Howard Hawks (1896-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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André Jurieux
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par André Jurieux »

TWENTIETH CENTURY. TRAIN DE LUXE. 1934

Image

Avec John Barrymore (Oscar Jaffe), Carole Lombard (Lily Garland), Walter Connolly (Olivier Webb), Roscoe Karns (Owen O'Malley) et Etienne Girardot (Mathiew J. Clark)

Oscar Jaffe, un célèbre metteur en scène de Broadway, commence les répétitions de sa nouvelle pièce. Tout le monde trouve sa nouvelle vedette, un ancien mannequin qu'il a rebaptisé Lily Garland
incompétente mais il s'obstine à en faire une actrice et à force de travail il y parvient. La pièce est un franc succès et Lily devient une vedette du théâtre New-Yorkais....et la femme de Jaffe.
Mais au bout de trois ans, lassée par le pouvoir tyrannique de Jaffe, elle le quitte et part tenter sa chance à Hollywood ou elle devient vedette.
Pour Jaffe, au contraire, les échecs se succèdent. Un jour poursuivit par les créanciers il fuit à bord du "Twentieth Century", un train de luxe...A quelque temps de là, Lily accompagné de son amant
monte à son tour à bord du train...
Lorsqu'il la rencontre, Jaffe ne pense plus qu'à la reconquérir...

Ce film est tenu pour être une des premières Screwball Comedy. C'est d'ailleurs la première comédie parlante de Hawks et c'est le film qui fit de Carole Lombard une vedette...ce n'est déjà pas mal.
Maintenant ce n'est pas ma comédie préférée de Hawks mais ce film viendrait tout de même juste après Bringing Up Baby et His Girl Friday. C'est à ce dernier film que "Twentieth..." fait le plus penser.
On retrouve ici les dialogues étincelants, bourrés de sous-entendus et débités à un rythme de mitraillette du chef d'oeuvre ultérieur. La différence c'est que dans ce coup d'essai, le film ne change jamais
de braquet...On ne changera pour ainsi dire jamais de registre. Le film n'avance pas, n'évolue pas. Les deux acteurs principaux jouent tout du long la même partition, géniale certes mais répétitive.
A cet égard, il faut tout de même signaler le numéro extraordinaire de Barrymore en metteur en scène prétentieux, emphatique et grandiloquent. C'est un despote absolu que sa création finira par fuir
mais le vieux cabot s'accroche...
Carole Lombard suit sans problème ce rythme d'enfer mais sans les excès géniaux de Barrymore.

Contrairement aux chefs d'oeuvre ultérieurs, cette partition n'est pas non plus nuancée ou contrebalancée par la présence de seconds rôles suffisamment intéressants ou présents pour susciter un intérêt
secondaire à l'intrigue ou pour servir de faire valoir talentueux aux deux monstres.
On peut juste signaler l'interprétation d'Etienne Girardot en escroc mystique, qui distribue les chèques sans provision....mais sème à tout va des petits papiers énigmatiques faisant la promotion de la
repentance. On voit aussi passer Roscoe Karns en agent de publicité toujours bourré...et même 2 rabbins...

Vu en vost. Le film est passé sur cinéfil dans les années 90 et semble t'il n'a jamais été rediffusé depuis. Y'a des coups de pompe qui se perdent...
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Watkinssien
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Watkinssien »

C'est un Hawks que j'adore toujours autant !

Et qui ne se limite pas seulement aux relations hommes-femmes (avec les allusions sexuelles de plein air). C'est aussi le parcours d'une rédemption qui rend le film véritablement émouvant.
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Demi-Lune
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Demi-Lune »

Les hommes préfèrent les blondes (1953)

Un film charmant mais que j'aurai du mal à placer sur le même piédestal que les autres comédies musicales classiques vues ce mois-ci.
Quelques raisons à cela. D'abord, j'ai trouvé que le film, malgré ses qualités, patinait un peu globalement, qu'il ne parvenait pas vraiment à trouver un véritable souffle. Cela provient sans doute de l'enfermement de l'intrigue (la partie sur le paquebot en carton-pâte, quoique étant pour moi la meilleure, est très longue) qui donne au film un côté figé. Il faut dire que la mise en scène de Hawks manque clairement de folie, ne serait-ce que dans les numéros chantés/dansés. Le célèbre Diamonds are the girl's best friend masque un peu, à mon goût, la mollesse des autres chorégraphies. L'ordonnancement de ces numéros est d'ailleurs assez étrange car autant les vingt premières minutes sont blindées de chansons, augurant une comédie musicale tonique, autant il n'y a plus rien pendant une grosse demi-heure qui prend le temps de construire une véritable intrigue ; du coup, quand les chansons recommencent, leur intrusion dans le récit manque de naturel. J'ai trouvé qu'il y avait un manque d'unité, d'équilibre, qui mettait nettement en lumière les quelques faiblesses du film - la principale restant une intrigue vaudevillesque certes amusante mais qui aurait pu être encore plus débridée.
Et la morale finale n'est pas très éloignée, je trouve, de celle de l'insupportable Comment épouser un millionnaire même si Hawks a l'intelligence de renvoyer tout le monde dos à dos.
Les hommes préfèrent les blondes possède quand même des atouts certains. Le duo Russell/Monroe fonctionne merveilleusement ; Marilyn surtout fait preuve d'un talent comique évident. Elle arrive à trouver le ton désopilant nécessaire pour nous faire adorer un personnage vénal, maniéré et faussement cruche qui aurait pu être insupportable en d'autres mains. Le film se montre souvent très drôle avec des dialogues soignés et quelques gags tordants, et si elle est répétitive, la bande originale reste une réussite (dire que jusque là, Bye Bye Baby pour moi c'étaient des petits vieux qui plongeaient dans l'eau :mrgreen: ).
Et le Technicolor claque (surtout en blu-ray).
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Flol
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Flol »

Vu en juin dernier, un film que j'avais adoré (avec le recul, je me rends compte que j'ai été bien généreux avec ma note) :

Gentlemen Prefer Blondes (Howard Hawks)

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Quelqu'un pourrait-il m'expliquer la grandeur de ce film, s'il-vous-plait ?
Parce que dans le genre "classiques que je n'avais pas encore vus, et au final...ben bof quoi" (réaction plus communément appelée "Demilunite aigüe"), ce film de Howard Hawks se pose là.
J'y ai vu des péripéties dignes d'un mauvais théâtre de boulevard, des marivaudages pas très intéressants et totalement éculés, et des dialogues pas très drôles (hormis 2-3 répliques), alors que c'est justement ce que j'en attendais : des dialogues brillants. Sauf que non, rien de tout ça. :|
Et puis surtout, confirmation que j'ai un gros problème : Marilyn Monroe.
Je ne supporte pas ses minauderies, ses effets de voix, sa manière d'écarquiller les yeux en permanence et sa bouche en cul de poule. Et puis bon, elle joue mal quoi. Il n'y a guère que chez Wilder et bien sûr chez Huston que je la trouve bonne (hum...). Finalement, seul son fameux numéro de "Diamonds are a Girl's Best Friend" m'a un peu réveillé.
D'autant plus qu'à côté de la bouillonnante Jane Russell, elle fait vraiment pâle figure et est à peu près 300 fois moins sexy qu'elle.
D'ailleurs, je viens de lire qu'apparemment, Hawks n'en voulait pas et aurait aimé qu'elle soit remplacée. Inutile de dire que ça ne m'étonne pas du tout...
Enfin, un petit mot sur le titre du film, que je trouve tout simplement mensonger : je ne sais pas si je suis un "gentleman", mais personnellement, je préfère la brune.

5/10
Federico
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Federico »

J'ai toujours eu du mal à placer Gentlemen prefer blondes dans les grandes réussites de Hawks mais il faudrait que je le revois et si possible en VO car j'ai le souvenir d'un doublage français atterrant comme pour la plupart des films de cette époque. Et puis mon problème (d'ordre purement esthétique car elle a un joli tempérament de comédienne), c'est plutôt Jane Russell que Marylin...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Thaddeus
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Thaddeus »

J'aime ce film sans pour autant le considérer comme un grand Hawks.

Il y a une scène qui me fait énormément rire, c'est celle où Marylin, coincée dans le hublot de la cabine qu'elle vient de dévaliser, tombe sur le gosse milliardaire. La réplique tranquille de celui-ci, qui lui concède un "attrait sexuel animal", puis toute la mécanique du gag qui s'ensuit avec le vêtement jeté à la va-vite sur l'héroïne, le gosse planqué dont on n'entend que la voix... Bref, vous voyez, quoi. Extrêmement drôle.
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Demi-Lune
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Demi-Lune »

Le truc des Hommes préfèrent les blondes, c'est qu'il est symbolique de ce rôle de blonde ingénue et sotte que Marilyn a eu le loisir de perfectionner dans sa carrière. En ce sens, je comprends que Ratatouille ait été lourdé par le film si le jeu comique de Monroe l'insupporte.
Moi, j'avoue que je l'y ai trouvée vraiment drôle, dans le genre étudiée, gaffeuse et superficielle. Ses écarquillements d'yeux, sa bouche en cul de poule, ses minauderies, ses effets de voix, c'est exactement ça... c'est à prendre ou à laisser. Perso, quand elle demande comment on fait pour passer la tiare autour du cou, ou quand elle se retrouve coincée dans le hublot, ou quand elle minaude que son cerveau est souvent affamé, je la trouve poilante. Il y a une forme de conscience aiguë de ses charmes tapageurs, et cependant de recul humoristique sur elle-même, que je trouve intéressante. Je n'ai pas souvenir qu'elle tenait si bien ce personnage-type dans Comment épouser un millionnaire ou Sept ans de réflexion.
Federico a écrit :Et puis mon problème (d'ordre purement esthétique car elle a un joli tempérament de comédienne), c'est plutôt Jane Russell que Marylin...
Elle a un visage osseux qui me rappelle un peu celui de Katharine Hepburn. Ce n'est pas forcément un type de beauté qui m'attire non plus, perso. Cela dit elle tient bien son rôle aussi et son numéro d'imitation de Marilyn (avec les mêmes inflexions dans la voix et tout) est quand même très bon.
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Demi-Lune
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Demi-Lune »

Thaddeus a écrit :Il y a une scène qui me fait énormément rire, c'est celle où Marylin, coincée dans le hublot de la cabine qu'elle vient de dévaliser, tombe sur le gosse milliardaire. La réplique tranquille de celui-ci, qui lui concède un "attrait sexuel animal", puis toute la mécanique du gag qui s'ensuit avec le vêtement jeté à la va-vite sur l'héroïne, le gosse planqué dont on n'entend que la voix... Bref, vous voyez, quoi. Extrêmement drôle.
Oui, elle est excellente, cette scène. :lol:
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Sybille
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Sybille »

Demi-Lune a écrit :
Federico a écrit :Et puis mon problème (d'ordre purement esthétique car elle a un joli tempérament de comédienne), c'est plutôt Jane Russell que Marylin...
Elle a un visage osseux qui me rappelle un peu celui de Katharine Hepburn. Ce n'est pas forcément un type de beauté qui m'attire non plus, perso. Cela dit elle tient bien son rôle aussi et son numéro d'imitation de Marilyn (avec les mêmes inflexions dans la voix et tout) est quand même très bon.
Ce n'est pas une actrice qui, d'emblée, attirait beaucoup ma sympathie, mais je l'ai toujours trouvée correcte dans les 2,3 films où je l'ai vue.
Je sais qu'il y a des avis contraires, mais je la trouve vraiment pas mal dans Bungalow pour femmes de Walsh, et aussi Les implacables.
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Profondo Rosso
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Profondo Rosso »

Rio Bravo (1959)

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Un shérif arrête le frère de l'homme le plus puissant de la région. Il n'a pour alliés qu'un adjoint ivrogne, un vieillard boiteux, un gamin, une joueuse de poker et un hôtelier mexicain, et contre lui une armée de tueurs.

Grand classique de Hawks, Rio Bravo est reste ce monument du western tout en était une forme d'aboutissement parfait du style de son réalisateur. C'est pourtant un Hawks dans le doute qui aborde le film, sa prolifique carrière ayant connu sa plus longue interruption avec l'échec de son onéreux péplum La Terre des Pharaons quatre ans plus tôt et après lequel il s'exilera en Europe. De retour à Hollywood, Hawks décide donc de revenir au western genre auquel il a déjà offert son lot de chef d'œuvre avec La Captive aux yeux clairs et La Rivière Rouge. Le financement du film sera obtenu grâce à l'accord immédiat de John Wayne alors que la Warner est moyennement motivée à le produire. En effet le western s'il est loin d'être en déclin a surtout envahi les écrans du média en pleine expansion qu'est la télévision avec des série comme Cheyenne, Maverick ou Au nom de la loi. Un constat s'impose alors à Hawks et guidera les directives données à ses scénaristes Jules Furthman et Leigh Brackett. Dans toutes ses séries, l'essentiel est de retrouver ses héros d'une semaine à l'autre, plus que les scénarios, c'est le lien et l'attachement entre les personnages et le téléspectateur qui fait perdurer le programme.

Dans cet ordre d'idée, l'intrigue de Rio Bravo est une suite d'archétypes dans son canevas et ses personnages : le shérif livré à lui-même et seul contre tous, le méchant riche propriétaire à aux hommes de mains nombreux et vénaux, l'ivrogne en quête de rédemption, le jeune coq virtuose de la gâchette... Ce importe ici c'est la célébration si chère à Hawks de cette époque où "les hommes étaient des hommes", une ode à la camaraderie masculine, à cette union et ce courage qui permet de répondre présent dans l'adversité. Sorti des personnages principaux, tout l'arrière-plan de Rio Bravo est une quasi abstraction, le théâtre d'une tragédie qui se moque bien de dépeindre avec réalisme le quotidien de cette ville. L'action n'arrive qu'au moment opportun, le méchant est presque invisible et ses sbires des silhouettes (John Carpenter saura s'en souvenir pour son remake officieux Assaut), le croque-mort chinois n'apparait qu'après que la poudre ait parlé et que les cadavres jonchent les rues de la ville.

L'important, c'est la progression dramatique des personnages, leur amitié et leur union à laquelle va se mêler la romance piquante entre John Wayne et Angie Dickinson. Hawks avait de nombreuse fois usé de ce procédé (Seul les anges ont des ailes par exemple ne fonctionne pas différemment) mais jamais la trame principale n'avait paru aussi annexe. Ici une fois les héros venus à bout de leur démons, de leurs angoisse, de leur timidité et ayant trouvé leur place, une fois soudé en un tout courageux, expérimenté et audacieux, ils sont invincibles comme le montre le brillant climax final. Le chemin sera long pour en arriver jusque-là et va mettre en valeur son extraordinaire casting. Dean Martin offre là sa plus belle prestation dramatique, loin de la coolitude et décontraction qu'on lui connaît. Fragile, à fleur de peau et tourmenté en alcoolique repenti il est vraiment le pivot du film, la résolution reposant sur sa possible rédemption. John Wayne fait du John Wayne et est parfait en shérif droit comme la justice et bourru, roc sur lequel tous se reposent mais humanisé par sa maladresse dans sa jolie romance avec Angie Dickinson. Wayne n'a d'ailleurs jamais été aussi tendre, bousculé par une Angie Dickinson typique des héroïnes de Hawks (qui aura réutilisé nombre de dialogues et situations par lesquels il aura façonné la Lauren Bacall du Port de l'angoisse et Le Grand Sommeil) avec une sexualité plus agressive (quelles jambes n'est-ce pas ?). Walter Brennan retrouve un emploi qu'il connaît bien avec le boiteux et bougon Stumpy, toujours aussi attachant et drôle tandis que Ricky Nelson fait un fringant jeune premier, sobre et séduisant.

Fort de tous ces atouts, Hawks au sommet de son art nous offre un florilège de son registre avec une pureté inégalée. Screwball comedy enlevée (les échanges entre Wayne et Dickinson du plus moqueur au plus tendre sont un régal), maîtrise narrative stupéfiante (l'ouverture sans dialogue où les rapports sont posés avec limpidité, John Wayne qui descend chercher Angie Dickinson et la porte jusqu'à sa chambre) et action parcimonieuse mais d'une redoutable efficacité. Et que dire de cet instant de plénitude absolue, cette complicité à l'image lorsque notre groupe enfin complet chante et joue à l'unisson (et l'occasion pour Ricky Nelson star rock'n'roll adolescente de démontrer ses talents) ? Avec Rio Bravo Howard Hawks nous fait tout simplement partager un grand moment avec des amis qui ne nous quitteront pas de sitôt même après le mot fin... 6/6
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Supfiction
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

Demi-Lune a écrit :Le truc des Hommes préfèrent les blondes, c'est qu'il est symbolique de ce rôle de blonde ingénue et sotte que Marilyn a eu le loisir de perfectionner dans sa carrière. En ce sens, je comprends que Ratatouille ait été lourdé par le film si le jeu comique de Monroe l'insupporte.
Moi, j'avoue que je l'y ai trouvée vraiment drôle, dans le genre étudiée, gaffeuse et superficielle. Ses écarquillements d'yeux, sa bouche en cul de poule, ses minauderies, ses effets de voix, c'est exactement ça... c'est à prendre ou à laisser. Perso, quand elle demande comment on fait pour passer la tiare autour du cou, ou quand elle se retrouve coincée dans le hublot, ou quand elle minaude que son cerveau est souvent affamé, je la trouve poilante. Il y a une forme de conscience aiguë de ses charmes tapageurs, et cependant de recul humoristique sur elle-même, que je trouve intéressante. Je n'ai pas souvenir qu'elle tenait si bien ce personnage-type dans Comment épouser un millionnaire ou Sept ans de réflexion.
J'ai de plus en plus l'impression que pour pleinement apprécier ce film et en particulier la prestation de Marilyn, il faut au préalable être convaincu qu'elle n'est pas une cruche mais une très bonne actrice. Le problème avec Marilyn c'est que beaucoup encore aujourd'hui la confondent avec son rôle..
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

Ratatouille a écrit : D'autant plus qu'à côté de la bouillonnante Jane Russell, elle fait vraiment pâle figure et est à peu près 300 fois moins sexy qu'elle.
:shock: Je veux bien que tous les goûts soient dans la nature, comme chante Dutronc, mais quand même là..
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

André Jurieux a écrit :TWENTIETH CENTURY. TRAIN DE LUXE. 1934
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Avec John Barrymore (Oscar Jaffe), Carole Lombard (Lily Garland), Walter Connolly (Olivier Webb), Roscoe Karns (Owen O'Malley) et Etienne Girardot (Mathiew J. Clark)

Oscar Jaffe, un célèbre metteur en scène de Broadway, commence les répétitions de sa nouvelle pièce. Tout le monde trouve sa nouvelle vedette, un ancien mannequin qu'il a rebaptisé Lily Garland
incompétente mais il s'obstine à en faire une actrice et à force de travail il y parvient. La pièce est un franc succès et Lily devient une vedette du théâtre New-Yorkais....et la femme de Jaffe.
Mais au bout de trois ans, lassée par le pouvoir tyrannique de Jaffe, elle le quitte et part tenter sa chance à Hollywood ou elle devient vedette.
Pour Jaffe, au contraire, les échecs se succèdent. Un jour poursuivit par les créanciers il fuit à bord du "Twentieth Century", un train de luxe...A quelque temps de là, Lily accompagné de son amant
monte à son tour à bord du train...
Lorsqu'il la rencontre, Jaffe ne pense plus qu'à la reconquérir...

Ce film est tenu pour être une des premières Screwball Comedy. C'est d'ailleurs la première comédie parlante de Hawks et c'est le film qui fit de Carole Lombard une vedette...ce n'est déjà pas mal.
Maintenant ce n'est pas ma comédie préférée de Hawks mais ce film viendrait tout de même juste après Bringing Up Baby et His Girl Friday. C'est à ce dernier film que "Twentieth..." fait le plus penser.
On retrouve ici les dialogues étincelants, bourrés de sous-entendus et débités à un rythme de mitraillette du chef d'oeuvre ultérieur. La différence c'est que dans ce coup d'essai, le film ne change jamais
de braquet...On ne changera pour ainsi dire jamais de registre. Le film n'avance pas, n'évolue pas. Les deux acteurs principaux jouent tout du long la même partition, géniale certes mais répétitive.
A cet égard, il faut tout de même signaler le numéro extraordinaire de Barrymore en metteur en scène prétentieux, emphatique et grandiloquent. C'est un despote absolu que sa création finira par fuir
mais le vieux cabot s'accroche...
Carole Lombard suit sans problème ce rythme d'enfer mais sans les excès géniaux de Barrymore.

Contrairement aux chefs d'oeuvre ultérieurs, cette partition n'est pas non plus nuancée ou contrebalancée par la présence de seconds rôles suffisamment intéressants ou présents pour susciter un intérêt
secondaire à l'intrigue ou pour servir de faire valoir talentueux aux deux monstres.
On peut juste signaler l'interprétation d'Etienne Girardot en escroc mystique, qui distribue les chèques sans provision....mais sème à tout va des petits papiers énigmatiques faisant la promotion de la
repentance. On voit aussi passer Roscoe Karns en agent de publicité toujours bourré...et même 2 rabbins...

Vu en vost. Le film est passé sur cinéfil dans les années 90 et semble t'il n'a jamais été rediffusé depuis. Y'a des coups de pompe qui se perdent...
Vu il y a quelques années, sur un dvd zone 1 non sous-titré, c'est dire si je voulais le voir. A l'époque j'avais été un peu déçu par Carole Lombard qui en fait des tonnes dans ce film (je la préfère 100 fois dans le chef-d'oeuvre My Man Godfrey). Belle découverte pour John Barrymore, en revanche. A retenter, en vostf cette fois..
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Federico »

Bravo pour ta belle critique de Rio Bravo, Profondo Rosso... :D
Profondo Rosso a écrit :Wayne n'a d'ailleurs jamais été aussi tendre, bousculé par une Angie Dickinson typique des héroïnes de Hawks (qui aura réutilisé nombre de dialogues et situations par lesquels il aura façonné la Lauren Bacall du Port de l'angoisse et Le Grand Sommeil) avec une sexualité plus agressive (quelles jambes n'est-ce pas ?).
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:oops: :oops: :oops:
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Profondo Rosso »

J'en remets une couche :mrgreen: :oops:

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