Je suis indulgente avec le traitement historique car contrairement à d'autres films hollywoodiens, nous ne sommes pas dans le complètement "faux" notamment au niveau décors, costumes ! Je trouve une certaine "réalité" dans les décors contrairement à d'autres productions complètement fantaisistes, et le clin d'oeil à Napoléon est "énaurme", mais il est bien évident qu'on montrerait le Napoléon d'Arcole, les américains ne l'auraient pas reconnu !
Je ne trouve pas que la fin gâche le film. Un héros noble au grand coeur ne peut pas épouser la fille "facile", elle le sait elle même, il se doit d'épouser la jeune fille pure. Et le héros ne croirait pas qu'elle est sa soeur, il n'hésiterait pas une seconde entre les deux, une vulgaire et une pure. La vulgaire est évidemment pour le plaisir, la pure pour le mariage. Eleanor Parker est effectivement superbe dans le rôle, mais Janet Leigh tient totalement la route à ses côtés, car les différences sont tellement fortes, que son rôle de jeune fille fade tient totalement la route
Scaramouche peut susciter des réserves sur l'Histoire avec ce fameux grand H, mais l'histoire avec un petit h tient la route.
EDIT: (
juin 2007)
Bathing Beauty - Le Bal des sirènes
Ce film est sans doute le plus célèbre d'Esther Williams, pourtant hormis la scène finale d'ouverture et la scène finale elle ne nage pas laissant la vedette aux orchestres de Xavier Cugat, Harry James et surtout à son partenaire Red Skelton. Ce film a été réalisé dans le cadre de l'effort de guerre et repose sur une suite de numéros musicaux ou comiques destinés à changer le moral des troupes. Les numéros de Red Skelton sont sans doute d'une autre époque et arrache peu le sourire, les numéros musicaux ne sont que des musiques d'ambiance filmés. Toutefois George Sidney arrive à rythmer cette comédie souvent poussive dans son humour mais là encore qui se laisse regarder. Ce film a quand même une réputation totalement usurpée, hormis le fait de présenter pour la première fois en vedette Esther Williams. Ceci étant la dernière scène est magnifique avec son technicolor parfaitement restauré et ses naiades à maillot rose et vert.
Anchors Aweigh - Escale à Hollywood
Premier film que feront ensemble Frank Sinatra et Gene Kelly. Il est déjà ici histoire de marins en permission comme dans On the town. George Sidney signe ici une comédie musicale typique, un peu longuette certes mais fort agréable. Les scène de Gene Kelly avec la petite fille, et de José Iturbi à l'Orange Ball ne s'imposent pas et plombent un peu l'histoire. Kathryn Grayson complète le duo.
Brillante cantatrice, elle est rayonnante dans ce film. Celui-ci comporte quand même un morceau d'anthologie qui inspireront sans doute Gene Kelly pour son film
invitation à la danse. Effectivement ici, il danse avec la souris Jerry dans ce qui semble au début un pastiche des Disney, tant les biche, écureuil, hibou et autres animaux semblent sortis tout droit de l'univers de Bambi ou Blanche Neige. Cela n'en reste pas moins pour les amateurs du genre un véritable plaisir.
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27 mars 2008)
The Eddy Duchin Story -
Tu seras un homme mon fils, 1956, George Sidney
La vie du pianiste Eddy Duchin (Tyrone Power) qui renie son fils après la mort de sa mère Marjorier (Kim Novak) à l'accouchement avant de s'occuper de lui et de combattre sans succès une leucémie.
Tourné six ans après la mort du pianiste Eddy Duchin, ce mélodrame lui rend hommage dans un mélodrame poignant. George Sidney filme magnifiquement au passage quelques scènes de piano, mais l'essentiel du film repose sur le côté dramatique de l'histoire de ce célèbre pianisté des années 30-40 qui verra sa vie brisée plusieurs fois d'abord par la mort de sa femme puis par sa propre mort. Le titre français du film est curieux, la seconde partie est certes axée sur les relations difficiles entre un père qui rend responsable de la mort de sa mère et son fils qui n'est qu'un petit garçon mais c'est effectivement plus la vie du pianiste qui nous est contée au départ. On sera sceptique sur le choix de Tyrone Power pour incarner un jeune pianiste naif sorti de sa campagne, l'acteur ayant déjà l'âge du personnage à sa mort ! D'ailleurs tous les plans du début du film sont filmés de loin afin que Tyrone Power puisse incarner avec crédibilité ce jeune homme. Tyrone Power s'avère ceci étant très convaincant dans son rôle de pianiste (habiles trucages où l'on a vraiment l'impression que c'est lui qui joue) et surtout dans son rôle de veuf éploré et de père. Kim Novak pour un de ses premiers films a le rôle mélodramatique de l'épouse bourgeoise qui succombera à son accouchement, elle est très peu séduisante dans ce rôle, gauche, laide et on est plus charmé par Victoria Shaw. Le film repose donc sur les scènes mélodramatiques très belles au passage, comme la peur du vent de Marjorie, les scènes de la mort des deux héros, ou encore la pure scène hollywoodienne qui donne au héros conscience de son rôle paternel,
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Eddy Duchin joue au piano dans une maison japonaise en ruines devant un petit garçon japonais en guenilles qui "joue" avec lui
Ce film est un mélodrame dans la plus pure tradition matinée de biopic de pianiste plus que le contraire !
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octobre 2009)
La Chérie de Jupiter - Jupiter's Darling (1955) - George Sidney
Comment Hannibal a renoncé à détruire Rome pour l'amour de la promise du Dictateur
Ce film a la réputation d'être un mauvais film, mais je dois avouer que j'ai passé un fort agréable moment, car ce film est un summum du kitsch. Voir Howard Keel en Hannibal le barbare qui ne sait pas nager, ou Georges Sanders en dictateur de Rome, plein d'onctuosité est un plaisir coupable, ajouter une Esther Williams plantureuse en femme qui n'a pas froid aux yeux, et on obtient cette comédie musicale fort plaisante. Il ne faut pas oublié un esclave espion et une esclave amoureuse qui dansent avec des éléphants pour comprendre à quel point ce film peut paraître surprenant et "ringard". Mais ringard, comment peut-il l'être quand c'est George Sidney qui est aux commandes, les scènes d'actions sont fort bien menées, tout comme les scènes musicales, les numéros ne sont pas immortels mais engendrent la bonne humeur. Comment ne pas cacher son plaisir quand on voit Esther Williams évoluer dans des ballets sous-marins avec des statues qui s'animent ou battre à la nage les meilleurs lieutenants d'Hannibal, le couple Marge et Gower Champion danser. Le tout est plein de distance, et d'humour, comme la présence de l'historien qui raconte au fur et à mesure ce qu'il est en train d'écrire, la scène où Hannibal et Amylis sont en mission de reconnaissance en est le meilleur exemple. Le film est aussi bourré d'anachronismes et d'invraisemblances notamment dans les chorégraphies athlétiques du couple Champion, mais qu'importe, quand on voit Howard Keel en macho à jupette, George Sanders comme d'habitude parfait, Esther Williams en maitresse femme un rien vulgaire. Enfin donc une bien agréable découverte pour les amoureux du genre. Pour ceux qui détestent le kitsch, assurément ce film n'est pas pour vous !
Jeremy Fox a écrit :Revu à l'instant et pas grand chose à rajouter ; loin d'être inoubliable (Sidney a fait beaucoup mieux) mais tout aussi loin d'être mauvais (belle utilisation du scope, numéros musicaux bien enlevés et parfois recherchés - la fameuse séquence des statues-, scénario cocasse à souhait, très honnête interprétation) et au contraire extrêmement agréable surtout que la musique est fort plaisante, la chanson "
Never trust a woman" en tête. Pas déçu à la revoyure mais comment aurais-je pu l'être avec le couple Esther Williams/Howard Keel et le toujours excellent George Sanders. Les "missions de reconnaissance" sont effectivement savoureuses