La Passion de Jeanne d'Arc (Carl Theodor Dreyer - 1928)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Bartlebooth
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Message par Bartlebooth »

Commissaire Juve a écrit :
Bartlebooth a écrit :...Subjugué en revanche par Gertrud.
:shock: Subjugué ! Ah la vache !... eh bé ! :? (mais je ne vais pas relancer un débat mené ailleurs il y a quelques semaines ! :lol: )
J'en connais d'autres comme toi... mais connaissant très bien l'oeuvre adaptée (pour l'avoir traduite), je ne suis pas d'accord avec le travail de Dreyer. :)
Il en faut évidemment pour tous les goûts ! :wink:
Ignorant l'oeuvre en question, je suppose que j'étais à même d'apprécier en toute objectivité :) le film en tant que produit fini (ma "subjugation" m'a d'autant plus surpris qu'on a compris que je ne suis pas du tout un fan du cinéaste).

Cela étant, et sans relancer le débat (où ça?), dis-m'en un peu plus sur l'oeuvre originale, tu as piqué ma curiosité.
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Le débat, je ne sais plus où il a eu lieu (à propos des propriétés soporiphiques du cinéma de Dreyer ! :lol: )

Concernant Gertrud (pièce de théâtre suédoise), je pense que Dreyer a transformé de l'or (ou de l'argent) en plomb ! Si dans le texte de départ, la jeune femme est "vivante", "espiègle", "brûlante de passion", dans le film on est face à un véritable ectoplasme au sang de navet ! :? (Gertrud sous Tranxen ! :mrgreen:)

C'est d'autant plus rageant qu'il suit le texte d'assez près, enfin ce qu'il en reste (le film n'est pas vraiment une adaptation, mais plutôt une sorte de "digest" qui fait peine à entendre parfois :? ).

Ce film est une caricature de film scandinave (lenteur... froideur...). Je suis sûr que Bergman (celui des années 50) en aurait fait quelque chose de nettement plus pêchu ! :)
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Le prisonnier
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Message par Le prisonnier »

J'ai vu La passion de Jeanne d'Arc projeté en plein air sur grand écran devant la cathédrale de Reims! Il n'y avait plus de place sur les gradins installés, je suis resté debout, subjugué, pendant toute le durée du film. :shock: :) (mais je ne me souviens plus de la bande son...)
Encolpio
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Message par Encolpio »

Pour moi un des plus grand film du muet, je ne vais pas dire le plus grand, car cela ne veut rien dire, et le plus grand film du parlant alors??? il y en a bcp de film muet que l'on peut qualifier de chef-d'oeuvre...: par ordre chronpo:
The Kid
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Les Rapaces / Greed (Erich Von Stroheim, 1923)
Le Dernier des hommes / Der Letze Mann (Friedrich Wilhelm Murnau, 1924)
La Croisière du navigateur / The Navigator (Buster Keaton et Donald Crisp, 1924)
Sherlock Junior (Buster Keaton, 1924)
Le Cuirassé Potemkine / Bronenosetz Potemkine (Sergueï M. Eisenstein, 1925)
La Ruée vers l'or / The Gold Rush (Charles Chaplin, 1925)
Le Mécano de la Générale / The General (Buster Keaton, 1926)
Napoléon (Abel Gance, 1927)
l'Aurore/ Sunrise (Friedrich Wilhelm Murnau, 1927)
Berlin, symphonie d'une grande ville / Berlin, die symphonie eines grobstadt (Walter Ruttman, 1927)
Loulou / Die Buchse der Pandora (Georg Wilhelm Pabst, 1928)
Octobre / Oktiabr (Sergueï M. Eisenstein, 1928)
La Passion de Jeanne d'Arc (Carl T. Dreyer, 1928)
Cadet d'eau douce / Steamboat Bill, Jr. (Charles Reisner, 1928)
L'Homme à la caméra / Celovek s Kinoapparatom (Dziga Vertov, 1929) Les Lumières de la ville / City Lights (Charles Chaplin, 1930, É.-U.)

Je crois qu'ils sont tous essentiels et tous le plus grand film muet pour un élément ou un autre...

Enfin il faut faire gaffe aux version audio des films car j'ai plusieur fois croisé des films massacré à cause de la musique posée dessus. Tré franchement je préfère soit la composition originale si elle est connue soit une version qui s'en rapproche ... le côté electro me gonfle la plus part du temps (sur ce type de film j'entends).

si vous ne supportez pas les bandes son faites comme moi écoutez un récital Chopin en général ça marche bien.
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Encolpio
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Message par Encolpio »

Désolé pour la syntaxe et l'orthographe, je ne me suis pas relu…:oops:
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Encolpio
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Message par Encolpio »

qui peut me dire, svp, kl est la version audio du Criterion pour la Passion?
une forme électro?
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Kurtz

Message par Kurtz »

Et Le cabinet du docteur Caligari ???

c'est un de mes muets préférés.


et il manque Griffith dans ta liste.

et des maîtres hollywoodiens (Niblo, Ingram...)
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Message par Encolpio »

Kurtz a écrit :Et Le cabinet du docteur Caligari ???

c'est un de mes muets préférés.


et il manque Griffith dans ta liste.

et des maîtres hollywoodiens (Niblo, Ingram...)
oui oui entièrement d'accord avec toi, elle n'a pas la prétention d'être exhaustive... juste pour montrer qu'il est diff de dire "LE" CHEF D'OEUVRE du muet, on peut parler du film le plus représentatif d'un phènomène... Mais CERTAINEMENT pas du plus grand film ça ne veut rien dire... et le chef d'oeuvre de la peinture mondiale et de la préhistoire à nos jours c'est lequel??? question conne...
et choisir entre Dreyer ou Murnau : je ne comprends pas trés bien...
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Kurtz

Message par Kurtz »

Encolpio a écrit :
Kurtz a écrit :Et Le cabinet du docteur Caligari ???

c'est un de mes muets préférés.


et il manque Griffith dans ta liste.

et des maîtres hollywoodiens (Niblo, Ingram...)
oui oui entièrement d'accord avec toi, elle n'a pas la prétention d'être exhaustive... juste pour montrer qu'il est diff de dire "LE" CHEF D'OEUVRE du muet, on peut parler du film le plus représentatif d'un phènomène... Mais CERTAINEMENT pas du plus grand film ça ne veut rien dire... et le chef d'oeuvre de la peinture mondiale et de la préhistoire à nos jours c'est lequel??? question conne...
et choisir entre Dreyer ou Murnau : je ne comprends pas trés bien...
alors là par contre je comprends parfaitement moi.

L'un est un ascète chiant et l'autre l'un des cinq plus grands cinéastes que le monde ait jamais connu.

Je choisis le deuxième. :D
Encolpio
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Message par Encolpio »

Kurtz a écrit :
Encolpio a écrit :
oui oui entièrement d'accord avec toi, elle n'a pas la prétention d'être exhaustive... juste pour montrer qu'il est diff de dire "LE" CHEF D'OEUVRE du muet, on peut parler du film le plus représentatif d'un phènomène... Mais CERTAINEMENT pas du plus grand film ça ne veut rien dire... et le chef d'oeuvre de la peinture mondiale et de la préhistoire à nos jours c'est lequel??? question conne...
et choisir entre Dreyer ou Murnau : je ne comprends pas trés bien...
alors là par contre je comprends parfaitement moi.

L'un est un ascète chiant et l'autre l'un des cinq plus grands cinéastes que le monde ait jamais connu.

Je choisis le deuxième. :D
L'Ascète chiant est aussi un des plus grands cinéaste que le monde ai jamais connu à bien des égards...
Si l'on compare Titien avec Bellini, Giogione, Tintoret, Véronèse, Palma Vecchio... (Pour un choix dans les venitiens) lekl est plus grand que l'autre? pour moi encore une fois ça n'a pas de sens...
et encore entre Murnau et Dreyer c'est comme comparer Raphael et Titien: ils sont dans des styles différents, ne travaillent pas de la même façon, pourquoi comparer?? on peut être plus sensible à l'un qu'à l'autre. Mais encore une fois je crois que l'on se trompe en disant lui est un grand lui non... surtout sur Dreyer...
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Kurtz

Message par Kurtz »

certes...

"dreyer=ascète chiant", ce n'était qu'un cri du coeur...

pas réfléchi.

donc pas à prendre au sérieux.


même si Murnau c mieux que Dreyer de toute façon
Anorya
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Anorya »

La passion de Jeanne d'Arc (Dreyer - 1928)
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Un film qui respire la joie de vivre.

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Rends moi ma barrette de Shit !

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Mais tu vas me la rendre ma barrette de Shit oui ? snirf. :cry:

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Sigourney Weaver powa. (je prie pour ma barrette)

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LOL, hihi !

L'histoire d'une junkie en manque et entourée de méchants pas beaux (ils font rien qu'a grimacer, hausser les sourcils, montrer les dents, bref on essaye bien de nous faire comprendre qu'ils sont méchants et pas beaux et que Jeanne a pas l'ombre d'une chance) qui finit par faire la paix avec eux autour d'un barbecue. Bref Jeanne, elle a frit, elle a tout compris. Image :mrgreen:


Bon plus sérieusement j'étais très fatigué, ça doit se voir je pense. Et curieusement j'ai moins apprécié le film que la première fois que je l'avais vu où, manque de son aidant, je m'étais improvisé une bande son à base de Hans Zimmer (La ligne rouge) pour magnifier encore plus ce beau portrait de femme. Cette fois encore, pas de son (mais pas d'ipod non plus hélas), cartons en anglais (copie de moyenne qualité projetée à ma fac) mais, sans doute la fatigue aidant et malgré les cadrages et travellings sublimes de Dreyer (et Antonin Artaud qui en impose) et sans doute plus sûrement la version de Bresson qui chez moi écrase tout sur son passage (une heure pile poil sans once de gras où à travers la joute oratoire subtile des deux parties en présence se dessine une incroyable tension), je me suis un peu ennuyé. Celà me semblait surjoué, ça en faisait trop, tout dans l'excès mais vraiment trop. Renée Falconetti a beau être fabuleuse, face à la théâtralité lourde de ses collègues, elle est emportée dans le flot et son calvaire finit par désintéresser finalement.

bref... 2/6.



Voilà, vous pouvez me balancer les tomates maintenant. :D :arrow:
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todslaughter
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par todslaughter »

Voilà, vous pouvez me balancer les tomates maintenant
On, on n'est pas comme ça, et puis c'est logique qu'un film sur Jeanne d'Arc se fasse des cendres. :mrgreen:
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Demi-Lune
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Re: La passion de Jeanne D'arc (Carl Theodor Dreyer, 1928)

Message par Demi-Lune »

Étonnant que le film clive à ce point. C'est vrai que sa forme extrêmement rigoureuse, limite ascétique, et la primeur donnée aux gros plans évocateurs et iconiques peut décontenancer voire laisser sur le carreau, mais je me range pour ma part du côté des admirateurs : quelle puissance expressive ! Je rejoins complètement Stark quand il disait magnifiquement qu'on a "l'impression de toucher l'essence d'une âme, la résistance d'une pensée dans ce qu'elle a de plus irréductible en voyant ce film". En lisant en diagonale le topic, je me rends compte que beaucoup ne semblent pas avoir savouré l'expérience du film à cause de la bande musicale (ou de son absence pure et simple). Cette version intégrale et restaurée, avec les cartons en français et une bande originale composée de très belles pièces religieuses, pourrait peut-être faire reconsidérer le film à ses éventuels détracteurs.
P.S. : Anorya avait été très inspiré, il y a deux ans. :mrgreen: :uhuh:
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Watkinssien
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Re: La passion de Jeanne D'arc (Carl Theodor Dreyer, 1928)

Message par Watkinssien »

Ce film demeure incontestablement un des plus puissants films de l'ère du muet, une oeuvre qui a su contenir une violence palpable constamment, aussi psychologique que physique (la séquence du bûcher est toujours aussi forte... Dreyer, avec ces incessants gros plans, cherchant à scruter les émotions par les visages, réussissait à dénicher un point de vue psychologique fascinant tout en parant le récit d'une destinée inéluctable...

Et puis quelle interprétation fascinante de Falconetti !!!
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Mother, I miss you :(
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