Naked Kiss (Samuel Fuller - 1964)
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Naked Kiss (Samuel Fuller - 1964)
The Naked Kiss : plus je découvre Samuel Fuller, et plus je me prends des claques. L'histoire de cette prostituée refaisant sa vie dans une nouvelle ville, dont on découvre peu à peu qu'elle dissimule vice et corruption, m'a vraiment scotché. Je retiens tout particulièrement la fabuleuse séquence où Kelly découvre la petite fille chez son fiancé. Bon, vivement la sortie de 40 Guns chez Carlotta.
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- Jeremy Fox
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et surtout Le port de la drogueSwan a écrit :The Naked Kiss : plus je découvre Samuel Fuller, et plus je me prends des claques. L'histoire de cette prostituée refaisant sa vie dans une nouvelle ville, dont on découvre peu à peu qu'elle dissimule vice et corruption, m'a vraiment scotché. Je retiens tout particulièrement la fabuleuse séquence où Kelly découvre la petite fille chez son fiancé. Bon, vivement la sortie de 40 Guns chez Carlotta.
Naked Kiss (Samuel Fuller, 1964)
Je viens de le voir (coffret Fuller Introuvables) et je serais curieux d'avoir vos avis sur ce film de Fuller... Je reviendrai en discuter dans la soirée.
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Re: Shock Corridor : vos avis
Revu il y a peu! Je lui préfère nettement Naked Kiss et sa dimension "poéme de l'ironie".Margo a écrit :Je viens de le voir (coffret Fuller Introuvables) et je serais curieux d'avoir vos avis sur ce film de Fuller... Je reviendrai en discuter dans la soirée.
Personnellement c'est un film qui m'a semblé lourd, un peu répétitif dans la métaphore et finalement d'une violence assez convenue. Bref je n'adhère pas. Peut être est ce un film qui a vieilli?
Cela dit, les qualités sont incontestables sur le plan cinématographique et je pense qu'il fait partie des incontournables...ce n'est plus mon opinion intime et historique mais mon avis de pseudo cinéphile.
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Re: Shock Corridor : vos avis
C'est exactement ce que je craignais et c'est pour cela que je ne l'ai pas encore revu, préférant découvrir le coffret avec The Naked Kiss.Kurwenal a écrit : Revu il y a peu! Je lui préfère nettement Naked Kiss et sa dimension "poéme de l'ironie".
Personnellement c'est un film qui m'a semblé lourd, un peu répétitif dans la métaphore et finalement d'une violence assez convenue. Bref je n'adhère pas. Peut être est ce un film qui a vieilli?
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c'est pas très engageant ce que vous dites sur Shock Corridor
Sinon j'ai vu et beaucoup aimé Naked Kiss pour la violence de la mise en scène et des thèmes abordés. Cette contine enfantine qui fait office de poême funèbre m'a fait froid dans le dos. Un pur film choc.
Sinon j'ai vu et beaucoup aimé Naked Kiss pour la violence de la mise en scène et des thèmes abordés. Cette contine enfantine qui fait office de poême funèbre m'a fait froid dans le dos. Un pur film choc.
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- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
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Pour en revenir à Naked kiss donc..
Ce qui me marque ce n'est pas tant la violence, qui bien sûr est très présente, ne serait ce que dans la première scène , c'est plus nettement l'ironie avec laquelle Fuller cherche à déstabiliser continuellement le spectateur. Et pour le coup quand on découvre le film pour la première fois, le moins que l'on puisse dire c'est que rien n'est ni convenu ni attendu.
Il y a de magnifiques moments comme la scène de l'hôpital où Constance Towers fait chanter les enfants: c'est de toute beauté et d'une étrange émotion indéfinissable ( ce ne sont pas les larmes qui viennent mais plutôt les cheveux qui se dressent sur la tête!) Un autre extraordinaire coup de théatre est bien évidemment la scène de la révélation, d'une poésie toute noire .
Vraiment, l'impression qui me reste est celle que j'évoquais dans le post précédent par l'expresssion poème de l'ironie..et même dans la rédemption finale aux yeux d'une société si prompte à condamner, il y a cette traversée lucide du négatif à laquelle la lumière crue vient apporter sa distance ironique. Si je ne craignais pas de m'attirer les foudres d'un de nos maîtres à penser sur ce forum, je n'hésiterais pas à dire que la Nuit du Chasseur a pu engendrer, enfant perverti sans doute, ce film. Et puis cette femme a dans son évolution quelque chose d'une Traviata moderne aspirant au même rêve et souffrant les mêmes affres que son illustre devancière.
Le regret c'est l'état de la copie proposée par l'éditeur qui ne semble pas avoir eu à coeur de lui accorder la même attention et les mêmes soins qu'à Schok Corridor.
Ce qui me marque ce n'est pas tant la violence, qui bien sûr est très présente, ne serait ce que dans la première scène , c'est plus nettement l'ironie avec laquelle Fuller cherche à déstabiliser continuellement le spectateur. Et pour le coup quand on découvre le film pour la première fois, le moins que l'on puisse dire c'est que rien n'est ni convenu ni attendu.
Il y a de magnifiques moments comme la scène de l'hôpital où Constance Towers fait chanter les enfants: c'est de toute beauté et d'une étrange émotion indéfinissable ( ce ne sont pas les larmes qui viennent mais plutôt les cheveux qui se dressent sur la tête!) Un autre extraordinaire coup de théatre est bien évidemment la scène de la révélation, d'une poésie toute noire .
Vraiment, l'impression qui me reste est celle que j'évoquais dans le post précédent par l'expresssion poème de l'ironie..et même dans la rédemption finale aux yeux d'une société si prompte à condamner, il y a cette traversée lucide du négatif à laquelle la lumière crue vient apporter sa distance ironique. Si je ne craignais pas de m'attirer les foudres d'un de nos maîtres à penser sur ce forum, je n'hésiterais pas à dire que la Nuit du Chasseur a pu engendrer, enfant perverti sans doute, ce film. Et puis cette femme a dans son évolution quelque chose d'une Traviata moderne aspirant au même rêve et souffrant les mêmes affres que son illustre devancière.
Le regret c'est l'état de la copie proposée par l'éditeur qui ne semble pas avoir eu à coeur de lui accorder la même attention et les mêmes soins qu'à Schok Corridor.
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Mais oui ! Qu'est-ce que c'est que ces effets d'annonce ? Au rapport !Kurwenal a écrit :Margo, puisque tu as posté et édité le topic, ce serait bien d'avoir ton avis en fait
Pour ma part, c'est avec grand plaisir que j'ai revu The Naked Kiss. J'avais assez précisément gardé en mémoire sa funèbre ritournelle - étonnant d'ailleurs qu'elle n'ait jamais été samplée, pas à ma connaissance en tout cas - mais elle n'a pas manqué de me glacer le sang une nouvelle fois. Je n'ai pas vraiment ressenti l'ironie dont parle Kurwenal : le film est cruel et désabusé mais je n'y perçois pas vraiment de distance. Au contraire même, l'esthétique de série Z et la romance de roman photo témoignent plutôt d'une approche foncièrement émotionnelle et totalement décomplexée (bien avant Argento, De Palma, ou le cinéma HK). C'est diablement efficace et cela ne fait qu'en rajouter dans le sens de la déformation, de la défiguration et de l'avilissement qui sont au coeur du film. En somme, d'une beauté paradoxale où le sordide rejoint le sublime, et où la surcharge devient épure : c'est toute une modernité (le maniérisme) qui s'annonce là.
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D'accord avec ça, la distance, l'ironie ne sont pas pour moi ce qui caractérise l'approche de Fuller dans les films que j'ai vus de lui, bien au contraire... Je le mettrai plutôt du côté d'un premier degré sincère et naïf se faisant rare dans le cinéma de genre de nos jours. Quant à dire que de ce point de vue -sentiments exacerbés, premier degré, côté cheap et roman photo assumé- il précèderait le cinéma HK, le Fuller date de 1964 mais je n'ai pas vu de film hk datant de cette époque pour me prononcer là-dessus.Solal a écrit : Au contraire même, l'esthétique de série Z et la romance de roman photo témoignent plutôt d'une approche foncièrement émotionnelle et totalement décomplexée (bien avant Argento, De Palma, ou le cinéma HK).
En effet, chez Fuller, il n'y a pas d'ironie au sens second degré/distanciation cérébrale. Mais il y a néanmoins un certain cynisme "à chaud" qui n'est pas de l'ordre de la posture intellectuelle, mais qui manifeste plutôt une réaction lucide, douloureuse et revendicatrice devant le fatalisme et l'expression de la bassesse humaine, comme devant le sentiment héroïque d'ailleurs.