Jean-Pierre Melville (1917-1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cosmo Vitelli
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Message par Cosmo Vitelli »

Dave Garver a écrit :je trouve que ces films sont d'une froideur chirurgicale... il manque de l'humanité dans tout ça.
"Less is more !"

Je trouve, au contraire, qu'en allant à l'essentiel, en se débarassant du superflu, Melville se focalise parfaitement sur ses personnages. Tu parles de manque d'humanité...c'est justement ce à quoi les "héros" melvilliens doivent faire face. Prends Le Doulos la froideur et la sécheresse de Silien (Belmondo) s'explique a postériori. Spoiler On comprend que ce type a agit de la sorte par loyauté envers un ami. Son manque apparent d'humanité reflète, en définitive, une attitude chevaleresque, en voie de disparition dans le monde aseptisé que Melville filme, profondément altruiste.
Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Allez tous vous faire cuire un oeuf !!! Kurz y compris.

C'est la deuxième fois en 6 mois que ce topic apparaît, et chaque fois, on ne cite pas mon préféré "Léon Morin, prêtre". Alors allez vous faire voir !

Idem pour Clouzot où on ne propose jamais "La prisonnière". Je vous conchie (dans les bottes).

Merde alors :twisted:
Kurtz

Message par Kurtz »

Sergius Karamzin a écrit :Allez tous vous faire cuire un oeuf !!! Kurz y compris.

C'est la deuxième fois en 6 mois que ce topic apparaît, et chaque fois, on ne cite pas mon préféré "Léon Morin, prêtre". Alors allez vous faire voir !

Idem pour Clouzot où on ne propose jamais "La prisonnière". Je vous conchie (dans les bottes).

Merde alors :twisted:
conchie nous si tu veux mais avant, vote pour Léon Morin, que je n'ai pas rajouté pour rien au moins !
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Comme je suis une vraie larve aujourd'hui et que je sue à grosses gouttes, je recopie ici ce que j'avais écrit sur un autre topic :

"J'adore, c'est l'un de mes deux cinéastes français favoris avec Becker.
J'aime tout chez lui, de son épure stylistique à sa violence sous-jacente, de la cérébralité qui remplace la psychologie à ses recherches formelles (ses personnages désincarnés qui peuplent un monde noir et froid). Melville a su allier les influences du cinéma américain à un sens de l'abstraction assez unique dans le genre du film policier français."

Et je suis d'accord avec Cosmo : Melville stigmatise une progressive absence d'humanité de la société en faisant évoluer des personnages/spectres se conformant aux règles d'un âge tristement révolu.
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Jake Scully
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Message par Jake Scully »

J'ai voté pour Le Samouraï. C'est mon préféré de Melville.

Pourquoi? Comment ça pourquoi?...

Non. Personne ne m'a demandé pourquoi. Mais c'est pour la forme...

Pourquoi? Hé bien parce que Le Samouraï est un film de chevet pour de nombreux cinéastes, y compris des cinéastes asiatiques tel que John Woo ; qu'il est le film le plus stylisé de Jean-Pierre Melville qui met en scène une histoire de gangsters avec, comme vous l'avez fait remarquer précédemment, très peu d'action ou de dialogue ; et enfin parce qu'Alain Delon se révèle excellent (il impose même en restant la plupart du temps immobile).

Belle chronique du solitaire blessé conscient d'aller à sa propre perte.

6/6
Gaston
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Message par Gaston »

Beule a écrit : J'ose à peine concéder que L'armée des ombres est un film qui m'ennuie de la première à la dernière minute, sans rémission :oops:
A voir, a revoir, et a re-revoir...
On change d'avis après. J'avoue ne pas être un fan de ces histoires ressassées jusqu'à ecoeurement (encore maintenant!) concernant cette période -alors que d'autres guerres n'intéressent personne- mais le style ascétique (le mot est idéal) de Melville me semble parfait dans ce film, comme dans les autres d'ailleurs. Une histoire sobrement racontée (sans esbrouffe, sans poursuite, voiture qui explose avec 500 litres d'essence a bord en heurtant un ticket de métro, etc), c'est la réalité, et celle-ci conserve sa force bien des années plus tard.
Mais bon, çà peut ne pas plaire à tout le monde...

Comme il est peut sembler difficile de revoir Léon Morin quand on connaît les pitreries ultérieures de Bebel (qui a déjà un demi-sourire narquois dans certaines séquences)... Mais quand on rentre dans le film, on ne le regrette pas. Comme dans Bob le flambeur, plus léger en apparence, mais le cinéma n'aime pas trop les loosers, le film peine à trouver un "grand" public.
Melville demande sans doute un certain état d'esprit ?
:wink:
Swan
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Message par Swan »

Je classe moi aussi Jean-Pierre Melville parmi les cinéastes les plus importants. Ce que beaucoup lui reprochent me semble au contraire faire partie de ses qualités : j'aime sa froideur apparente, son sens de l'épure allant jusqu'à l'abstraction - voir le mal aimé Un Flic, où il se regarde presque en train de filmer.
Ma préférence va à L'Armée des Ombres, sans doute son film le plus personnel, même s'il n'avoue que deux minutes autobiographiques. Je l'ai découvert très jeune, et de nombreuses séquences n'ont jamais quitté ma mémoire - la course dans le couloir, la fin,... J'ai pratiquement tout vu - ormi En Relisant ta Lettre, mais on m'en a toujours dit le plus grand mal -, et je dois dire que j'apprécie tous ses films, avec une nette préférence pour la deuxièm partie de sa carrière.
Je recommande la lecture de ses entretiens parus aux Cahiers du Cinéma, où l'on découvre entre autres que Melville est un cinéaste profondément nostalgique - voir ses commentaires sur The Wild Bunch.
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Leopold Saroyan
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Message par Leopold Saroyan »

Swan, tu aimes Un flic?
J'en profite pour modérer mes propos et changer le terme "horreur" par échec tant le film me parait boursouflé, Melville me paraissant absent derrière la caméra. Comment une scène comme le vol dans le train a pu se retrouver dans le montage final? C'est incroyable! :shock:

Au fait, connaissez vous Deux hommes à Manhattan? Je l'ai vu il y a longtemps et mon souvenir en est plutôt mauvais.
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Swan
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Message par Swan »

Oui, j'aime plutôt, même si c'est loin d'être mon préféré. J'apprécie tout particulièrement la séquence inaugurale du hold-up stylisé à l'extrême dans le brouillard : le décor urbain est quasiment supprimé, donnant à la scène un aspect théâtral contemporain. De même, les maquettes ultra-voyantes de la séquence du train suppriment toute idée de réalisme, la scène devenant plus une idée, une impression de hold-up qu'une scène d'action véritable. Très belle fin également.

Deux Hommes dans Manhattan n'est pas inintéressant, d'autant plus que Melville y joue la comédie, mais il sent encore un peu le brouillon. Je dois l'avoir en VHS si ça t'intéresse.
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Message par Leopold Saroyan »

Swan a écrit :De même, les maquettes ultra-voyantes de la séquence du train suppriment toute idée de réalisme, la scène devenant plus une idée, une impression de hold-up qu'une scène d'action véritable.
Je n'y croyais pas mes yeux la première fois où je l'ai vu tant la scène devient une sorte de concept plus qu'une scène d'action crédible. Je ne vois pas quelles été ses intentions pour ce film....
Swan a écrit : Deux Hommes dans Manhattan n'est pas inintéressant, d'autant plus que Melville y joue la comédie, mais il sent encore un peu le brouillon. Je dois l'avoir en VHS si ça t'intéresse.


Merci pour la K7, je la reverrai quend j'aurai plus de films en retard. :lol: :wink: Je me souviens simplement d'un film ampoulé, assez lourd et peu convaincant. Son physique assez unique en faisait en tout cas une "gueule" de cinéma.
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Leopold Saroyan a écrit :
Swan a écrit : Deux Hommes dans Manhattan n'est pas inintéressant, d'autant plus que Melville y joue la comédie, mais il sent encore un peu le brouillon. Je dois l'avoir en VHS si ça t'intéresse.


Merci pour la K7, je la reverrai quend j'aurai plus de films en retard. :lol: :wink: Je me souviens simplement d'un film ampoulé, assez lourd et peu convaincant. Son physique assez unique en faisait en tout cas une "gueule" de cinéma.
Attends Leo ! :D
Deux hommes dans Manhattan est l'un des films précurseurs de la Nouvelle Vague dans son esthétique comme dans son rythme. Tu devrais le revoir car c'est un véritable coup dans la fourmilière du cinéma français pépère des années 50 (même si le film a été tourné aux Etats-Unis).
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Leopold : Je n'ai jamais trouvé Un flic honteux, j'aime assez ce polar même s'il est nettement inférieur à la plupart de ses autres polars. Le style y est toujours même s'il tourne un peu à vide ici mais je ne m'y ennuie pas une seconde ;-)
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Message par George Bailey »

Swan a écrit :Je recommande la lecture de ses entretiens parus aux Cahiers du Cinéma, où l'on découvre entre autres que Melville est un cinéaste profondément nostalgique - voir ses commentaires sur The Wild Bunch.
Ca m'interesse énormément, on peut toujours le trouver?
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Leopold Saroyan
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Message par Leopold Saroyan »

Roy Neary a écrit :
Leopold Saroyan a écrit :

Merci pour la K7, je la reverrai quend j'aurai plus de films en retard. :lol: :wink: Je me souviens simplement d'un film ampoulé, assez lourd et peu convaincant. Son physique assez unique en faisait en tout cas une "gueule" de cinéma.
Attends Leo ! :D
Deux hommes dans Manhattan est l'un des films précurseurs de la Nouvelle Vague dans son esthétique comme dans son rythme. Tu devrais le revoir car c'est un véritable coup dans la fourmilière du cinéma français pépère des années 50 (même si le film a été tourné aux Etats-Unis).
J'en prends note. :D A vrai dire, je l'ai vu à l'âge de 14-15 ans et il n'y a que quelques images qui me reviennent à l'esprit. quand tu fais référence à la Nouvelle Vague, c'est un peu dans l'esprit de Killer's Kiss, non?
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NUTELLA

Message par NUTELLA »

Leopold Saroyan a écrit :J'aime tous les films de Melville, à l'exception de l'horreur que constitue Un Flic, echec que je met sur le compte d'une fin de carrière chaotique et Le samouraï que je trouve moyen.

Deux films qui me tiennent particulièrement à coeur: Le cercle rouge, qui constitue un grand souvenir d'enfance et surtout Les enfants terribles qui m'a soufflé par l'installation du huit-clos, ses rapports frères/soeurs superbement campés et une intérprétation que je n'oublierai pas de sitôt. Bizarrement, peu de personnes semblent aimer ce film.
tout pareil,Un flic est le seul film Melvillien que je n'aime pas.je trouve aussi Le samourai un peu trop froid,et j'adore les enfants terribles :wink:

PS:Jeremy,jette toi sur Bob le flambeur,c'est une merveille :)
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