La raison a pour origine la critique cinématographique française. Les critiques pré-Nouvelle Vague encensaient William Wyler (et passaient aussi complètement à côté de cinéastes importants). Bazin est ses élèves, pour se démarquer de ces derniers et secouer le cocotier en tant que jeunes rebelles, ont fait de Wyler l'une de leurs cibles américaines favorites. Même si la carrière de ce dernier a connu des hauts et des bas, il ne méritait certainement pas une telle avalanche d'attaques (l'académisme chez Wyler se discute en effet). D'autant que ce réalisateur a fait intervenir la profondeur de champs de manière dramatique bien avant Citizen Kane. Cela dit, Welles en usait avec encore plus de force.Geoffrey Firmin a écrit :Je ne comprend pas la réputation d'accadémisme qui colle à Wyler.Les réalisateurs accadémiques ne savent pas traiter l'image de cette manière tri dimensionnelle comme le fait Wyler.
William Wyler (1902-1981)
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- Beule
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A bas Ford, vive Wyler !
Cela étant, juger des mérites de Wyler à l'aune de son travail sur Un amour désespéré (ou Best years) cela revient un peu au même que considérer qu'au regard de sa magistrale appréhension dynamique des espaces clos dans Gilda, Vidor mériterait d'être considéré à l'égal d'un Curtiz. Point trop n'en faut
Cela étant, juger des mérites de Wyler à l'aune de son travail sur Un amour désespéré (ou Best years) cela revient un peu au même que considérer qu'au regard de sa magistrale appréhension dynamique des espaces clos dans Gilda, Vidor mériterait d'être considéré à l'égal d'un Curtiz. Point trop n'en faut
- Geoffrey Firmin
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Hep,hep,hep! ne sort pas si vite!Beule a écrit :
A bas Ford, vive Wyler !
Cela étant, juger des mérites de Wyler à l'aune de son travail sur Un amour désespéré (ou Best years) cela revient un peu au même que considérer qu'au regard de sa magistrale appréhension dynamique des espaces clos dans Gilda, Vidor mériterait d'être considéré à l'égal d'un Curtiz. Point trop n'en faut
"A bas Ford, vive Wyler", cette polémique (qui résonne comme un vieux cliché) est d'un autre age et il me parait incongru de la commenter aujourd'hui.
C'est certainement exagerer de comparer Vidor(Charles) à Curtiz, mais c'est tout autant exagerer(et faux) d'affirmer que Wyler n'a réalisé que deux bons films dont il ne serait pas responsable.
Le chef op de Carrie et la maison des otages n'était ni Toland et ni Toland.
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Mrs Miniver (W. Wyler)
Gentil film optimiste réalisé sans doute à l'époque (1942) pour soutenir le moral du peuple alors en guerre.
Le trait est forcé, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles malgré la guerre qui tonne au loin, les clichés se déroulent tranquillement (la grand mère acariâtre qui devient douce et gentille, le fils et le père partis en guerre qui reviennent intacts et prêts à repartir aussitôt pour défendre la patrie, le courage de la mère seule, l'amour entre les 2 jeunes beaux et intelligents), Greer Garson prend un peu trop souvent l'air de la liberté guidant le peuple, visage tourné vers le ciel et mine déterminée. Le tout filmé d'une manière assez académique par un Wyler qui fut plus inspiré. On est ainsi à mon avis bien loin du chef d'oeuvre The Best Years of Our Lives.
Jusqu'au dernier 1/4 d'heure, aussi dramatique qu'inattendu, et qui me dérange car allant à l'encontre de tout ce que le film a tissé pendant les 2 heures précédentes. D'autant plus que ce(s) drame(s) sont ensuite utilisés(s) pour repartir de plus bel vers l'optimisme forcené.
5/10.
Gentil film optimiste réalisé sans doute à l'époque (1942) pour soutenir le moral du peuple alors en guerre.
Le trait est forcé, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles malgré la guerre qui tonne au loin, les clichés se déroulent tranquillement (la grand mère acariâtre qui devient douce et gentille, le fils et le père partis en guerre qui reviennent intacts et prêts à repartir aussitôt pour défendre la patrie, le courage de la mère seule, l'amour entre les 2 jeunes beaux et intelligents), Greer Garson prend un peu trop souvent l'air de la liberté guidant le peuple, visage tourné vers le ciel et mine déterminée. Le tout filmé d'une manière assez académique par un Wyler qui fut plus inspiré. On est ainsi à mon avis bien loin du chef d'oeuvre The Best Years of Our Lives.
Jusqu'au dernier 1/4 d'heure, aussi dramatique qu'inattendu, et qui me dérange car allant à l'encontre de tout ce que le film a tissé pendant les 2 heures précédentes. D'autant plus que ce(s) drame(s) sont ensuite utilisés(s) pour repartir de plus bel vers l'optimisme forcené.
5/10.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
Jean Eustache, La Maman et la Putain
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LES HAUTS DE HURLEVENT de William Wyler
Pas désagréable, ça se laisse très bien regarder, mais c'est d'un classicisme un peu lourd. Je veux bien que le film ait été tourné en 39, et que depuis, pas mal de rebondissements scénaristiques du même acabit aient été repris, mais c'est très prévisible et finalement assez anodin (pour moi).
Master dvd MGM très honorable, pas exempt de saletés sur pellicule, mais bonne définition et contrastes...
Pas désagréable, ça se laisse très bien regarder, mais c'est d'un classicisme un peu lourd. Je veux bien que le film ait été tourné en 39, et que depuis, pas mal de rebondissements scénaristiques du même acabit aient été repris, mais c'est très prévisible et finalement assez anodin (pour moi).
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Tes reproches s'adressent donc davantage au roman d'Emily Brontë qu'au film, il me semble.Nestor Almendros a écrit :LES HAUTS DE HURLEVENT de William Wyler
(...) Je veux bien que le film ait été tourné en 39, et que depuis, pas mal de rebondissements scénaristiques du même acabit aient été repris (...)
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Probablement, mais j'ai tendance à croire que le traitement Hollywoodien n'y est pas innocent...Jack Sullivan a écrit :Tes reproches s'adressent donc davantage au roman d'Emily Brontë qu'au film, il me semble.Nestor Almendros a écrit :LES HAUTS DE HURLEVENT de William Wyler
(...) Je veux bien que le film ait été tourné en 39, et que depuis, pas mal de rebondissements scénaristiques du même acabit aient été repris (...)
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HISTOIRE DE DETECTIVE de William Wyler
Mitigé car d'un côté on a une transposition de pièce de théatre qui se sent un peu, dans le jeu, dans le développement de l'intrigue et dans ses personnages aussi. Et de l'autre on a une mise en scène assez débrouillarde qui garde un rythme soutenu pendant 100mn dans un quasi huis-clos.
Ca commence comme un polar et ça se termine en mélodrame. C'est parfois un peu lourd, mais c'est aussi justifié par le personnage de Kirk Douglas, assez radical dans certaines répliques (sur la peine de mort ou l'avortement). Mias c'est aussi l'occasion de peindre un portrait de la police de proximité, pourrais-je dire, sans courses poursuite ou fusillades, mais avec du dialogue, du visage humain.
Donc à la fois intéressant, lourd, captivant de temps en temps, mais théatral.
Superbe master Paramount. C'est super propre, bien défini. Pourquoi spécialement sur ce titre, mystère, mais au moins c'est du beau boulot.
Mitigé car d'un côté on a une transposition de pièce de théatre qui se sent un peu, dans le jeu, dans le développement de l'intrigue et dans ses personnages aussi. Et de l'autre on a une mise en scène assez débrouillarde qui garde un rythme soutenu pendant 100mn dans un quasi huis-clos.
Ca commence comme un polar et ça se termine en mélodrame. C'est parfois un peu lourd, mais c'est aussi justifié par le personnage de Kirk Douglas, assez radical dans certaines répliques (sur la peine de mort ou l'avortement). Mias c'est aussi l'occasion de peindre un portrait de la police de proximité, pourrais-je dire, sans courses poursuite ou fusillades, mais avec du dialogue, du visage humain.
Donc à la fois intéressant, lourd, captivant de temps en temps, mais théatral.
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Je me souviens d'un film extrèmement lourd.....Il vaut mieux voir Kirk Douglas dans "Le Gouffre aux Chimères" (Ace in the Hole) de Billy Wilder. Celui-là c'est un chef d'oeuvre sans une ride! et d'une noirceur.... Douglas y est magistral en journaliste prêt à tout pour un scoop.Nestor Almendros a écrit :HISTOIRE DE DETECTIVE de William Wyler
Mitigé car d'un côté on a une transposition de pièce de théatre qui se sent un peu, dans le jeu, dans le développement de l'intrigue et dans ses personnages aussi. Et de l'autre on a une mise en scène assez débrouillarde qui garde un rythme soutenu pendant 100mn dans un quasi huis-clos.
Ca commence comme un polar et ça se termine en mélodrame. C'est parfois un peu lourd, mais c'est aussi justifié par le personnage de Kirk Douglas, assez radical dans certaines répliques (sur la peine de mort ou l'avortement). Mias c'est aussi l'occasion de peindre un portrait de la police de proximité, pourrais-je dire, sans courses poursuite ou fusillades, mais avec du dialogue, du visage humain.
Donc à la fois intéressant, lourd, captivant de temps en temps, mais théatral.
Superbe master Paramount. C'est super propre, bien défini. Pourquoi spécialement sur ce titre, mystère, mais au moins c'est du beau boulot.
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La vipère / The little foxes (W. Wyler,1941)
La vipère / The little foxes (W. Wyler,1941)
Bon c'est le deuxième film de William Wyler que je découvre après Les plus belles années de notre vie. Le film a été tourné cinq ans plus tôt et est déjà produit par Samuel Goldwyn.
C'est une adaptation d'un pièce de théâtre de Lillian Hellman, mais je trouve que le film ne fait pas théâtre filmé, comme cela lui a été parfois reproché. En fait j'ai beaucoup aimé le rythme de la mise en scène (à part peut être le tout début du film un peu confus),l'interprétation (en particulier tous les rôles féminins et pas seulement Bette Davis), l'épaisseur des personnages et comme dans Les plus belles années de notre vie, la dimension sociale du film. Chez Wyler (enfin dans les deux films de lui que j'ai vu...), on parle non seulement maginifiquement des relations de couple et des relations familiales, mais aussi de salaire, d'argent, de pouvoir, d'exploitation sociale, de handicap, d'alcoolisme. Passionant.
D'autres avis ?
Bon c'est le deuxième film de William Wyler que je découvre après Les plus belles années de notre vie. Le film a été tourné cinq ans plus tôt et est déjà produit par Samuel Goldwyn.
C'est une adaptation d'un pièce de théâtre de Lillian Hellman, mais je trouve que le film ne fait pas théâtre filmé, comme cela lui a été parfois reproché. En fait j'ai beaucoup aimé le rythme de la mise en scène (à part peut être le tout début du film un peu confus),l'interprétation (en particulier tous les rôles féminins et pas seulement Bette Davis), l'épaisseur des personnages et comme dans Les plus belles années de notre vie, la dimension sociale du film. Chez Wyler (enfin dans les deux films de lui que j'ai vu...), on parle non seulement maginifiquement des relations de couple et des relations familiales, mais aussi de salaire, d'argent, de pouvoir, d'exploitation sociale, de handicap, d'alcoolisme. Passionant.
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Bette Davis est tout bonnement fascinante de cruauté, d'arrivisme, de matérialisme: bref, elle est magistrale!!
La scène anthologique est bien sûr celle dans laquelle elle laisse son mari mourir, sans intervenir, inoubliable!
Je pense aussi à Patricia Collinge, dans un rôle hyper-touchant, confrontée à la brutalité de ce monde pourri, dont Bette Davis en est la quintessence.
La scène finale vaut également son pesant d'or, lorsque la fille, la sublime Teresa Wrigh, se confronte à sa mère, découvrant sa vraie nature, pour la laisser choir dans son sa très belle demeure du Sud, seule face à son égoïsme...
La scène anthologique est bien sûr celle dans laquelle elle laisse son mari mourir, sans intervenir, inoubliable!
Je pense aussi à Patricia Collinge, dans un rôle hyper-touchant, confrontée à la brutalité de ce monde pourri, dont Bette Davis en est la quintessence.
La scène finale vaut également son pesant d'or, lorsque la fille, la sublime Teresa Wrigh, se confronte à sa mère, découvrant sa vraie nature, pour la laisser choir dans son sa très belle demeure du Sud, seule face à son égoïsme...
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Funny Girl William Wyler
Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas revu et c'est avec grand plaisir que je l'ai revu cet après-midi. Certes pour ceux qui n'aiment pas les comédies musicales ou la voix de Barbra Streisand, le film est à déconseiller, mais personnellement j'aime beaucoup !
Funny Girl raconte la vie romanesque et romancée de Fanny Brice, vedette des fameuses Ziegfeld Follies. Le film est dominé par l'interprétation de Barbra Streisand et Omar Sharif. La mise en scène est certes conventionnelle, mais le film passe en un éclair malgré une durée proche de 2h30 ! On appréciera notamment la musique, les chansons que Fanny a semble-t'il immortalisé aux USA, comme I Rather be blue ou My man. Et la reconstitution fidèle des Ziegfeld Follies qui a visiblement fasciné plus d'un réalisateur. (Je dois dire que je me demande comment c'était exactement, même si plusieurs films nous montrent les numéros y figurant) !
Par contre, un bémol, les chansons ne sont pas sous-titrées ce qui est fort gênant, vu que la plupart font partie intégrante de l'histoire.
Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas revu et c'est avec grand plaisir que je l'ai revu cet après-midi. Certes pour ceux qui n'aiment pas les comédies musicales ou la voix de Barbra Streisand, le film est à déconseiller, mais personnellement j'aime beaucoup !
Funny Girl raconte la vie romanesque et romancée de Fanny Brice, vedette des fameuses Ziegfeld Follies. Le film est dominé par l'interprétation de Barbra Streisand et Omar Sharif. La mise en scène est certes conventionnelle, mais le film passe en un éclair malgré une durée proche de 2h30 ! On appréciera notamment la musique, les chansons que Fanny a semble-t'il immortalisé aux USA, comme I Rather be blue ou My man. Et la reconstitution fidèle des Ziegfeld Follies qui a visiblement fasciné plus d'un réalisateur. (Je dois dire que je me demande comment c'était exactement, même si plusieurs films nous montrent les numéros y figurant) !
Par contre, un bémol, les chansons ne sont pas sous-titrées ce qui est fort gênant, vu que la plupart font partie intégrante de l'histoire.
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Vacances Romaines de William Wyler
Une pure merveille ce film. On suit les 24 heures d'émancipation d'une princesse (Audrey Hepburn) trop à l'étroit dans ses obligations et responsabilitéest royal qui décide de s'enfuir dans Rome où elle va passer un merveilleurx moment avec gregory peck dont elle ignore le métier de journaliste...
Une Rome chaleureuse idéalisée et romantique qui illustre magnifiquement l'amour naissant de nos héros, un film bourrée de périties legeres et envoutante (la balade en scooter dans Rome, la main dans la bouche de la statuette...). Audrey Hepburn dans son premier grand role illumine l'ecran et fait idéalement passer son personnage de la jeune fille en quete de liberté à l'amoureuse puis à la jeune femme prete à assumer ses responsabilités. Gregory Peck pas en reste en journaliste interessé puis transformé par l'amour. Une des plus belle comédie romantique du monde. 6/6
Une pure merveille ce film. On suit les 24 heures d'émancipation d'une princesse (Audrey Hepburn) trop à l'étroit dans ses obligations et responsabilitéest royal qui décide de s'enfuir dans Rome où elle va passer un merveilleurx moment avec gregory peck dont elle ignore le métier de journaliste...
Une Rome chaleureuse idéalisée et romantique qui illustre magnifiquement l'amour naissant de nos héros, un film bourrée de périties legeres et envoutante (la balade en scooter dans Rome, la main dans la bouche de la statuette...). Audrey Hepburn dans son premier grand role illumine l'ecran et fait idéalement passer son personnage de la jeune fille en quete de liberté à l'amoureuse puis à la jeune femme prete à assumer ses responsabilités. Gregory Peck pas en reste en journaliste interessé puis transformé par l'amour. Une des plus belle comédie romantique du monde. 6/6