Evolution de la cinéphilie française
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moi je suis un peu en retard...
bien que je ne desire pas le banissement de kurtz
je pense que ta reflexion est parfaitement valable....(bien que la ref sur armaguedon n'est pas bonne...)
remarque (a moins que ce soit deja dit) : les critiques (certains) americains ne savent pas ce qu'est un classique...
disons que pour eux apparement un classique a au plus vieux 5 ans...
autant dire que les films des ford, lang ou autres sont des antiquités...
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je pense que ta reflexion est parfaitement valable....(bien que la ref sur armaguedon n'est pas bonne...)
remarque (a moins que ce soit deja dit) : les critiques (certains) americains ne savent pas ce qu'est un classique...
disons que pour eux apparement un classique a au plus vieux 5 ans...
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sans doute qu'il y a des tas de qualités purement techniques dans tous ces films US récents (Matrix, X-men y compris) mais personnellement, les thématiques de ces films dans leur grande majorité ne me tentent pas du tout... c'est soit des comédies sentimentales très typés USA, soit des remakes de blockbusters anciens ou films TV cultes, soit des trucs genre jeux vidéos-kung fu ou jeux de role ("Lord of the ring" par exemple : j'ai du passer l'âge car ça m'interesse plus du tout...)
à 34 ans aujourd'hui (c'est mon anniversaire ;-)), j'adore surtout les films un peu OVNI, le fantastique intimiste et quasiment sans effets spéciaux (genre "Faux semblants"), les ambiances un peu surréalistes, et je ne retrouve pas vraiment ça sur les programmes ciné en ce moment du moins... question d'age peut être ?
à 34 ans aujourd'hui (c'est mon anniversaire ;-)), j'adore surtout les films un peu OVNI, le fantastique intimiste et quasiment sans effets spéciaux (genre "Faux semblants"), les ambiances un peu surréalistes, et je ne retrouve pas vraiment ça sur les programmes ciné en ce moment du moins... question d'age peut être ?
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>apprécies tu les films de studio de l'âge d'or hollywoodien?
je suis loin d'être un spécialiste de cette période... j'ai même d'énormes lacunes à ce niveau (c'est pas ma priorité du moment quoi...), je me souviens de ces films surtout lors de visions TV dans les années 80 (à l'époque, ça passait encore sur FR2 régulièrement, je me rappelle des cycles Hitchcock ou même de raretés comme "Capitaine King" , "la sorcière blanche" avec l'excellent Bernard Herrmann à la musique !!), ma période preferée ça serait plutot la fin 60s/début 70s (le post 68 en fait) quand on quitte définitivement le "cinéma de papa" (que j'aime parfois aussi d'ailleurs !!) pour aborder des thèmes plus complexes, adultes ou plus choquants (Polanski, Ferreri, Bunuel, certains cinéastes à part comme Mocky, Jessua, De Chalonge...)
je suis loin d'être un spécialiste de cette période... j'ai même d'énormes lacunes à ce niveau (c'est pas ma priorité du moment quoi...), je me souviens de ces films surtout lors de visions TV dans les années 80 (à l'époque, ça passait encore sur FR2 régulièrement, je me rappelle des cycles Hitchcock ou même de raretés comme "Capitaine King" , "la sorcière blanche" avec l'excellent Bernard Herrmann à la musique !!), ma période preferée ça serait plutot la fin 60s/début 70s (le post 68 en fait) quand on quitte définitivement le "cinéma de papa" (que j'aime parfois aussi d'ailleurs !!) pour aborder des thèmes plus complexes, adultes ou plus choquants (Polanski, Ferreri, Bunuel, certains cinéastes à part comme Mocky, Jessua, De Chalonge...)
- Eusebio Cafarelli
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Bonjour,
J'ai lu la discussion, on pourrait l'appliquer à la littérature (Beigbeider futur Proust ?) comme à la musique (Lara Fabian future Piaf ?). En notant au passage que pendant longtemps, par exemple, on ne jouait pas Bach, avant sa redécouverte.
Ne pas confondre : la critique, c'est une affaire de goût et un pari sur l'avenir, la cinéphilie une affaire de goût et un retour sur le passé avec les yeux d'aujourd'hui.
Classique, chef d'oeuvre, ça fait joli et cultivé dans une critique. En réalité on ne peut le dire que bien des années après, et en pensant que les modes changent (cf Bach), qu'on redécouvre et qu'on oublie en fonction du contexte dans lequel on "cinéphilise".
Un exemple pour faire hurler. Eisenstein, quel génie, quel classique ! Leni Riefenstahl, quelle horreur, le summum de la propagande. Totalement d'accord. Lui a compris (Ivan le terrible 2e partie), pas elle (aucun remord). Pourtant la même modernité dans l'utilisation des techniques nouvelles, pourtant de la propagande des deux côtés, pourtant autant d'influence sur le cinéma et même la TV (voir le film sur les JO de Berlin en 1936, tout y est inventé en matière de retransmission sportive). Ce sont peut-être finalement les deux classiques du XXe siècle (avec Orson Welles, si proche par exemple dans les scènes de meeting politique de Citizen Kane). la différence, c'est le contexte, ce qu'on sait de ce qui s'est passé après, qu'ils ont dit ou non.
C'était mieux avant ? J'en ai beaucoup enregistré, des séances du ciné-club de la 3 ou de Dionnet sur C+. C'est comme aujourd'hui : du très bon, du moyen, du mauvais, des recettes éprouvées qui marchaient à l'époque (le film noir au km, le musical à répétition, le western à la tonne), des films réalisés sur quelques stars porteuses, des remakes US de films français, des copies de films à succès (les clones de Casablanca).
On réestime, on réhabilite, on réévalue, mais à mon avis il faut une oeuvre pour le faire, et un genre, pour parler de classiques. Je n'y crois pas sur un film.
Aujourd'hui, c'est mode de louer les séries TV, plus que de réhabiliter des blockbusters. Ceux qu'on appelle des classiques datent au passage souvent d'une époque où la TV n'avait pas cette importance.
Bon, c'est dans le désordre et décousu, tant pis. Et j'oubliais : j'aime autant Chantons sous la pluie que Charlie's angels.
Pax vobiscum
Eusebio Cafarelli
J'ai lu la discussion, on pourrait l'appliquer à la littérature (Beigbeider futur Proust ?) comme à la musique (Lara Fabian future Piaf ?). En notant au passage que pendant longtemps, par exemple, on ne jouait pas Bach, avant sa redécouverte.
Ne pas confondre : la critique, c'est une affaire de goût et un pari sur l'avenir, la cinéphilie une affaire de goût et un retour sur le passé avec les yeux d'aujourd'hui.
Classique, chef d'oeuvre, ça fait joli et cultivé dans une critique. En réalité on ne peut le dire que bien des années après, et en pensant que les modes changent (cf Bach), qu'on redécouvre et qu'on oublie en fonction du contexte dans lequel on "cinéphilise".
Un exemple pour faire hurler. Eisenstein, quel génie, quel classique ! Leni Riefenstahl, quelle horreur, le summum de la propagande. Totalement d'accord. Lui a compris (Ivan le terrible 2e partie), pas elle (aucun remord). Pourtant la même modernité dans l'utilisation des techniques nouvelles, pourtant de la propagande des deux côtés, pourtant autant d'influence sur le cinéma et même la TV (voir le film sur les JO de Berlin en 1936, tout y est inventé en matière de retransmission sportive). Ce sont peut-être finalement les deux classiques du XXe siècle (avec Orson Welles, si proche par exemple dans les scènes de meeting politique de Citizen Kane). la différence, c'est le contexte, ce qu'on sait de ce qui s'est passé après, qu'ils ont dit ou non.
C'était mieux avant ? J'en ai beaucoup enregistré, des séances du ciné-club de la 3 ou de Dionnet sur C+. C'est comme aujourd'hui : du très bon, du moyen, du mauvais, des recettes éprouvées qui marchaient à l'époque (le film noir au km, le musical à répétition, le western à la tonne), des films réalisés sur quelques stars porteuses, des remakes US de films français, des copies de films à succès (les clones de Casablanca).
On réestime, on réhabilite, on réévalue, mais à mon avis il faut une oeuvre pour le faire, et un genre, pour parler de classiques. Je n'y crois pas sur un film.
Aujourd'hui, c'est mode de louer les séries TV, plus que de réhabiliter des blockbusters. Ceux qu'on appelle des classiques datent au passage souvent d'une époque où la TV n'avait pas cette importance.
Bon, c'est dans le désordre et décousu, tant pis. Et j'oubliais : j'aime autant Chantons sous la pluie que Charlie's angels.
Pax vobiscum
Eusebio Cafarelli
Ok, alors je comprendschristian a écrit :>apprécies tu les films de studio de l'âge d'or hollywoodien?
je suis loin d'être un spécialiste de cette période... j'ai même d'énormes lacunes à ce niveau (c'est pas ma priorité du moment quoi...), je me souviens de ces films surtout lors de visions TV dans les années 80 (à l'époque, ça passait encore sur FR2 régulièrement, je me rappelle des cycles Hitchcock ou même de raretés comme "Capitaine King" , "la sorcière blanche" avec l'excellent Bernard Herrmann à la musique !!), ma période preferée ça serait plutot la fin 60s/début 70s (le post 68 en fait) quand on quitte définitivement le "cinéma de papa" (que j'aime parfois aussi d'ailleurs !!) pour aborder des thèmes plus complexes, adultes ou plus choquants (Polanski, Ferreri, Bunuel, certains cinéastes à part comme Mocky, Jessua, De Chalonge...)
Eusebio Cafarelli: je suis d'accord avec toi. et ton texte est parfaitement clair. Les exemples sont vraiment pertinents.
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Pour élargir un peu je pense que l'on a tendance a être plus indulgent (ce qui ne veut pas dire ne pas pouvoir émettre des critiques) avec des films d'une autre génération considéré comme des classiques ou appartenant à l'age d'or hollywoodien. Quand on n'a pas aimé un film de cette époque on l'attaque en général de façon moins virulente que si le film était sortit à notre époque. En effet peut être que dans le contexte de production cinématographique de l'époque nous aurions des avis un peu différents et plus tranchés sur ces films. Donc l'évolution de la cinéphilie française est un évenement naturel qui va toujours dans le même sens : une plus grande tendance à critiquer les films actuelles et a avoir plus d'indulgences dans les films plus anciens.
Je pense que si l'on se replaçait dans l'époque (année 50 par exemple) on pesterait contre l'invasion par le 56ème western américain de l'année, par l'énième film noir sans originalité produit par des studios exploitant la veine jusqu'à l'épuisement.
J'ai lu un article d'André Bazin qui écrivait au début des années 50 que l'age d'or du cinéma était mort et que l'on arriverait plus à produire des films comme scarface (etc...) car les studios nous assomait à coup de péplum, de western ou de comédie musicale (le syndrôme c'était mieux avant ?).
Je pense que si l'on se replaçait dans l'époque (année 50 par exemple) on pesterait contre l'invasion par le 56ème western américain de l'année, par l'énième film noir sans originalité produit par des studios exploitant la veine jusqu'à l'épuisement.
J'ai lu un article d'André Bazin qui écrivait au début des années 50 que l'age d'or du cinéma était mort et que l'on arriverait plus à produire des films comme scarface (etc...) car les studios nous assomait à coup de péplum, de western ou de comédie musicale (le syndrôme c'était mieux avant ?).
"Bevare ! Bevare ! Bevare of the big green dragon thats sits on your doorsteps. He eats little boys, puppy dog tails and big fat snails ! Bevare ! Take care... Bevare !"
Edward D.Wood Jr
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Tout à fait. Celà s'applique aussi aux critiques des cahiers du cinéma de l'époque Truffaut, Rivette et les autres dont j'ai oublié les noms.Roy Neary a écrit :Malgré tout le respect que j'ai pour André Bazin, il lui est arrivé d'écrire pas mal de conneries concernant le cinéma américain.
Et pas que sur le cinéma américain voir comment il traitait Kurosawa alors que maintenant il font des bouquins sur celui ci.
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De tout ceux des Cahiers, c'est Bazin qui a le mieux défendu Kurosawa.mifune a écrit : voir comment il traitait Kurosawa alors que maintenant il font des bouquins sur celui ci.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Il 'tait encore aux cahiers Bazin à l'époque car je me souviens avoir lu des articles des cahiers où ils disaient que Mizoguchi c'était génial alors que Kurosawa c'était du cinéma pour occidental.Cosmo Vitelli a écrit :De tout ceux des Cahiers, c'est Bazin qui a le mieux défendu Kurosawa.
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Bazin est mort très tôt. Mais avant de partir, il a eu le temps de défendre Kurosawa et de modérer les propos des pro-Mizoguchi dans de beaux textes.mifune a écrit : Il 'tait encore aux cahiers Bazin à l'époque car je me souviens avoir lu des articles des cahiers où ils disaient que Mizoguchi c'était génial alors que Kurosawa c'était du cinéma pour occidental.
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