Robert Bresson (1901-1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Federico »

Ender a écrit :
Federico a écrit : Ma connaissance de Webern est quasi-nulle mais pour le reste... :D :D :D
Tu fais partie des admirateurs du film ? C'est somme toute assez rare. Non que le film soit mal-aimé parmi les laudateurs de Bresson, mais il passe souvent en second, derrière les chefs-d'oeuvre officiels. Curieusement d'ailleurs, Pickpocket est le seul des grands Bresson que je n'aime pas trop.
Eh ben, j'avoue pour ma part qu'à l'exception de certaines séquences (principalement les gros plans du jeu de mains magiques orchestré par Kassagi), je ne suis pas non plus fou de Pickpocket. J'en respecte la forme mais je ne ressens pas l'émotion poignante de Procès de Jeanne d'Arc, Mouchette ou Au hasard, Balthazar. C'est limite si la placidité molle des deux non-acteurs principaux ne me donne pas envie de les secouer. :roll:
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Federico »

Toute cette semaine sur France Culture, entretien avec Florence Delay, femme de lettres aux multiples activités qui bien sûr commence par évoquer ses débuts à 21 ans, choisie par Bresson pour incarner l'inoubliable héroïne du Procès de Jeanne d'Arc.
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Anorya »

Ce premier volet (sur 5) évoque justement Le procès de Jeanne d'Arc. C'est intéressant même si ça n'apprend pas grand chose et que le film et son réalisateur ne sont finalement abordés que sur les 5 dernières minutes... :|
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Anorya »

Une femme douce (Bresson - 1969)

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Une fenêtre ouverte, une écharpe qui tombe lentement du ciel et un corps sans vie étendu au sol. C'est la scène que des badauds découvrent dès le début du film. Et c'est auprès du corps sans vie de cette jeune femme qui s'est suicidée que son mari nous raconte alors en voix-off tout l'engrenage qui s'est lentement constitué pour former ce glacial fait divers...



"Jusqu'alors, les films de Robert Bresson se situent dans un monde et dans une France constitués au dix-neuvième siècle. Une France rurale, régie par des rapports au pouvoir, au surnaturel, à la morale, dont les racines plongent dans le Moyen-Âge. D'où, sans doute, que Procès de Jeanne d'Arc (passé lointain) soit filmé exactement comme Un condamné à mort s'est échappé (passé récent) ou Pickpocket (présent). Les films de Bresson n'ont jamais évité les signes de modernisation technique, ils ont porté un regard neutre sur les limousines des Dames (*), un regard sans aménité sur les irruptions de la ville moderne dans les campagnes, avec en particulier des bandes-son de rock agressif, et dont l'image peut-être la plus frappante est cet énorme réfrigérateur aux formes dures, derrière Mouchette, dans la cuisine du garde-chasse. Après 1968, feu d'artifice des effets contradictoires du changement d'époque, le cinéma de Robert Bresson ne sera plus le même. Bien qu'il soit douteux qu'il ait apprécié la plupart des modes de manifestation de la révolte de la jeunesse, il effectue à partir de ce moment, dans ses films, un double geste politique : filmer le monde contemporain (y compris dans Lancelot du lac, aussi moderne que les quatre autres derniers titres, comme Jeanne d'Arc est du même temps que le Journal (**) et Balthazar (***)), prendre clairement position contre les forces qui dominent ce monde (celles contre lesquelles se sont dressés les jeunes révoltés de Mai 68)."
(Robert Bresson par Jean-Michel Frodon, éditions cahiers du cinéma/Le Monde, collection grands cinéastes, p.65)

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Prendre position contre les forces qui régissent ce monde, soit; mais cela avec une noirceur bien plus palpable qu'auparavant qui va miner jusqu'aux derniers films du cinéaste (à l'exception du lumineux, poétique et trop rare Quatre nuits d'un rêveur --bon sang, toujours pas de DVD, rien :x ). De fait, et c'est là le plus terrible, à partir du moment où Bresson passe à la couleur avec ce film (Ghislain Cloquet à la photographie comme pour les deux précédents films du cinéaste), il n'y a clairement plus d'espoir (sauf celui cité au dessus) et les derniers films de l'ami Robert ne vont plus que décortiquer des engrenages mortels qui vont atteindre une sorte d'apogée avec Le diable probablement (1977) et L'Argent (1983). Envolés les rares instants de joie de la petite Mouchette, l'espérance de Pickpocket (et sa sublime réplique finale) ou l'humanisme d'un Procès de Jeanne d'Arc ou Un condamné à mort s'est échappé. Deux films qui dépeignaient une idée de la résistance contre un envahisseur encore palpable, ce qui disparaît par la suite, noyé dans un fatalisme qui prend ou pas.


De fait, les qualités de cette femme douce sont aussi ses défauts et pour la première fois, la machine Bressonienne s'est enrayée avec moi.
Si la couleur aplatie et ternie, jugée comme une expérience "chromatique radicale" par Jean-Michel Frodon (****) fait office de "non-couleur" à même de démontrer un monde qui a commencé à devenir médiocre, c'est aussi qu'elle en devient complètement mortifère à l'image de ce cadavre auprès duquel nous allons rester la majeure partie du temps. Pour la première fois aussi, Bresson montre et insiste sur le commerce de l'argent avec des gros plans sur le passage des billets qui finissent par devenir d'une certaine lourdeur, non encore dotés de l'abstraction de L'argent. Plans choquants car insistants tout autant que l'histoire sur la relation médiocre et puritaine qu'entretient le prêteur sur gage avec cette femme qu'il finit presque par emprisonner dans cette prison dorée.

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La mise en scène même du cinéaste, en voulant dénoncer l'artificialité de ce couple en arrive même à se prendre les pieds dans le tapis. Bruits de rires enregistrés et entendus quand Dominique Sanda (joli minois au passage) est de dos, réentendus tels quels quand la jeune fille est au lit avec son mari, sous la couette. A force de vouloir montrer le vide, on finit par sonner comme lui. Un malaise pointe autant que l'ennui dont on ne sait s'il provient de la mise en scène ou de l'histoire elle-même qui joue sur deux tableaux : au commentaire à l'écran en direct ou voix-off du mari se joue un drame dénoncé par l'attitude de la jeune fille, en totale contradiction. Comme l'écrit Frodon, "confier le récit à l'homme, coupable sans être un bourreau, détenteur d'une lucidité inutile sur ce qui s'est produit, impose un point de vue auquel on ne peut ni échapper, ni adhérer, et qu'il est à la fois impossible de réfuter et de partager".


Pour autant le film conserve quelques éclats qui font qu'il reste à voir pour les fans du cinéaste. D'abord l'interprétation de Dominique Sanda dans son premier rôle, modèle Bressonien qui, comme chacun des non-acteurs que Bresson emploie, délivre plus qu'un jeu, une "substance" (p.41 de Notes sur le cinématographe par Robert Bresson) qui ici fonctionne parfois remarquablement bien vers le milieu du film. Ainsi, passé une première demi-heure, quelque chose surgit lentement, une certaine intensité qui capte le spectateur qui, pour certains, aura sacrifié de son temps et de son énergie au cinématographe de l'ami Robert (j'ai bien conscience que c'est un cinéma qui ne plaît pas du tout la majeure partie du temps). On rajoute à ça que Bresson s'enhardit pour la première fois à filmer un nu féminin (micro-révolution en somme chez notre poète de la rigueur). Et puis il reste ce montage, ces ellipses, ces plans qui, au sein de cette semi-adaptation d'une nouvelle de Dostoïevski (La douce) marquent et laissent entrevoir la patte intacte du cinéaste. Au final je reste partagé et en demi-teinte pour ce film, c'est moyen quand on connait le bonhomme j'ai l'impression. Il faudra que je le revoie dans quelques années, qui sait ?


3/6.

==========

(*) Les dames du Bois de Boulogne (1945).

(**) Journal d'un curé de campagne (1951).

(***) Au hasard, Balthazar (1966).

(****) Lequel cite pêle-même Godard et Antonioni comme exemples de recherches sur la couleur portées à un point d'incandescence au cinéma de cette époque. Je suis d'accord avec ces exemples (Le Mépris, Pierrot le fou pour l'un; Le désert rouge pour l'autre) mais là je trouve qu'on pousse un peu, on est justement loin des extravagances colorées qu'ont pu donner ces réalisateurs. Il y a bien travail sur la couleur pour aplanir tout ça (en comparaison Quatre nuits d'un rêveur arbore des couleurs magnifiques) mais je le rapprocherais plus personnellement de ce qu'a tenté Melville avec Henri Decäe sur Le samouraï par exemple avec ces tons gris-bleus-verts que l'on va retrouver plus ou moins par la suite (exception de l'esthétique bleutée à fond d'Un flic).
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Jack Carter
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Jack Carter »

Le rare Une Femme douce ressortira en salles le 6 novembre.
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Anorya
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Anorya »

Boubakar a écrit :Image

Lancelot du Lac (1974)

Même si je suis un peu moins séduit que lors de la vision de Procès de Jeanne d'Arc, ça reste un très beau film.
Ici, on découvre un Robert Bresson qui se situe dans l'action, avec les duels de joutes, et la romance interdite entre Lancelot et Guenièvre, et le complot de Mordred pour le faire destituer auprès de la cour. Plus que la mise en scène, c'est surtout le traitement du son que je trouve impressionnant, où chaque bruit semble avoir son importance, avec la présence constante des hommes en armure, et le hennissement des chevaux. D'ailleurs, les personnes ne parlent pas très fort, et, signe de pureté (?), Guenièvre parle encore plus faiblement.
D'ailleurs, la relation entre le couple adultère est peut-être ce qu'il y a de plus beau dans le film, avec le fait que l'homme et la femme se regardent très peu dans les yeux, ayant un regard fuyant, comme si ils n'assumaient pas leur relation (d'ailleurs, Guenièvre ira jusqu'à se refuser à lui quand il commence à la déshabiller).

Ici, le rythme est (un peu) plus soutenu que d'habitude fait que c'est très agréable à suivre, avec une fin assez surprenante (aucun générique de fin, ça coupe direct pour revenir au menu du dvd), mais il y a une atmosphère (et le fait que je sois intéressé depuis que je suis petit à tout ce qui entoure le Graal) et un traitement des personnages rendant le tout très intéressant. Mais, bien que ce soit un film de Major (c'est produit par Gaumont et Jean Yanne :shock: ), on retrouve le style de Bresson ; aucun acteur connu, pas de musique "extérieure", des plans parfois lancinants (voire très beaux sur la chute d'un cheval), mais ça reste accessible.
Blue a écrit :Lancelot Du Lac : A l'instar du très bon diptyque sur Jeanne d'Arc réalisé par Jacques Rivette, on trouve ici le versant "épique" du style d'un auteur auquel on associe peu souvent le terme "action". Bien entendu, il s'agit ici, comme chez le grand King Hu et ses trampolines, de cacher le plus souvent la limite des moyens financiers par des astuces judicieusement trouvées mais toujours cinématographiques. Et c'est là qu'on voit qui sont les truqueurs et qui sont les réalisateurs avec un grand R. Comme chez King Hu, donc, Robert Bresson a recours à des cadrages particuliers qui te font croire que. Comme chez Kurosawa et son final anti-spectaculaire mais ô combien émouvant de "Kagemusha", Bresson suggère ce qui est invisible (une bataille entière) par le montage. That's the point : un personnage dit qu'il va en tuer un autre, on coupe et le plan suivant on voit un mort. On n'a jamais vu un personnage en tuer un autre, pourtant on est persuadé que cela s'est produit ; on peut même voir la scène dans sa tête. Et à cet art de la construction intellectuelle s'oppose, on le sait, celui de la monstration à tout prix qui pourrit nos écrans aujourd'hui. Mais revenons-en à Bresson et à son "Lancelot Du Lac". Passé l'introduction étonnante de violence crue, l'histoire se concentre principalement sur la relation adultère entre Lancelot et Guenièvre, à partir du retour infructueux de la quête du graal de ce dernier. La direction d'acteurs est peut être ici à son meilleur (comprenons donc bressonienne à souhait). Laura Duke Condominas n'a de toute façon pas besoin d'en faire des tonnes pour crever l'écran de sa pureté angélique. Regarder "Lancelot Du Lac", c'est comme contempler un tableau vivant, duquel on retirerait le fatalisme des personnages par l'intériorisation extrême de leurs sentiments, en sondant l'invisible. Alors à la mi-film, lorsque Lancelot travesti participe aux joutes équestres, on a la sensation d'assister à une véritable catharsis stylisée, cadrée et montée avec un sens du rythme qui force le respect. D'autres aspects, comme le décalage sonore (nb : le son de la scène suivante qui débute à la fin de la précédente), sont là pour nous rappeler que la légende arthurienne vue par Robert Bresson, même exempte de Merlin, est tout de même enchanteresse pour qui sait apprécier ce type d'expression cinématographique donnant beaucoup à celui qui veut bien voir.

Je bois et approuve vos paroles. J'en sors à l'instant, grand film. 8)
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Anorya »

Découverte d'une interview de Robert Bresson par Paul Schrader himself. :D

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Et vous pouvez tout lire tranquillement ici.
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Alisou Two »

dimanche 19 janvier 2014

CINE CINEMA CLASSIC

20:45 Une femme douce


22:15 Le journal d'un curé de campagne
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Mama Grande!
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Mama Grande! »

Une femme douce

Mon premier Bresson, et ça ne me motive pas beaucoup pour découvrir ses autres oeuvres :? Pourtant, je reconnais la grandeur tant vantée du cinéaste dans le cadrage et le montage. Mais ce jeu d'acteurs, ou plutôt ce non-jeu. Je veux bien qu'il y ait un style propre à l'époque, que la conception de Bresson soit qu'un acteur ne doive pas déclamer son texte. Mais là c'en est trop. Ils se contentent de dire leur texte, d'une voix monocorde et sans âme, qui vide les personnages de toute humanité, de tout pouls. Cette diction m'a poussé hors du film, et m'a semblé complètement soporifique. Je suis plutôt du genre à plus m'intéresser à la mise en scène qu'aux acteurs, et jamais je n'avais fait un blocage catégorique à cause du jeu. Mais il faut un début à tout... Si tous les films de Bresson sont joués de cette manière je doute de réussir à les apprécier. :(
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Federico »

Mama Grande! a écrit :Une femme douce

Mon premier Bresson, et ça ne me motive pas beaucoup pour découvrir ses autres oeuvres :? Pourtant, je reconnais la grandeur tant vantée du cinéaste dans le cadrage et le montage. Mais ce jeu d'acteurs, ou plutôt ce non-jeu. Je veux bien qu'il y ait un style propre à l'époque, que la conception de Bresson soit qu'un acteur ne doive pas déclamer son texte. Mais là c'en est trop. Ils se contentent de dire leur texte, d'une voix monocorde et sans âme, qui vide les personnages de toute humanité, de tout pouls. Cette diction m'a poussé hors du film, et m'a semblé complètement soporifique. Je suis plutôt du genre à plus m'intéresser à la mise en scène qu'aux acteurs, et jamais je n'avais fait un blocage catégorique à cause du jeu. Mais il faut un début à tout... Si tous les films de Bresson sont joués de cette manière je doute de réussir à les apprécier. :(
En tout cas, c'est rare d'aborder Bresson avec ce qui est l'un de ses films les moins vus. :o
Laisse un peu décanter cette première impression et re-tente le coup avec Mouchette, Au hasard Balthazar ou Procès de Jeanne d'Arc... :)
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Anorya »

Federico a écrit : En tout cas, c'est rare d'aborder Bresson avec ce qui est l'un de ses films les moins vus. :o
En effet. Et pas forcément l'un des meilleurs (pour ma part comme dit plus haut, je l'avais trouvé assez moyen).
Je suis d'accord avec Federico sur les films qu'il cite pour continuer en tout cas, Mama Grande.
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Jeremy Fox »

Reprise de Mouchette par Tamasa : la chronique est signée Jean-Gavril Sluka.
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Barry Egan »

Le Diable probablement

Un film glaçant, clinique, à la fin assez stupéfiante montrant comment la dignité humaine la plus élémentaire s'est brisée entièrement sous le poids de l'argent (payer pour un service et se faire voler...). Terrible séquence chez un psychanalyste ("ça fera deux cent francs", prononcés de plus avec la fausse neutralité attendue d'un modèle de Bresson, trahissant ici une rage palpable). Images effrayantes de dégradations environnementales. Constat horrible à l'Eglise... Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Le film d'horreur de Bresson.
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Re: Robert Bresson (1901-1999)

Message par Alexandre Angel »

Barry Egan a écrit : 6 sept. 22, 18:48 Le Diable probablement

Un film glaçant, clinique, à la fin assez stupéfiante montrant comment la dignité humaine la plus élémentaire s'est brisée entièrement sous le poids de l'argent (payer pour un service et se faire voler...). Terrible séquence chez un psychanalyste ("ça fera deux cent francs", prononcés de plus avec la fausse neutralité attendue d'un modèle de Bresson, trahissant ici une rage palpable). Images effrayantes de dégradations environnementales. Constat horrible à l'Eglise... Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Le film d'horreur de Bresson.
Avec L'Argent je pense
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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