François Truffaut (1932-1984)

[Vic Vega]

la Peau Douce: Si je préfère l'inventivité formelle d'un Jules et Jim, je ne peux que reconnaitre que le style plus classique du film est maitrisé d'un bout à l'autre, que la mise en scène de Truffaut a le sens du détail révélateur, est attentive à l'éveil du désir et des sentiments comme aux signes avant-coureurs de leur usure. Et j'ai été surpris par le dénouement final. 9/10

[sundance_matt]

Au mois d'octobre, il y aura 20 ans que François Truffaut s'en est allé.
20 années déjà qu'il a quitté la vie et le cinéma laissé une place cruellement vide...
Son oeuvre d'une richesse incroyable continue d'émouvoir et de procurer un bonheur immense.

Arte programme le 1er octobre une seconde partie de soirée riche en documents et courts-métrages. Espérons pour ceux qui ne connaissent pas les films de Truffaut que ceux-ci soient rediffusés à l'occasion des 20 ans de sa disparition.

22.15 François Truffaut

François Truffaut parle de ses obsessions, de ses choix, du cinéma, de la vie. Vingt ans après sa mort, portrait du réalisateur par lui-même à travers des images de tournage, des entretiens… Avec Catherine Deneuve, Woody Allen, Jean-François Stévenin, Fanny Ardant, Arnaud Desplechin…

22.15 François Truffaut, une autobiographie
Documentaire d’Anne Andreu (France, 2004, 1h18mn)
Coproduction : ARTE France, Ina Entreprise
Sélectionné au Festival de Locarno 2004

François Truffaut, une autobiographie est un portrait de l’artiste en bleu de travail, bâti sur les traces écrites et filmées laissées par le cinéaste… Gros plan sur un homme passionné, intense” – comme l’exprime Madeleine Morgenstern, sa femme.
À travers ses vingt et un longs métrages, François Truffaut a composé une sorte d’autoportrait. Tout ce qu’il a écrit, filmé, imaginé, passait par le filtre de ses émotions. Dans ce documentaire construit autour des nombreuses traces laissées par le cinéaste (interviews, images de tournages, photos, lettres, scénarios…), il occupe la première place. Et face à lui nous sommes (à nouveau) conquis, submergés par son charme. Anne Andreu fait avant tout parler Truffaut. On se remémore ainsi les phrases lumineuses d’un homme qui a réfléchi toute sa vie sur la création (“Les films respirent par leurs défauts”…). On entend sa voix, cette voix blanche qui le faisait jouer “à la limite du faux” (Nathalie Baye dixit), ce phrasé rapide, ces mots précis. L’homme qui aimait les femmes aimait aussi les livres : la caméra s’attarde sur son écriture ronde, sur les épreuves des scénarios, les plans de tournage, les courriers…Mais le film est aussi un portrait à plusieurs voix, et donne la parole à des gens qu’on entend rarement parler de Truffaut : Woody Allen, Milos Forman, le scénariste Jérôme Tonnerre. Catherine Deneuve et Fanny Ardant, en voix off, réagissent aux images et rejouent des dialogues. Jeanne Moreau, Claude Berri, Jean-François Stévenin parlent du Truffaut qu’ils ont connu. La nouvelle génération a également la parole à travers le témoignage d’Arnaud Desplechin. “Plus qu’un monument à la gloire du cinéaste, l’objectif de ce film était de prendre la mesure de l’héritage, en révélant la filiation cachée mais combien présente qui relie François Truffaut au public d’aujourd’hui”, explique Anne Andreu. À travers ses films, Truffaut exprimait son obsession des sentiments. Jeanne Moreau parle d’un “élan de spiritualité”. En 1978, dans La chambre verte, il évoquait le rapport des vivants aux morts. “On peut aimer des morts, on peut se fâcher avec eux”, disait-il. La première image du film d’Anne Andreu est celle de l’enterrement du réalisateur, le 24 octobre 1984, au cimetière Montmartre à Paris. La “chambre verte” s’enrichit aujourd’hui d’un objet vivant.

23.35 Antoine et Colette

(Sketch de L’amour à vingt ans)
Court métrage de François Truffaut (France, 1962, 29mn)
Scénario : François Truffaut
Avec : Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Marie-France Pisier (Colette), Rosy Varte (la mère de Colette), François Darbon (le père de Colette), Patrick Auffray (Michel)
Image : Raoul Coutard
Musique : Georges Delerue
Production : Ulysse Productions, Towa Films, Nord Industriel Film
(Rediffusion du 15 septembre 1997)

Dans Antoine et Colette, situé chronologiquement entre Les quatre cents coups et Baisers volés, Antoine Doinel connaît son premier amour…
Depuis qu’il faisait les quatre cents coups, Antoine a grandi. Il a 17 ans et travaille maintenant dans l’industrie du disque. À un concert des Jeunesses musicales, il remarque Colette, qu’il entreprend de conquérir. Les parents de la jeune fille l’accueillent aimablement. Antoine quitte sa chambre et va s’installer dans un hôtel en face de chez elle. Mais Colette le considère seulement comme un bon copain...

Travaux d’approche

Antoine et Colette sortent au cinéma, s’échangent des disques et des livres, vont écouter des conférences sur la musique concrète, parlent de stéréophonie devant des cafés crème… Hélas, le coup de foudre n’est pas réciproque. “J’ai pris un mauvais départ”, reconnaît Antoine, dépité. Après cette mésaventure, le jeune Doinel passera à l’âge adulte dans Baisers volés.

00.05 Les mistons
Court métrage de François Truffaut
(France, 1957, 17mn)
Scénario : François Truffaut, d’après une nouvelle de Maurice Pons
Avec : Bernadette Lafont, Gérard Blain et les enfants de Nîmes
Image : Jean Malige
Production : Les Films du Carrosse
Prix de la mise en scène au Festival de Bruxelles 1958

Dans une ville du Midi, cinq gamins troublent l’intimité d’un couple d’amoureux. Le premier film de François Truffaut, qui annonce la Nouvelle Vague.
Cheveux aux vents sur son vélo, belle et charnelle, Bernadette trouble une poignée de gamins, amoureux sans s’en rendre compte. Mais Bernadette est courtisée par Gérard, un professeur de gymnastique. Énervés par les rendez-vous des deux jeunes gens, les cinq enfants leur empoisonnent la vie en les épiant…
Premières vagues
“François Truffaut a débuté dans la réalisation avec ce court métrage tourné à Nîmes, entre copains et en production indépendante. Les mistons annonce tout son cinéma : univers des enfants, rapports de couple, lyrisme romanesque, goût de la littérature et de la lecture
(le commentaire est emprunté au texte de Maurice Pons), tragédie de l’existence affleurant derrière les jeux. Bernadette Lafont et Gérard Blain firent partie de ces personnages modernes qui allaient, avec la Nouvelle Vague, changer le cinéma français.” (Jacques Siclier)

00.20 Une histoire d’eau
Court métrage de Jean-Luc Godard et François Truffaut
(France, 1958,12mn)
Godard et Truffaut dans le même bateau…
Mettant à profit de véritables inondations qui noient les maisons et les routes, Jean-Luc Godard et François Truffaut filment les péripéties amoureuses d’un sauveteur occasionnel (Jean-Claude Brialy) et d’une jeune naufragée (Caroline Dim). Comme l’eau, les baisers sont mouillés… Une des rares collaborations des deux grands inventeurs de la Nouvelle Vague.

[Commissaire Juve]

J'aime quelques-uns de ses films... mais mon préféré est sans doute La nuit américaine (et pis, Jacqueline Bisset !!! Ahouuuuuuu ! )

[Jake Scully]

J'aime énormément ce réalisateur, je n'ai jamais eu le temps de lui consacrer un site d'autant que je n'ai toujours pas vu l'intégralité de ses films.

Mes préférés à ce stade sont : "Les 400 Coups", "La Nuit Américaine", "La Sirène du Mississipi", et "L'Homme qui Aimait les Femmes"... mais j'aime tous ses films jusque là.

[Bartlebooth]

Baisers Volés: Une belle réussite de la saga Doisnel où les mésaventures de ce dernier avec l'armée, son instabilité professionnelle et sentimentale, ses hésitations face aux femmes sont extrêmement touchantes. Avec une mise en scène maîtrisée d'un bout à l'autre. 9/10

Un des Truffaut les plus réussis (peut-être mon préféré avec Tirez sur le pianiste), dans sa manière de mêler, au fil d'une construction pointilliste, la drôlerie et la gravité, la légèreté et l'émotion poignante, les apartés insolites (le mini "documentaire" sur le pneumatique parisien). Comme le Pianiste, le film paraît s'inventer sous nos yeux avec une grâce de funambule.

On insiste souvent (c'est devenu un cliché) sur l'admiration que Truffaut portait à Renoir et Hitchcock ; mais dans ce film, on voit tout ce qu'il devait à Becker et à Lubitsch dans l'art de conduire une intrigue, de placer une ellipse, de bifurquer sur une digression... Il y a un côté Rue de l'Estrapade dans Baisers volés, et les scènes dans l'arrière-boutique du marchand de chaussures (génial Lonsdale) me font toujours penser à celles de The Shop Around The Corner.

[Spongebob]

J'aime quelques-uns de ses films... mais mon préféré est sans doute La nuit américaine (et pis, Jacqueline Bisset !!! Ahouuuuuuu ! )

Le seul Truffaut que j'ai vu (avec les commentaires pour malvoyants en plus ! Et moi qui pensait que c'était dans le film . Merci Arté)

[Cathwoman]

Peut-être le meilleur réalisateur sur l'enfance .
J'adore les 400 coups, l'enfant sauvage et l'argent de poche.
En revanche, le peu que j'ai vu de lui hors de ce thème ne m'a vraiment pas emballé (La nuit américaine, Baisers volés et Jules et Jim)

[sundance_matt]

J'aime énormément ce réalisateur, je n'ai jamais eu le temps de lui consacrer un site d'autant que je n'ai toujours pas vu l'intégralité de ses films.

Mes préférés à ce stade sont : "Les 400 Coups", "La Nuit Américaine", "La Sirène du Mississipi", et "L'Homme qui Aimait les Femmes"... mais j'aime tous ses films jusque là.

Copain!
C'est mon réalisateur préféré. J'ai vu la quasi intégralité de son oeuvre. Il ne me reste à découvrir que les films inédits en DVD.

[Bartlebooth]

Il ne me reste à découvrir que les films inédits en DVD.

À ne pas rater le 21 octobre à 20h45 sur Arte, le très beau la Chambre verte, toujours inédit en dvd.

Précédé le 1er d'une Théma Truffaut, avec un docu d'Anne Andreu et trois courts métrages : les Mistons, Histoire d'eau [coréal. Godard] et Antoine et Colette, extrait du film à sketch collectif l'Amour à vingt ans, qui prend place dans la saga Doinel entre les 400 Coups et Baisers volés.

[sundance_matt]

Il ne me reste à découvrir que les films inédits en DVD.

À ne pas rater le 21 octobre à 20h45 sur Arte, le très beau la Chambre verte, toujours inédit en dvd.

Précédé le 1er d'une Théma Truffaut, avec un docu d'Anne Andreu et trois courts métrages : les Mistons, Histoire d'eau [coréal. Godard] et Antoine et Colette, extrait du film à sketch collectif l'Amour à vingt ans, qui prend place dans la saga Doinel entre les 400 Coups et Baisers volés.

Yessssssssssss!!! La Chambre Verte... C'est celui que je voulais absolument voir et qui est inédit en DVD.
Bonne nouvelle!

Antoine et Colette est à ne pas rater... C'est la suite directe (quelques années après) des 400 Coups. Ce court figure d'ailleurs sur le DVD de Baisers Volés. Excellente collection éditée par MK2 soi-dit en passant.

[odelay]

Sans doute l'un de mes réalisateurs préférés. Difficile de faire mieux dans la perfection que L'enfant sauvage, ou dans l'émotion que L'histoire d'Adèle H (la scène où Adèle regarde le portrait de son amour de lieutenant devant une bougie avec la caméra qui travelling avant sur le champ/Adjani et le contre champ/cadre de la photo, tout ça sur la sublime musique de Maurice Jaubert, est l'une des plus triste que j'ai pu voir au ciné. On comprend tout le désespoir amoureux de cette fille dans ce plan).
Ce que j'adorais aussi c'était le coté littéraire de ses films dans leur narration, ainsi que toute les vieille technique qu'il pouvait utiliser (les médaillon, les fondus au noir, les fermetures d'objectif en laissant un cercle...), sans oublier cette voix incroyable, si bien décrite par Baye mais qu'on ne pourrait jamais imaginer remplacer.

A noter qu'une nouvelle édition des 400 coups va bientôt voir le jour avec une copie remastérisée. Evidemment j'ai un peu fait la gueule en apprenant ça car j'ai acheté ma copie il y a qq mois, mais il était évident que le film avait besoin d'un ravalement. QQ bonus en plus? je ne sais pas...

Attention aussi, j'ai entendu dire que MK2 allait faire une opé Truffaut pour cet anniversaire.

Je vais enfin pouvoir revoir La chambre verte qui si je me souviens bien était aussi très émouvant. Sinon à quand un DVD de ce film, ainsi que La marié était en noir (zone2), et Une belle fille comme moi (un des rares que je n'ai jamais vu)?[/b]

[George Bailey]

Yessssssssssss!!! La Chambre Verte... C'est celui que je voulais absolument voir et qui est inédit en DVD.
Bonne nouvelle!

De même, un des nombreux Truffaut que je n'ai pas encore vu.

[taxidriver]

J'ai découvert Truffaut... il y a quelques mois avec les 400 coups, j'ai adoré... ensuite, j'ai vu un autre film qui m'a beaucoup marqué: L'Histoire d'Adéle H. ... et un autre qui m'a plutôt touché: La Sirène du Missisipi mais en dehors de ses trois là, j'ai pas été très emballé par Jules et Jim et La Nuit Américaine. Mais je suis impatient de découvrir ses autres oeuvres. Malheureusement, les dvd de ses films sont assez chers.

[Link Jones]

Mes préférés :

1-Jules et Jim
2-Les deux anglaises et le continent
3-Le dernier métro
4-La Femme d'à côté

[Jean Claude Dus]

Sans doute, mon réa Francais preferé.
Il avait une manière toute particulière de traiter le sujet qu'il connaissait le mieux avec le cinéma : les Femmes.
L'homme qui aimait les femmes est une des plus belles déclarations d'amour cinématographiques qu'il m'ai été donné de voir.
Et puis Jules et Jim, les 400 coups, La nuit Américaine, autant de films qui pour plein de raisons persos resteront gravés à tout jamais dans ma mémoire.
Vivement la diffusion de la Chambre Verte, j'en étais presque reduit à m'inscrire dans une vieille médiatheque de banlieue pour emprumter la VHS !
Je crois avoir entendu parler d'une mise en avant de son catalogue DVD pour l'anniversaire de sa mort, ainsi que la ressortie en salle (MK2 surement) de certains de ces films, et il y'a fort à parier que les cinémas du Quartier Latin n'oublieront pas de lui rendre hommage.