Citizen Kane (Orson Welles - 1941)
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Citizen Kane (Orson Welles - 1941)
Je l'ai revu aujourd'hui, le "plus grand film du cinéma" (élu tel quel par 108 réalisateurs et 144 critiques internationaux pour la revue britanique Sight and Sound).
1940. De et avec Orson Welles.
Avec également Joseph Cotten, Everett Sloane, Dorothy Comingore, William Alland.
En le revoyant, je dois dire que je suis surpris par les effets spéciaux de l'époque (raccord d'images dans les plan-séquences, transparents, vues du château de Xanadou, etc.) car c'est un film très travaillé au niveau de la mise en images: on y retrouve des prises de vues à couper le souffle et des innovations techniques renversantes. Le visionnage d'un grand film ça se savoure. Et que dire qui n'a pas déjà été dit sur ce film magnifique? C'est un classique du 7ème art que tout cinéphile se doit de voir absolument.
Re-plongeons-nous dans l'époque du film...
Orson Welles n'avait réalisé qu'un court métrage muet et inédit en 16 mm intitulé The Hearts of Age en 1934 lorsqu'il se lance dans la réalisation à 25 ans de son premier long métrage. Il a travaillé à la radio et est devenu célèbre en imitant les voix d'hommes politiques, et surtout en effrayant l'Amérique entière en enregistrant pour les ondes La Guerre des Mondes qui annonçait l'arrivée des Martiens. Il signe un contrat avec la RKO dès le 21 juillet 1939 pour un film d'abord intitulé American.
Lors du tournage, Orson Welles a truqué les décors: il fit installer des faux-plafonds, et ajouta des peintures trompe-l'œil en transparence pour faire des jeux de perspective. En faisant un film-enquête, Orson Welles se donne les moyens de casser la narration. Ici, pas de récit linéaire pour retracer la vie de Kane mais des flash-backs et des témoignages qui sont imbriqués de façon non chronologique, et suivant les différents points de vue des personnages. Welles fit installer des objectifs avec grand angle aux caméras ce qui donna une profondeur de champ exceptionnelle pour l'époque. Cela a obligé le chef opérateur à utiliser des courtes focales afin que l'image reste nette à la fois pour les arrières et pour les premiers plans.
Pour son personnage de Charles Foster Kane, Orson Welles s'est inspiré de William Randolph Hearst, magnat de la presse. Hearst tente de faire interdire le film, allant même jusqu' à organiser une campagne de presse pour le faire boycotter. Cependant, le souhait d'Orson Welles n'était pas de s'attaquer particulièrement à la personne de Hearst. Il voulait surtout critiquer toute une classe sociale de dirigeants parvenus et mégalomanes. Hearst ne parviendra qu'à retarder la sortie prévue pour le 14 février 1941. American devenu Citizen Kane sortira le 1er mai à New York... Le film fut un échec commercial aux USA, et il ne sortit pas en Europe avant 46 à cause de la guerre.
Citizen Kane marque les débuts aussi du compositeur Bernard Herrmann, célèbre pour sa carrière avec les films d'Hitchcock.
Épilogue.
Hollywood, Juillet 2003.
La plus jeune des trois filles de Welles a voulu vendre l'Oscar du meilleur scénario qu'avait reçu le film en 1942 ; vente qui fut annulée car l'Académie estime que les prix ne sont pas des articles de commerce. De plus, il existe 2 statuettes du meilleur scénario pour Citizen Kane. La famille de Welles avait cru, pendant de nombreuses années, que l'originale était perdue et avait donc demandé une réplique à l'Académie. Mais l'originale a été plus tard été retrouvée...
Otto Preminger rendra hommage à Citizen Kane en faisant du mot Rosebud, prononcé par Kane avant sa mort, le titre d'un film: Rosebud en 1974.
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Joli Rider !!
Bon comme je suis un peu plus flemmard, je copie / colle ce que j'avais écrit dans un autre topic :
Au fil des visions, le film ne perd rien de son charme.
Outres ses multiples qualités techniques (cette incroyable profondeur de champ ou l'utilité des décors et cadres par exemple), le film résonne toujours comme un mystère non résolu, symbole de la complexité du personnage de Kane, qui n'a sans doute pas eu la vie qu'il souhaitait. Un vrai récit sur le pouvoir de l'argent, l'ambition, cachant au plus profond de soi - même une réel solitude et un besoin d'affection énorme.
Et cette fin, toujours aussi belle, où le mot "rosebud" prend alors toute sa signification, récit de toute une vie.
Une vraie leçon de cinéma. Je ne sais pas si Citizen Kane est vraiment LE plus grand film du cinéma mais il fait parti intégrante des plus grands chefs d'oeuvre d'aujourd'hui.
Bon comme je suis un peu plus flemmard, je copie / colle ce que j'avais écrit dans un autre topic :
Au fil des visions, le film ne perd rien de son charme.
Outres ses multiples qualités techniques (cette incroyable profondeur de champ ou l'utilité des décors et cadres par exemple), le film résonne toujours comme un mystère non résolu, symbole de la complexité du personnage de Kane, qui n'a sans doute pas eu la vie qu'il souhaitait. Un vrai récit sur le pouvoir de l'argent, l'ambition, cachant au plus profond de soi - même une réel solitude et un besoin d'affection énorme.
Et cette fin, toujours aussi belle, où le mot "rosebud" prend alors toute sa signification, récit de toute une vie.
Une vraie leçon de cinéma. Je ne sais pas si Citizen Kane est vraiment LE plus grand film du cinéma mais il fait parti intégrante des plus grands chefs d'oeuvre d'aujourd'hui.
"Du chaos naît une étoile". Charles Chaplin
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J'aime beaucoup Citizen Kane même si je suis loin de le considérer comme LE film du XXè siècle. Tout est subjectif.
C'est fourmillant, c'est expérimental, il y a des dizaines d'idées de mise en scène par plan ou presque, c'est beau, techniquement c'est formidable ( une hallucinante profondeur de champs, un noir et blanc splendide) MAIS, le film accuse aussi une certaine froideur et peut laisser sur sa faim.
Mais je ne remets pas en cause son importance et l'originalité de son traitement.
C'est fourmillant, c'est expérimental, il y a des dizaines d'idées de mise en scène par plan ou presque, c'est beau, techniquement c'est formidable ( une hallucinante profondeur de champs, un noir et blanc splendide) MAIS, le film accuse aussi une certaine froideur et peut laisser sur sa faim.
Mais je ne remets pas en cause son importance et l'originalité de son traitement.
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faut pas trop s'enflammé...
c'est certe un film important dans l'histoire du cinema comme 'les deux classe sur le pont' de stieglitz en photographie...
mais cela ne veut pas dire qu'elles soient encore exceptionnels (heureusement, sinon on n'aurai plus eu de meilleur film que cela...)
moi perso, citizen kent, vieilli moyennement bien... il prend un petit coup de vieux... (pourtant j'ai le film en dvd)
c'est certe un film important dans l'histoire du cinema comme 'les deux classe sur le pont' de stieglitz en photographie...
mais cela ne veut pas dire qu'elles soient encore exceptionnels (heureusement, sinon on n'aurai plus eu de meilleur film que cela...)
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Oui, des oeuvres qui ont marqué leur temps peuvent perdre de leur impact et ne plus avoir la même valeur "dans l'absolu". Citizen Kane reste un grand film au contraire du Chanteur de jazz par exemple. Une oeuvre certes froide comme la distance qui nous sépare de Kane (et de tous les autres personnages d'ailleurs) mais aussi foisonnante et virtuose et qui, allez savoir pourquoi, me parle.Super Seb le Bat Coco a écrit :faut pas trop s'enflammé...
c'est certe un film important dans l'histoire du cinema comme 'les deux classe sur le pont' de stieglitz en photographie...
mais cela ne veut pas dire qu'elles soient encore exceptionnels (heureusement, sinon on n'aurai plus eu de meilleur film que cela...)
Je ne crois pas que qui que ce soit "s'enflamme", ça nous renvoie un peu à ce detestable et risible argument du "vous aimez parcequ' on vous a dit que c'est bien"
Je préfère quand tu dis que tu le trouve vieillot (même si je ne vois pas trop ce que peux vouloir dire "prendre un coup de vieux" à propos d'un film qui était déjà vieux quand tu l'as découvert)
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on se rejoint, j'ai fais de mon mieuxje t'assurebreezy a écrit :aussi constructif que grishmanjohndoe_df a écrit :c'est vieux c'est nul (je suis serieux)
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
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ce film prend un coup de vieux, parceque sur les 3 ou 4 fois que je l'ai vu, les sequences de kent gamin (enfin dans son passé, dans la neige...) me parraisent lourde de sens et finalement fait que l'on accroche pas immediatement a l'histoire, cela devient presque institutionnel...Harry Dawes a écrit :Oui, des oeuvres qui ont marqué leur temps peuvent perdre de leur impact et ne plus avoir la même valeur "dans l'absolu". Citizen Kane reste un grand film au contraire du Chanteur de jazz par exemple. Une oeuvre certes froide comme la distance qui nous sépare de Kane (et de tous les autres personnages d'ailleurs) mais aussi foisonnante et virtuose et qui, allez savoir pourquoi, me parle.Super Seb le Bat Coco a écrit :faut pas trop s'enflammé...
c'est certe un film important dans l'histoire du cinema comme 'les deux classe sur le pont' de stieglitz en photographie...
mais cela ne veut pas dire qu'elles soient encore exceptionnels (heureusement, sinon on n'aurai plus eu de meilleur film que cela...)
Je ne crois pas que qui que ce soit "s'enflamme", ça nous renvoie un peu à ce detestable et risible argument du "vous aimez parcequ' on vous a dit que c'est bien"
Je préfère quand tu dis que tu le trouve vieillot (même si je ne vois pas trop ce que peux vouloir dire "prendre un coup de vieux" à propos d'un film qui était déjà vieux quand tu l'as découvert)
mais bon. il est plus dure de regarder l'orginal (ce type de construction scenaristique et narrative) quand on est fortemeent influencé par des fillms plus recents qui sont illustré par ce meme cavenas...