Robert Siodmak (1900-1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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beb
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

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someone1600
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Re: Robert Siodmak

Message par someone1600 »

Alligator a écrit :The Dark Mirror (La double énigme) (Robert Siodmak, 1946) :
_______________

Intrigue un peu bidon quand même. Faut rentrer délibérément dans l'invraisemblable folklore de la gémellité. Oublier pour passer un bon moment.
La très belle photo, on ne s'attend pas à moins avec Siodmak, file un sacré coup de main. Mais plus encore, la performance d'actrice à double visage d'Olivia de Havilland donne un attrait bien supérieur au film.
Sympatoche mais mineur.
Personnellement j'ai adoré. :wink:
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Jack Carter
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par Jack Carter »

Ressortie en copies neuves le 27 janvier de The Suspect (1944)

le film sera presenté en avant-premiere à l'Institut Lumiere la semaine precedente (4 seances en tout) :D

encore un film que je reve de voir depuis des années.
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
beb
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

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daniel gregg
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par daniel gregg »

Jack Carter a écrit :Ressortie en copies neuves le 27 janvier de The Suspect (1944)

le film sera presenté en avant-premiere à l'Institut Lumiere la semaine precedente (4 seances en tout) :D

encore un film que je reve de voir depuis des années.
A l'affiche du cinéclub de Clermont Ferrand ce soir, THE SUSPECT de Siodmak.
Je me régale à l'avance de ce film "noir" essentiel (mais, et c'est inexplicable, très rare, on ne parle même pas d'une hypothétique édition dvd...) que je vais découvrir.
Nestor Almendros
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par Nestor Almendros »

DOUBLE ENIGME (THE DARK MIRROR) - 1946

Redécouvert ce polar psychanalytique qui m'avait sensiblement déçu la première fois et dont j'ai pu mieux apprécier certaines qualités. Je ne cacherai pas que ce n'est tout de même pas un film qui m'enthousiasme démesurément. Je serais même un peu comme Alligator, trouvant l'intrigue et ses péripéties moins travaillées que les personnages des soeurs jumelles sur lesquelles plane le vrai mystère du film. Passons, donc, sur la participation alléatoire du policier (excellent Thomas Mitchell) presque remplacé selon les scènes par le psy Lew Ayres, et sur l'humour ponctuel mais répété qui casse sensiblement certains moments d'un polar qui aurait mérité plus de sérieux, de noirceur. Les péripéties semblent traitées différemment dans DARK MIRROR, on ne s'attache pas comme ailleurs à coller le spectateur sur son siège. Tout est assez tranquille et, parallèlement à l'enquête psychanalytique sur Ruth et Terry, le film préfère jouer sur une corde psychologique chez le spectateur: une impression étrange et constante, un jeu sur ces deux personnages cachés derrière des apparences. Si l'aspect psy a pris un bon coup de vieux, notamment avec la séparation manichéenne du Bien et du Mal (chaque soeur étant habillée en circonstance - blanc ou noir), le dispositif garde un certain charme dont l'interprétation de Olivia De Havilland demeure le point d'orgue.

Master assez bon (voire très bon, régulièrement) et bonus passionnant.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
bruce randylan
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

Non, non, je ne passe pas ma vie à la cinémathèque :mrgreen:

Le sexe faible ( 1933 )

Le premier film français de Robert Siodmak est une petite comédie sans grande prétention mais finalement drôle et bien menée, inspirée d'une pièce de théâtre.
On y suit les manigances d'une veuve qui vit aux crochés de ses enfants qui ont fait ( ou doivent faire ) des mariages avantageux. Quand les enfants décident de divorcer ou d'épouser celles qu'ils aiment vraiment, l'avenir financier est forcément mis à mal.

C'est d'une immoralité réjouissante voire même jubilatoire dans son dénouement où les personnages masculins préfèrent devenir gigolo que de se marier par amour. :p
Avant tout ça, on aura eut droit à des intrigues sentimentales entre chassés-croisés de boulevard et discours très décalés sur les différences entre les classes sociales pour une galerie de seconds rôles amusant et réussis : le latin lover impulsif, la vieille bourgeoise qui espère encore séduire ou le majordome de l'hôtel qui a solution a tout.
L'interprétation est dans l'auto-parodie du genre mais colle très bien à l'univers comme le jeu nonchalant de Pierre Brasseur et celui de la chef de famille à la mauvaise foi bien gratinée.

Après, c'est vraiment un produit de commande pour Siodmak qui exécute sa tache avec professionnalisme mais sans zèle. Mais pour ce genre de film, le manque de personnalité n'est pas très grave.


Cargaison blanche / le chemin de rio ( 1936 )
Une comédie policière tout autant décontracté que le précédent mais qui se débarrasse du coté vaudeville franchouillard pour lorgner du côté des comédies américaines. Malheureusement la sauce ne prend pas pour un Siodmak que j'ai senti beaucoup moins à l'aise dans la comédie que précédemment. Il faut dire que le mélange de comédie romantique et de l'enquête policière plus sombre ( sur la traite des blanches ) ne se mélange pas très bien – c'est surtout au détriment de la partie dramatique qui fait vraiment McGuffin.
Malgré donc les dialogues de Henri Jeanson qui manque encore un peu de maturité cela-dit, le film ne décolle vraiment jamais, entaché il est vrai par un Jean-Pierre Aumont dont l'arrogance finit par lasser rapidement. Tant pis pour sa partenaire Kathe von Nagy qui faisait preuve de beaucoup plus de charme et de naturel.
Dans l'ensemble on sent un film très formaté pour plaire au grand public avec beaucoup trop d'ingrédient ( parfois très gratuit et racoleur comme plusieurs plans de femmes dénudés ). Et puis le scénario fait régulièrement du surplace et peine à évoluer. Il pourrait facilement faire 20-30 minutes de moins.

En revanche, on trouve 2-3 scènes assez violentes qui portent là vraiment la signature de son réalisateur : l'ouverture intriguante où une jeune fille se suicide sans qu'on comprenne pourquoi ou la relation entre les 2 trafiquants qui culmine dans la scène où Jules Berry explique le tour qu'il vient de jouer à son partenaire. Ce sont des moments vénéneux, pervers et malsain.
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

fly by night ( 1941 )

Une comédie policière sans aucune ambition mais bien emballée pour une ambiance proche du sérial d'où un rythme bien entretenue mais au scénario invraisemblable ( le McGuffin vaut son pesant de cacahouète :P ). On nous ressort l'histoire classique de l'innocent accusé d'un crime qu'il n'a pas commis et qui va devoir mené l'enquête lui-même, aidé par une jeune femme qu'il a embarqué malgré lui.

C'est décontracté, léger, sans prétention et ça fait plutôt bien passé la pilule. Le duo formé par Richard Carlson et Nancy Kelly fonctionne relativement bien appuyé, il faut dire, pas des dialogues honorables et quelque situations assez amusante ( le mariage forcé dans la famille de policier :lol: ).
Alors bien-sûr Siodmak a livré des œuvres plus riches, prestigieuses et personnelles mais cette petite série B est vraiment agréable.



The spiral staircase ( 1945 )

Début du XXème siècle, un tueur en série s'attaque à des femmes infirmes.

Un des films les plus réputés de la période américaine de Siodmak mais j'avoue avoir été assez déçu.
La photographie est dans l'ensemble fabuleuse et offre une ambiance époustouflante pour l'ouverture et la fermeture. Ca doit représenter 15-20 minutes de cinéma vraiment angoissant qui n'a rien à envier aux meilleurs Tourneur. Le problème c'est qu'entre ce début et cette fin, il a près d'une heure de blablabla, de personnage stéréotypés, de clichés en pagaille et d'un parfait manuel des fausses pistes suivies à la règle par un Siodmak à moitié convaincu et convainquant.
Du méchant trop méchant pour être méchant, du gentil trop attentionné pour être gentil, des visiteurs mystérieux qui frappent à la porte en plein éclair en passant par le trauma qui gêne l'héroïne jusqu'à de l'histoire d'amour niaise sans oublier la famille avec un lourd passé secret... Rien n'est épargné et si Siodmak arrive parfois à contourner brillamment les clichés ( le rêve qui se transforme en cauchemar est excellent ), on en vient à se désolidariser doucement de l'intrigue qui s'éternise et tarde à revenir dans le domaine du thriller.

Ca n'a pas dérangé tout le monde, mais moi je n'ai pas pu du coup pleinement profiter de la virtuosité plastique des dernières minutes ( fantastique plan de meurtre dans l'obscurité où seules les mains de la victime sont dans la lumière ). Je dirai même que j'étais affligé des derniers rebondissements qui achèvent la crédibilité du projet.

J'en suis le premier à le regretter car l'ouverture virtuose et muette annonçait un chef d'œuvre du genre.
Dans le genre ça m'a rappelé Raccrochez, c'est une erreur ( début et fin fulgurante mais une partie centrale décevante ) sauf que le film de Litvak a l'avantage d'une fin radicale et traumatisante.
Dernière modification par bruce randylan le 11 mai 10, 14:37, modifié 1 fois.
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par Blue »

bruce randylan a écrit : The spiral staircase ( 1945 )
Pour ma part je trouve que ce film remplit bien son contrat en terme de suspense avec une atmosphère particulière (c'est un quasi huis clos) et qu'il est même assez brillant sur le plan formel dès que le tueur entre en scène (je suis sûr qu'avec quelques captures il y en a certains qui s'empresseraient de l'acquérir :wink: ). L'aspect pyschologique est aussi intéressant notamment du fait que l'héroïne est muette. Un très bon Siodmak.
Dernière modification par Blue le 12 mai 10, 20:54, modifié 1 fois.
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

Blue a écrit : il est même assez brillant sur le plan formel dès que le tueur entre en scène (je suis sûr qu'avec quelques captures il y en a certains qui s'empresseraient de l'acquérir :wink: ).
C'est le problème, il n'apparait pas du tout sur toute la longue partie centrale. :(
Mais, je" suis dans l'ensemble d'accord avec toi.


Sinon, un jolie purge, mais une vraie celle-là

Dorothea Angermann ( 1959 )

Minutes 1 à 5 : :D

Minutes 6 à 106 : :x :evil: :?

Voilà, pour la tête qu'on a tirée avec un pote devant ce drame insupportable de médiocrité.
Le début est pourtant excellent qui suit une femme muette totalement désarmée errer dans une rue animée avant d'avouer à la policer qu'elle vient de tuer son mari. Le noir et blanc claque, les travellings en imposent et ce climat pesant prend tout de suite à la gorge.
Puis vient le flash-back pour une longue, longue, longue, longue, longue, longue, longue partie psychologique d'une lourdeur inimaginable. Non seulement l'actrice est mauvaise mais en plus, chaque scène semble durer 2 à 3 fois plus de temps qu'elle mérite. On se demande ce qui est arrivé à Siodmak pour livrer un film à titre assommant. Que le script soit idiot, certes... mais que la mise en scène manque à ce point de rythme c'est impensable... Mon dieu que c'est mou ! Mais mou ! Et puis très idiot. Ca en devient même insultant dans son happy-end où l'on sacrifie sans vergogne un second rôle ( le seul personnage attachant et le seul bien interprété en plus ).
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

The suspect ( 1944 )

Charles laughton joue un homme qui doit vivre avec une épouse stridente et insupportable. Quand elle menace de faire licencier une jeune fille à laquelle son mari s'est amouracher, il l'assassine et fait passer sa mort pour un accident.

Pas le scénario du siècle mais l'ambiance, le personnage, la construction et la mise en scène sont aux petits oignons.
Contrairement à Spiral Staircase, je trouve la réalisation beaucoup plus harmonieuse et homogène sur sa durée avec une progression dramatique bien dosée qui repartit astucieusement ses moments clés. La réalisation est également moins clinquante et tape-à-l'oeil. Siodmak utilise même admirablement bien l'économie de moyens pour rendre certaines séquences fichtrement bien habile ( la "reconstitution" de la mort de l'épouse par un inspecteur de Scotland Yard ; le sort réservé à l'alcoolique ). L'époque et le style britannique victorien semblent plaire à Siodmak qui s'épanouit ici pleinement. La précision de son travail et du découpage offre un divertissement élégant, stylisé et bien rythmé.
Les acteurs sont très bons avec ce flegme délicieux qui met en valeur les dialogues et les situations. Bon... flegmatique, c'est pas le cas de Rosalind Ivan, l'épouse tête-à-claque qu'on a envie d'abattre bien avant Laughton :lol:

Le dénouement est un peu plus classique et souffre de la morale hollywoodienne mais, là aussi, la manière dont le réalisateur met la chose en boîte est dès plus succulente et sophistiquée.

Pour le moment, mon Siodmak préféré de la période américaine et donc un de mes préférés tout court.
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

Someone to remember ( 1943 )

Une ancienne résidence de personnes âgées est transformé en internat pour jeunes garçons. Sauf qu'une veuve propriétaire de son appartement refuse de partir et devra donc apprendre à cohabiter avec la nouvelle population.

Une comédie dramatique mignone, inoffensive, optimiste ( pour ne pas dire lénifiante ) mais j'avoue que j'ai globalement marché. Le genre de film "mignon" qui n'est pas déplaisant de temps en temps.
On nage en plein dans l'univers d'un Capra light avec ses bons sentiments en pagaille, ses personnages tous plus gentils et volontaires les uns que les autres ou d'un scénario cousu de fil blanc.
Mais on peu accrocher pour la figure très attachante de la vieille dame incarnée par Mabel Paige pour un personnage compréhensif, drôle, digne, désarmant de bonté et assez émouvant au final. Elle parvient à donner beaucoup d'humanisme et de crédibilité pour un rôle sur lequel repose tout le film.
Siodmak l'a bien compris et livre une mise en scène qui sent le produit de commande mais qui s'avère très élégante à plus d'une reprise ( le plan-séquence d'ouverture ; la valse avec son "petit-fils" ; la nuit avant l'arrivée de son supposé fils ). Le duo qu'elle forme avec les étudiants donnent lieu aussi à quelques moments désarmant de naïveté des plus agréables si on sait de mettre de côté son cynisme.

Il est par contre vraiment dommage que l'épilogue s'enfonce dans une lourdeur explicative pachydermique qui brise le style plutôt délicat et chaleureux.

Totalement désuet donc. Mais j'aime bien me faire péter le taux de glycémie avec ce genre de guimauve :D
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

Deported ( 1950 )

Encore un policier filmé en extérieur comme Hollywood en produisait pas mal à l'époque. Le côté "néo-réaliste" est appuyé en plus par un tournage en Italie même.
bon, voilà, j'ai presque fait le tour de ce qu'il y a d'intéressant à raconter sur le film :mrgreen:

C'est un policier banal, mise en scène mollement avec un scénario décevant et frustrant qui privilégié les clichés ( de carte postale de préférence ) à son ambiance ou ses personnages. On sauvera à la rigueur l'introduction qui présentait astucieusement le héros et les enjeux. La scène du règlement de compte dans l'entrepôt vers la fin est également bien efficace avec une photo très sombre et une très bonne gestion de l'espace.

Mais pour 85% du film, c'est vraiment agaçant de ce farcir cette stupide histoire d'amour et cette ennuyeuse rédemption morale à la place de ces intrigues de gangsters nonchalants et ensoleillés qui s'annonçaient. En plus même le casting n'est pas à la hauteur.
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

west point widow ( 1941 )

Le premier film de Siodmak réalisé aux USA est une petite comédie romantique assez charmante totalement anecdotique mais pas déplaisante.
C'est une amourette contrariée qui propose des personnages très stéréotypes mais tout de même attachant. On y trouve un médecin amoureux d'une infirmière très discrète sur sa vie privée. Et pour cause, elle a épousé un grand sportif qui lui a fait un enfant avant de l'abandonner plusieurs années pour sa carrière.

Pas de grand éclat de rire, juste quelques sourires par ci par là, pas d'immenses acteurs, pas une mise en scène mémorable ( pas non plus nulle, elle est même parfois assez fluide ) mais bon on marche.
La fin est par contre géniale en son genre... plus pour le principe certes, mais c'est excellent... Alors qu'on craignait de voir l'intrigue s'enliser interminablement dans un virage mélo plein de bla-bla, Siodmak, par une pirouette improbable, conclue son film en 15 secondes pour accoucher d'un happy-end du coup délicieux et trépignant.

Et puis le bébé est trop craquant quand il dit "daddy" :D
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Re: Robert Siodmak (1900-1973)

Message par bruce randylan »

Le grand refrain ( co-réalisation avec Yves Mirande - 1936 )

Une comédie romantique sur fond d'opérette qui s'oublie très vite. Rien de gênant, rien de honteux mais rien non plus de brillant ni d'inspiré
L'histoire est celle d'un compositeur talentueux que la malchance pousse dans la misère et écarte de son amour. Voilà rien de transcendant, les acteurs sont sympathiques mais l'écriture manquant de finesse, on se lasse un peu de leur manque de profondeur d'autant que la mise en scène peine à leur donner du relief. La seule vraie tentative est un rêve qui tient plus du délire kitsch que de l'onirisme même si le résultat n'est pas déshonorant. La structure du film est également très basique et l'ennui poli pointe son nez à plusieurs reprises, heureusement écarté par des seconds rôles plutôt réussis.
Anecdotique quoi.


Les frères corses ( co-réalisation avec Géo Kelber - 1938 )
Aïe Aïe Aïe, que ce fut douloureux. :cry:

Ca commençait pourtant bien avec une nette influence du Renoir de Toni ( et donc de Pagnol ) dans cette description d'une famille de menuisier ( un père et 2 fils ) que l'arrivée d'une femme va séparer. Le début fonctionne bien avec son aspect documentaire tourné en extérieur pour un cachet réaliste toujours prenant. Mais dès que l'épouse du père entre dans la famille, on sombre dans les pires clichés usant et usés du genre ( l'ex, un escroc, qui décide de la faire chanter ; le rapport entre les deux frères ). C'est non seulement plombant mais c'est agrémenté de séquences chantées insupportables qui n'ont en plus aucune raison d'être dans l'intrigue... et elles sont lonnnnnnnnguuuuues en plus ces séquences.
Le tout devient vite interminable et on décroche totalement de l'intrigue.

Seul le personnage très secondaire du policier sauve les meubles à 2-3 reprises.
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