946, il en retira une reconnaissance internationale et les honneurs (récompenses à Cannes).
A partir de ce coup d'éclat, Clément va s'attacher à des projets ambitieux, souvent inspirés de la littérature (Mr Ripois, Gervaise, Barrage sur le Pacifique) et devenir au fil de ses films une figure emblématique et célébré du cinéma français des années cinquante.
Les deux décennies suivantes furent moins généreuses. Comme nombre de ses confrères de la même génération, Clément encourut les foudres des jeunes turcs de la Nouvelle Vague, et après l'échec de la superproduction Paris, brûle-t-il?, son prestige s'étiola dans l'indifférence qui accueillit ses dernières réalisations.
Voir un film de René Clément, c'est pour moi être toujours saisi au premier abord par le sentiment de maîtrise absolue qui se dégage de la mise en scène.
Précision extrême du cadrage, mouvements de caméra étudiés, décors, tous éléments qui concourent à un style que le réalisateur raffine jusqu'à la sophistication dans ses derniers thrillers, sans pour autant céder au maniérisme.
On a pu reprocher au cinéaste de dilapider ce sens visuel exceptionnel sur des sujets qui ne justifiaient pas toujours un tel effort (La Baby Sitter, La Maison sous les arbres); il m'apparaît au contraire que ce brio technique ne tient en rien de la vaine démonstration.
Cette perfection glacée traduit le regard distancié que le réalisateur pose sur les intrigues et leurs protagonistes, à la façon de quelque entomologiste démiurge.
Par-delà un éclectisme trompeur, Clément tisse de ses plus beaux travellings la trame du destin, fil rouge arachnéen qu'il déroule de film en film; le destin, ses oeuvres et son ironie, ses détours et ses retours.
Le cinéaste passe au scalpel de sa caméra le combat de l'homme contre la fatalité, ses triomphes illusoires et fugaces, ou ses victoires plus fragiles et réelles contre l'adversité (La bataille du rail, Paris brûle-t-il?, Le passager de la pluie, La Maison sous les arbres).
Enchâssé dans la mécanique d'histoires minutieusement agencées, le héros chez René Clément se trouve au coeur d'une réalité déconcertante, dont seuls quelques éléments lui sont perceptibles sans qu'il en saisisse toujours le sens.
Le voilà en fuite - le passé sur ses talons - (Au-delà des grilles, Le jour et l'heure, La course du lièvre..); secouant la pesanteur de sa condition dans l'espoir de s'en évader (Monsieur Ripois, Gervaise, Plein soleil); jouet d'une subtile machination (Les félins, le passager de la pluie, La maison sous les arbres).
Parfois le sort lui paraît favorable, mais une opportunité qui s'offre peut se révéler le plus sûr chemin vers sa perte.
Et c'est quand il se croit maître des évènements que le destin se rappelle à son bon souvenir (Plein Soleil, Les félins).
Il me reste à passer en revue les bribes de mes souvenirs de cinéphile les plus lointains ou mes sentiments de téléspectateur les plus récents, que je vous invite à compléter, critiquer ou contredire.
Vous constaterez que certaines oeuvres essentielles (Jeux interdits, Gervaise) ont jusqu'à présent réussi à prendre en défaut mon indolente vigilance.
La Bataille du Rail (1946): Un film important, indispensable et admirable. Tourné dans l'urgence et l'actualité, le film rend hommage au combat des cheminots engagés dans la résistance et décrit leurs efforts pour contrarier le fonctionnement de la mécanique d'occupation.
Pour sa première réalisation, René Clément adopte un style documentaire qui ne refuse ni le spectaculaire (le déraillement final), ni un certain lyrisme.
La maîtrise technique caractéristique de l'oeuvre du cinéaste force déjà ici l'admiration. L'émotion naît de la sobriété du style et d'une indéfectible dignité. Ainsi, pour filmer l'exécution d'un groupe d'otages, Clément choisi de se concentrer sur un seul visage (qui attend la mort) et sur la bande-son (progression des coups de feu): une leçon de cinéma.
Un film pour ne pas oublier: ne pas oublier ceux qui sont tombés et ceux qui sont restés; ne pas oublier que les combats collectifs s'incarnent dans le destin des individus; mais aussi pour ne pas oublier le grand cinéaste que fut René Clément. Le réalisateur affirme d'emblée une maîtrise dont jamais il ne se départira. Film qu'il serait intéressant de comparer avec Le train de John Frankenheimer.
Au-delà des Grilles (1948): réalisation mineure, néanmoins récompensée par l'oscar du meilleur film étranger en 1950.
Monsieur Ripois (1954): séducteur cynique, Ripois utilise les femmes pour favoriser son ascension sociale. Dialogues de Queneau et mise en scène brillante - Clément filme les extérieurs londoniens en caméra cachée - offrant à Gérard Philippe son meilleur rôle.
Plein Soleil (1960): une adaptation de Patricia Highsmith qui ne le cède en rien à Hitchcock ou Wenders. Avec une extrême attention aux détails, le réalisateur cisèle un film parfait. Et sous le soleil de la Méditerranée, Delon dessine ce personnage dont Visconti fera son profit.
Les Félins (1964): la virtuosité s'abandonne ici à la griserie. Deux mantes religieuses (Jane Fonda, Lola Albright) se disputent un Delon animal à souhait.; jeux de rôles entre prédateurs et proies réglé au millimètre. Un décors labyrinthique magnifiquement photographié par Henri Decae et une envoûtante partition de Lalo Schifrin complètent le puzzle: vénéneux et éblouissant!
Paris Brûle-t-il? (1966): superproduction injustement décriée. Qui d'autre que Clément eût pu mener à bon port une telle entreprise, déployer un tel savoir-faire? Le film vaut largement ses équivalents hollywoodiens de la même époque.
Le Passager de la Pluie (1968)/La Maison sous les Arbres (1969) vus il y a trop longtemps; deux beaux portraits de femmes, vacillantes et obstinées. Au sommet de son art, le metteur en scène distille l'incertitude et l'angoisse, mais Sébastien Japrisot (Le passager) l'a mieux servi que Daniel Boulanger (La maison).
La Course du Lièvre à travers les Champs (1972): adaptation de David Goodis, placée sous les auspices de Lewis Carroll. Les adultes y poursuivent les jeux de leur enfance, l'arme au poing. Cette enfance qui ne cesse de les habiter, jusqu'à la mort. Polar irréel et magnifique, oeuvre d'une grande singularité, affranchie des conventions, La Course du lièvre.... est peut-être tout simplement le plus beau film de son auteur.
filmographie complète
Dernière modification par Lord Henry le 12 mai 11, 13:25, modifié 2 fois.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99608
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
-
- Accessoiriste
- Messages : 1860
- Inscription : 9 sept. 03, 11:11
- Localisation : A l'est d'Eden
Re: René Clément - un grand cinéaste oublié.
J'ai bien conscience que ton message ne se résume pas, loin de là, à cette maladresse, mais ce type d'assertion a tout de même le don de me hérisser le poil. Non seulement ça me semble être un combat d'arrière-garde (la critique et les historiens bourdonnent autour d'autres polémiques, les Duvivier, Carné et autres Clément ayant été réhabilités depuis belle lurette) mais j'ai de surcroît une profonde aversion pour toutes ces expressions forgées à partir du stupide terme de "politiquement correct". Aux amateurs de cette formulation, est-il besoin d'en rappeler l'origine et l'idéologie qui la sous-tendait à ses débuts ?Lord Henry a écrit :Il semble que René Clément qui connut en son temps les honneurs, le prestige et l'estime du public soit tombé dans les oubliettes du cinéphiliquement correct, poussé entre autres par les pourfendeurs de la qualité française et leurs thuriféraires qui sévissent encore de nos jours.
Pour ce qui est de Clément, ton enthousiasme me semble justifié en ce qui concerne Plein Soleil, et, dans une moindre mesure, pour Monsieur Ripois, Jeux interdits ou La bataille du rail. Quant au reste de sa filmographie, pour ce que j'en ai vu, ce n'était tout de même pas très concluant.
I would prefer not to
-
- Charles Foster Kane
- Messages : 22026
- Inscription : 13 avr. 03, 10:10
- Localisation : into the sky, into the moon
Re: René Clément - un grand cinéaste oublié.
Je ne suis pas amateur du tout, ne m'intéressant pas à la politique mais je veux bien un rafraichissment de mémoire!Solal a écrit : Aux amateurs de cette formulation, est-il besoin d'en rappeler l'origine et l'idéologie qui la sous-tendait à ses débuts ?
Night of the hunter forever
Caramba, encore raté.
-
- Accessoiriste
- Messages : 1860
- Inscription : 9 sept. 03, 11:11
- Localisation : A l'est d'Eden
Re: René Clément - un grand cinéaste oublié.
Alex Blackwell a écrit :Je ne suis pas amateur du tout, ne m'intéressant pas à la politique mais je veux bien un rafraichissment de mémoire!Solal a écrit : Aux amateurs de cette formulation, est-il besoin d'en rappeler l'origine et l'idéologie qui la sous-tendait à ses débuts ?
C'est la "nouvelle droite" américaine, opposée à la notion de discrimination positive, qui a popularisé le terme au début des années 90 pour stigmatiser ces zazous de démocrates. Toutes les expressions de ce type (bien-pensance, terrorisme intellectuel, pensée unique...) me paraissent plus pathétiques les unes que les autres : ce n'est qu'un moyen de se poser en victime d'une dogma fantasmée, et de jouer les anti-conformistes à bon compte, le plus souvent pour enfoncer des portes ouvertes.
Pour revenir à l'expression "cinéphiliquement correct", si la charge d'un Truffaut contre "la qualité française" a sans doute été outrancière, intéressée et arbitraire, elle a tout de même eu des effets salutaires. Et puis, ce n'est vraiment plus d'actualité. Je ne crois pas qu'il y ait aujourd'hui une parole critique qui impose ses vues et tyranise la profession.
I would prefer not to
Bravo pour ce petit exposé.
J'aime beaucoup les films de Clément moi aussi et particilièrement M.Ripois et Les félins avec leur construction scénaristique alambiqué et l'élégance de leur mise en scène.
Bien évidément, comme tout le monde, j'ai été très sensible à Jeux interdits, à leurs jeunes interprètes exceptionnels et à la dureté du récit.
J'aime beaucoup les films de Clément moi aussi et particilièrement M.Ripois et Les félins avec leur construction scénaristique alambiqué et l'élégance de leur mise en scène.
Bien évidément, comme tout le monde, j'ai été très sensible à Jeux interdits, à leurs jeunes interprètes exceptionnels et à la dureté du récit.
-
- Stagiaire
- Messages : 56
- Inscription : 21 févr. 04, 02:35
-
- Stagiaire
- Messages : 21
- Inscription : 30 janv. 04, 23:29
- Contact :
-
- Mister Ironbutt 2005
- Messages : 7489
- Inscription : 13 avr. 03, 09:15
Je préfère retenir les implacables Plein Soleil et Le passager de la pluie (ce film m'avait sacrément impressionné quand j'étais jeune) que les grosses machines ridicules comme Paris Brule t'il. "Jeux Interdits", j'en ai un peu soupé aussi...
Clément a pas mal bossé sur La Belle et le Bête de Cocteau aussi il me semble.
Clément a pas mal bossé sur La Belle et le Bête de Cocteau aussi il me semble.