Assaut (John Carpenter - 1976)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Major Tom a écrit :ASSAUT ON PRECINT 13 de John Carpenter

Acheté hier, je n'ai pu attendre de le voir. Globalement, je suis agréablement surpris. Carpenter s'inspire de Rio Bravo pour raconter une histoire urbaine violente, beaucoup de plans sont visuellement réussis. Je suis par contre un peu déçu par la fin. J'ai eu au visionnement la confirmation de ce que je pensais au sujet d'une musique de film, on ne doit la découvrir qu'avec le film lui-même. J'avais acheté la BO il y a quelques temps et l'ai trouvé carrément hideuse, voire inécoutable! En la redécouvrant avec le film, les thèmes trouvent soudain leur place, les images nous marquent et on se rappelle de elles-ci avec la musique qui les accompagnaient. Même si c'est clairement daté, la musique accompagne bien le métrage, chse qu'évidemment je redoutais avant visionnage... Un très bon film, je me demande ce que vaut son récent remake?
Très bon. Efficace, violent, réalisation inspirée, jamais manichéen et interprété par un casting très sympathique.
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Colqhoun a écrit :
Major Tom a écrit :ASSAUT ON PRECINT 13 de John Carpenter

Un très bon film, je me demande ce que vaut son récent remake?
Très bon. Efficace, violent, réalisation inspirée, jamais manichéen et interprété par un casting très sympathique.
Prochain achat... Merci.
Alcatel
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Message par Alcatel »

Major Tom a écrit :
Colqhoun a écrit :Très bon. Efficace, violent, réalisation inspirée, jamais manichéen et interprété par un casting très sympathique.
Prochain achat... Merci.
J'ai eu du mal à apprécier le film vu que je l'ai acheté dans sa vieille copie pourrie. :(
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Assault on Precinct 13 || John Carpenter
Encore Dark Star et j'aurais enfin découvert tous les long-métrages de Big John.
Donc là, Assault, que l'on peut considérer comme premier vrai film "commercial" de son réalisateur. Et déjà, les grandes lignes d'une filmographie exemplaire à venir.
Le cinemascope, la simplicité directe du récit, les anti-héros, une conclusion nihiliste, une grande inspiration dans le western classique, une réalisation d'une précision chirurgicale et ce talent d'homme à tout faire, du scénario au montage en passant par la musique et évidemment la réalisation.
Ici, comme dans bien des films qui suivront, la mise en place des événements est absolument fascinante. Un montage parallèle tendu comme un slip, une absence quasi-totale de dialogues, une ambiance menaçante au possible puis l'explosion. Les gangs attaquent le commissariat, les flics coopèrent avec leurs prisonniers, peu de temps pour réfléchir, rien ou presque ne se passe comme prévu. Et Carpenter de faire exploser la bonne morale. Criminels, flics, tous sont du même bord contre cet ennemi invisible et plus nombreux que jamais. Et ce plan final d'abattre définitivement toutes différences. Un homme avec un flingue dans la main tue, qu'il ait une étoile sur sa chemise ou un n° de condamné. Carpenter, débutant à peine sa carrière, imposait déjà son style à venir avec aisance et force.
Et en plus la musique tue.

Et donc le Coppola gicle, j'ai trouvé mon nouveau film du mois.
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Truffaut Chocolat
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Message par Truffaut Chocolat »

Colqhoun a écrit :Assault on Precinct 13 || John Carpenter
Encore Dark Star et j'aurais enfin découvert tous les long-métrages de Big John.
Donc là, Assault, que l'on peut considérer comme premier vrai film "commercial" de son réalisateur. Et déjà, les grandes lignes d'une filmographie exemplaire à venir.
Le cinemascope, la simplicité directe du récit, les anti-héros, une conclusion nihiliste, une grande inspiration dans le western classique, une réalisation d'une précision chirurgicale et ce talent d'homme à tout faire, du scénario au montage en passant par la musique et évidemment la réalisation.
Ici, comme dans bien des films qui suivront, la mise en place des événements est absolument fascinante. Un montage parallèle tendu comme un slip, une absence quasi-totale de dialogues, une ambiance menaçante au possible puis l'explosion. Les gangs attaquent le commissariat, les flics coopèrent avec leurs prisonniers, peu de temps pour réfléchir, rien ou presque ne se passe comme prévu. Et Carpenter de faire exploser la bonne morale. Criminels, flics, tous sont du même bord contre cet ennemi invisible et plus nombreux que jamais. Et ce plan final d'abattre définitivement toutes différences. Un homme avec un flingue dans la main tue, qu'il ait une étoile sur sa chemise ou un n° de condamné. Carpenter, débutant à peine sa carrière, imposait déjà son style à venir avec aisance et force.
Et en plus la musique tue.

Et donc le Coppola gicle, j'ai trouvé mon nouveau film du mois.
Ce film est une cure de jouvence: quand je vois 3-4 mauvais films, hop, je me le repasse et c'est reparti. Je me rappelle même l'avoir regardé tous les soirs pendant une semaine de partiels. :lol:

Ah la fameuse "mise en place" de Carpenter, pour moi il ne dépassera jamais celle-ci, la plus parfaite à mes yeux. La rareté des dialogues, ce commissariat sorti de nulle part, un L.A. aussi aride qu'irréel font que tout est tellement abstrait... et fascinant !
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Truffaut Chocolat a écrit :Ah la fameuse "mise en place" de Carpenter, pour moi il ne dépassera jamais celle-ci, la plus parfaite à mes yeux.
Il est vrai que c'est d'un niveau proprement hallucinant. Mais je lui préfère tout de même celle de THE THING, que je trouve encore plus inquiétante.
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Truffaut Chocolat
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Message par Truffaut Chocolat »

Colqhoun a écrit :
Truffaut Chocolat a écrit :Ah la fameuse "mise en place" de Carpenter, pour moi il ne dépassera jamais celle-ci, la plus parfaite à mes yeux.
Il est vrai que c'est d'un niveau proprement hallucinant. Mais je lui préfère tout de même celle de THE THING, que je trouve encore plus inquiétante.
Allez hop, je vais le revoir cette nuit, tiens (The Thing).
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Message par gnome »

Truffaut Chocolat a écrit :
Colqhoun a écrit :Il est vrai que c'est d'un niveau proprement hallucinant. Mais je lui préfère tout de même celle de THE THING, que je trouve encore plus inquiétante.
Allez hop, je vais le revoir cette nuit, tiens (The Thing).
:idea: :D
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Flol
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Message par Flol »

Colqhoun a écrit :
Truffaut Chocolat a écrit :Ah la fameuse "mise en place" de Carpenter, pour moi il ne dépassera jamais celle-ci, la plus parfaite à mes yeux.
Il est vrai que c'est d'un niveau proprement hallucinant. Mais je lui préfère tout de même celle de THE THING, que je trouve encore plus inquiétante.
Ma mise en place préférée, chez Carpenter, reste celle de The Fog : pas son meilleur film, mais je trouve toute son introduction parfaitement immense.
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Message par Borislehachoir »

Assault : chopé sur la mule à partir de chez un certain... ARAGORN elessar ( :o ) que je remercie donc au passage.

Mon premier Carpenter sur l'assaut d'un commissariat par une bande de loubards pratiquement invisibles ( je ne sais pas si je suis tout seul mais j'y ai vu une influence sur le clip de Risingson, de Massive Attack ).
Une série B bien fichue avec pas mal de suspens et des personnages typiques ( le flic qui fait avec les moyens du bord, la femme forte, le prisonnier anti-héros ) et des scènes glaçantes ( le camion à glace ).
Dommage que la fin soit un peu expédiée.

8/10.
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Re: Assaut (John Carpenter, 1976)

Message par Federico »

J'ai enfin vu ce premier Carpenter dont je ne connaissais que la réputation et le thème musical*.
L'installation du processus est vraiment impressionnante, voire carrément flippante :

- le massacre d'introduction où seuls les fusils sont visibles ;
- le trajet en voiture du lieutenant vers son nouveau job où alors qu'il est tout sourire et décontracté, à chaque bagnole qui vient à sa hauteur, on s'attend à ce qu'il se fasse descendre ;
- le double meurtre du marchand de glace et de la fillette (peut-être la séquence la plus insoutenable que j'ai vu chez Carpenter).

Après, comme il a été noté précédemment, j'ai été moi aussi moins scotché malgré quelques phases encore très fortes comme les avancées du gang filmées comme une attaque d'Indiens ou le feu nourri aux silencieux qui fait tout valdinguer dans le precinct (le coup des feuilles sur les bureaux !). Une ambiance de western transposée en ville (ville ou plutôt quartier qui a tout d'une ghost town poussiéreuse) malgré une invraisemblance nécessaire pour ne pas réduire le film à la durée d'un moyen-métrage car il suffirait au gang de balancer des cocktails Molotov et tout serait fini en 3/4 h.

En conclusion : la patte et les thèmes de Carpenter sont déjà bien présents avec ce mélange de dureté et de dérision si caractéristique chez lui :

- la présence d'une femme très forte (on sait que Carpenter est un admirateur du cinéma de Hawks) ;
- les monstres humains ou inhumains invisibles qui attaquent furtivement ;
- la thématique (pré-SIDA) du rite du sang qu'on retrouvera dans une des plus fortes séquences de The Thing ;
- les alliances de circonstances entre flics et voyous et les frontières perméables entre les deux ;
- un humour presque de cour de récré distillé entre deux moments d'angoisse (le jeu des patates m'a rappelé la bagarre façon catch de Invasion Los Angeles) ;
- les hommages à ses maîtres : Hawks bien sûr et le Romero de La nuit des morts-vivants avec un Noir en personnage central et positif.

(*) Thème qui fut longtemps le générique d'une excellente émission de radio libre de mon coin et où Carpenter - qui a un foutu talent pour bricoler des musiques hyper-simples mais qui marquent - plaça les jalons de la new- et même de la cold-wave à une époque baignant dans le disco et le proto-punk.
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Re: Assaut (John Carpenter, 1976)

Message par Demi-Lune »

Comme beaucoup, j'y vois un grand Carpenter. La mise en place de l'intrigue est une leçon de tempo que le cinéaste rend définitivement mémorable grâce à une scène toujours aussi choquante dans sa gratuité, sa cruauté, sa sèche imprévisibilité. Je remarque d'ailleurs que dans les Carpenter de la grande époque, les ouvertures et mises en place sont en général des modèles du genre. La suite est peut-être moins percutante que la première demi-heure, mais cela reste quand même à mon avis fort bien fait, bien ficelé. Et pour un second film, qu'un style personnel transparaisse avec autant d'évidence (classicisme en apparence modeste qui révèle en fait une maîtrise terrifiante du format large, des cadrages et du montage) force le respect, aussi bien dans la réalisation que dans la gestion narrative. En effet, comme souvent chez Carpenter, l'histoire qu'il raconte ne cherche pas nécessairement à être ambitieuse ou complexe ; en l'occurrence, Assaut ouvre le bal d'une série d'histoires qui se construisent autour d'une idée ou d'un postulat forts, inventifs, et qui se déroulent ensuite selon une habile science de la gestion, de l'économie, dans la progression et les rebondissements. Dans Assaut, le scénario est réduit à son expression la plus simple, mais de cette simplicité se dégage une grande force dramatique, voire métaphorique (les forces de police retranchées - le Bien - contre des gangs zombifiés dans leur inhumanité, dont les motivations apparaissent très abstraites - le Mal). Tout dans ce film nous renvoie effectivement au western, des coins désertiques d'une L.A. déshumanisée et crépusculaire, aux bandes de criminels qui font régner la terreur en passant par le commissariat 13. Mais en imprimant sur ce film un style caractéristique, à la fois dépouillé, direct et travaillé, Carpenter injecte déjà ses prédispositions pour le genre fantastique. Je pense bien sûr à ce don qu'avait alors Carpenter pour créer des ambiances oppressantes et hypnotiques. Assaut, dans son extrême sécheresse, dans sa quasi abstraction, touche en effet à une certaine irréalité dont le malaise vient de cette horreur menaçante qu'on ne saurait véritablement comment contenir, puisqu'on ne sait d'où elle vient et ce qu'elle veut (en ce sens, les gangs anticipent le brouillard et les fantômes de Fog et autres manifestations intégralement et fondamentalement maléfiques à venir dans sa filmographie). J'aime bien le thème musical.
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Re: Assaut (John Carpenter, 1976)

Message par Lord Henry »

Federico a écrit :J'ai enfin vu ce premier Carpenter
Il y a confuse, si tu veux réellement voir le premier Carpenter, c'est juste en-dessous que ça se passe:

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Re: Assaut (John Carpenter, 1976)

Message par Federico »

Lord Henry a écrit :
Federico a écrit :J'ai enfin vu ce premier Carpenter
Il y a confuse, si tu veux réellement voir le premier Carpenter, c'est juste en-dessous que ça se passe:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Confuse totale et d'autant plus inexcusable que ces space-hippies m'avaient bien fait marrer. :lol:
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Re: Assaut (John Carpenter - 1976)

Message par Federico »

Que vaut réellement la nouvelle édition DVD d'Assaut éditée par Metropolitan et sortie avant-hier (ainsi qu'en BR) ?
Je pose la question car j'ai toujours entendu dire que les éditions précédentes avaient une qualité d'image très médiocre...
La seule analyse récente de cette édition que j'ai pu trouvée parle d'une image inégale mais correcte, sans émettre de comparaison avec les éditions précédentes. Donc ma question est : y a-t-il réelle amélioration ou juste un re-pressage ?
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