Oscar Micheaux (1884-1951)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30347
Inscription : 31 déc. 04, 14:17
Localisation : En pause

Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par Jack Carter »

Soirée consacrée au premier (?) cineaste afro-americain de l'histoire du cinema, Oscar Micheaux, le 29 octobre sur TCM


Jack Carter a écrit : 2 oct. 22, 17:05
Courleciel a écrit : 21 sept. 22, 21:31
Probablement "Oscar Micheaux: The Superhero of Black Filmmaking" de Francesco Zippel (2021)
Donc, le 29 octobre

20h50
OSCAR MICHEAUX : THE SUPERHERO OF BLACK FILMMAKING
DOCUMENTAIRE. 2021. Durée : 82 minutes. Réalisé par : Francesco Zippel.
Avec : Morgan Freeman, Chuck D, Amma Asante
Considéré comme le véritable pionnier de l'industrie cinématographique afro-américaine, le roi des « race films », Micheaux a été largement oublié au moment de sa mort en 1951. Sa notoriété ne réapparaît qu'à la fin des années 1980. Considéré comme le réalisateur afro-américain le plus titré de la première moitié du XXe siècle, Oscar Micheaux a écrit, réalisé et produit plus de 44 films et 6 romans. L'histoire d'Oscar Micheaux est une aventure longue, complexe et fascinante à redécouvrir.

22h10
BIRTHRIGHT (1939)
FILM DRAME (MUET). 1939. Durée : 71 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Carman Newsome, Ethel Moses, Alec Lovejoy
Un idéaliste tente de créer une école dans une zone rurale mais se heurte à l’opposition des communautés noires et blanches. La restauration de BIRTHRIGHT est issue de la seule copie 35 mm connue, dont il manque les deux premières de ses neuf bobines - environ vingt minutes de matériel. BIRTHRIGHT est un remake du film qu’Oscar Micheaux avait réalisé en 1924 sous le même titre. La version antérieure est définitivement perdue.

23h20
THE SYMBOL OF THE UNCONQUERED : A STORY OF THE KU KLUX KLAN (1920)
FILM DRAME (MUET). 1920. Durée : 58 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Iris Hall, Walker Thompson, Lawrence Chenault
Un jeune fermier afro-américain découvre que sa propriété est fertile en pétrole. Il est très vite menacé par une confrérie de fermiers blancs qui utilisent la violence et l’intimidation pour prendre possession de ses terres. C’est sans doute le film le plus important réalisé par le cinéaste afro-américain Oscar Micheaux, à l’époque du muet. THE SYMBOL OF THE UNCONQUERED était souvent sous-titré A STORY OF THE KU KLUX KLAN. En effet, c’est une sorte de réponse au très controversé NAISSANCE D’UNE NATION de D.W. Griffith. Le film d’Oscar Micheaux montre un côté plus réaliste du pouvoir blanc, et comment il est utilisé non pas pour la « justice » mais comme une arme d’oppression économique et politique. Cette édition a été masterisée en 2K à partir d’une restauration de 35mm réalisée par le Museum of Modern Art de New York.

00h15
WITHIN OUR GATES
FILM DRAME (MUET). 1920. Durée : 71 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Flo Clements, Evelyn Preer, William Starks
Sylvia, une femme afro-américaine, quitte le nord pour le sud profond, où elle va travailler dans une école dédiée aux enfants noirs défavorisés. Lorsque l’école rencontre des difficultés financières, elle retourne dans la grande ville à la recherche de fonds nécessaires au maintien de son école. Mais des éléments de son passé vont ressurgir…

01h25
TEN MINUTES TO LIVE
FILM DRAME. 1932. Durée : 57 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Lawrence Chenault, Willa Lee Guilford, William Clayton, Jr.
Mélodrame musical dans lequel une chanteuse de boîte de nuit doit résister aux avances d’un producteur de cinéma corrompu. La jeune femme se retrouve bientôt au centre d’une sinistre affaire criminelle. Masterisé en 2K à partir d’un tirage 35mm conservé par le Museum of Modern Art, New York.

02h25
VEILED ARISTOCRATS
FILM DRAME. 1932. Durée : 43 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Alice B. Russell, Lawrence Chenault, Lorenzo Tucker
John, un homme afro-américain à la peau claire, qui s’était fait passer pour blanc 20 ans plus tôt dans une bourgade où personne ne le connaissait, revient dans sa ville natale pour inciter sa sœur Rena à faire de même, avec la complicité de leur mère. Mais la jeune femme vit très mal la situation.

03h10
BODY AND SOUL
FILM DRAME (MUET). 1925. Durée : 90 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Julia Theresa Russell, Paul Robeson, Mercedes Gilbert
Une petite ville de Géorgie, dans le sud des Etats-Unis, célèbre l’arrivée d’un nouveau pasteur sans se douter qu’il s’agit d’un prisonnier évadé. L’homme profite de sa popularité pour escroquer la communauté. L’acteur Paul Robeson a fait ses débuts au cinéma dans cette représentation controversée de l’hypocrisie religieuse.

04h40
THE GIRL FROM CHICAGO
FILM DRAME. 1932. Durée : 69 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Eunice Brooks, Grace Smith, Carl Mahon
Dans le Mississippi, une femme victime du crime organisé est sauvée par un agent fédéral en mission d’infiltration. Les deux tombent amoureux mais bientôt, ils vont se retrouver embarqués dans une nouvelle affaire criminelle. Après avoir abordé les questions raciales dans ses films muets, le cinéaste Oscar Micheaux s’est consacré, dans les années 1930, à la réalisation de films de divertissement destinés au public afro-américain.

05h50
THE EXILE
FILM DRAME. 1931. Durée : 75 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Katherine Noisette, Stanley Morrell, Eunice Brooks
Econduit par sa petite amie, Jean-Baptiste décide de quitter Chicago pour le Dakota du Sud, se rêvant en propriétaire terrien. Là, il tombe amoureux de la fille d’un fermier local. Plus tard, il quitte son ranch idyllique pour retourner à Chicago où il est embarqué dans une affaire délicate. Le film inclut des séquences récemment restaurées.

07h05
LYING LIPS
FILM DRAME. 1939. Durée : 72 minutes. Réalisé par : Oscar Micheaux.
Avec : Edna Mae Harris, Carmen Newsome, Robert Earl Jones
La chanteuse d’un night-club malfamé est impliquée dans un scandale lorsque sa tante est retrouvée assassinée. Convaincu de l’innocence de l’artiste, un détective mène l’enquête.


Soit 9 films et un doc :shock:
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30347
Inscription : 31 déc. 04, 14:17
Localisation : En pause

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par Jack Carter »

Rapatriement d'un post de Ann Harding
Ann Harding a écrit : 17 nov. 10, 11:29 Image Oscar Micheaux (1884-1951)

Within Our Gates (1920, Oscar Micheaux) avec Evelyn Preer, Flo Clements et Charles D. Lucas

Sylvia Landry (E. Preer), une jeune institutrice afro-américaine, part pour les états du sud. Elle est embauchée dans une école tenue par un pasteur qui veut éduquer les afro-américains illétrés...

En 1915, The Birth of a Nation provoque des émeutes et même une campagne de presse contre lui. Certes, ceux qui sont horrifiés par le racisme du film ne gagneront pas la partie. Après tout, Griffith a même reçu l'approbation du Président des Etats-Unis. Néanmoins, le film provoque un électrochoc parmi la population noire éduquée. Ils veulent voir des films où ils ne seront pas simplement représentés comme des violeurs, des bon-à-rien ou des domestiques sans éducation. Immédiatement, des sociétés de production cinématographiques dirigées par des afro-américains se créent. Oscar Micheaux va devenir son propre producteur-réalisateur. Il arrive du Dakota du Sud où il était fermier et écrivain. Une société voulait lui acheter un de ses romans, mais, il refuse: il veut réaliser le film lui même. Ce parfait autodidacte se lance donc dans l'aventure. Il a la fibre commerciale car il réussit très bien. Ses films sont distribués (par ses soins) dans environ 200 cinémas (réservés à la population noire) à travers le pays.
Bon nombre de ses films muets sont perdus. Son film le plus ancien qui ait survécu est Within Our Gates où il attaque bille en tête le racisme des Etats du Sud, les lynchages (plus de 100 afro-américains sont encore tués ainsi en 1900 aux USA!) et prend le contrepieds de Birth of a Nation. Micheaux utilise son film pour propager des idées progressistes : l'éducation est la condition numéro un pour permettre aux afro-américains de ne plus être des citoyens américains de deuxième classe. Et ce n'est pas pour rien que son héroine est une institutrice qui a étudier dans le Nord et qui revient dans le Sud pour aider ceux qui en ont besoin. Micheaux ne prend pas de gants pour montrer un lynchage particulièrement violent. Les blancs sont armés de gourdins et vont pendre un fermier innocent ainsi que sa femme. Pendant ce temps, leur fille adoptive est victime d'une tentative de viol de la part d'un fermier blanc qui est une réponse directe à la fameuse scène de Birth of a Nation où Mae Marsh est poursuivi par un noir. Les séquences sont tellement graphiques que même certains cinémas de Chicago (réservés aux noirs) demandent à Micheaux de couper le lynchage. Mais, il le conserve précieusement pour le remettre plus tard. Son film est extrêmement précieux car il permet de voir la société américaine des années 20 sous un autre angle que celui généralement offert par Hollywood. Ici, les personnages afro-américains font partie de la classe moyenne et ne correspondent pas du tout au stéréotype du domestique qui roule les yeux. L'héroine est victime de ses origines, mais va néanmoins réussir à sauver l'école en trouvant des subsides auprès d'une richissime donatrice dans le Nord. Le film tord le coup aux préjugés. Mais, il contient lui aussi quelques caricatures comme le personnage du domestique noir, ami des blancs, qui va dénoncer un des siens (injustement) avant de se trouver lui-même victime des lyncheurs. Micheaux s'attaque aussi aux méfaits d'une religiosité excessive qui endort les populations noires pauvres avec des pasteurs qui leur conseillent de ne rester tels qu'is sont.
Comme réalisateur, Micheaux n'est certes pas un grand innovateur. Mais, il sait mettre son message en images d'une manière efficace. Ses acteurs ont tendance par moment à surjouer dans le registre mélodramatique, mais Evelyn Preer dans le rôle principal est tout à fait crédible. Enfin, pour tous ceux qui s'intéressent au cinéma muet américain, c'est un film à voir.
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14076
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par Alexandre Angel »

Jack Carter a écrit : 2 oct. 22, 17:17 Soirée consacrée au premier (?) cineaste afro-americain de l'histoire du cinema, Oscar Micheaux, le 29 octobre sur TCM
......
Soit 9 films et un doc :shock:
:shock: aussi
Quelle mouche a piqué TCM ???

Le 29/10, c'est un samedi mmmmh.... Mais je crois que je vais quand même devoir compter sur le replay.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14076
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par Alexandre Angel »

J'ai commencé mon exploration de l'œuvre disponible du réalisateur grâce au replay de TCM.
Outre le commentaire de Ann Harding sur un muet qui fait partie de la sélection, avez-vous des retours à faire ?

Pour l'instant, les deux premiers que j'ai vus ont surtout occasionné de bons moments d'hilarité (surtout en bonne compagnie) tellement les comédiens sont nuls, que c'est fauché et que c'est parfois monté n'importe comment.

Mais, à l'instar des films ethniques d'Edgar G.Ulmer (qui était plus doué que Micheaux, je pense), il y a tout de même quelque chose qui maintient l'intérêt, une vérité, une ambiance (qu'on suppose aussi être celle du tournage). Bref, un réel intérêt documentaire.
Je vais aller au bout de l'exploration.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
beb
Accessoiriste
Messages : 1724
Inscription : 18 oct. 08, 20:19

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par beb »

...
Dernière modification par beb le 30 mars 23, 19:23, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14076
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par Alexandre Angel »

beb a écrit : 6 nov. 22, 20:56
Alexandre Angel a écrit : 3 nov. 22, 09:28 Outre le commentaire de Ann Harding sur un muet qui fait partie de la sélection, avez-vous des retours à faire ?
J'ai regardé Within Our Gates par curiosité, et bien m'en a pris. La force du film tient clairement dans son message comme le décrit Ann Harding, avec le racisme structurel et la violence (les scènes de lynchage sont impressionnantes), en fait un document assez incroyable. En dehors de çà, si le scénario est assez mal fichu, avec un début qui part dans le vaudeville et des retournements de situation vraiment tordus, j'ai trouvé le montage assez intelligent et quelques scènes valent le détour, comme celle du sermon du pasteur. Mais c'est vrai que la mise en scènes reste assez faible.
Je poursuivrai probablement cette rétrospective, toujours par curiosité.
Merci!

Les trois que j'ai vus, qui sont parlants mais limite muets par endroits avec des quasi-cartons, sont à la fois pas fameux (il y a un côté Ed Wood) et follement intéressants sous un certain angle.
Le troisième, Ten Minutes To Live étant le mieux grâce à une photo plus soignée (pas toujours), des vues de circulation automobile de New York intéressantes et même des numéros musicaux (dans un décor hyper rachitique censé figurer un dancing) un peu plus excitants que précédemment, avec des danseuses jungle limite lascives.
A ce propos, je trouve que dans les trois films, les relations entre nanas et mecs sont marquées par une espèce de franchise sexuelle, ou plutôt une proximité physique voire une sensualité assez remarquable. Certaines femmes ont un petit quelque chose de canaille tout à fait sexy.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
beb
Accessoiriste
Messages : 1724
Inscription : 18 oct. 08, 20:19

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par beb »

...
Dernière modification par beb le 30 mars 23, 19:23, modifié 1 fois.
beb
Accessoiriste
Messages : 1724
Inscription : 18 oct. 08, 20:19

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par beb »

...
Dernière modification par beb le 30 mars 23, 19:23, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14076
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Oscar Micheaux (1884-1951)

Message par Alexandre Angel »

beb a écrit : 7 nov. 22, 18:27 Voilà, j'ai vu Ten minutes to live.
Bon...
:lol:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Répondre