François Truffaut (1932-1984)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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les premiers films de Truffaut : le meilleur ?

Les 400 coups
57
41%
Tirez sur le pianiste
5
4%
Jules et Jim
9
7%
La peau douce
32
23%
Baisers volés
19
14%
Fahrenheit 451
6
4%
La mariée était en noir
10
7%
 
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Federico
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Federico »

Je sais que je n'aurais pas du mais l'autre jour, je n'ai pas pu résister et j'ai revu quelques passages de La femme d'à côté, film que j'ai énormément aimé et avec lequel j'ai de plus en plus de problèmes au fil des re-visions. Un des plus criants, c'est le personnage de Mme Jouve qui remplace la voix-off de narration si souvent présente chez Truffaut. Ce n'est pas la faute de Véronique Silver mais rien à faire, ça ne passe plus. Et puis le ton faux qui fait pourtant partie du charme du cinéaste, ici devient parfois pénible. Quand Véronique Silver se casse la figure dans sa cuisine et que Depardieu (qui ne semble pas très à l'aise dans ce film) s'écrit : "Oh ! Mme Jouve !", c'est ridicule. Il reste heureusement quelques grands moments de romantisme exacerbé comme la séquence du parking (même si je me demande si la belle envolée musicale de Delerue lorsque Mathilde s'effondre n'est pas too much) ou le retour en voiture du 5 à 7 à l'hôtel.
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AtCloseRange
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par AtCloseRange »

Federico a écrit :Je sais que je n'aurais pas du mais l'autre jour, je n'ai pas pu résister et j'ai revu quelques passages de La femme d'à côté, film que j'ai énormément aimé et avec lequel j'ai de plus en plus de problèmes au fil des re-visions. Un des plus criants, c'est le personnage de Mme Jouve qui remplace la voix-off de narration si souvent présente chez Truffaut. Ce n'est pas la faute de Véronique Silver mais rien à faire, ça ne passe plus. Et puis le ton faux qui fait pourtant partie du charme du cinéaste, ici devient parfois pénible. Quand Véronique Silver se casse la figure dans sa cuisine et que Depardieu (qui ne semble pas très à l'aise dans ce film) s'écrit : "Oh ! Mme Jouve !", c'est ridicule. Il reste heureusement quelques grands moments de romantisme exacerbé comme la séquence du parking (même si je me demande si la belle envolée musicale de Delerue lorsque Mathilde s'effondre n'est pas too much) ou le retour en voiture du 5 à 7 à l'hôtel.
J'ai toujours adoré ce personnage de Mme Jouve. Je ne l'ai pas vu depuis longtemps mais je suis persuadé que le sortilège de ce film fonctionne touujours.
Et puis, c'est quand même meilleur que les Sentiments, non?
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Re: François Truffaut (1932-1984)

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AtCloseRange a écrit :
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Federico a écrit :Je sais que je n'aurais pas du mais l'autre jour, je n'ai pas pu résister et j'ai revu quelques passages de La femme d'à côté, film que j'ai énormément aimé et avec lequel j'ai de plus en plus de problèmes au fil des re-visions. Un des plus criants, c'est le personnage de Mme Jouve qui remplace la voix-off de narration si souvent présente chez Truffaut. Ce n'est pas la faute de Véronique Silver mais rien à faire, ça ne passe plus. Et puis le ton faux qui fait pourtant partie du charme du cinéaste, ici devient parfois pénible. Quand Véronique Silver se casse la figure dans sa cuisine et que Depardieu (qui ne semble pas très à l'aise dans ce film) s'écrit : "Oh ! Mme Jouve !", c'est ridicule. Il reste heureusement quelques grands moments de romantisme exacerbé comme la séquence du parking (même si je me demande si la belle envolée musicale de Delerue lorsque Mathilde s'effondre n'est pas too much) ou le retour en voiture du 5 à 7 à l'hôtel.
J'ai toujours adoré ce personnage de Mme Jouve. Je ne l'ai pas vu depuis longtemps mais je suis persuadé que le sortilège de ce film fonctionne touujours.
Et puis, c'est quand même meilleur que les Sentiments, non?
Ben écoute... J'ai découvert tout récemment le film de Lvovsky qui m'a tellement enchanté que j'en ai carrément fait mon film du mois dernier. :wink:
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par AtCloseRange »

Federico a écrit :
AtCloseRange a écrit :
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J'ai toujours adoré ce personnage de Mme Jouve. Je ne l'ai pas vu depuis longtemps mais je suis persuadé que le sortilège de ce film fonctionne touujours.
Et puis, c'est quand même meilleur que les Sentiments, non?
Ben écoute... J'ai découvert tout récemment le film de Lvovsky qui m'a tellement enchanté que j'en ai carrément fait mon film du mois dernier. :wink:
C'est bien ce qui m'interpelle. Je ne vois pas trop comment le gentil hommage peut être meilleur que le déchirant inspirateur.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Federico »

AtCloseRange a écrit :
Federico a écrit : Ben écoute... J'ai découvert tout récemment le film de Lvovsky qui m'a tellement enchanté que j'en ai carrément fait mon film du mois dernier. :wink:
C'est bien ce qui m'interpelle. Je ne vois pas trop comment le gentil hommage peut être meilleur que le déchirant inspirateur.
Il y a 20 ans, j'aurai moi aussi décrété la chose inimaginable... et je me serais lourdement trompé. L'hommage est plus que simplement gentil : extrêmement fin, plus léger et fantaisiste sans éluder le drame. Et puis ses interprètes sont exceptionnels.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Profondo Rosso »

L'Enfant sauvage (1970)

L'Enfant sauvage est l'histoire d'un enfant, capturé comme un animal par des paysans, et amené au Docteur Itard, à Paris. L'enfant sauvage semble être sourd et muet. Le monde scientifique le considère, très majoritairement, comme un attardé qui a, pour cette raison, été abandonné. Toutefois, le Docteur Itard pense que ce qui apparaît comme un retard mental est le résultat de l'absence de contact avec les hommes. Il va lui apprendre le quotidien d'une vie d'enfant civilisé et le faire émerger de sa primitive animalité en lui enseignant ce qu'est le langage.

Truffaut signe un captivant récit anthropologique avec cet Enfant Sauvage. Le film narre le destin de "Victor de l'Aveyron", cas d'enfant sauvage dans la France de la fin du XVIIIe et adapte les Mémoires du Docteur Jean Itard qui tenta de civiliser l'enfant. La mise en scène et la narration de Truffaut évolue progressivement au fil de cette éducation. Le film s'ouvre ainsi dans une tonalité naturaliste extrême où nous découvrons l'enfant, hirsute, véloce et aux réactions tout en instincts dans son environnement sauvage. Truffaut joue totalement sur l'absence de repère du spectateur l'associe aux quidams en quête de sensations qui viendront curieux observer l'enfant une fois capturé. Pour eux comme pour nous, celui-ci est une énigme aux pensées et monde intérieur insaisissable dont on met l'intelligence en doute. Le film ne prend un tour plus construit qu'à partir du moment où le docteur Itard (François Truffaut) s'intéresse à son cas. En effet passé l'attraction initiale, l'attention retomba sur la nature finalement commune de cet enfant sauvage simplement vu comme simple d'esprit. Le docteur Itard a une autre opinion et pense que l'absence de parole et les limites de l'enfant sont uniquement dues à son existence sauvage et l'absence de contact avec la civilisation. Il va donc l'emmener dans sa demeure à la campagne où avec sa domestique Mme Guérin (Françoise Seigner) il va peu à peu l'éduquer.

Après avoir adopté le ton chaotique de l'état d'esprit de l'enfant ne comprenant pas ce qui lui arrive ni où il se trouve (si ce n'est qu'il est privé de sa liberté), l'histoire prend un tour plus construit. Cette construction se fait autant sur la méthode et la voix off d'Itard qui expérimente et tâtonne de satisfaction en frustration au cours du traitement que sur l'intellect progressivement éveillé de l'enfant à travers cet apprentissage. C'est une approche judicieuse de la part de Truffaut qui aurait pu tomber dans la froideur et la distance scientifique et qui en exploitant sa fibre littéraire rend le tout captivant et précis. L'émotion a toute sa place dans la manière qu'a la caméra de s'attarder sur la moindre attitude, regard et geste signifiant cette intelligence mais aussi affection naissante de l'enfant, symbolisé par l'acquisition d'une réelle identité avec ce prénom de Victor. Les quelques écarts avec les vrais évènements vont dans ce sens comme la présence de Mme Guérin (qui pris en fait en charge l'enfant bien après le traitement du Docteur Itard) à laquelle Françoise Seigner confère une belle présence maternelle. Visuellement cet équilibre fonctionne également avec ce ton austère et quasi documentaire alternant avec une atmosphère rurale envoutante où la magnifique photo de Nestor Almendros confère une belle tonalité pastorale. Passionnant. 5/6
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Federico »

Belle analyse, Profondo Rosso.
L'enfant sauvage est un film bouleversant de bout en bout et un des chefs-d'oeuvre de Truffaut. L'histoire véridique de ce garçon n'avait pu que lui parler, lui qui fut d'une certaine façon aussi un "enfant sauvage". On a souvent moqué son intervention comme acteur (ici comme dans ses autres films où il joue) et c'est vrai qu'il n'en était pas un et que ça sautait aux yeux. Mais aussi incroyable que cela paraisse, son jeu malhabile et coincé colle parfaitement avec la rigueur scientifique de son personnage, fort justement contrastée par la tendresse maternelle de Françoise Seigner (la comparaison n'est pas très heureuse mais je me lance : leur duo fonctionne un peu comme celui du bon et du mauvais flic dans les interrogatoires).
Il y a aussi cet aspect toujours touchant de film de famille Truffaut avec la présence de ses propres filles, de ses assistants (Stévenin, Miller avec son épouse et leur fils), de Jean Gruault, Matthieu et Guillaume Schiffman et de Jean Dasté (pour l'hommage à son maîtres Vigo).
Sans oublier les sublimes musiques de Vivaldi et Antoine Duhamel.

Dans les années 80, l'équipe de l'émission Cinéma, cinémas retrouva Jean-Pierre Cargol qui avait gardé d'excellents souvenirs de ce rôle unique. Il est devenu depuis guitariste flamenco.

Le cas de Victor (ainsi que d'autres, comme Kaspar Hauser) est au coeur du fameux essai de Lucien Malson, Les Enfants sauvages : mythe et réalité, publié en 1964. Essai comprenant également l'étude de Jean Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Profondo Rosso »

Federico a écrit : Dans les années 80, l'équipe de l'émission Cinéma, cinémas retrouva Jean-Pierre Cargol qui avait gardé d'excellents souvenirs de ce rôle unique. Il est devenu depuis guitariste flamenco.
Ah excellent après vision en cherchant un peu j'ai vu qu'il n'avait rien fait d'autre au cinéma je me demandais ce qu'il était devenu, un bien beau rôle unique je l'ai vraiment trouvé très touchant.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

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Rediff cette nuit à 1h30 sur France Culture de l'émission Cinéma vérité de 1970 avec François Truffaut. Avec également la participation de Claude Sautet et Michel Piccoli.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Federico »

Federico a écrit :Rediff cette nuit à 1h30 sur France Culture de l'émission Cinéma vérité de 1970 avec François Truffaut. Avec également la participation de Claude Sautet et Michel Piccoli.
Ça tombait bien : Truffaut y parla de L'enfant sauvage, qui venait alors de sortir. :)
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Supfiction »

Deux extraits INA passionnants, j'espère qu'ils n'ont pas déjà été posté ici.

François TRUFFAUT à propos d'André BAZIN :


François Truffaut à propos d' Alfred Hitchcock :
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Federico »

J'ai beau avoir déjà vu ces deux documents, c'est toujours aussi excellent (surtout le second).
Polanski est un peu hypocrite quand il minimise l'influence d'Hitchcock sur son oeuvre, ne lui accordant que celle sur Répulsions (qu'il s'empresse aussitôt de présenter comme une oeuvre de commande, sous-entendant : "Oui, j'ai pensé à Hitchcock parce qu'il fallait bien penser à quelque chose"). :roll:
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Message par Strum »

Federico a écrit :Le cas de Victor (ainsi que d'autres, comme Kaspar Hauser) est au coeur du fameux essai de Lucien Malson, Les Enfants sauvages : mythe et réalité, publié en 1964. Essai comprenant également l'étude de Jean Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron.
ImageImage
L'as-tu lu ? Je connais ce livre de réputation mais ne l'ai jamais lu. L'Enfant Sauvage de Truffaut est un film absolument magnifique, et au-delà des commentaires de Malson sur l'inné et l'acquis (intéressants en soi), j'aimerais bien savoir ce qui dans le film provient du livre (en termes d'anecdotes tirée du Rapport de Jean Itard notamment) et ce qui provient de la sensibilité de Truffaut. Sans doute qu'il y a des deux.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Federico »

Strum a écrit :
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Federico a écrit :Le cas de Victor (ainsi que d'autres, comme Kaspar Hauser) est au coeur du fameux essai de Lucien Malson, Les Enfants sauvages : mythe et réalité, publié en 1964. Essai comprenant également l'étude de Jean Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron.
ImageImage
L'as-tu lu ? Je connais ce livre de réputation mais ne l'ai jamais lu. L'Enfant Sauvage de Truffaut est un film absolument magnifique, et au-delà des commentaires de Malson sur l'inné et l'acquis (intéressants en soi), j'aimerais bien savoir ce qui dans le film provient du livre (en termes d'anecdotes tirée du Rapport de Jean Itard notamment) et ce qui provient de la sensibilité de Truffaut. Sans doute qu'il y a des deux.
Je n'en ai lu que des passages et ai plusieurs fois entendu Malson en parler ou d'autres évoquer son essai. Mais comme tu t'en es douté, le résultat est évidemment un mélange des travaux d'Itard et de la (très grande) sensibilité de Truffaut, homme et cinéaste qui aura toujours été touché par le thème de l'enfance et des premières années de formation.

Dans le n°107 de L'Avant-Scène Cinéma publié en octobre 1970 (consacré au film sortit en février), Truffaut raconte la genèse de L'enfant sauvage sur trois pages très denses en se référant sans cesse à Itard.

Il y eut aussi un épais dossier consacré au thème plus global des enfants sauvages dans le n°104 de la revue Cinématographe paru en novembre 1984, soit au moment de la sortie sur les écrans de Greystoke mais aussi, par un triste hasard, de la disparition de Truffaut (4 pages sont plus précisément consacrées à son film).
Dernière modification par Federico le 9 oct. 13, 15:28, modifié 1 fois.
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Re: François Truffaut (1932-1984)

Message par Strum »

Federico a écrit :Je n'en ai lu que des passages et ai plusieurs fois entendu Malson en parler ou d'autres évoquer son essai. Mais comme tu t'en ais douté, le résultat est évidemment un mélange des travaux d'Itard et de la (très grande) sensibilité de Truffaut, homme et cinéaste qui aura toujours été touché par le thème de l'enfance et des premières années de formation.

Dans le n°107 de L'Avant-Scène Cinéma publié en octobre 1970 (consacré au film sortit en février), Truffaut raconte la genèse de L'enfant sauvage sur trois pages très denses en se référant sans cesse à Itard.

Il y eut aussi un épais dossier consacré au thème plus global des enfants sauvages dans le n°104 de la revue Cinématographe paru en novembre 1984, soit au moment de la sortie sur les écrans de Greystoke mais aussi, par un triste hasard, de la disparition de Truffaut (4 pages sont plus précisément consacrées à son film).
Merci. C'est sûr que les thèmes de l'enfance et de l'éducation travaillaient Truffaut et ce n'est pas pour rien que l'on retrouva jusque dans ses critiques et en particulier dans son expression péjorative "cinéma de papa" les échos des griefs qu'il avait vis-à-vis de ses pères (biologique et beau-père).
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