John Ford (1894-1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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allen john
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par allen john »

riqueuniee a écrit : IL paraît qu'on aurait retrouvé (avec ce film) 75 films : il y a peut-être d'autres perles tirées des oubliettes à redécouvrir.
on peut avoir plus de détails, mais le Ford reste sans problème le plus remarquable des 75!
http://www.nytimes.com/2010/06/07/movies/07silent.html
Bcar
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Bcar »

allen john a écrit :Upstream (John Ford, 1927)
C'est vrai que c'est mineur, mais il y a de belles choses, notamment une belles utilisations de la profondeur de champ, je pense à une séquence ou tout ce beau monde est à table et on voit en arrière plan le lanceur de couteau aller à l'étage dépité. Mais finalement c'est plus le plaisir de découvrir un film presque en exclusivité mondiale qu'autre chose.
allen john
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par allen john »

Bcar a écrit :
allen john a écrit :Upstream (John Ford, 1927)
C'est vrai que c'est mineur, mais il y a de belles choses, notamment une belles utilisations de la profondeur de champ, je pense à une séquence ou tout ce beau monde est à table et on voit en arrière plan le lanceur de couteau aller à l'étage dépité. Mais finalement c'est plus le plaisir de découvrir un film presque en exclusivité mondiale qu'autre chose.
Tout à fait, et je te rejoins: beaucoup de petites touches de mise en scène, on sent que Ford s'est amusé à se jeter des défis... discrètement, comme ce plan dont tu parles, ou ce moment ou la noce est interrompue par l'arrivée de la vedette, et les convives le voient débarquer d'un halo de lumière, petit commentaire ironique sur son melon enflé... et si je n'ai pas une folle envie de revenir sur Cameo Kirby, Lightnin', ou The blue eagle, en revanche, je sais que je reviendrai avec plaisir à celui-ci.
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Ann Harding
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Ann Harding »

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Upstream (1927, John Ford) avec Nancy Nash, Earle Fox et Grant Withers

A New York, dans une pension d'artistes, Gertie (N. Nash) est courtisée par Brashingham (E. Foxe), un acteur médiocre issu d'une longue lignée d'artistes, au grand dam de Juan (G. Withers) son partenaire dans un numéro de lancer de couteau. Mais, soudain, Brashingham est demandé à Londres pour jouer Hamlet...

Cette comédie produite par la Fox fit les gros titres en 2009 lorsqu'elle fut redécouverte en Nouvelle-Zélande. Il faut dire que son réalisateur est nommé John Ford. Il y a à parier que si le réalisateur avait été inconnu, le film n'aurait certainement pas excité autant les journalistes. Nous sommes face à une comédie qui nous montre les 'coulisses' du spectacle. Ce type de film existait déjà dans les années 20 et peu de temps auparavant, le délicieux Exit Smiling (1926) de Sam Taylor était sorti sur les écrans. Le scénario de ce petit film Fox est bien moins développé que son concurrent de la MGM. Mais, il contient une vision satirique amusante de la vie d'artistes désargentés qui hantent les vaudevilles et les music-halls. On y croise un numéro de claquettes avec les deux Callahan, joués deux comédiens déjà rencontrés dans What Price Glory? (1926, R. Walsh) et autre numéro de lancer de couteau. Il y a aussi un vieil acteur joué par le metteur en scène français Emile Chautaurd. Il fut l'un des premiers à émigrer aux Etats-Unis au début des années 10. A la fin des années 20 (comme son personnage), il en est réduit à jouer les utilités. Cette comédie allègre est bien menée, même si le scénario manque de développement. D'ailleurs dans la presse de l'époque, les critiques se plaignent d'une fin tronquée. Mais, si on regarde attentivement la dernière scène, on arrive à déchiffrer l'enseigne derrière les amoureux enlaçés: Coming Soon - True Love Will Win. Une amusante comédie, mais une série B par rapport aux grands films de 1927.
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par allen john »

Rio Grande (John Ford, 1950)

Monument Valley, John Wayne, la cavalerie, la camaraderie virile, Ben Johnson et Harry Carey Jr, les soucis familiaux au milieu des conflits contre les Apaches, et Victor Mclaglen en Sergent Quincannon alcoolique. Cet inventaire renvoie non seulement à ce film, mais aussi à Fort Apache et She wore a yellow ribbon, deux films remarqués parmi ceux que Ford a fait durant les années 50: plus traditionnels dans leur approche (par opposition à l'allégorie Westernienne de Three Godfathers, et à l'égarement d'une adaptation peu convaincante, pour rester poli, de Graham Greene: The fugitive), entièrement situés dans le cadre de la cavalerie à la fin des guerres Indiennes, sur la frontière, à chaque fois symbolisée par Monument Valley. Les trois films ont pour point commun d'être adaptés des nombreux écrits de James Warner Bellah surl'époque glorieuse de la cavalerie.

Wayne y est le Colonel Kirby Yorke, en pleine campagne contre les Apaches, qui se sont unis contre le poste frontière, et passent leur temps entre le nord du Rio Grande (Soit les Etats-Unis) et le sud du Rio Bravo (la même rivière, mais coté Mexicain); comme un malheur n'arrive jamais seul, il voit débarquer son fils, qu'il n'a pas vu depuis quinze ans, et qui s'est enrôlé dans la cavalerie suite à son exclusion de West Point. Ils arrivent très vite à un accord: afin de laisser au gamin la chance de faire ses preuves, toute mention du lien de parenté sera bannie, mais il ne faut pas qu'il s'attende en retour à la moindre démonstration d'affection de son père. Et puis, tant qu'à faire, l'épouse de Yorke, Kathleen, qui est séparée de lui depuis 15 ans, débarque à l'mproviste pour récupérer le fiston... Pendant ce temps, les Apaches s'affairent...

Il y aurait beaucoup à dire, comme toujours, sur la géographie menteuse de Ford: Monument Valley sur la frontière Mexicaine, il fallait l'oser. Mais le décor, ici permanent, puisque le fort est construit sur un flanc d'une de ces gigantesques Mesas, est un moyen pour Ford de rappeler la présence majestueuse de ces mastodontes de pierre qui continuent à défier le temps, et qui sont le territoire des Navajos. Une fois de plus, le réalisateur (Qui dérogera pourtant à cette règle dans The Searchers) fait d'ailleurs appel à des hommes du cru pour figurer ses trois tribus Apaches qui ont, exceptionnellement, partie liée dans le film. Mais le conflit avec les Indiens passe clairement au second plan, derrière la confrontation de la dernière chance entre Kathleen (Maureen O'Hara, une immense actrice comme chacun sait) son colonel de mari.

Sans doute un peu trop ouvertement conçu comme un galop d'essai pour le studio Republic pictures afin de leur fournir un succès facile avant d'aller en Irlande dépenser les sous du producteur Herbert Yates sur le tournage de The quiet man, le film souffre de baisses de régime, de ces multiples intermèdes de chansons folkloriques interprétées par les Sons of the pioneers, dont on se dit qu'ils ont du payer le réalisateur pour faire leur promotion tellement ils sont présents... Mais comme toujours avec Ford, le film est sans doute décevant, trop copié sur les deux films susmentionnés pour être vraiment intéressant, mais il y a des plans, des gestes, des compositions, qui au détour de chaque scène, rappellent que même en sommeil ou en service commandé, Ford reste l'un des plus grands. La scène ou Mrs Yorke vient rendre visite à son fils, et le temps s'arrête, sur les visages des amis de Jefferson Yorke, qui n'en croient pas leurs yeux d'une telle apparition, ou encore la tendresse lointaine et gauche manifestée par Kirby Yorke à l'égard de son fils... On ne se refait pas.

La morale, c'est que non seulement le film aura un petit succès tranquille et engrangera les espèces espérées par Yates, et par ford qui souhaitait être totalement libre sur son film suivant, mais en prime The quiet man, auquel Ford tenait tant, s'est fait et bien fait. et le trio Wayne-O'Hara-McLaglen a pu s'y retrouver avec les résultats réjouissants que l'on sait...
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Colqhoun »

The Long Voyage Home (1940)
The Long Voyage Home raconte les chroniques d'une bande de marins qui vont devoir traverser l'océan en période de guerre. Si le conflit n'est jamais au centre du film, il génère par contre tout un tas de tensions au coeur de l'équipage, qui mettront leurs relations à dure épreuve, jusqu'à ce qu'ils accostent à nouveau. Et c'est sur terre que leur sort serra définitivement scellé.

Ce film de John Ford, réalisé d'une main de maître, doté d'un noir/blanc spectaculaire, pas loin de l'expressionisme allemand et de cadrages phénoménaux (je pèse mes mots, la réalisation est magistrale), dépeint le quotidien difficile d'une bande de marins. Entre instinct de survie, envie de découverte, dur labeur et danger constant (peut-être même plus à terre qu'en mer), mais sans jamais vraiment mettre un personnage au centre, puisque ici c'est le groupe qui fait office d'entité principale du film. On y perd du coup peut-être une certaine empathie, mais l'aspect de chronique n'est que plus renforcé, confirmé par le texte final.

Ce film me confirme aussi une fois de plus que Ford est doté d'un sens de l'image, du cadre, qui permet à la moindre scène de prendre une ampleur supplémentaire, d'être sublimée ou encore plus terrible (le plan final, si beau, si déprimant). Je pense notamment à cette scène de tempête particulièrement furieuse où l'on voit les hommes ballotés d'un coin à l'autre du navire, jeté comme des pantins désarticulés contre la coque du navire. L'action est saisissante de violence. Et l'on craindra désormais d'autant plus pour la vie de l'équipage.

Une superbe découverte, qui me poussera aussi à aller découvrir autre chose que les westerns de Ford.
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Strum »

Colqhoun a écrit :Ce film me confirme aussi une fois de plus que Ford est doté d'un sens de l'image, du cadre, qui permet à la moindre scène de prendre une ampleur supplémentaire, d'être sublimée ou encore plus terrible (le plan final, si beau, si déprimant). Je pense notamment à cette scène de tempête particulièrement furieuse où l'on voit les hommes ballotés d'un coin à l'autre du navire, jeté comme des pantins désarticulés contre la coque du navire. L'action est saisissante de violence. Et l'on craindra désormais d'autant plus pour la vie de l'équipage.

Une superbe découverte, qui me poussera aussi à aller découvrir autre chose que les westerns de Ford.
Ben oui, cela fait plusieurs années qu'on était plusieurs sur le forum à te dire que Ford était le maitre. :P :D
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Colqhoun »

J'en suis bien conscient, mais je dois avouer être très peu à l'écoute de ce genre de remarques quand un genre ou un réalisateur ne m'attirent pas outre mesure.
Enfin, non pas que vos différents avis n'aient aucune valeur pour moi, mais je n'avais tout simplement pas envie de me plonger dans le cinéma de ce réalisateur durant plusieurs années.
Tous les avis les plus dithyrambiques du monde n'y auraient rien changés.
Maintenant, en revanche, j'ai pris le temps de parcourir tout ce topic pour relever les titres qui pourraient m'intéresser et prendre le temps de lire les différentes critiques.
Ce que j'en retiens c'est que je suis bien parti pour m'envoyer toute sa filmo :mrgreen:
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Jeremy Fox »

Allez un petit Top Ford pour aider Colqhoun à défricher :mrgreen:

1- La Charge Héroïque
2- Le Massacre de Fort Apache
3- Les Sacrifiés
4- Qu'elle était verte ma vallée
5- Le convoi des braves
6- Les raisins de la colère
7- Rio Grande
8- Sur la piste des Mohawks
9- L'homme qui tua liberty Valance
10- La Prisonnière du désert
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Colqhoun »

Tous ces films sont déjà programmés.
Je ne vais pas tout m'envoyer à la suite, mais ça arrive. :D
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Strum »

Jeremy Fox a écrit :Allez un petit Top Ford pour aider Colqhoun à défricher :mrgreen:
6- Les raisons de la colère
:uhuh: Remarque, le titre marche aussi très bien comme ça. :wink:
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Jeremy Fox »

Strum a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Allez un petit Top Ford pour aider Colqhoun à défricher :mrgreen:
6- Les raisons de la colère
:uhuh: Remarque, le titre marche aussi très bien comme ça. :wink:

Ah oui en effet :lol:

J'aurais pu en rajouter 5 ou 6 à commencer par L'homme tranquille, Les Cavaliers ou Vers sa destinée tout en sachant quand même qu'il y en a presque autant que je n'aime pas :oops:
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Rick Blaine »

Pour ma part j'ai envie d'ajouter Je n'ai pas tué Lincoln, La dernière Fanfare, La Poursuite Infernale et Les Deux Cavaliers, au cas où Colqhoun viendrait à manquer de matière! :mrgreen:

Un cinéma très riche que celui de Ford, même s'il a connu des bas, le nombre de hauts est tel que sa filmographie est un monument.
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par daniel gregg »

Auxquels je rajouterais volontiers Le soleil brille pour tout le monde, Steamboat round the bend, L'aigle vole au soleil et Inspecteur de service. :wink:
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Re: John Ford (1894-1973)

Message par Strum »

Allez, je tente un top à mon tour, histoire d'embrouiller un peu plus Colqhoun :mrgreen: :

1- L'homme qui tua Liberty Valance
2 - My Darling Clementine (La Poursuite Infernale)
3 - L'Homme Tranquille
4 - Quelle était verte ma vallée
5 - Vers sa destinée (Young Mr. Lincoln)
6 - La Prisonnière du Désert (The Searchers)
7 - Le Massacre de Fort Apache
8 - Les raisins de la colère
9 - Le Soleil brille pour tout le monde
10 - Steamboat round the bend
11 - La Charge héroïque (She wore a yellow ribbon)
12 - Les Sacrifiés
13 - The Long Voyage Home
14 - Le Mouchard
15 - Le Convoi des braves
16 - La Chevauchée fantastique (Stagecoach)
17 - Sur la piste des Mohawks
18 - Le fils du Désert (Three godfathers)
19 - Les Cheyennes
20 - Les deux cavaliers
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