Cary Grant (1904-1986)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Cary Grant (1904-1986)

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Kiss and Make Up (1934) - Harlan Thompson

Le directeur d'un institut de beauté parisien épouse une de ses clientes juste divorcée. Le tout n'est pas du goût de sa secrétaire.

A la limite du film pré-code avec son avalanche de femmes en petites tenues, une moralité moyenne de cet homme à femme et aux "délicieux épisodes", et du film burlesque dans sa course poursuite finale. Ce n'est aucunement un chef d'oeuvre, mais le témoignage d'une époque où le code Hayes n'a pas encore été complètement adopté. Les époux font lit commun ce qui n'est plus possible par la suite. Cary Grant commence à être dans son registre habituel du séducteur décontenancé. Il se permet également de pousser par deux fois la chansonnette. Donc un petit film sans grosse vedette Helen Mack est charmante en secrétaire, et Geneviève Tobin qui présente une ressemblance avec Danielle Darrieux tout à fait drôle en femme obsédée par son aspect physique et des "opérations chirurgicales multiples. Edward Everett Horton prête une fois encore son style au mari trompé, avec pour une fois un rôle un peu différent de ces prestations habituelles d'homme de confiance.
Donc un film tout à fait secondaire, mais qui se laisse voir sans déplaisir, ne serait-ce que pour voir Cary Grant dans ses premières oeuvres !
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Cathy
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Re: Cary Grant (1904-1986)

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Les ailes dans l'ombre, Wings in the dark (1935) - James Flood

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Un aviateur cherche une manière de voler aux instruments uniquement, manière de pouvoir atterir par n'importe quel temps. Il rencontre une jeune aviatrice de voltige aérienne avec qui il envisage de battre un record, toutefois suite à un accident il devient aveugle. Il cherche à améliorer son système malgré son handicap.

James Flood réalise ici un mélo aérien, le dernier quart d'heure en est la plus belle preuve (surtout ne pas lire le spoiler si vous ne voulez pas connaître la fin, tant nous sommes dans le côté parfois too much du mélo
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le pilote aveugle qui part avec son avion sauver la jolie pilote en utilisant son équipement de navigation aux instruments, la fait atterir tout en lui disant qu'il l'aime mais qu'il va mourir parce qu'il ne peut pas vivre aveugle. Elle arrive à le sauver, et comme par hasard, il commence à revoir
Bref toute cette fin gache un petit peu le très joli petit film de série B interprété tout de même par Cary Grant qui joue un précurseur de son rôle dans Only angels have wings et Myrna Loy tout à fait ravissante, et pleine de ce charme espiègle qui fait son talent. Le film est basé sur ces fous de l'aviation qui étaient de véritables héros, même si ici nous sommes dans la romance et pas dans l'histoire vraie, il y a quand même tout un intérêt et un hommage à ces fous sans qui l'aviation ne serait pas.
Le film est donc totalement sauvé par ses interprètes, sans doute un plus grand réalisateur aurait-il su en tirer autre chose, mais vraiment un film agréable malgré cette fin !
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Re: Cary Grant (1904-1986)

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Empreintes digitales Big brown Eyes (1936) - Raoul Walsh

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Un jeune policier et une ancienne manucure devenue journaliste cherchent à retrouver un voleur de diamants puis un tueur de bébé.

Quatrième film du coffret universal consacré à Cary Grant, c'est sans doute le meilleur film du lot. Déjà il est réalisé par Walsh avec des scènes particulièrement intéressantes comme cette suite de gros plans de personnages chez le coiffeur qui commentent les évènements passés. Le film par contre va dans plusieurs sens, à la fois screwball comedy dans ses relations entre le policier (Cary Grant) et sa fiancée (Joan Bennett) et film noir par cette prédilection de Walsh pour le monde des bandits, mais aussi un plaidoyer contre ces procès qui ne permettent pas l'inculpation des assassins de par la tenue des interrogatoires. Raoul Walsh réalise donc ici un petit film mais où Cary Grant est impeccable avec une Joan Bennett en blonde platine, exubérante à souhait, Walter Pidgeon complète le casting en détective privé pas très honnête, jouant de son flegme habituel. Donc un film agréable pas très connu, malgré ses qualités évidentes.
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Cathy
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Re: Cary Grant (1904-1986)

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Wedding Present (1936) - Richard Wallace

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Deux journalistes fiancés et totalement farfelus se chamaillent sans cesse au point que la jeune femme va voir ailleurs et se fiance. La veille de son mariage le journaliste lui offre ce fameux cadeau de mariage.

Dernier film du coffret Universal, ce film qui pourrait être une très bonne screwball comedy entre d'autres mains, patine quelque peu même s'il offre quelques scènes charmantes ou drôles comme la grande dernière scène ou celle avec l'archiduc. Le film va dans tous les sens au départ, on ne sait pas quel va être réellement le sens, entre l'interview de l'Archiduc, le sauvetage du bandit, les facéties des deux fiancés, etc. La comédie vaut par l'interprétation de Joan Bennett qu'on n'a pas vraiment l'habitude de voir dans ce registre et qui s'en tire admirablement, comme naturellement Cary Grant qui est dans son registre de prédilection. Bref une petite comédie guère inoubliable mais sympathique quand même. Le coffret ne contient pas de réels chefs d'oeuvre, mais des films agréables qui montre l'évolution de Cary Grant !
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Cathy
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Re: Cary Grant (1904-1986)

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The Bishop's Wife, Honni soit qui mal y pense (1947) - Henry Koster

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Un ange est envoyé sur terre pour aider un pasteur à construire "sa" Cathédrale. L'ange n'est pas insensible au charme de son épouse.

Ce film est typique de la production américaine avec ce conte de Noel, cet ange envoyé sur terre pour résoudre on ne sait pourquoi d'ailleurs le dilemme de ce pasteur qui pense quelque part plus à sa gloire personnelle qu'à sa mission "sacrée". Le film est tout à fait charmant, avec cet ange qui éclaire naturellement le quotidien des gens, rien qu'en les croisant. Sa rencontre transforme la personnalité d'un vieux professeur qui veut écrire un livre d'histoire, celle d'un vieux chauffeur de taxi Sylvester qui se remet à patiner, naturellement influence la riche mécène qui racontera sa véritable vie et changera ses idées de grandeur, et naturellement le personnel de la maison du pasteur et celui-ci, sa femme et leur petite fille. Il remplace pendant quelques heures un père absent qui oublie sa vocation et pire sa famille et le remet sur le "droit" chemin qui est évidemment celui du "politiquement" correct comme on dit aujourd"hui.
Le point fort de cette comédie est surtout que cet ange est aussi un homme au visage de Cary Grant et cet homme tombe sous le charme de l'épouse délaissée interprétée par Loretta Young. David Niven est ce pasteur rigide, froid, peu sympathique au final et qui comme d'habitude excelle dans ce rôle. Le film est admirablement mené avec ces scènes de comédie pure comme celle du pasteur coincé dans sa chaise, ou des scènes plus poétiques comme celle de la Chorale des enfants. Le morceau de bravoure réside à faire croire aux talents de patinage artistique de Cary Grant, Loretta Young et James Gleason avec cette scène filmée certes de loin, mais dans un jeu de clair-obscur qui permet de faire croire à cette possibilité A noter aussi la présence de la lumineuse et charmante Elsa Lanchester. D'ailleurs c'est dans cette scène du patinage ou dans celle de la bataille de boules de neige avec les enfants que l'on voit ces scènes typiques de la vie américaine si souvent montrées dans les films ou les dessins animés.
Ce film est donc une charmante comédie typique de cette époque menée par un Cary Grant charismatique comme à son habitude. Une jolie redécouverte. Henry Koster retrouvera cet univers poétique et ésotérique deux ans plus tard avec Harvey et son Pooka géant !
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Boubakar
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Boubakar »

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La péniche du bonheur (Melville Shavelson, 1958)

C'est une toute petite comédie romantique, basée sur la classique différence de classe entre deux personnages, l'un interprété par Cary Grant (au minimum syndical) et une très belle Sophia Loren, qui joue très bien de son accent italien, ce qui va provoquer des quiproquos aboutissant aux seules scènes un peu drôles du film.
Sinon, c'est sans grand intérêt, tout est écrit d'avance, mais ça ne mange pas de pain, mais je regrette que plusieurs sujets soient à ce point survolés (le personnage de Cary Grant est veuf, et ses enfants n'ont pas l'air de trop souffrir de cette disparition).
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Cathy
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Re: Cary Grant (1904-1986)

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La péniche du bonheur, Houseboat (1958) - Melville Shavelson

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Un veuf décide de reprendre la vie commune avec ses trois enfants et engage comme "nounou" et bonne une jeune italienne qui est en réalité la fille d'un chef d'orchestre en tournée qui rêve de s'émanciper. Ils emmenagent tous ensemble sur un bateau.

Le film a été tourné au moment où Cary Grant et Sophia Loren avaient une aventure, mais cette dernière épousa au moment du tournage Carlo Ponti au grand désarroi de Cary Grant follement amoureux de la belle italienne. Nous sommes donc dans un genre qu'affectionne particulièrement le cinéma américain à savoir la comédie familiale mais aussi la comédie romantique. Mais nous sommes dans une comédie familiale un peu plus noire, car ces enfants ont du mal à prendre en affection leur père absent et seule la présence de cette jeune femme va permettre le rapprochement mais susciter aussi quelques émois chez le plus âgé des garçons. Il y a un parfum légèrement "subversif" et anti-code Hayes avec la scène de la barque et cette clochette qui tinte si régulièrement, de même que l'évocation du lit conjugal toujours commun en Italie et parfois aux USA. Nous sommes donc dans une comédie totalement classique, mais dont le charme repose sur le couple principal et surtout sur Sophia Loren qui illumine l'écran, Cary Grant est parfait dans son rôle de père dépassé. Il ne faut pas oublier aussi la chanson omniprésente que chante Sophia Loren et qui reste dans la tête une fois le générique de fin passé. Martha Hyer complète le casting dans le rôle de la tante Caroline, soeur de la disparue et toujours amoureuse de son beau-frère. Une comédie sympathique agréable comme nombre de ces films !
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par Federico »

Cathy a écrit :La péniche du bonheur, Houseboat (1958) - Melville Shavelson

Le film a été tourné au moment où Cary Grant et Sophia Loren avaient une aventure, mais cette dernière épousa au moment du tournage Carlo Ponti au grand désarroi de Cary Grant follement amoureux de la belle italienne.
Je ne connais pas ce film mais j'avais entendu parler de l'intermède (paraît-il assez torride et dévastateur) entre Loren et Grant. Ça sent quand même assez le produit standard et l'époque où Hollywood, se sentant dépassé par le succès de la télévision, se délocalisa en partie à Cinecittà (même si ce film fut tourné aux USA). La distribution est on ne peut plus représentative avec une immense vedette US et LA star italienne du moment. Et en seconds couteaux deux italo-américains (Eduardo Ciannelli, une "gueule" souvent abonnée aux rôles de gangster et Harry Guardino qui sera plus tard le supérieur de l'Inspecteur Harry).
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par Cathy »

Orgueil et Passion, Pride and Passion (1957) - Stanley Kramer

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En Espagne, des espagnols qui veulent se libérer du joug français des armées napoléoniennes, font traverser l'Espagne à un canon gigantesque aidé par un officier anglais.

Curieux film où il ne se passe quasiment rien hormis l'escorte d'un canon géant à travers l'Espagne, naturellement il y aura forcément quelques péripéties avec le canon qui doit traverser une rivière ou descendre une colline, il y a aussi cette histoire d'amour à l'écran et à la ville entre Cary Grant et Sophia Loren. Il y a aussi Frank Sinatra qui incarne un espagnol complètement patriote et peu sympathique ! Curieusement les espagnols qui sont supposés être les victimes de l'oppression des français ne sont pas montrés sous leur meilleur jour notamment quand ils assassinent froidement des français. Il y a quelques scènes magnifiques et intenses, notamment toute la scène de la procession et l'entrée du canon dans une cathédrale ! Malgré la légèreté du scénario, le film est prenant sans être exceptionnel. Frank Sinatra semble assez distant dans son rôle, par contre Cary Grant se montre totalement à l'aise dans ce rôle d'élégant britannique, enfin Sophia Loren est très belle dans son rôle de passionnaria. Il y a aussi ces centaines de figurants et les paysages espagnols arides ! Pas un grand film, mais un film divertissant !
someone1600
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par someone1600 »

Bien apprécié ce film moi aussi. :wink:
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par Cathy »

Cette sacrée famille, Room for One More (1952) - Norman Taurog

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Les aventures d'une famille américaine où l'épouse qui a grand coeur passe son temps à recueillir animaux abandonnés et surtout deux enfants, une fille puis un garçon.

Norman Taurog réalise une comédie familiale, mais sur fond de très bons sentiments. Il y a d'abord cette visite à l'orphelinat qui résonne encore d'actualité, avec ces bébés que tout le monde veut adopter, mais tous ces enfants plus grands que personne ne veut. Il y a naturellement le père qui refuse dans un premier temps et va accepter tout ce que sa femme décide, en commençant par Tramp, le chien. Evidemment la femme acceptera de prendre une première jeune fille qui après un premier cap difficile s'intégrera totalement dans la famille. Le second enfant adopté est un garçon handicapé au caractère très fort. Evidemment nous sommes dans un côté "larmoyant" avec ce garçonnet qui est équipé de prothèse metallique pour l'aider à marcher et qui veut faire du vélo mais n'y arrive pas. Lui aussi s'intègrera dans la famille avec un côté patriotique évident via le scoutisme, mais qu'importe. Le film demeure une comédie fort agréable, non dénués de sous-entendus sexuels, le père de famille désespère de se retrouver enfin seul avec sa femme, il l'évoque d'ailleurs frontalement en disant qu'il a bien fallu faire les enfants. Cary Grant et Besty Drake au timbre de voix particulier sont excellents dans leur rôle. Le film est une comédie sans prétention mais fort agréable, drôle et sympathique.
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par allen john »

Walk, don't run (Charles Walters, 1965)

Durant les Jeux Olympiques de Tokyo, un businessman Anglais, Sir William Rutland, se retrouve à cohabiter avec deux personnes: une jeune femme Anglaise, Christine Easton, et un architecte-athlète Américain, Steve davis. Il se met en tête de les rapprocher afin qu'il se rendent compte que chacun est l'âme soeur de l'autre, et agit en bonne fée...

Oui, bon, si on ne dit pas que Sir Rutland est interprété par Cary Grant, rien ne va plus. Même si les rôles de vieux ne lui ont jamais plu, il s'y essaie pour au moins la deuxième fois, après son commandant de sous-marin vieillissant dans Operation Petticoat). la partie "comédie romantique" du film se laisse bien sur voir, mais elle manque justement d'un enjeu qui engage clairement Cary Grant :lui-même, et ici, le cheminement du personnage vers la réalisation qu'il peut aider les deux jeunes est totalement occulté, ce qui a pour effet de rendre le film très peu crédible. Bon, sinon, Samantha Eggar est excellente... Mais le film ne tient debout que parce qu'une fois de plus, à son corps défenbdant, on a laissé Cary grant jouer comme il sait si bien le faire la comédie de l'embarras: perdu dans l'emploi du temps de la ssalle de bain, imposé par une colocataire réfractaire et soucieuse d'imposer ses habitudes quotidiennes afin de préserver sa vie, coincé sur un toit en robe de chambre, et applaudi par une foule de Japonais stoïques, en caleçon pour participer à un marathon, Cary Grant peut toujours nous faire rire. quant on pense qu'il avait horreur de tous les gags impliquant quelque degré de délestage de vêtement... ce type doit avoir eu une vie horrible.

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 28823.html
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par Lord Henry »

allen john a écrit :. Même si les rôles de vieux ne lui ont jamais plu, il s'y essaie pour au moins la deuxième fois, après son commandant de sous-marin vieillissant dans Operation Petticoat)
C'est un créneau qu'il avait aussi emprunté dans son avant-dernier film, par la force des choses:

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L'Aigle et le vautour (Stuart Walker, 1933)

Message par pak »

L'aigle et le vautour (The Eagle and the Hawk) de Stuart Walker - 1933 :

Avec Fredric MARCH, Cary GRANT, Jack OAKIE, Carole LOMBARD, Guy STANDING, Forrester HARVEY, Kenneth HOWELL... Scénario de Seton I. MILLER, Bogart ROGERS - Musique de John LEIPOLD - Production Paramount
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Durant la Première Guerre mondiale, Jeremiah Young, aviateur héros de guerre, est tourmenté par sa mauvaise conscience à cause des hommes qu'il a tués...


Un film de guerre aérien désabusé et amer, qui donne une vision de la guerre assez inhabituelle pour un film américain.

Quoiqu’en y regardant de plus près, l’esprit du film n’est pas si éloigné d’une certaine mentalité occidentale de l’époque, car il est ouvertement pacifiste dans son approche du premier conflit mondial, montrant avec une rare franchise la cruauté guerrière : de jeunes recrues sont tuées à peine arrivées sur le front sans avoir vu l’ennemi, le héros typiquement américain, fort en gueule et prompt à sortir les poings n’hésite pas à tirer sur des parachutistes désarmés (étonnant Cary Grant dans un de ses premiers rôles, ici très antipathique, du moins au début), les pilotes sont des alcooliques qui noient leurs cauchemars au fond d’une bouteille de whisky, la vedette de l’escadrille se dégoûte de se voir remettre des médailles pour ce qu’elle considère des assassinats, on assiste au suicide d’un pilote, etc… Une image très noire et négative de la guerre qui reflète la volonté de l’opinion publique américaine des années 1930 peu encline à revivre un futur conflit qui déjà menace, même lointainement (en janvier 1933, Adolf Hitler est nommé chancelier, en mars de la même année, le premier camp de concentration est ouvert à Dachau… ), opinion que devra combattre Roosevelt à mesure que celui-ci se précise, et même pendant.

Sur le fond, ce film est assez passionnant, car très pessimiste, et n’est pas sans rappeler les destins tragiques des personnages de films noirs. Heureusement, il y a quelques touches ponctuelles d’humour (principalement liées à la présence du jovial Jack Oakie).
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Sur la forme, par contre, le film est truffé d’incohérences (on a du mal à croire qu’un pilote sorte indemne de combats aériens alors que ses mitrailleurs arrière successifs se font tuer, sachant que le poste du défenseur arrière est à un mètre tout au plus de celui du pilote à l’époque, ou que tous ces pilotes américains soient encore dans une escadrille anglaise alors qu’en 1918, année du récit, l’Amérique avait ses propres escadrilles… ), et surtout montre un parc aérien anachronique car la plupart des machines montrées sont de conceptions postérieures à la première guerre mondiale, ce qui est toutefois assez courant dans ce genre de films.

D’ailleurs le manque de moyen évident du film a poussé les producteurs à réutiliser des scènes aériennes tournées pour des films antérieurs. Ainsi la majorité des combats aériens sont des scènes issues des films Wings (William A.Wellman, 1927), La patrouille de l’aube (Dawn patrol, Raoul Walsh, 1930) et Young eagles (William A.Wellman, 1930), parfois en arrière plan pour les scènes de studio.

Une production qui change des habituelles histoires va-t-en-guerre avec des héros trompe-la-mort (on est loin de l’esprit de Sergeant York d’Howard Hawks par exemple qui sortira en 1941, mais la situation internationale sera nettement différente). Même la conclusion, qui tente de sauver les apparences et de sauvegarder l'image du héros américain, ne trompe personne tellement elle est désespérée.

Étoiles : * * . Note : 13/20.
Image
PS 1 : ne pas se fier aux sourires de l'affiche française qui reflète très mal l'ambiance du film, de même que la présence de Carole Lombart qui est très anecdotique, le temps d'une permission, ou plutôt d'une pause avant de retourner en enfer...

PS 2 : A noter que ce film a un homonyme, tant en anglais qu'en français, qui date de 1949 mais qui n'a rien à voir, puisque ce second L'aigle et le vautour (1949) (The eagle and the hawk en VO donc) est un western réalisé par Lewis R. Foster avec John Payne et Rhonda Fleming...
Image Image Image
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
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Sybille
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Re: Cary Grant (1904-1986)

Message par Sybille »

Je l'ai vu l'autre soir dans Night and day de Michael Curtiz, 1946.

Je me doutais que le film n'allait sûrement pas être terrible : ça a été au-delà de tout ce que j'espérais. :lol:
Complètement, mais alors complètement nul.

Cary Grant déplaisant (d'ailleurs il faudrait que je revois certains des meilleurs films de l'acteur, pour oublier cette mésaventure...).
Réalisation affreuse, en particulier au cours des soi-disant numéros musicaux, qui sont presque une insulte pour les yeux.
Et les dialogues, un alignement de platitudes conventionnelles indicibles.

Incroyable de songer qu'1 an avant, Curtiz réalisait Mildred Pierce, et quelques années à peine plus tôt Casablanca. :o

Triste d'écouter la superbe et géniale musique de Cole Porter dans ces conditions, c'est pourtant ce qui donne son seul (maigre) prix au film. :|
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